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« Entre le contrecoup écologique et le déni des faits scientifiques, une rencontre d'une ampleur inédite »

« Entre le contrecoup écologique et le déni des faits scientifiques, une rencontre d'une ampleur inédite »

TRIBUNE - Ces dernières années, nous avons connu un retour de bâton écologique en France avec les nombreux renoncements à la promesse élyséenne d' Emmanuel Macron (« mon mandat sera écologique ou ne sera pas »). Ce reniement politique a conduit à une condamnation historique de l'État français pour inaction climatique.
Sur la scène européenne, le constat est tout aussi alarmant : Emmanuel Macron a été le premier chef d'État à exiger une pause de la transition écologique européenne, incarnant un désengagement brutal face à l'urgence environnementale. En politique comme en amour, on peut faire des pauses, mais quand elles sont à durée indéterminée et durent depuis déjà plus de deux ans, la pause commence à ressembler à une rupture.
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En parallèle, nous avons également été témoins d'un inquiétant déni de la science, particulièrement flagrant durant la pandémie de Covid-19. Les discours complotistes et anti-vax ont alimenté une défiance dangereuse envers les connaissances scientifiques, pourtant fondées sur des preuves solides, vérifiées et partagées par l'immense majorité de la communauté scientifique. Face à l'efficacité du vaccin, les complotistes anti-vax se sont reconvertis dans la désinformation anti-climat.
Une dérive exacerbée depuis l'élection de Trump
À croire que l'histoire se répète. En 1979, le rapport Charney permet une mobilisation politique sans précédent pour le climat. Face à cela, les lobbies pétroliers, ExxonMobil en tête, vite imités par d'autres, dont les Français Elf et Total, se lancent dans une grande campagne de dénigrement climatique. S'inspirant des lobbies du tabac, l'industrie pétrolière mondiale réussit, tout au long des décennies 1990-2000, à enterrer toute action climatique réellement ambitieuse.
À la fin des années 2010, l'élan des marches pour le climat avait enfin imposé la transition écologique au sommet des priorités politiques. Coupé par les confinements, cet élan a disparu. Aujourd'hui, nous faisons face à une contre-révolution scientifique et écologique. Dès 2023, les campagnes de communication anti-éolienne, anti-rénovation, anti-voiture électrique, anti-agroécologie se déploient. En 2024, elles s'intensifient. Les dernières élections européennes ont permis à une majorité droite et extrême droite de voir le jour au Parlement européen. Depuis, la droite européenne s'allie régulièrement avec les extrêmes droites pour s'attaquer à la transition écologique.
Jacques Chirac disait : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Aujourd'hui, sa famille politique s'allie à celle de Le Pen pour jeter de l'essence sur les flammes.
Un Parlement français en pleine dérive trumpiste
L'actualité du Parlement français imite cette dérive démagogique qui nous fait basculer dans une ère de contre-vérités scientifiques et écologiques. La proposition de loi Duplomb, la suppression des ZFE ou encore le moratoire - inspiré de Donald Trump - sur les énergies renouvelables sont les symptômes dangereux de cette contre-révolution.
Depuis des années, la science alerte sans relâche sur les dangers des pesticides, de la pollution de l'air et du dérèglement climatique. Certains parlementaires, même au-delà de l'extrême droite, persistent dans un discours mensonger. Alors que la France se présente comme une terre d'accueil pour les scientifiques américains, comme une terre de progrès écologique, la réalité assène le socle commun du président français.
Mettons l'écologie et la science au cœur de nos politiques
Nous, parlementaires Place publique, mettons la promesse écologique au cœur de notre action. Nous savons que la France ne restera libre que si elle redevient puissante, et qu'elle ne pourra être puissante que si elle devient réellement écologique.
Nous assumons de défendre une hausse des financements pour la recherche et le lancement d'un programme « France Libertés » pour devenir un refuge pour les scientifiques. Nous assumons de rompre avec les logiques destructrices de l'environnement, en demandant une réforme en profondeur de la politique agricole et du modèle de financement des exploitations agricoles. Nous assumons également de développer massivement les transports en commun et de lancer un grand leasing social pour permettre à des millions d'ouvriers et d'employés des milieux ruraux d'accéder à la voiture électrique.
