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Un chien de chasse, des fleurs et le velcro est né

Un chien de chasse, des fleurs et le velcro est né

24 Heures06-07-2025
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En 1941, l'idée du velcro reste crochée au cerveau en ébullition de George de Mestral. Le Vaudois fait breveter la fabuleuse fermeture, dix ans plus tard. Publié aujourd'hui à 17h26
Inventée dans le canton de Vaud au début des années 50, la fabuleuse fermeture qui fait «scratch» s'est imposée dans le monde entier.
GETTY IMAGES
En bref:
N'en déplaise aux fans purs et durs de «Star Trek», ce ne sont pas les Vulcains qui ont inventé le velcro … Les Vaudois le savent bien: c'est un habitant de La Côte qui en est à l'origine, au début des années 50.
Aussi génial que fut George de Mestral – qui a déposé 18 brevets au cours de sa vie, dont un à 12 ans déjà –, il lui a fallu un petit coup de pouce de la sérendipité pour imaginer la fabuleuse fermeture.
En 1941, cet ingénieur EPFL en mécanique né en 1907 s'adonne à l'une de ses activités favorites: la chasse. À son retour, il remarque que des bardanes se sont solidement agrippées aux poils de son chien et à ses vêtements. En observant les fleurs, il s'aperçoit qu'elles sont faites de centaines de crochets microscopiques.
L'idée s'accroche dans la tête de l'inventeur. «Pendant une dizaine d'années, cette idée a sommeillé jusqu'au jour ou j'ai pu l'associer avec l'idée d'une fermeture», a-t-il raconté à la RTS en 1961 .
L'inventeur du velcro, George de Mestral, photographié en 1959.
KEYSTONE/PHOTOPRESS-ARCHIV/ALAIN GASSMANN La sérendipité frappe une 2e fois
Quels composants utiliser pour reproduire ces petits crochets? À Lyon, George de Mestral expérimente de nombreux textiles, et notamment le nylon qui s'annonce prometteur, qui «avait le mérite de posséder des propriétés idéales qui pouvaient conférer la résistance et la durabilité nécessaires à son système de fixation révolutionnaire», peut-on lire sur le site de Velcro .
Mais il faut une seconde intervention de la sérendipité pour permettre à George de Mestral de réaliser sa création. La première bobine de nylon achetée à Lyon donne des résultats satisfaisants; la seconde, en revanche, aboutit à un échec. L'inventeur se rend chez son fournisseur et «découvre que le premier contremaître lui avait cédé une bobine défectueuse, qui fut une chance pour mon père», témoignait Charles de Mestral dans les colonnes de «24 heures», en 2018 .
George de Mestral finit par mettre au point son invention et les machines spécifiques nécessaires à sa fabrication. Il dépose une demande de brevet en 1951, qui sera délivré en 1954. Velcro Companies est né. Le velcro, des JO à la Lune
Ce système de fermeture traverse l'Atlantique et se fait notamment remarquer en 1968, aux Jeux olympiques de Mexico: l'équipementier allemand Puma y présente sa première basket à «scratch». Parmi ceux qui la chaussent, l'athlète Tommie Smith, qui bat alors le record du monde du 200 mètres. En 1969, la NASA satellise l'invention vaudoise, utilisée à bord de la première mission lunaire pour fixer les outils de Neil Armstrong et de ses camarades.
Intimement liée à l'esthétique des années 80, la bande autoagrippante est encore partout. Et la postérité n'est pas près d'oublier son inventeur, décédé en 1990, et fait citoyen d'honneur de Commugny, dix ans plus tôt.
Les petits crochets des bardanes ont donné l'idée du velcro à George de Mestral.
GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO
Sources: archives de 24 heures, archives de la RTS
Quand la sérendipité s'en mêle
David Genillard est journaliste depuis 2007 au sein de la rédaction de 24 heures, chargé plus spécifiquement, depuis 2025, de la couverture du Valais romand. Auparavant, il a travaillé durant plus de 15 ans à la rubrique Vaud & Région, où il a notamment couvert l'actualité du Chablais et des Alpes vaudoises. Il a également participé en 2021 au lancement de l'hebdomadaire Riviera-Chablais Votre Région, partenaire de 24 heures. Plus d'infos
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Si un employé n'est pas content ou malade, il n'a qu'à partir et se suffire du revenu de base. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Elon Musk s'est pourtant montré favorable à une taxe sur l'automatisation, qui concernerait directement ses propres entreprises. C'est un mensonge! Je ne lui fais pas la moindre confiance. Je pense qu'en comparaison à vous et à moi, il consacre une part inférieure de son revenu à l'impôt. C'est une constance chez ces entrepreneurs libertariens: ils font tout pour contribuer le moins possible à la collectivité et à la redistribution des richesses. Les défenseurs du RUB soutiennent également la fin du travail. Ne plus aller au bureau, ça ne rend pas heureux? 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Autres newsletters Catherine Cochard est journaliste à la rubrique vaudoise et s'intéresse aux sujets de société. Elle produit également des podcasts. Auparavant, elle a notamment travaillé pour Le Temps ainsi qu'en tant que réalisatrice indépendante pour l'Université de Zurich. Plus d'infos @catherincochard Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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Une présentation qui intervient alors que le grand public n'a jamais été aussi inquiet de la surveillance généralisée à laquelle il est soumis, sur le Net comme dans l'espace public. Et alors que s'achève, ce vendredi à Genève, la conférence des Nations Unies AI for Good , qui tente de mobiliser cette révolution technologique au service du bien commun. Révolte contre le flicage à la chinoise Déjà omniprésente – pour déverrouiller son téléphone comme dans les aéroports ou les hôpitaux – la reconnaissance faciale soulève de grandes préoccupations en matière de protection de la vie privée et de consentement. Il y a quatre ans, les Suisses ont réclamé son interdiction nationale à des fins de surveillance. Genève a proscrit depuis plus d'une année toute surveillance biométrique de masse, dont l'utilisation a également été écartée, début mai, par le Conseil communal de Lausanne. Et comme dans l'Union européenne, qui finalise sa loi sur l'IA, l'utilisation de systèmes d'identification en continu dans l'espace public ne peut intervenir que dans le cadre d'opérations de police. Et demeure interdite en l'absence de justification juridique. Les mains dans le moteur de l'IA La méthode d'entraînement des modèles d'IA mise au point par le groupe Edge AI and Vision Systems du CSEM vise à «appuyer ce cadre réglementaire». En veillant à ce que l'IA ne conserve pas de données personnelles sensibles. Ce reformatage de l'intelligence artificielle s'appuie sur une stratégie dite d'«apprentissage antagoniste», qui arrive à détecter lorsque le système tente de conserver des informations qu'il ne devrait pas. «Pour qu'un modèle d'IA soit vraiment utile dans des environnements sensibles et très fréquentés comme les gares ou les hôpitaux, il doit se concentrer uniquement sur les éléments nécessaires à sa mission – par exemple, détecter des comportements anormaux – sans prendre en compte d'informations personnelles telles que la couleur de peau, le genre ou l'âge», explique Nadim Maamari, chef de groupe au CSEM. «Notre approche innovante guide l'IA pour lui faire oublier ces données sensibles dès la phase d'apprentissage – ce qui permet non seulement de préserver la vie privée, mais aussi de développer des systèmes qui ne sont pas biaisés par les données sur lesquelles ils ont été entraînés», poursuit ce dernier. Lors de ses tests, Nadim Maamari a comparé deux versions d'un même modèle d'IA. L'une entraînée de manière classique, qui conserve malgré elle certains traits identifiants. Et une autre traitée avec sa méthode, qui empêche toute reconstruction d'image fidèle. Vérification contre identification «Les systèmes du type de ceux mis en avant par le CSEM répondent à la crainte de la population d'être tracée, fliquée en permanence – même si en réalité, le problème reste tout aussi législatif que technique», tempère Christophe Remillet, spécialiste de la vérification faciale à la tête de OneVisage, à Lausanne. Cette société utilise la biométrie pour apprendre à une machine à vérifier le visage enregistré d'une personne qui se présente pour authentification, par exemple aux abords d'une zone sécurisée. Et met en opposition cette vérification avec l'identification à large échelle. «Identifier les visages un à un dans une foule est une aberration, en termes de préservation de l'anonymat évidemment, mais aussi au niveau de la sécurité, à voir les taux d'erreur et les arnaques sur les systèmes de paiement facial», pointe ce vétéran du secteur. Qui rappelle que «la surveillance par reconnaissance faciale signifie nécessairement le stockage des photos sur une base de données – ce que font les autorités chinoises, les GAFAM (ndlr: géants américains du Net) , sans parler de la société new-yorkaise ClearView, qui collecte des milliards de photos sur les réseaux afin de revendre ses services de reconnaissance faciale aux polices du monde entier – en toute impunité», souffle Christophe Remillet. Tous surveillés, plus d'articles sur le sujet Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Le réseau social X d'Elon Musk visé par une enquête de la justice française
