
Trump donne 90 jours de plus au Mexique
James Wagner, Emiliano Rodriguez Mega et Ian Austen
The New York Times
Cette annonce faite par M. Trump et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum est intervenue après un entretien téléphonique entre les deux dirigeants jeudi matin. Elle fait suite à des mois de négociations ardues qui faisaient craindre le pire à de nombreux Mexicains.
Le sursis maintient les droits de douane de 25 % sur tous les produits mexicains non couverts par l'Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM). Ce taux devait passer à 30 % le 1er août, date butoir fixée par M. Trump pour que les pays du monde entier concluent des accords ou s'exposent à des droits de douane pouvant atteindre 50 % – finalement, ceux-ci ne devraient entrer en vigueur que le 7 août pour de nombreux pays, a annoncé la Maison-Blanche en soirée jeudi.
« C'est un très bon accord, qui place notre pays dans une situation très favorable », a déclaré Mme Sheinbaum, ajoutant que le « respect mutuel » avait été essentiel pour parvenir à cette prolongation.
En échange, le Mexique accepte de « mettre fin immédiatement » à ses « nombreuses » autres barrières commerciales non tarifaires, a dit M. Trump. Selon les responsables mexicains, ces enjeux incluent les mécanismes liés à la main-d'œuvre et les contentieux de propriété intellectuelle.
Cette annonce laisse de nombreuses questions en suspens quant à l'avenir du commerce entre les États-Unis et le Mexique et le Canada, ses deux principaux partenaires, d'autant plus que M. Trump associe sans cesse la menace de droits de douane à des considérations politiques.
PHOTO EDUARDO MUNOZ, ARCHIVES REUTERS
Un porte-conteneur dans le port de Neward, au New Jersey
Dans le cas du Mexique, il fait pression sur Mme Sheinbaum pour une action plus musclée contre les cartels de la drogue, le trafic de fentanyl et l'immigration vers les États-Unis.
Pas de nouvelles concessions
Selon Mme Sheinbaum, le Mexique n'a pas fait de nouvelles concessions lors des récents pourparlers avec les États-Unis et les mesures futures pourraient inclure une augmentation des investissements des entreprises américaines au Mexique.
« Ce n'est pas juste une prolongation », a déclaré son ministre de l'Économie, Marcelo Ebrard.
C'est une position très avantageuse pour le Mexique, par rapport à tout autre pays.
Marcelo Ebrard, ministre de l'Économie du Mexique
Mme Sheinbaum a déclaré qu'un accord de sécurité sur le partage de renseignements et la lutte contre le trafic de précurseurs du fentanyl et d'armes illégales pourrait être signé dès la semaine prochaine.
M. Trump a imposé en mars des droits de douane de 25 % sur tous les produits mexicains, les décrivant comme une réponse à l'afflux de migrants à la frontière et au trafic de fentanyl.
Peu après, il a suspendu les droits de douane sur tous les produits relevant de l'ACEUM. (En juin, les autorités mexicaines chiffraient à 87 % les exportations mexicaines exemptes de droits de douane américains.)
Quand M. Trump a menacé de hausser les droits de douane sur les produits mexicains à 30 % début juillet, il a déclaré que le Mexique avait coopéré sur l'immigration, mais en avait fait trop peu contre les cartels et le trafic de fentanyl.
Une situation unique
Lundi, il avait promis que la date butoir du 1er août ne serait pas reportée, avant de changer d'idée jeudi.
« La complexité d'un accord avec le Mexique est quelque peu différente de celle avec d'autres pays en raison des problèmes et des atouts liés à la frontière », avait déclaré jeudi M. Trump.
PHOTO RONALDO SCHEMIDT, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Des tomates mexicaines en vente dans un supermarché de Houston, au Texas, en juillet dernier
« Je pense qu'il nous respecte et nous le respectons. Comme des voisins », a affirmé Mme Sheinbaum lorsqu'on l'a interrogée jeudi sur ses relations avec M. Trump.
Selon M. Trump, le Mexique demeure soumis à ses droits de douane mondiaux (voitures : 25 % ; acier, aluminium et cuivre : 50 %). Le Mexique demande qu'ils soient réduits ou supprimés.
Le sursis de 90 jours sur les droits de 30 % est « positif pour le Mexique et la preuve que la stratégie de négociation et non de confrontation de la présidente Sheinbaum est reconnue par le président Trump », estime Kenneth Smith Ramos, ancien négociateur commercial pour le Mexique.
Cela étant, il demeure que les deux pays n'ont pas réussi à conclure un accord à long terme sur la suppression des droits de douane.
« C'est une avancée pour le gouvernement mexicain d'avoir évité les droits de douane de 30 %. Mais ça me semble plutôt un match nul 0-0 », poursuit M. Smith Ramos. « L'incertitude va perdurer, au moins pendant encore 90 jours. »
Cet article a été publié dans le New York Times.
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Auparavant, le SCRS avait reçu environ 300 000 demandes de contrôle de sécurité par an au cours des cinq années précédentes. Le dernier rapport du SCRS indique que, même si le volume de demandes en attente de contrôle de sécurité demeure élevé, l'agence de renseignement prendra le temps nécessaire pour les traiter. Ali Abuhannoud, un réfugié jordanien qui demande la citoyenneté canadienne, a raconté qu'il attendait le résultat de son contrôle de sécurité depuis mai 2024, après avoir déposé sa demande en juillet 2023. « Je ne sais pas ce qu'ils contrôlent, mais vous pouvez imaginer le stress et l'anxiété que cela me cause », a-t-il affirmé à La Presse Canadienne depuis Halifax. M. Abuhannoud a indiqué que c'était la troisième fois qu'il se soumettait au processus de contrôle de sécurité. Il a expliqué avoir été contrôlé une première fois à son arrivée au Canada en tant que réfugié en 2018, puis une seconde fois lorsqu'il a demandé la résidence permanente. 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