L'objectif est clair : sauver des vies, celles de 40 000 personnes qui meurent chaque année à cause de la pollution de l'air. Développer la production industrielle : celle des batteries, bus et petites voitures électriques. Agir concrètement pour une écologie populaire, enracinée dans les réalités de nos territoires.
L'ADN de Place publique est de ne pas succomber à la facilité des mots mais de répondre à la complexité de notre société par une réflexion collective et construite. Face aux lobbys et à la désinformation, continuons le combat pour la science, l'environnement et la santé de tous.
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L'interview de Bruno Retailleau à Valeurs actuelles cette semaine n'est visiblement pas passée inaperçue à l'Élysée. Si le patron des LR ne dit pas autre chose que ce qu'il dit depuis des années « le macronisme s'achèvera avec Emmanuel Macron » et « Je ne crois pas au en même temps », il est désormais ministre de l'Intérieur. Ce mercredi, au gouvernement tout le monde a bien en tête ces mots de Bruno Retailleau et guette une éventuelle réaction du chef de l'État. Et selon nos informations… elle s'est invitée au Conseil des ministres. Salon des Ambassadeurs, le locataire de Beauvau est installé à la gauche du chef de l'État quand celui-ci, « très poliment et de manière très respectueuse », d'après plusieurs témoins, le prend à froid au moment (ce que dément l'entourage du ministre) de rebondir sur un long aparté de François Bayrou consacré à l'état du monde et aux colères qui minent notre société. « Monsieur le ministre d'État, justement, pouvez-vous nous faire un point sur les violences urbaines qui ont eu lieu ces derniers jours et qui ont choqué les Français ? », plante-t-il, selon des propos rapportés par plusieurs participants. Le président de la République cite alors Limoges, Béziers, Marseille où les violences se sont multipliées ces derniers jours. Et d'enfoncer le clou : « Il y a des violences urbaines. Il faut les régler », raconte un témoin de la scène. Pour Bruno Retailleau, qui reprend la parole, ces violences sont aussi la réaction des dealers aux opérations anti stups menées par les forces de l'ordre sur place. S'il indique que « tout est sous contrôle », il reconnaît une situation « tendue où l'on » demande beaucoup aux forces de police ». Avec en toile de fond la question de la disponibilité des forces et du nombre d'effectifs. Ainsi 20 escadrons de gendarmerie sont retenus depuis plusieurs mois en Nouvelle-Calédonie , ce qui diminue d'autant le nombre de troupes en métropole. « On manque d'effectifs de police », fait valoir Bruno Retailleau, évoquant aussi une baisse spectaculaire du recrutement des policiers adjoints par manque d'attractivité du poste. Au Conseil des ministres, Bruno Retailleau en profite donc pour annoncer la création de concours départementaux pour rapprocher du terrain les policiers. Ce à quoi le patron de l'Élysée rappelle qu'il fut « une époque où des gouvernements ont supprimé des effectifs de polices et de gendarmerie (pendant le mandat de Nicolas Sarkozy ), alors que depuis 2017, 10 000 ont été créés… ». Ambiance… « Le chef de l'État a fait ça en mode très poli, très carré, très mitterrandien ». À ce moment-là « tout le monde regarde ses chaussures », précise un ministre. « Vous avez raison », rebondit Bruno Retailleau. Puis alors qu'approche la fin du Conseil des ministres, sont évoqués la loi Duplomb et le succès de la pétition . Emmanuel Macron apporte son soutien à la ministre de l'Agriculture Annie Genevard et ajoute qu'il regrette la tournure des débats « et la caricature parfois simpliste des choses. D'ailleurs en ce moment, poursuit-il, on entend souvent des choses un peu simplistes ». Pour beaucoup, Emmanuel Macron vise là directement Bruno Retailleau et son interview à Valeurs actuelles. Et de juger : « À force de faire dans le simplissime, on finit toujours par suivre quelqu'un plus simple que soi ». Un rappel cinglant à son ministre de l'Intérieur de jouer la solidarité gouvernementale plutôt que sa propre partition. « Bruno Retailleau ne l'a pas pris pour lui », répond l'entourage du ministre de l'Intérieur à Le Parisien-Aujourd'hui. Les deux hommes doivent se voir désormais en tête à tête ce jeudi à l'Élysée. Un rendez-vous prévu depuis quelques jours.