Le réseau social X d'Elon Musk visé par une enquête de la justice française

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Le réseau social X d'Elon Musk visé par une enquête de la justice française

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pénale visant le réseau social d'Elon Musk. Des soupçons d'altération volontaire du débat démocratique et d'ingérence étrangère sont au cœur des investigations. Publié aujourd'hui à 11h05 Une enquête a été confiée mercredi à la gendarmerie concernant le réseau X, en tant que personne morale, et contre les «personnes physiques» qui le dirigent. EPA/FRANCIS CHUNG/POOL La plateforme X a-t-elle volontairement biaisé son algorithme, au point d'altérer le débat démocratique en France? La section cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert une enquête pénale, visant le réseau social, propriété d'Elon Musk , après des accusations d'ingérence étrangère. Une enquête a été confiée mercredi à la gendarmerie concernant le réseau X, en tant que personne morale, et contre les «personnes physiques» qui le dirigent, a indiqué vendredi la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué, sans citer le nom de son propriétaire multimilliardaire, également patron de Tesla. Cela intervient après deux signalements reçus le 12 janvier, qui «faisaient état de l'utilisation supposée de l'algorithme de X (ex-Twitter) à des fins d'ingérence étrangère», détaille le ministère public. Le premier provenait d'un député spécialiste de ces questions, Eric Bothorel, membre du parti du président Emmanuel Macron. Il alertait le parquet sur «les récents changements d'algorithme de X, ainsi que les ingérences apparentes dans sa gestion depuis son acquisition par Elon Musk» en 2022. Il soulignait une «réduction de la diversité des voix et des options», une plateforme qui s'éloigne d'un objectif de «garantir un environnement sûr et respectueux à tous», un «manque de clarté quant aux critères qui ont conduit aux changements d'algorithmes et aux décisions de modération», ainsi que des «interventions personnelles d'Elon Musk». Ingérence étrangère Dans un communiqué vendredi, M. Bothorel s'est dit «très heureux que la justice française se donne les moyens de lutter contre ces ingérences étrangères.» «La démocratie est un bien trop fragile pour laisser des apprentis sorciers, propriétaires de plateformes numériques, nous dire quoi penser, pour qui voter voire qui haïr», a-t-il ajouté. Selon les informations du journal satirique français Le Canard enchaîné en février, le second signalement provenait d'un directeur de cybersécurité dans la fonction publique, qui s'inquiétait d'«une modification majeure dans l'algorithme utilisé par la plateforme X qui propose aujourd'hui énormément de contenus politique haineux, racistes, anti-LGBT+, homophobes et qui visent donc à biaiser le débat démocratique en France». Le parquet, qui avait confirmé début février étudier ces signalements, a indiqué vendredi dans son communiqué avoir ouvert cette procédure «sur le fondement de vérifications, de contributions de chercheurs français et d'éléments apportés par différentes institutions publiques». Enquête pénale L'enquête a été confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale, et porte «notamment» sur les infractions suivantes: altération du fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données en bande organisée, ainsi qu'extraction frauduleuse de données d'un système de traitement automatisé de données en bande organisée. À ce stade, la qualification pénale évoquée dans le communiqué ne comporte pas la circonstance aggravante d'ingérence étrangère, prévue par une loi promulguée en juillet 2024, mais cela peut évoluer en cours d'enquête. Le patron de X France, Laurent Buanec, avait assuré le 22 janvier sur son réseau social que «X a des règles strictes, claires et publiques visant à protéger la plateforme des discours de haine», «lutte contre la désinformation» et que son algorithme «est construit de manière à éviter de vous proposer des contenus de type haineux». À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Elon Musk s'exprime très régulièrement sur l'actualité domestique et internationale sur X, et a été ces derniers mois accusé de vouloir influencer le débat démocratique en Grande-Bretagne ou en Allemagne, où se sont tenues des élections législatives en février. Fin décembre, M. Musk avait ainsi estimé dans un message sur X que «seule l'AfD» , formation d'extrême droite allemande, «peut sauver l'Allemagne». Le commentaire avait suscité un vif émoi en Europe. L'ex-commissaire européen au Numérique Thierry Breton avait alors qualifié la remarque «d'ingérence étrangère». Possible amende pour Elon Musk Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot avait exhorté Bruxelles début janvier à protéger les États membres de l'UE contre les ingérences dans le débat public européen. Au niveau européen, la Commission européenne a ouvert en décembre 2023 une «enquête formelle» visant X. Le réseau a été mis en cause formellement en juillet 2024 pour plusieurs infractions présumées. Pour chacune d'elles, et faute de mise en conformité, la Commission pourrait infliger à Elon Musk une amende allant jusqu'à 6% du chiffre d'affaires mondial annuel de l'ensemble des entreprises qu'il contrôle, soit plusieurs milliards d'euros. Elon Musk et X Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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