
Shopify détrône la Banque Royale
Jean Gagnon
Collaboration spéciale
Et le nouveau roi de la Bourse de Toronto est…
De solides résultats à son deuxième trimestre, accompagnés d'une hausse des prévisions de la direction pour les trois prochains mois, ont permis une hausse de 20 % du cours de l'action de Shopify (SHOP, 207,66 $) la semaine dernière. Ce faisant, la valeur boursière du fournisseur de plateformes de création de boutiques en ligne et de services de paiement excède maintenant celle de la Banque Royale (RY, 182,12 $) et en fait la plus grosse compagnie canadienne en ce qui concerne la capitalisation boursière. La firme dont le siège social est à Ottawa a vu ses revenus augmenter de 27 % au deuxième trimestre comparativement à l'année précédente et son bénéfice par action ajusté presque doubler, passant de 0,28 $ à 0,52 $. Pour le troisième trimestre, la direction prévoit que le taux de croissance de ses revenus se situera entre 23 % et 26 %.
La Sun Life décotée
C'est ce qui attendait le titre de l'assureur canadien à la suite de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre, jeudi dernier. Ce sont ses activités aux États-Unis qui ont affecté négativement l'ensemble des résultats, note Gabriel Dechaine, analyste chez Banque Nationale Marchés financiers. Ces difficultés au sud de la frontière incitent l'analyste à réduire ses prévisions. En conséquence, il réduit sa cote de surperformance à performance égale au secteur. Le recul du titre Sun Life (SLF, 78,56 $), qui se négociait à plus de 90 $ il y a à peine un mois, est certes le reflet d'une situation difficile.
Couche-Tard retombe
La forte hausse boursière qu'avait entraînée l'annonce qu'elle abandonnait son projet d'acquisition de la société japonaise Seven & i n'aura été que passagère. Le cours de l'action d'Alimentation Couche-Tard (ATD, 70,26 $) a reculé lors de 9 de ses 11 dernières séances boursières et se retrouve près du niveau où il se situait avant l'annonce qui semblait pourtant avoir enthousiasmé les investisseurs. Le titre se retrouve de nouveau assez loin de son sommet historique. Rappelons qu'il avait touché son sommet de 86 $ il y a un an et demi, en février 2024. Durant cette même période, l'indice boursier canadien S&P/TSX est en hausse de plus de 30 %.
L'espoir renaît chez BCE
La divulgation des résultats du deuxième trimestre de BCE (BCE, 33,00 $) a semblé susciter un certain intérêt chez les investisseurs. Jérôme Dubreuil, analyste chez Desjardins, croit que la hausse de 2 % du cours de l'action à la suite de l'annonce de ces résultats indique qu'ils commencent à s'intéresser aux bénéfices à plus long terme que générera la récente acquisition de Ziply Fiber, achetée au prix d'environ 7,6 milliards. Il recommande l'achat du titre, et il hausse légèrement son cours cible de 40 $ à 41 $. On en saura un peu plus sur l'impact de cette acquisition lors de la journée des investisseurs que tiendra la direction le 14 octobre.
BMO a toujours de l'appétit pour Metro
L'épicier Metro (MRU, 105,31 $) divulguera les résultats de son troisième trimestre 2025 le 13 août, et l'analyste Tamy Chen de BMO Marchés de capitaux a bon espoir qu'ils seront une fois de plus excellents, si bien qu'il hausse à l'avance son cours cible en le faisant passer de 110 $ à 115 $. Il prévoit une croissance des bénéfices par action semblable à celle du trimestre précédent, soit d'environ 9,5 % comparativement à ceux du trimestre correspondant de l'année précédente.
Le Groupe CGI ralenti par un vent de face
Le cours de l'action du Groupe CGI (GIB.A, 131,83 $) est en déroute depuis la mi-février, le titre ayant cédé près du quart de sa valeur. C'est que les compagnies du secteur des services informatiques traversent une période de ralentissement de la demande liée aux incertitudes macroéconomiques. Paul Treiber, analyste chez RBC Dominion Securities, note toutefois que malgré une croissance organique négative à son troisième trimestre, les bénéfices par action ont tout de même augmenté de 10 % comparativement à l'année précédente. Cela témoigne, selon lui, de la résilience de son modèle d'affaires, ainsi que de l'efficacité dont fait preuve l'entreprise dans son allocation de capital. Il maintient sa recommandation de surperformance, mais il réduit son cours cible de 185,00 $ à 175,00 $ afin de tenir compte des compressions des multiples d'évaluation auxquelles les firmes du secteur des services informatiques font face.