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« C'est une aubaine à ne pas laisser passer pour des jeunes bacheliers ou des personnes motivées qui cherchent une reconversion. » David Margueritte, sénateur de la Manche et parrain de la première promotion de conducteurs de trains formés à l'Université de Caen ( Calvados ), est enthousiaste. Il faut dire que la Normandie est, avec le Grand-Est, la première région française à prendre cette initiative : une formation en un an va permettre à 12 candidats d'être directement embauchés dans leur région comme conducteurs de trains, s'ils réussissent leur parcours ! Les inscriptions sont ouvertes et, à partir de novembre, les candidats retenus débuteront ainsi une formation universitaire de six mois, dont les frais sont financés et qui s'adapte de manière concrète aux besoins du métier. « Dès avril, ils seront embauchés et rémunérés par la SNCF. Ils devront alors, pendant six mois supplémentaires, suivre un cycle pratique à bord des trains avec un formateur. Après, ils seront déjà non seulement diplômés mais surtout officiellement conducteurs de trains », se réjouit Juliette de Beaupuis-Daumas, directrice des Relations territoriales et de la communication des lignes normandes SNCF Voyageurs. « Ce partenariat inédit a toutes les vertus, reprend David Margueritte. Il offre à certains un véritable ascenseur social. Pour les candidats qui réussissent, c'est la garantie d'être embauché aussitôt dans d'excellentes conditions. Et pour la SNCF, c'est un moyen de trouver des conducteurs, un métier souvent en tension. » Notons enfin que ceux qui seront embauchés ont la garantie de rester dans leur région, puisque ces recrutements sont exclusivement destinés aux lignes ferroviaires normandes.

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La saison a bien démarré au parc canadien Rêve de Bisons à Muchedent (Seine-Maritime) , à 15 minutes des plages de Dieppe. Les visiteurs se pressent pour découvrir les bisons, les daims, les loups européens et arctiques et le troupeau de mouflons « qui se porte bien, précise Guillaume Denis, cogérant. Nous attendons en ce moment l'autorisation pour pouvoir les transférer avec les bisons et l'accord pour ramener de Tchéquie cinq femelles afin d'avoir le plus grand troupeau en France ». Et la reconstitution de la grande plaine nord-américaine se poursuit avec l'arrivée des coyotes… Les visiteurs devront être très attentifs devant l'enclos du premier mâle coyote arrivé d'Île-de-France, « car c'est petit, filou et rapide », sourit Guillaume Denis. « D'ailleurs, il s'appelle Bip Bip, car il speede. C'est un mixte entre le renard et le loup. À l'état sauvage, ils vivent en meute de 10 à 15 individus que nous voulons reconstituer chez Rêve de Bisons. Pour nous, c'est l'aboutissement d'un combat administratif de cinq ans. J'ai passé aussi mon certificat de capacité. Nous serons donc le troisième parc à les intégrer avec le parc de Thoiry (Yvelines) et celui de Sainte-Croix (Moselle). » C'est d'ailleurs de l'Est de la France que va venir d'ici quelques semaines la femelle, du parc zoologique de Sainte-Croix. « Dans un premier temps, le couple sera mis dans un espace réduit adapté spécialement, car le coyote est un bon sauteur, pour qu'ils se rencontrent et se reproduisent. Nous espérons avoir des petits en mars/avril 2026 », reprend le cogérant. Le parc est ouvert tous les jours de la semaine de 9 heures à 19 heures avec possibilité de restauration « avec en nouveauté le snacking à la mini-ferme pédagogique ». « Nous proposons aussi des hébergements sous des tipis et des safaris pour aller au plus près des bisons et des daims à bord de camions GMC avec un dernier départ à 17h15, complète Guillaume Denis. Le mois d'août est la période de la reproduction et des combats entre les grands mâles. C'est impressionnant surtout en fin de journée. » Pour les passionnés, Rêve de Bisons propose également, pour 200 euros, « une demi-journée avec un guide pour découvrir nos métiers comme le contrôle des clôtures, le nourrissage des bisons, des mouflons ou encore des loups. Un accès VIP, assure le cogérant. Puis, après le déjeuner compris dans la formule, c'est visite libre. Pour cela, il faut réserver. »

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