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Tensions Thaïlande-Cambodge : Bangkok accuse Phnom Penh de violer le cessez-le-feu quelques heures après son entrée en vigueur

Tensions Thaïlande-Cambodge : Bangkok accuse Phnom Penh de violer le cessez-le-feu quelques heures après son entrée en vigueur

Le Parisien6 days ago
Après
une semaine de sanglants combats frontaliers entre les deux pays
, la Thaïlande a accusé, ce mardi, le Cambodge d'avoir violé
le cessez-le-feu entré en vigueur quelques heures plus tôt
sous l'égide de la Malaisie.
Lundi, le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, avait annoncé que
Bangkok et Phnom Penh
étaient parvenus à « un accord commun prévoyant un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel » à partir de minuit mardi (17 heures GMT lundi).
Mais après son entrée en vigueur, « la partie thaïlandaise a constaté que les forces cambodgiennes avaient lancé des attaques armées dans plusieurs zones du territoire thaïlandais », a dénoncé le porte-parole de l'armée thaïlandaise Winthai Suwaree. « Cela constitue une violation délibérée de l'accord et une tentative claire de saper la confiance mutuelle », a-t-il ajouté dans un communiqué. « La Thaïlande est contrainte de répondre de façon appropriée en exerçant son droit à la légitime défense. »
Côté cambodgien, la porte-parole du ministère de la Défense Maly Socheata a pour sa part déclaré qu'il n'y avait eu « aucun affrontement armé (…) dans quelque région que ce soit ». « Le front se calme depuis (l'entrée en vigueur du) cessez-le-feu » à minuit, a déclaré le Premier ministre cambodgien Hun Manet mardi matin sur Facebook.
Malgré cette accusation et ce démenti, les deux parties procèdent mardi matin à des rencontres entre commandants militaires locaux le long de la frontière, comme prévu dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu, ont-elles annoncé.
Les affrontements ont fait au moins 38 morts depuis jeudi
et provoqué le déplacement d'environ 300 000 habitants.
Les deux royaumes d'Asie du Sud-Est s'opposent depuis des décennies sur le tracé de leur frontière commune, définie au temps de l'Indochine française. Mais rarement dans l'histoire récente un tel épisode de violences avait secoué la région. La Thaïlande et le Cambodge se sont accusés mutuellement d'avoir attaqué en premier, et chaque camp a remis en cause la sincérité de l'adversaire, avant de s'asseoir à la table des négociations, sous l'œil des États-Unis et de la Chine.
« Félicitations à tous ! », a écrit le président Donald Trump sur son réseau Truth Social après l'annonce de la trêve, indiquant avoir parlé aux dirigeants des deux pays. Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a salué l'intervention de la Malaisie, qui occupe la présidence tournante de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), de la Chine et du « président Trump ».
« Nous sommes convenus d'un cessez-le-feu, qui, nous espérons, sera respecté de bonne foi par les deux parties », a-t-il déclaré. De son côté, le Premier ministre cambodgien Hun Manet a jugé que cet accord de paix offrait une chance d'un « retour à la normale ».
Un espoir prudent dominait parmi les déplacés, des deux côtés de la frontière, après l'annonce du cessez-le-feu. Au Cambodge, Phean Neth, 45 ans, a trouvé refuge dans un vaste camp de déplacés sur le site d'un temple, loin des combats.
« Je suis tellement heureuse que je ne peux pas le décrire ». Côté Thaïlandais, Tee Samanjai, 68 ans, pense déjà à son retour à la ferme et ce qu'il y fera : « vérifier les poulets, fertiliser le riz, et prendre soin des champs ». Mais l'inquiétude n'est pas loin. « Je veux rentrer mais je n'ai pas du tout confiance dans le Cambodge. Personne dans notre village n'a confiance ».
Bangkok et Phnom Penh étaient à couteaux tirés depuis la mort d'un soldat khmer, fin mai, lors d'un échange de tirs dans une zone contestée. Depuis, sur fond de flambée du discours nationaliste, les deux pays se sont engagés dans une surenchère de mesures qui ont affecté les flux économiques et de personnes.
Avant le déclenchement des affrontements, la Thaïlande avait aussi expulsé l'ambassadeur cambodgien de son territoire et rappelé le sien présent au Cambodge. Le royaume khmer avait répondu en dégradant « au plus bas niveau » les relations diplomatiques avec son voisin.
Donald Trump avait appelé le chef des deux camps samedi, les exhortant à s'entendre autour d'un accord rapide, sous peine de geler les discussions portant sur les droits de douane prohibitifs qui doivent frapper ces deux économies dépendantes des exportations le 1er août.
Les affrontements ont officiellement fait 25 morts côté thaïlandais, dont onze soldats, et 13 morts, dont cinq militaires, côté cambodgien. Plus de 138 000 Thaïlandais ont évacué les zones à risques, selon Bangkok, et plus de 140 000 Cambodgiens ont fait de même, d'après Phnom Penh. L'accord de cessez-le-feu prévoit la tenue d'une réunion d'un comité transfrontalier au Cambodge le 4 août.
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