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Comment optimiser son argent avec un mois à trois chèques de paie ?
Les Canadiens qui sont payés toutes les deux semaines reçoivent 26 chèques de paie répartis sur 12 mois, ce qui signifie qu'ils recevront trois chèques de paie pendant deux mois dans l'année. Comment optimiser son argent avec un mois à trois chèques de paie ? Un peu d'argent supplémentaire est peut-être sur le point d'arriver dans votre compte bancaire, mais ne considérez pas ce troisième chèque de paie comme une prime, avertissent des expertes. Ritika Dubey La Presse Canadienne « Ce qui arrive souvent, c'est que lorsque nous recevons ce chèque supplémentaire, nous le considérons comme un extra », explique Christine White, planificatrice financière agréée chez Money Coaches Canada. Mme White constate généralement deux réactions chez ses clients : ceux qui ne se sont pas rendu compte qu'un chèque de paie supplémentaire allait arriver, et ceux qui s'en réjouissent. Les Canadiens qui sont payés toutes les deux semaines reçoivent 26 chèques de paie répartis sur 12 mois, ce qui signifie qu'ils recevront trois chèques de paie pendant deux mois dans l'année. Cette année, si votre premier chèque de paie a été reçu le vendredi 3 janvier, les mois de janvier et d'août seront vos mois de trois chèques de paie. Si votre premier chèque de paie a été reçu le 10 janvier, vous recevrez trois chèques de paie en mai et en octobre. Mme White suggère d'avoir un plan pour l'argent avant qu'il ne soit versé dans votre compte bancaire. Si nous savons que nous aurons ces deux mois de trois paies et que nous avons un plan pour elles, nous pouvons alors décider consciemment et intentionnellement à quoi nous voulons les consacrer. Christine White, planificatrice financière Sara McCullough ignore généralement les deux paies supplémentaires lorsqu'elle établit les budgets mensuels de ses clients. « Je base leurs revenus et leurs dépenses sur deux paies par mois », mentionne Mme McCullough, qui est planificatrice financière agréée et fondatrice de WD Development. Elle examine ensuite ce qui pourrait être fait avec cet argent supplémentaire. Selon elle, il pourrait être classé dans l'une des quatre catégories suivantes : rattrapage, réserve pour les factures à venir, marge de manœuvre et avenir. Rattraper un retard Ce chèque de paie supplémentaire pourrait être l'occasion pour de nombreux Canadiens de rattraper le retard pris dans le remboursement de leurs factures de carte de crédit ou de leur marge de crédit, ajoute-t-elle. Selon Mme McCullough, il pourrait aussi simplement servir de réserve bancaire. « Il ne s'agit peut-être pas de la totalité de la prime, précise-t-elle. Dans ce cas, la meilleure option est de la laisser sur votre compte. » Si quelqu'un a déjà de l'avance sur ses besoins de rattrapage et de réserve de liquidités, l'argent supplémentaire lui permet d'aller de l'avant. Le moment idéal pour prendre de l'avance, c'est lorsqu'on n'a pas de dettes à taux d'intérêt élevé et que les autres mois se déroulent sans problème. Sara McCullough, planificatrice financière Cela pourrait être l'occasion de constituer un fonds d'urgence ou de reconstituer les sommes mises de côté pour des réparations domiciliaires, des vacances ou l'achat d'un nouveau véhicule, par exemple. Vient ensuite la catégorie « vous pour demain », selon Mme McCullough. « Si vous ne voyez pas de grosses dépenses pour lesquelles vous auriez besoin d'argent, nous pouvons envisager un CELI ou une cotisation à un compte d'épargne-logement [CELIAPP] », indique-t-elle. Mme White précise que cela pourrait également être une occasion pour les Canadiens qui souhaitent épargner pour une mise de fonds, mais qui peinent à joindre les deux bouts. Elle a suggéré de placer cet argent supplémentaire en épargne deux fois par an. Mais il n'est pas toujours nécessaire de le lier à des objectifs financiers et à des dettes. « Nous avons beaucoup de demandes concurrentes pour notre argent, ou beaucoup de choses que nous voulons faire en même temps », explique Mme White. Elle recommande souvent à ses clients de répartir le chèque de paie supplémentaire entre plusieurs objectifs : un tiers pour les dettes, un tiers pour se divertir et un tiers pour investir, par exemple. « On se sent alors un peu responsable, mais aussi un peu heureux », avance Mme White.


