
HRW dénonce la rétention «déshumanisante» des migrants aux États-Unis
Il s'appuie sur les témoignages de huit hommes et trois femmes qui y ont été ou y sont encore en rétention, ainsi que de proches de sept migrants - dont plusieurs ont été expulsés - et de quatorze avocats spécialisés. «Il n'y avait qu'une seule cuvette et elle était couverte d'excréments», décrit une femme à propos de la cellule dans laquelle elle dit être restée enfermée pendant des jours avec des dizaines d'autres femmes, sans lit ni intimité. «On devait se pencher et manger avec la bouche, comme des chiens», raconte un homme expliquant avoir été contraint de manger mains menottées dans le dos.
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Un autre rapporte des températures volontairement glaciales: «Ils ont monté la climatisation. On ne pouvait pas s'endormir tellement il faisait froid. J'ai cru que j'allais avoir une hypothermie.» Une femme raconte elle les violences psychologiques infligées. «Si vous demandez de l'aide, ils vous placent à l'isolement. Si vous pleurez, ils peuvent vous mettre à l'écart pendant deux semaines. Alors les gens se taisent», explique-t-elle. Les migrants qui y sont enfermés sont traités «de manière dégradante et déshumanisante», dans des «conditions qui constituent une violation flagrante des normes internationales en matière de droits humains», résume l'ONG. «Les surveillants vous traitent comme un tas d'ordures. (...) Vous avez le sentiment que votre vie est finie», lâche un homme colombien de 63 ans, qui y a passé 63 jours.
Dans son rapport, HRW rapporte également des personnes privées de leurs traitements médicaux alors qu'elles souffrent de maladies chroniques comme le diabète, l'asthme ou encore des pathologies rénales. L'ONG détaille en particulier le cas d'une femme victime de calculs rénaux, prise de vomissements et perdant conscience après plusieurs jours sans soins, finalement opérée d'urgence et renvoyée dans la même cellule. Selon HRW, cette privation d'accès à des soins médicaux «pourrait être à l'origine de deux décès» dans les trois centres concernés.
L'immigration, priorité du mandat de Trump
Contactée par l'AFP, la police de l'immigration (ICE), dont les arrestations musclées avaient déclenché en juin un important mouvement de protestation à Los Angeles, n'a pas répondu dans l'immédiat.
Donald Trump a érigé de la lutte contre l'immigration l'une des priorités absolues de son second mandat, y consacrant des centaines de milliards de dollars. Dans le méga projet de loi budgétaire récemment approuvé par le Congrès américain, 45 milliards sont alloués à la création de 100.000 places dans les centres de rétention pour migrants. D'après le rapport, la moyenne quotidienne des personnes en centres de rétention aux États-Unis a bondi à plus de 56.000 sur les six premiers mois de l'année 2025, contre 37.500 tout au long de l'année 2024. Au 15 juin, 72% des personnes qui y sont détenues n'ont aucun passé criminel, évalue HRW.
Conséquence de cette campagne d'arrestations massives: l'un des centres de rétention sur lesquels s'est penché l'ONG a parfois dépassé de plus de trois fois sa capacité maximale en mars.
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