
Comment le sentiment de déclassement des cadres nourrit le vote RN
RÉCIT - En l'espace de cinq ans, entre 2019 et 2024, le RN est passé de 13 % à 20 % des voix chez les cadres. Une partie de cette catégorie socioprofessionnelle désormais fourre-tout et sans privilège majeur a été progressivement gagnée par l'angoisse du déclassement.
En avril 2024, Julien*, 28 ans, a transféré un sondage à ses collègues, agrémenté d'un commentaire du type « vous avez vu ? ». Personne ne l'avait vu. L'étude Ifop présentait le Rassemblement national en tête des intentions de vote chez les cadres aux élections européennes, une première historique. Dans l'open space du siège parisien de cette banque où il officie au financement de projets d'énergie renouvelable, les réactions ont oscillé entre « déni mi-amusé » et « indignation ». « Ensuite, un maccarthysme potache a commencé en essayant de savoir qui au bureau votait RN. » Quelques-uns ont regardé leurs chaussures. Le verdict des urnes a scellé la tendance. En cinq ans, entre 2019 et 2024, le RN est passé de 13 % à 20 % des voix chez les cadres aux européennes, il a atteint 21 % aux élections législatives 2024 (Ipsos). À la présidentielle 2017, 10 % des cadres avaient choisi Marine Le Pen, 10,8 % son père en 2002.
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Pourquoi des cadres, qu'ils croyaient ancrés dans…
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Le président Emmanuel Macron a insisté ces derniers jours sur la nécessité de se doter d'une armée puissante face aux menaces extérieures. Et en ce lundi 14 juillet, jour de défilé, l'armée avait organisé, à l'Hôtel des Invalides, une grande journée de rencontre avec le public. L'occasion de tenter de recruter des candidats. Et à ce petit jeu de séduction, l'armée de terre se démarque et multiplie des approches originales. Par des influenceurs en treillis sur les réseaux sociaux, mais aussi des défis sportifs. Cette fois, le parcours du combattant a été adapté au public. « C'est une manière ludique de les tester et de les intéresser », indique le chef d'escadron Cédric. L'an dernier, cette même journée de rencontre et de recrutement avait débouché sur 80 rendez-vous dans les centres d'Ile-de-France et une vingtaine de jeunes recrutés. Mais tous les participants aux jeux et défis sportifs ne sont pas forcément en âge de prendre un poste dans l'un des 117 métiers que compte l'armée de terre. « Pour les plus jeunes, on plante une petite graine. Pour les ados, on a déjà des parcours et des formations. Et les adultes, qu'ils soient parents en quête d'une orientation pour leur enfant ou jeunes candidats, ces activités constituent une bonne entrée en matière pour discuter », poursuit le chef d'escadron. Le stand avec le parcours du combattant, baptisé « dé-terre-mination », n'a pas désempli de la journée. Au programme, des tractions. « Il faut rester avec le menton au niveau de la barre pour pouvoir regarder deux images et jouer au jeu des sept erreurs », précise l'un des instructeurs en treillis, motivant les participants. Après un chemin d'agilité, des pompes et des flexions, les participants doivent essayer de toucher une cible avec un pistolet laser. « On leur apprend à tenir une arme », précise un autre instructeur. Mais pour Léonard, 15 ans, c'est la compétition avant tout. « J'ai fini dans les meilleurs temps, savoure cet habitant de Thiais (Val-de-Marne). Là, j'entre en seconde, mais dans quelques années, m'engager pourrait m'intéresser. » Roberta, 7 ans, et Jesse, 10 ans, ont pour leur part surtout envie de gagner des cadeaux. Et une médaille de fabrication-maison est offerte à tous. « On avait découvert cette journée spéciale l'an dernier et on était revenu avec plein de petites choses », rigole Jesse. « Mais pas sûr que je fasse la guerre quand je serai plus grande, parce que j'ai déjà prévu de faire trois métiers », poursuit sa sœur qui se verrait bien dans le domaine médical. « On a des postes dans ce secteur-là. Dans l'armée, on peut aussi être comptable, financier, ingénieur, tente d'amadouer le chef d'escadron Cédric. Mais ce qui nous fait défaut, ce sont surtout les métiers de maintenance et de cybersécurité, car nous sommes en concurrence avec les entreprises privées. Et l'armée, servir son pays, ça reste un réel engagement. » « Ça me plairait de travailler avec eux. Il y a plein de choses intéressantes à faire et à voir », glisse Jesse, quelque peu séduit.


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