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Chaque dimanche, nous braquons les projecteurs sur des éléments de l'actualité financière et boursière qui peuvent être utiles à l'investisseur, mais qui pourraient être passés sous le radar Jean Gagnon Collaboration spéciale Et le nouveau roi de la Bourse de Toronto est… De solides résultats à son deuxième trimestre, accompagnés d'une hausse des prévisions de la direction pour les trois prochains mois, ont permis une hausse de 20 % du cours de l'action de Shopify (SHOP, 207,66 $) la semaine dernière. Ce faisant, la valeur boursière du fournisseur de plateformes de création de boutiques en ligne et de services de paiement excède maintenant celle de la Banque Royale (RY, 182,12 $) et en fait la plus grosse compagnie canadienne en ce qui concerne la capitalisation boursière. La firme dont le siège social est à Ottawa a vu ses revenus augmenter de 27 % au deuxième trimestre comparativement à l'année précédente et son bénéfice par action ajusté presque doubler, passant de 0,28 $ à 0,52 $. Pour le troisième trimestre, la direction prévoit que le taux de croissance de ses revenus se situera entre 23 % et 26 %. La Sun Life décotée C'est ce qui attendait le titre de l'assureur canadien à la suite de la présentation de ses résultats du deuxième trimestre, jeudi dernier. Ce sont ses activités aux États-Unis qui ont affecté négativement l'ensemble des résultats, note Gabriel Dechaine, analyste chez Banque Nationale Marchés financiers. Ces difficultés au sud de la frontière incitent l'analyste à réduire ses prévisions. En conséquence, il réduit sa cote de surperformance à performance égale au secteur. Le recul du titre Sun Life (SLF, 78,56 $), qui se négociait à plus de 90 $ il y a à peine un mois, est certes le reflet d'une situation difficile. Couche-Tard retombe La forte hausse boursière qu'avait entraînée l'annonce qu'elle abandonnait son projet d'acquisition de la société japonaise Seven & i n'aura été que passagère. Le cours de l'action d'Alimentation Couche-Tard (ATD, 70,26 $) a reculé lors de 9 de ses 11 dernières séances boursières et se retrouve près du niveau où il se situait avant l'annonce qui semblait pourtant avoir enthousiasmé les investisseurs. Le titre se retrouve de nouveau assez loin de son sommet historique. Rappelons qu'il avait touché son sommet de 86 $ il y a un an et demi, en février 2024. Durant cette même période, l'indice boursier canadien S&P/TSX est en hausse de plus de 30 %. L'espoir renaît chez BCE La divulgation des résultats du deuxième trimestre de BCE (BCE, 33,00 $) a semblé susciter un certain intérêt chez les investisseurs. Jérôme Dubreuil, analyste chez Desjardins, croit que la hausse de 2 % du cours de l'action à la suite de l'annonce de ces résultats indique qu'ils commencent à s'intéresser aux bénéfices à plus long terme que générera la récente acquisition de Ziply Fiber, achetée au prix d'environ 7,6 milliards. Il recommande l'achat du titre, et il hausse légèrement son cours cible de 40 $ à 41 $. On en saura un peu plus sur l'impact de cette acquisition lors de la journée des investisseurs que tiendra la direction le 14 octobre. BMO a toujours de l'appétit pour Metro L'épicier Metro (MRU, 105,31 $) divulguera les résultats de son troisième trimestre 2025 le 13 août, et l'analyste Tamy Chen de BMO Marchés de capitaux a bon espoir qu'ils seront une fois de plus excellents, si bien qu'il hausse à l'avance son cours cible en le faisant passer de 110 $ à 115 $. Il prévoit une croissance des bénéfices par action semblable à celle du trimestre précédent, soit d'environ 9,5 % comparativement à ceux du trimestre correspondant de l'année précédente. Le Groupe CGI ralenti par un vent de face Le cours de l'action du Groupe CGI (GIB.A, 131,83 $) est en déroute depuis la mi-février, le titre ayant cédé près du quart de sa valeur. C'est que les compagnies du secteur des services informatiques traversent une période de ralentissement de la demande liée aux incertitudes macroéconomiques. Paul Treiber, analyste chez RBC Dominion Securities, note toutefois que malgré une croissance organique négative à son troisième trimestre, les bénéfices par action ont tout de même augmenté de 10 % comparativement à l'année précédente. Cela témoigne, selon lui, de la résilience de son modèle d'affaires, ainsi que de l'efficacité dont fait preuve l'entreprise dans son allocation de capital. Il maintient sa recommandation de surperformance, mais il réduit son cours cible de 185,00 $ à 175,00 $ afin de tenir compte des compressions des multiples d'évaluation auxquelles les firmes du secteur des services informatiques font face.


