« Je n'oublierai jamais d'où je viens, ni ce que j'ai vécu » : Kaylia Nemour explique les raisons qui l'ont poussée à quitter son club d'Avoine-Beaumont
Le 3 juillet, Kaylia Nemour s'est envolée pour Spring (Texas), où elle effectue un stage dans le gymnase de la star américaine Simone Biles. Un répit salutaire pour la jeune femme de 18 ans, qui profite de moments joyeux et oublie, un peu, les attaques répétées sur les réseaux sociaux qu'elle et sa maman essuient ces dernières semaines. Kaylia Nemour, c'est cette jeune gymnaste qui a cristallisé pendant trois ans le conflit entre son désormais ancien club d'Avoine-Beaumont et la Fédération française de gymnastique, avec des plaintes des deux côtés et une enquête judiciaire toujours en cours.
Pour reprendre le cours de sa passion, elle avait choisi, en 2022, de représenter l'Algérie. Et c'est sous les couleurs du pays de son père qu'elle est devenue championne olympique aux barres asymétriques lors des Jeux de Paris. Une première pour le continent africain en gymnastique. Seulement, le 14 mai, son entraîneur Marc Chirilcenco annonçait par voie de presse que la jeune prodige quittait Avoine, provoquant un torrent de critiques en Indre-et-Loire. Pour la première fois, Nemour a accepté de s'exprimer. Elle a « rétabli (sa) vérité » lors d'une heure et demie d'interview en visio. Parfois en colère, souvent drôle, elle espère que sa parole sera entendue et lui permettra de clore ce chapitre.
« Depuis votre titre olympique, vous avez été très discrète. Pourquoi prendre la parole aujourd'hui ?Je voulais prendre du temps pour moi. Mais, ces derniers temps, des personnes disent que j'ai été manipulée, notamment par ma mère, que je ne fais pas mes propres choix. Mais je ne suis pas une extraterrestre ! J'ouvre les yeux sur tout ce qui s'est passé dans ma vie, dans ma carrière. J'ai la maturité nécessaire pour savoir ce qui est bon pour moi, ce qui ne l'est pas.
J'ai besoin de parler à cause des rumeurs et des mensonges qui sont véhiculés par l'entourage de mon ancien club. Pourtant, je pensais être partie en bons termes, sans avoir à me justifier. Marc et Gina (Chirilcenco, ses anciens entraîneurs) ont dit dans un article (en date du 14 mai, dans la Nouvelle République) qu'ils respectaient mon choix. J'étais confiante, je suis passée à autre chose. Je voulais juste entamer sereinement ma prépa' pour les Mondiaux (19-25 octobre à Jakarta). Mais, non. Alors je veux m'exprimer calmement pour mettre tout au clair, tout enfermer dans une boîte.
« Dans mon esprit, les choses étaient claires : j'avais dit au revoir et merci. Seulement, tout le monde m'a tourné le dos, on attaque ma maman »
Kaylia Nemour
Dans cet article, Marc Chirilcenco informe que vous quittez votre club et ne vous entraînerez plus avec lui et sa femme. Pourquoi ne pas l'avoir annoncé vous-même ?J'étais en stage en Algérie pour me ressourcer, je voulais me faire discrète. Après tout, je ne suis pas la première, et je ne serai pas la dernière à quitter un club. Dans mon esprit, les choses étaient claires : j'avais dit au revoir et merci. Seulement, tout le monde m'a tourné le dos, on attaque ma maman. J'ai besoin d'évacuer ce que j'ai en moi pour rétablir ma vérité et me concentrer sur mes prochains objectifs. Et qu'on laisse ma maman tranquille !
Avant de devenir championne olympique, vous avez cristallisé le conflit entre votre club et la Fédération française de gymnastique. Comment l'avez-vous vécu ?J'ai clairement été un dommage collatéral. Ça a été très difficile, je ne pouvais pas matcher. J'ai choisi de représenter l'Algérie. Et je ne le regrette pas du tout. C'était la solution pour faire de la gym et arrêter tout ce cirque. Et j'ai développé beaucoup de joie et d'amour pour l'Algérie. J'ai tout le temps envie d'y retourner, de rencontrer des gens, de découvrir la culture...
