
Gaza : l'armée demande aux civils d'évacuer une partie de l'exclave avant une nouvelle offensive
Israël «étend ses activités» autour de Deir al-Balah, «y compris dans une zone où elle n'avait encore jamais opéré», a-t-il dit. Il a exhorté les civils à «se diriger vers le sud, vers la zone d'al-Mawasi» sur la côte «pour leur sécurité». En près de 22 mois de guerre, la majorité des plus de deux millions de Gazaouis ont été déplacés au moins une fois. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) avait rapporté en janvier que plus de 80% du territoire palestinien ravagé et affamé par la guerre était couvert par des ordres d'évacuation israéliens toujours en vigueur.
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Inquiétude des familles d'otages
En Israël, les familles des otages retenus à Gaza se sont inquiétées des conséquences de l'expansion de l'offensive, une association de proches appelant les autorités israéliennes à «expliquer de toute urgence aux citoyens et aux familles le plan de combat et comment celui-ci protège les otages». Sur le terrain, la Défense civile a indiqué dimanche à l'AFP que sept personnes avaient été tuées dans la nuit par de nouvelles attaques israéliennes à Gaza-ville (nord) et dans le sud du territoire palestinien.
L'armée israélienne a dit avoir intensifié ses opérations terrestres à Jabalia (nord), où elle affirme avoir tué «des dizaines de terroristes» et démantelé «des centaines d'infrastructures terroristes», notamment des tunnels s'étendant sur 2,7 kilomètres à une profondeur de 20 mètres. Alors qu'Israël et le Hamas poursuivent leurs pourparlers indirects en vue d'une trêve, des centaines de personnes se sont rassemblées samedi soir à Tel-Aviv appelant le premier ministre Benyamin Netanyahou et le président américain Donald Trump à faire libérer les otages et mettre fin à la guerre.
À lire aussi L'armée israélienne frappe l'église de la paroisse catholique de Gaza, le bilan monte à trois morts
Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas ayant déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. L'attaque du 7-Octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Dans la bande de Gaza, les représailles israéliennes ont fait au moins 58.765 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas.

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Le HuffPost France
3 minutes ago
- Le HuffPost France
Des hésitations à la décision, comment Emmanuel Macron en est venu à la reconnaissance de la Palestine
INTERNATIONAL - Il y a eu les tirs israéliens sur les files à proximité des points de distributions alimentaires. Les images d'enfants, la peau sur les os. Le cri de colère et d'alerte des agences de presse mondiales, inquiètes de la survie des journalistes gazaouis menacés par la famine. C'est dans ce contexte d'une situation humanitaire insupportable qu'une annonce a provoqué la colère d'Israël et pris de court la scène politique: Emmanuel Macron a officiellement promis de reconnaître l'État de Palestine. Une étape diplomatique majeure qui sera entérinée au mois de septembre à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations unies. Alors que le processus semblait s'enliser, et que la conférence « pour les deux États » prévue pour ce lundi 28 juillet était perçue comme une manœuvre dilatoire, comment le chef de l'État a-t-il franchi le pas ? Pour comprendre, il faut remonter à cet hiver, où une première brèche s'ouvre. En déplacement en Arabie saoudite, Emmanuel Macron annonce alors que les deux pays coprésideront une conférence « pour les deux États » quelques mois plus tard, en juin. En avril, alors que le blocus de l'aide humanitaire à Gaza par Israël fait craindre le pire pour le territoire palestinien, la France monte d'un ton. « On doit aller vers une reconnaissance (du territoire palestinien, ndlr) et donc dans les prochains mois on ira », assure le chef de l'État. Les mots sont forts. Une reconnaissance française de l'État palestinien permettrait, peut-être, de redonner de la vigueur à la fameuse « solution à deux États » (la position française officielle), placée en coma artificiel depuis des années. Avec, en bonus, la possibilité d'entraîner d'autres pays d'Europe occidentale à sa suite. Un premier élan vite interrompu Mais les semaines suivantes, Emmanuel Macron précise ses propos