La Presse
8 hours ago
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Rembourser son prêt hypothécaire avec les rentes gouvernementales ?
« Je me demande s'il est préférable de recevoir ma [rente du] RRQ et ma [pension de la] SV pour rembourser le plus rapidement possible mon hypothèque », nous écrit Lise*. Quand on arrive à la retraite et qu'il reste un montant à payer sur notre prêt hypothécaire, on peut avoir le réflexe de vouloir s'en débarrasser dès que possible. Parfois même au point d'être tenté de demander nos rentes gouvernementales plus rapidement pour régler ça une bonne fois pour toutes ! C'est le cas de Lise*, qui nous a écrit pour nous faire part de sa situation. La situation La retraite de Lise a coïncidé avec une séparation, qui l'a menée à acheter cette année une nouvelle maison à 67 ans. Elle a dû souscrire un prêt hypothécaire, sur lequel il reste 165 000 $ à payer d'ici au terme en 2036. Comme Lise touche une rente de retraite annuelle de 52 000 $ de son ancien employeur et qu'elle a continué à prendre des contrats à temps partiel depuis son départ, elle n'a pas encore demandé ses rentes gouvernementales. Après tout, elle a intérêt à retarder le moment auquel elle y aura recours, puisque plus les années passent, plus le montant annuel qu'elle recevra à vie sera élevé. Le portrait de ses revenus changera bientôt, puisque Lise songe à arrêter complètement de travailler en 2027 et que sa rente n'est pas indexable. Lise estime son coût de vie actuel à 63 000 $ par année, auquel elle ajoute généralement un voyage à 15 000 $, pour un total de 78 000 $ par année. Elle nous a écrit parce qu'elle se pose des questions concernant son recours aux rentes gouvernementales, soit celles du Régime de rentes du Québec (RRQ) et la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV). « Je me demande s'il est préférable de recevoir ma [rente du] RRQ et ma [pension de la] SV pour rembourser le plus rapidement possible mon hypothèque », nous écrit-elle. Elle a aussi une autre question, similaire : « Lorsque j'arrêterai de travailler, probablement à 69 ans, est-il préférable que je prenne ma RRQ et ma SV dès lors, ou est-il préférable de sortir des REER ? » Regardons ce qui serait préférable dans son cas. Les chiffres Lise, 67 ans Revenus Rente d'un ancien employeur : 52 000 $ par an, non indexable, à vie Autres revenus prévus en 2025 : 26 445 $ Autres revenus prévus en 2026 : 46 345 $ Elle cesserait les contrats par la suite. Actifs Maison : valeur de 725 000 $ REER : 446 000 $ CELI : 60 000 $ Compte courant : 10 000 $ Dettes Prêt hypothécaire de 165 000 $ (taux de 4,14 %) dont le terme vient à échéance en mai 2030. Le paiement mensuel est de 1510 $. Dépenses Coût de vie : 78 000 $ par an (y compris un voyage à 15 000 $ et ses paiements hypothécaires) L'analyse Marie-Pier Drolet, conseillère en gestion de patrimoine à la Financière des professionnels, a accepté de se pencher sur la situation de Lise. PHOTO MARIKA VACHON, LA PRESSE Marie-Pier Drolet, conseillère en gestion de patrimoine à la Financière des professionnels D'abord, elle a vérifié si le niveau de dépenses annuel de 78 000 $ de Lise pouvait être maintenu à la retraite. Actuellement, sa rente de retraite et ses revenus de travail ne couvrent pas totalement ses dépenses une fois les impôts déduits, donc elle doit déjà utiliser de l'argent en provenance de son compte courant ou de son CELI. Mais au vu de sa situation en entier, ça n'inquiète pas Marie-Pier Drolet. La rente de son ancien employeur, les rentes gouvernementales ainsi que les sommes contenues dans son CELI et son REER lui permettront de maintenir ce train de vie, selon les simulations qu'elle a faites. « Elle a une belle situation financière. Elle pourrait même augmenter un petit peu son coût de vie dans les 10 premières années, tout dépendant de son objectif successoral », dit-elle. Selon ses calculs**, Lise pourrait dépenser 10 000 $ de plus par année pendant une dizaine d'années sans avoir de problèmes. « Elle pourrait faire un autre gros voyage par année », dit Marie-Pier Drolet, qui lui conseille bien sûr de confirmer le tout auprès du ou de la spécialiste qui l'accompagne dans sa planification financière, au cas où des informations supplémentaires qui ne nous ont pas été acheminées