« On était tellement tous sous emprise... »
Quel regard portez-vous sur les inquiétudes de la FFGym à propos des méthodes en vigueur à Avoine ?(Long silence.) On était tellement tous sous emprise... Les filles, les parents. Quand tu es là-bas, tu ne sais pas, tu ne vois pas... Et comme on n'a vécu que ça, toute notre vie, ça nous semble normal. La phrase préférée de Marc et Gina, c'est : "La gym de haut niveau, c'est comme ça." Quand on rentre à la maison, on ne se plaint même pas à nos parents, on est persuadé que ce sont effectivement les contraintes du haut niveau. Mais je sais maintenant que ce n'est pas le cas, qu'on peut réussir dans un environnement plus serein. J'ai vu, ailleurs, des gymnastes rigoler avec leurs entraîneurs, sans que ça les empêche de performer. Je n'oublierai jamais d'où je viens, ni ce que j'ai vécu. Je ne renie rien mais je ne veux plus cautionner certaines méthodes.
Est-ce le titre olympique qui vous donne la liberté, la légitimité de vous exprimer ?Après la médaille, j'ai regardé derrière moi et, waouh ! Qu'est-ce que c'était dur ! Plus jamais je ne referai une préparation comme ça. En revanche, en n'ayant plus de contraintes, j'ai commencé à ouvrir les yeux, à comprendre que rien n'était normal. Les cris quand on ne réussit pas, se faire virer quand on ne réussit pas... Il n'y a pas un entraînement où ils n'élèvent pas la voix. Je n'en pouvais plus. Il m'est arrivé de rester trois heures dans le vestiaire, sans savoir si je pourrais reprendre l'entraînement. J'ai vécu des humiliations, comme de devoir faire le tour de la salle pour m'excuser d'avoir raté un élément auprès de chacun des entraîneurs présents.
« J'ai détesté, mais j'avais un objectif qui m'a permis de tenir et d'accepter. Mais je pense qu'il y a des limites à l'exigence »
Kaylia Nemour à propos de la préparation des JO
Mais vous êtes devenue championne olympique.Ça a été dur ! En même temps (elle grimace), quelle période ne l'a pas été ? En 2020, le Covid ; 2021, mes deux genoux opérés ; 2022, on m'empêche de matcher ; 2023... Alléluia (elle sourit), je deviens vice-championne du monde aux barres. J'ai surkiffé ces Championnats ! Je pensais que les Jeux, ça serait encore mieux. Seulement, préparer les JO, pour faire une médaille, surtout une médaille d'or, ce n'est pas la même préparation que pour une simple performance personnelle. J'étais épuisée tout le temps. Je savais que je devais garder mes forces pour les complets qu'il faudrait réussir à la perfection. Encore et encore...
Ne vous en doutiez-vous pas ?Je ne m'attendais pas à ça. Marc me disait : "T'as plus d'horloge, t'as plus d'horaire, t'as plus d'heure". Je savais à quelle heure je commençais, jamais quand je finissais. J'ai détesté, mais j'avais un objectif qui m'a permis de tenir et d'accepter. Mais je pense qu'il y a des limites à l'exigence. Et mon corps ne m'a pas suivie. Pendant l'entraînement officiel à Paris, je me suis fait mal à la cheville. Rien qu'en effleurant la malléole, je pouvais pleurer. On a glacé, et j'ai serré les dents.
Le 4 août 2024, vous avez donc été sacrée championne olympique aux barres asymétriques.Malheureusement, je n'ai pas fêté la médaille. Je le regrette tellement ! J'ai appris récemment que mes parents avaient proposé qu'on aille tous manger ensemble, mais Marc a refusé en prétendant que je n'avais pas le droit de sortir du village. Ils ont menti à ma famille, à mes amis, ça me fait tellement de peine pour eux. Et pour moi. Quelques jours après, j'ai voulu donner un bouquet qu'on m'avait offert à Gina, pour essayer d'apaiser les tensions. Elle l'a rejeté : "Je n'en veux pas de tes fleurs, tu peux les garder." C'est juste de la méchanceté. Ils m'ont privé d'un moment inoubliable.
