
Israël veut construire une «ville humanitaire» au sud de la bande de Gaza
À Doha, les négociations autour d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza se poursuivent. Israël a annoncé, par la voix de son ministre de la Défense Israël Katz, vouloir construire une «ville humanitaire» sur les ruines de Rafah (sud de l'exclave palestinienne) en cas d'accord, rapporte Haaretz. Elle accueillerait 600.000 Gazaouis évacués d'Al-Mawasi, une zone jugée actuellement «sûre» par l'armée israélienne.
Ceux-ci, dûment interrogés et fouillés avant leur entrée, ne pourraient en sortir. Au cours de cette conférence de presse, tenue lundi, Israël Katz a ajouté que la zone autour de cette ville serait sécurisée par l'armée. Toutefois, sa gestion comme la distribution d'aide alimentaire serait confiée à des partenaires humanitaires ou étrangers. Ce mécanisme ressemble à celui de la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), soutenue par Israël et les États-Unis. L'armée israélienne entoure les sites de distribution sans les gérer. Ces livraisons d'aide humanitaires de la GHF ont viré au massacre à plusieurs reprises.
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La construction de cette «ville humanitaire» serait coordonnée par Amir Baram, chef d'état-major adjoint de Tsahal. À terme, elle devrait accueillir l'entièreté de la population gazaouie. Israël Katz, au cours de la même conférence, a rappelé son attachement au «plan d'émigration» formulé par Donald Trump. Le 25 janvier, le président américain imaginait transférer les Gazaouis en Égypte et en Jordanie. «On parle d'environ 1,5 million de personnes et on fait tout simplement le ménage là-dedans», expliquait-il. Ce déplacement serait «temporaire ou à long terme». «Les États-Unis vont prendre le contrôle ('take over' en anglais, NDLR) de la bande de Gaza et nous allons faire du bon boulot avec», avait-il ajouté le 4 février. Deux propositions unanimement condamnées au sein du concert des Nations.
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Ce projet attire les critiques au regard de l'article 7 du Statut de Rome, lequel dispose que «la déportation ou le transfert forcé de population» constitue un crime contre l'humanité. La construction de cette «ville humanitaire» est d'autant plus redoutée que Reuters rapportait lundi la proposition de la GHF d'établir des «zones de transit humanitaire», tant dans la bande de Gaza qu'à l'extérieur. Dans ces zones, les Gazaouis pourraient, selon le document, «résider temporairement, se déradicaliser, se réintégrer et se préparer à se relocaliser si elle le souhaite». Ce plan a été estimé à 2 milliards de dollars. L'organisation humanitaire a nié avoir soumis cette proposition.
Enfin, cette nouvelle proposition intervient alors que la situation humanitaire se dégrade après vingt-et-un mois de guerre. Plus de 50.000 personnes ont été tuées. Tsahal a lancé, le 17 mai dernier, l'opération «chariots de Gédéon» qui doit lui permettre de «prendre le contrôle de toute la bande de Gaza», selon les termes du premier ministre Benyamin Netanyahou. Ce dernier doit rencontrer Donald Trump pour la deuxième fois en 24 heures. A la sortie de son premier entretien avec le président américain, il a demandé «la libération de tous nos otages, les vivants et les morts, et l'élimination des capacités militaires et gouvernementales du Hamas, garantissant ainsi que Gaza ne constituera plus jamais une menace pour Israël».

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