L'urgence plastique méritait mieux

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Les négociations à Genève autour de la pollution plastique se sont conclues par un échec. L'irresponsabilité l'a emporté. Éditorial Publié aujourd'hui à 15h46
Sur le parvis de l'ONU, à Genève, une œuvre de l'artiste Benjamin Von Wong interpelle sur l'impact des déchets plastiques sur la santé des générations à venir.
KEYSTONE
Les négociations menées depuis près de trois ans autour de la pollution plastique étaient ambitieuses. Trop ambitieuses. Les discussions à Genève n'ont pas pu aboutir à un texte contraignant et c'est déplorable pour la protection de l'environnement.
Le plastique est partout dans nos vies et sur notre planète, nuisant à cette dernière dans des proportions encore difficiles à mesurer. La terre, l'eau, les organismes vivants et même notre air sont contaminés avec des microplastiques et on en ignore encore les conséquences exactes pour la santé des humains et de toutes les espèces.
Il était donc urgent d'agir à grande échelle et l'espoir d'un consensus fort est désormais repoussé aux calendes grecques. L'irresponsabilité de certains dirigeants, les pays pétroliers en tête, plombe les perspectives d'un monde qui limite sa production de plastique.
Attacher le bouchon des bouteilles plastiques, comme le veulent les normes européennes, est insuffisant et dérisoire quand on sait que plus de 8 millions de tonnes de plastique finissent dans les océans chaque année. Alors l'heure n'est plus aux mesurettes symboliques mais à la prise de conscience de tout le monde.
L'échec du traité mondial de Genève doit donc servir d'électrochoc. Le texte proposé, tiède voire mauvais, n'a heureusement pas été ratifié, signe que seul un accord fort est acceptable. Est-ce possible d'y parvenir? Les résistances sont fortes, mais il faudra les briser pour ne pas léguer à nos enfants des océans saturés de plastique et une nature empoisonnée pour des siècles.
Plus d'articles autour des discussions sur le plastique Julien Culet est responsable de la rubrique Suisse-Monde-Economie. Il a rejoint la rubrique Suisse en 2018 en tant que correspondant à Genève pour «Le Matin Dimanche». Il a auparavant travaillé durant 5 ans au sein de la rédaction du «20 minutes». Plus d'infos @JulienClt
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