viendraient changer la donne. Quand donc demander ses rentes ? Cet aspect étant réglé, penchons-nous sur le cœur de la question : Lise devrait-elle demander dès maintenant ses prestations gouvernementales pour rembourser plus rapidement son prêt hypothécaire, le faire à 69 ans quand elle arrêtera de travailler ou attendre le plus longtemps possible ? D'abord, il faut rappeler que repousser l'âge auquel on a recours à ces rentes a une réelle incidence sur la somme que l'on touche. Lise le sait bien : ce n'est pas pour rien que même si elle a passé ses 65 ans, elle n'y a pas encore touché. Dans son cas, voici à quel point ses rentes annuelles augmenteront si elle attend : Selon les calculs faits par Marie-Pier Drolet, l'idéal d'un point de vue financier serait que Lise demande sa rente du RRQ et sa pension de la Sécurité de la vieillesse le plus tard possible. Elle peut financer son train de vie sans les toucher, et c'est cette option qui donne la meilleure valeur nette à la fin de sa vie. « Si Lise n'a pas de souci de santé ou d'historique dans sa famille, ce serait préférable qu'elle repousse sa RRQ à 72 ans et sa SV à 70 ans », dit-elle. « Si elle a un enjeu de santé ou une situation particulière, elle pourrait demander sa rente du RRQ dès 2025, mais pour la Sécurité de la vieillesse, j'attendrais quand même qu'elle termine ses contrats. » La raison de cette distinction est simple. « Pour la SV, quand on gagne des revenus assez élevés comme Lise, on peut être obligé de redonner une partie, ne pas être admissible au plein montant. Donc je ne ferais aucune demande avant 2027 pour m'assurer d'avoir des revenus plus faibles et d'être en mesure d'aller récupérer le montant le plus haut possible », explique l'analyste. Pour revenir au prêt hypothécaire, si Lise se met à recevoir des rentes gouvernementales dans son compte, elles serviront à payer la partie de son train de vie qui n'est pas couverte par ses revenus actuels, et au fond elle se retrouvera à décaisser du CELI pour rembourser plus vite son prêt. Il faudrait donc qu'elle se demande si son rendement dans son CELI va être supérieur à ce qu'elle paie en intérêts sur son hypothèque, selon son profil d'investisseur. Marie-Pier Drolet, conseillère en gestion de patrimoine à la Financière des professionnels Même si ce n'est pas optimal d'un point de vue financier, ça pourrait être une option choisie par Lise. « Pour chaque client, il faut réfléchir à son niveau de confort. Il y en a qu'à 67 ou 69 ans, le prêt hypothécaire, ça les tanne vraiment, donc on pourrait dire que ça vaut la peine si ça permet un certain apaisement de le rembourser rapidement. Il faut juste s'assurer qu'on ne se retrouve pas plus tard avec une maison qu'on a remboursée en puisant beaucoup dans notre épargne, puis que là, pour financer notre coût de vie, il faudrait réhypothéquer puis aller chercher une marge. On n'est pas là pour Lise, mais ça fait partie des réflexions », dit-elle. À propos des REER Comme elle travaille encore, Lise accumule de nouveaux droits de cotisation REER. Cependant, Marie-Pier Drolet ne lui suggérerait pas de cotiser à ceux-ci si elle a de l'argent inutilisé. « Quand on regarde sa fiscalité, elle va se retrouver quand elle va le retirer à payer exactement le même impôt. Donc si elle a du surplus, elle ferait mieux de le mettre dans son CELI ou de rembourser l'hypothèque, et là, on revient à notre réflexion du départ », dit-elle. Parlant de REER, celui de Lise lui permettra de maintenir son train de vie sur le long terme, et elle devrait commencer à le décaisser autour de 70 ou 71 ans, ce qui est dans les âges classiques. N'oublions pas aussi que sa maison, qui devrait valoir plus d'un million dans 20 ans et 1,3 million dans 30 ans, lui donnera aussi une bonne marge de manœuvre lors de la vente. « Évidemment, il va y avoir un loyer à payer ou des soins de santé, mais elle a vraiment une belle posture par rapport à sa propriété », dit Marie-Pier Drolet. * Bien que le cas mis en lumière dans cette rubrique soit réel, le prénom utilisé est fictif. ** La simulation utilise les variables suivantes : le prêt hypothécaire est renouvelé à un taux d'intérêt de 4,5 % et son portefeuille de placements est équilibré (50 % actions, 50 % obligations), avec un rendement de 3,85 % net de frais.