Euro 2025 : comment le foot féminin parvient à casser les codes et aller au-delà des clichés
La télévision, levier de visibilité et de crédibilité
La télévision a joué un rôle prépondérant dans la visibilité du football féminin. En diffusant des compétitions féminines en prime time, comme la Coupe du monde féminine de la FIFA ou les matchs de la Ligue des champions féminine, les chaînes ont contribué à rendre visible et légitimer le football féminin aux yeux du grand public.
L'Euro 2025 a connu de jolis succès d'audiences. Le premier match des Red Flames face à l'Italie a réuni en moyenne 176.305 téléspectateurs sur La Une, soit une part de marché de 22,4 %, avec en prime une part de marché de plus de 24 % auprès des 15-24 ans. Un chiffre qui démontre l'intérêt de la jeune génération pour le football féminin. La RTBF a d'ailleurs accru sa couverture des Red Flames ces dernières années.
Chez nos voisins français, le dernier match des Bleues les opposant aux Anglaises a séduit 4,94 millions de téléspectateurs. Un bon score pour la chaîne. Lors de la Coupe du monde 2019, la demi-finale France-USA a rassemblé près de 12 millions de téléspectateurs, un record. Un petit couac s'est pourtant produit lorsque TF1 a décidé de déprogrammer l'un des matchs de cet Euro 2025 des Bleues au profit de la finale du PSG en Coupe du monde des clubs. L'équipe féminine tricolore a remporté son match 5-2 alors que les Parisiens s'étaient inclinés 3-0 face à Chelsea. Cet épisode montre à lui seul que la télévision a certes fait des progrès, mais que le football masculin reste malheureusement prioritaire.
Mais plus que de simples chiffres d'audience, cette médiatisation permet aussi de raconter des histoires. Car le story telling est essentiel dans le sport. Voir des femmes jouer au football à la télévision constitue déjà une forme de narration qui remet en question l'idée que le sport est exclusivement masculin. Voir des femmes évoluer sur un terrain de foot inspire les jeunes filles qui se censurent et n'osent pas franchir les portes d'un club de foot. La médiatisation a aussi permis à certaines joueuses de devenir de véritables modèles.
Des joueuses devenues des modèles
Megan Rapinoe, Ada Hegerberg ou Alexia Putellas, ces noms sont désormais connus du grand public grâce à leurs actions sur et en dehors des terrains. Ces trois femmes sont des grands noms du foot féminin avec un talent reconnu par leurs pairs. Alexia Putellas a remporté deux Ballons d'or (2021 et 2022), Aga Hegerberg un trophée (2018). La cérémonie est l'un des moments forts du football féminin. Les crampons se mêlent aux robes à paillettes, le sport au glamour avec des sportives élégantes. Aitana Bonmatí, la dernière lauréate, était vêtue d'une robe blanche simple, mais chic pour la remise de son trophée à l'automne dernier. En mars dernier, la joueuse espagnole est devenue l'un des nouveaux visages de la marque de beauté Revlon.
Jusqu'à sa retraite sportive en 2023, Megan Rapinoe s'est illustrée plus d'une fois sur la pelouse. Elle a largement contribué à la médaille d'or des Américaines lors des Jeux olympiques de Londres en 2012. Preuve que l'attaquante est respectée, l'OL Reign, où elle a évolué entre 2014 et 2023 a décidé de retirer le numéro 15 pour rendre hommage à la sportive. Désormais, plus aucune autre footballeuse ne pourra porter ce numéro dans le club.
Les joueuses de foot n'hésitent pas à prendre la parole publiquement sur différents sujets de sociétés. Megan Rapinoe s'est plus d'une fois exprimée sur les droits LGBTQI+ notamment dans son autobiographie One Life. Elle y raconte son parcours sportif et personnel fait de succès et de luttes politiques. Elle est aujourd'hui devenue une figure queer incontournable. Toujours dans One Life, elle aborde le sujet des inégalités salariales entre les hommes et les femmes dans le football. Une thématique également chère à Ada Hegerberg. La Norvégienne avait boycotté la Coupe du monde 2019 pour protester contre les inégalités entre les footballeurs et footballeuses. « Un grand nombre de choses reste à faire pour améliorer les conditions des femmes qui jouent au football », insistait-elle alors à Associated Press.
Toujours aux États-Unis, une autre figure a fait bouger les lignes dans le foot féminin : Alex Morgan. La sportive a prouvé qu'on pouvait allier grossesse et sport et que porter la vie n'est pas synonyme de fin de carrière. Alors enceinte de sept mois, elle continuait à s'entraîner avec la sélection américaine. Quatre mois après la naissance de son premier enfant, elle jouait à nouveau aux côtés de ses coéquipières.
L'image de la footballeuse est aujourd'hui redéfinie. Elle n'est plus uniquement une athlète, mais aussi une figure politique, médiatique et sociétale. Les stéréotypes ont encore la vie dure dans le foot féminin, mais nul doute que la jeune génération marchera sur les pas de leurs aînés pour encore plus rendre visible le foot féminin. Et continuer à l'amener au plus haut niveau.
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En diffusant des compétitions féminines en prime time, comme la Coupe du monde féminine de la FIFA ou les matchs de la Ligue des champions féminine, les chaînes ont contribué à rendre visible et légitimer le football féminin aux yeux du grand public. L'Euro 2025 a connu de jolis succès d'audiences. Le premier match des Red Flames face à l'Italie a réuni en moyenne 176.305 téléspectateurs sur La Une, soit une part de marché de 22,4 %, avec en prime une part de marché de plus de 24 % auprès des 15-24 ans. Un chiffre qui démontre l'intérêt de la jeune génération pour le football féminin. La RTBF a d'ailleurs accru sa couverture des Red Flames ces dernières années. Chez nos voisins français, le dernier match des Bleues les opposant aux Anglaises a séduit 4,94 millions de téléspectateurs. Un bon score pour la chaîne. Lors de la Coupe du monde 2019, la demi-finale France-USA a rassemblé près de 12 millions de téléspectateurs, un record. 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