
Drancy : le garagiste exploitait un sans-papiers 13 heures par jour pour 250 euros mensuels
Son employé, un étranger en situation irrégulière, était contraint de « travailler entre 11 et 13 heures par jour, six jours sur sept pour la somme dérisoire de 250 euros mensuels », indique Éric Mathais, le procureur de Bobigny. Il était logé à demeure « dans des conditions insalubres » et subissait « les brimades de son employeur » qui le nourrissait au compte-goutte, déplore le ministère public.
Au terme de sa garde à vue, le mécanicien a été placé sous contrôle judiciaire et son garage a été placé sous scellés. Il sera jugé à la rentrée. La victime, elle, a été confiée à une association de lutte contre la traite des êtres humains.
La division des affaires économiques et financières du parquet a co-saisi l'inspection du travail et le commissariat de Drancy pour mener cette enquête « turbo », ouverte des chefs de « traite d'être humain », « soumission à des conditions de travail et d'hébergement indignes », « rétribution inexistante d'une personne vulnérable » et « travail dissimulé ».
Dans un département où
l'économie souterraine se déploie
dans de nombreux secteurs d'activité, un plan d'action a été mis en place par le parquet de Bobigny. Objectif : déclencher des opérations concertées et accélérer le traitement judiciaire des procédures. Le dossier du garagiste de Drancy en est la première illustration. Un véritable « écosystème » se développe en Seine-Saint-Denis, un territoire « rongé par l'économie souterraine », soulignait en février 2024 Isabelle Minguet, procureure adjointe en charge des affaires économiques et financières à Bobigny.
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