« J'étais à bout de ces méthodes, j'avais besoin de me reconstruire »
Que représente cette médaille d'or ?Des années de travail et de sacrifices. Une immense fierté au regard de ce que j'ai vécu. Elle m'a donné de la visibilité. J'ai été invitée sur des émissions de télé, lors de la fashion week, au concert de Beyoncé... J'ai pu rencontrer d'autres sportifs et échanger avec eux. J'ai reçu des cadeaux, des produits de maquillage... Je ne voulais pas n'être que la hype" des Jeux, j'ai travaillé pour que ça perdure. Et ça, j'adore ! Je ne pensais pas que ce serait possible grâce à la gym, ou en habitant ailleurs qu'à Paris, mais je réalise un peu mon rêve.
Comment s'est passée la reprise de l'entraînement ?J'ai repris début septembre, d'abord une séance par jour. Mais j'avais besoin d'une coupure plus longue pour le mental et le physique. Marc m'a annoncé une compétition dès novembre. Pourquoi si tôt ? Ça a commencé à être dur, je pleurais, je n'avais plus la motivation. J'avoue que j'ai pensé arrêter la gym.
D'où le besoin de changement ?J'étais à bout de ces méthodes, j'avais besoin de me reconstruire. Je savais que si je continuais dans cette dynamique, je n'allais plus performer. Je sais ce que je leur dois, mais c'était la fin d'un chapitre. J'ai besoin de bienveillance, de me concentrer sur moi, de reprendre confiance. Depuis que je travaille avec Nadia (Massé, qui était sa chorégraphe et l'entraîne désormais), elle me rappelle que je fais de la gym pour moi, elle m'apprend à être fière de moi.
Depuis trois ans, les investigations se sont multipliées, une enquête judiciaire reste en cours.J'ai été convoquée par la gendarmerie le samedi 24 mai. J'étais stressée mais je me suis rassurée en me répétant que je n'aurais qu'à répondre aux questions qu'on me poserait. Pendant l'audition qui a duré trois heures et demie, je ne me suis pas toujours bien sentie, ça a remué des choses de fou. Mais, contrairement à ce que certains racontent, je n'ai pas porté plainte, ni ma mère. Ça, ce sont des mensonges.
« J'espère retrouver la flamme que j'avais perdue. L'étincelle revient doucement »
Justement, votre mère qui était présidente du club peut être mise en cause. Comment le vivez-vous ?J'ai bien expliqué au major que je n'avais rien dit à ma mère jusqu'à très récemment, qu'elle n'était pratiquement pas à la salle. Donc elle ne savait pas. Quand Marc et Gina disaient que je suis horrible à entraîner, que je pleurniche, elle n'avait pas de raisons de douter d'eux, ni de s'inquiéter. Aujourd'hui, elle culpabilise. De la savoir si triste, ça me rend triste également.
Comment voyez-vous votre avenir ?Je suis relancée jusqu'à Los Angeles. Je suis motivée pour bien m'entraîner, j'espère retrouver la flamme que j'avais perdue. L'étincelle revient doucement. Et je suis très contente de découvrir, de voyager, d'avoir changé de mode de vie. De trouver un équilibre en ayant une vie en dehors de la gym, en prenant le temps d'aller au resto, de faire les magasins... Ça ne m'empêchera pas de faire dix complets en poutre et cinq aux barres le lendemain. Avec Nadia, je développe une relation de confiance, sans jugement. Elle va m'aider dans mon projet, me demande mon avis tout le temps, elle est exigeante, mais à l'écoute aussi et trouve toujours à positiver. Elle me laisse de l'autonomie, ne me surveille pas en permanence. Qu'est-ce que ça fait du bien ! Même si, par manque d'habitude, ça reste un apprentissage.
Avec votre famille, vous quittez donc Avoine pour Dijon.C'était obligatoire de changer. On va habiter dans une grande ville, je vais rencontrer de nouvelles personnes, j'aurais plus de libertés. C'est sûr que mes parents et mes deux frères nous suivent surtout, Elina (sa petite soeur, également gymnaste) et moi, pour nous permettre de continuer la gym. Mais ce n'était plus possible là-bas. Depuis six ans, on louait l'ancienne maison de Marc qui toquait et rentrait chez nous trop facilement. Bien sûr, je suis consciente que ce changement est une prise de risque. Mais l'important est de retrouver du calme et le plaisir. »
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