
La Défense civile annonce 39 morts dans des tirs et raids israéliens
Agence France-Presse
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a indiqué à l'AFP qu'un quartier de Gaza-ville (nord) subissait d'intenses bombardements depuis près d'une semaine.
« Nous estimons que plus de 50 000 personnes restent dans le quartier de Zeitoun, la plupart sans eau ni nourriture », a-t-il déclaré, accusant Israël de « nettoyage ethnique » à Zeitoun et dans le quartier voisin de Tal al-Hawa. « Nos équipes n'ont pas accès aux blessés ».
Selon lui, 39 Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués par les tirs et frappes de l'armée israélienne à travers la bande de Gaza.
PHOTO JEHAD ALSHRAFI, ASSOCIATED PRESS
Des Palestiniens ont de la difficulté à se procurer de la nourriture dans la bande de Gaza.
L'armée israélienne a mis en doute ces chiffres, affirmant à l'AFP que « les institutions à Gaza sont contrôlées et dirigées par le Hamas et donc soumises à son agenda ».
Elles sont « connues pour enregistrer des décès sans lien avec le conflit, tels que des décès naturels », et leurs données sont « remplies d'incohérences et d'affirmations erronées », sans distinction entre « pertes civiles et terroristes », a-t-elle ajouté.
M. Bassal s'est pour sa part alarmé de la « situation catastrophique » à Gaza-ville : « Les habitants n'ont aucun endroit où se réfugier ».
Ghassan Kashko, 40 ans, y vit avec sa famille dans une école transformée en refuge. « Nous avons oublié ce qu'est le sommeil. Les raids aériens et les tirs de char ne s'arrêtent pas. […] Nous n'avons plus ni nourriture ni eau potable », a-t-il raconté au téléphone à l'AFP.
« Depuis près d'une semaine, l'ennemi sioniste mène une offensive soutenue dans les quartiers est et sud de la ville de Gaza, en particulier dans le quartier Zeitoun, où des avions de guerre, de l'artillerie et des robots explosifs procèdent à une destruction systématique de la zone […] », a affirmé le Hamas dans un communiqué.
« Les crimes commis […] dans la bande de Gaza sont perpétrés au vu et au su du monde, avec une intention claire et une déclaration publique », a accusé le mouvement islamiste.
L'armée a indiqué à l'AFP « s'engager à réduire les dommages aux civils lors d'activités opérationnelles, en stricte conformité avec le droit international ». Elle « utilise divers moyens pour évaluer l'impact potentiel de ses opérations sur la population civile, tout en distinguant entre civils et combattants […] ».
Israël a dit se préparer à prendre le contrôle de Gaza-ville et de camps de réfugiés voisins avec pour but affiché de vaincre le Hamas et libérer les otages enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien en Israël, qui a déclenché la guerre.
Vendredi, l'armée a confirmé que ses troupes menaient une série d'opérations à la périphérie de Gaza-ville, où des habitants font état depuis plusieurs jours d'intenses frappes et d'incursions au sol.
Samedi soir, le Cogat, organisme dépendant du ministère de la Défense et responsable des affaires civiles dans les territoires palestiniens, a annoncé que « des tentes et autres équipements d'abri seront fournis à compter de demain dimanche dans le cadre des préparatifs de Tsahal pour déplacer la population des zones de combat vers le sud de la bande de Gaza pour leur protection ».
« L'aide sera transférée via le point de passage de Kerem Shalom (sud de Gaza) par l'ONU et des organisations internationales, après une inspection sécuritaire approfondie », affirme le Cogat.
L'attaque du 7–Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.
L'offensive de représailles israélienne a fait à Gaza au moins 61 722 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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an hour ago
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Mot de l'éditeur adjoint
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Ce n'est pas un désaveu, mais le respect d'une règle inscrite dans notre Guide des normes et pratiques journalistiques : le devoir de réserve, qui vise à préserver la confiance du public en évitant toute apparence d'appui à une cause ou un mouvement. Les journalistes de La Presse, qu'ils soient reporters ou chroniqueurs, ne peuvent signer de pétitions portant sur des enjeux d'actualité ou susceptibles d'être couverts par le média. Des exceptions existent, mais elles sont rares. Et elles doivent porter uniquement sur un enjeu journalistique, comme la liberté de la presse, à condition qu'elle ne comporte aucune revendication politique précise ni ne cible un acteur particulier comme un gouvernement, un parti ou une entreprise. C'est une ligne que nous nous imposons, non pour rester à distance des enjeux, mais pour pouvoir continuer à les couvrir sans que notre impartialité soit mise en doute.


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(Washington) La diplomatie américaine a annoncé samedi qu'elle mettait fin, le temps d'une enquête, à ses visas médicaux pour des réfugiés palestiniens de la bande de Gaza, après qu'une influenceuse d'extrême droite, qui a l'oreille de Donald Trump, eut dénoncé cette politique humanitaire. Agence France-Presse « Tous les visas visiteurs pour les personnes en provenance de Gaza sont suspendus le temps que nous fassions un examen complet et minutieux du processus et des procédures utilisés ces derniers jours pour accorder un petit nombre de visas temporaires de type médical et humanitaire », a indiqué sur X le département d'État. Cette annonce du ministère des Affaires étrangères, dirigé par le secrétaire d'État Marco Rubio, fait suite à des messages sur les réseaux sociaux de Laura Loomer, journaliste et influenceuse réputée pour ses sorties racistes et complotistes et qui a déjà obtenu la tête de responsables de la précédente administration démocrate de Joe Biden. Elle a ainsi annoncé vendredi avoir dénoncé auprès de parlementaires républicains l'arrivée aux États-Unis de Palestiniens de Gaza qui « travaillent pour des organisations islamiques pro-Hamas […] affiliées aux Frères musulmans et financées par le Qatar ». Laura Loomer a pris pour cible « Heal Palestine », que son compte X présente comme une association organisant des voyages aux États-Unis pour raisons médicales de Palestiniens de la bande de Gaza. « J'ai parlé avec l'équipe du sénateur Tom Cotton (président de la commission du Renseignement, NDLR) et elle regarde comment ces Gazaouis ont obtenu un visa pour les États-Unis », a-t-elle écrit sur X. « Djihadistes » « C'est vraiment inacceptable. Quelqu'un devra être viré du département d'État quand Marco Rubio saura qui a approuvé ces visas », a réclamé Laura Loomer, accusant « le Qatar, notre ennemi, pas notre ami », d'avoir « convoyé ces Gazaouis vers les États-Unis via la compagnie Qatar Airways ». « Ils inondent littéralement notre pays de djihadistes », a-t-elle accusé. Toujours sur X, un élu à la Chambre des représentants pour la Floride, Randy Fine, a fustigé une politique de visas « inacceptable » et promis de « coopérer avec les autorités compétentes pour […] chercher l'expulsion immédiate » de ces Palestiniens. L'ONG Palestine Children's Relief Fund (PCRF), qui affirme dans un communiqué samedi soir avoir « évacué vers les États-Unis des milliers d'enfants palestiniens pour une prise en charge médicale », a exhorté « le gouvernement américain à revenir sur cette décision dangereuse et inhumaine ». « Les évacuations médicales sont une planche de salut pour les enfants de Gaza, faute de quoi ils subiraient des souffrances inimaginables, voire mourraient en raison de l'effondrement des infrastructures médicales » dans le territoire palestinien ravagé par la guerre. Ce n'est pas la première fois que Laura Loomer a une telle influence sur l'administration Trump. Fin juillet, le Pentagone avait annulé l'embauche d'une haute fonctionnaire comme professeure à l'école militaire West Point après que l'influenceuse ultra conservatrice l'eut qualifiée de « taupe » des démocrates. Et en avril, le directeur de l'agence de renseignement NSA, Timothy Haugh, et son adjointe, Wendy Noble, avaient été limogés pour « déloyauté » envers Donald Trump, avait plastronné Laura Loomer, après avoir vu le président à la Maison-Blanche.