et édicte plusieurs conditions à cette reconnaissance : la libération des otages du Hamas, sa « démilitarisation », sa « non-participation » à la gouvernance de cet État, la reconnaissance, par le futur État, d'Israël et de « son droit à vivre en sécurité ». Au point de sonner parfois comme une volonté de temporiser sur ce qui serait un pas diplomatique retentissant de la part de la France. S'y ajoute le désir français de ne pas effectuer cette reconnaissance de manière solitaire. Les semaines qui suivent, le président de la République profite de ses déplacements à l'étranger pour aborder le sujet avec ses homologues. Mi-mai, Paris, Ottawa et Londres s'expriment à l'unisson pour dire leur détermination « à reconnaître un État palestinien en tant que contribution à la réalisation d'une solution à deux États ». Mais l'élan ne va pas plus loin. Le 13 juin 2025, Israël attaque l'Iran et ses installations nucléaires. Certes, Téhéran n'a pas que des alliés dans la région, mais l'offensive israélienne indigne. L'Arabie saoudite par exemple qui, malgré son statut de rival de l'Iran, condamne « l'agression israélienne » contre un « pays frère ». De quoi percuter la stratégie française qui misait aussi sur une normalisation des relations entre l'État hébreu et les pays musulmans de la région afin d'arriver, à terme, à une stabilité régionale. La conférence onusienne est reportée dans la foulée. Infime changement de stratégie Un mois et demi plus tard, Paris ne conditionne plus aussi clairement la reconnaissance d'un État palestinien à un geste similaire d'autres pays. En plus des ambitions exprimées par Emmanuel Macron, la conférence prévue ce lundi vise avant tout à « clarifier » les intentions françaises, et ce, alors que la situation humanitaire à Gaza, qui horrifie de plus en plus, y compris à l'échelle européenne, pourrait faire bouger les lignes et rallier d'autres pays. À l'issue de la conférence, la France espère donc aboutir à un document contenant « un rappel de principes sur lesquels doit être fondée la solution à deux États et l'endossement des engagements (ndlr : démilitarisation du Hamas et exclusion de la gouvernance, réforme de l'Autorité palestinienne) pris par Mahmoud Abbas dans sa lettre » du 9 juin, adressée à Emmanuel Macron et au Prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane. « L'objectif de cette conférence est de faire endosser ces nouveaux paramètres par le plus grand nombre d'États et en particulier par ceux de la région. 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Selon un décompte réalisé par l'AFP, 142 États ont déjà reconnu l'État palestinien. Côté français, on estime que ce pas en avant permettra aussi de mettre sous pression le Hamas qui, officiellement, n'est pas pour la solution à deux États. « En reconnaissant la Palestine, la France donne tort à ce mouvement terroriste. Elle donne raison au camp de la paix contre celui de la guerre », défend le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, pour contester le discours israélien, accusant la France de reconnaître un « État terroriste ». Alors qu'Israël transgresse chaque jour le droit international, la bataille des récits ne fait que commencer. Et en dégainant cette bombe diplomatique, Emmanuel Macron semble (enfin) prêt à la mener.


Le Parisien
9 hours ago
- Le Parisien
Gaza : la malnutrition atteint des « niveaux alarmants » dans l'enclave, selon l'OMS
Les taux de malnutrition dans la bande de Gaza atteignent « des niveaux alarmants », selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'agence onusienne s'inquiète ce dimanche soir, estimant que le « blocage délibéré » de l'aide humanitaire a coûté la vie à de nombreux habitants. « La malnutrition suit une trajectoire dangereuse dans la bande de Gaza, marquée par un pic de décès en juillet », a déclaré l'OMS dans un communiqué. Sur les 74 décès liés à la malnutrition recensés depuis le début de l'année, 63 ont eu lieu en juillet, dont 24 enfants de moins de cinq ans, un enfant de plus de cinq ans, et 38 adultes, a précisé l'organisme des Nations unies. « La plupart de ces personnes ont été déclarées mortes à leur arrivée dans des établissements de soins ou sont décédées peu après, leurs corps montrant des signes clairs d'amaigrissement sévère ». Cette crise « reste entièrement évitable. Le blocage délibéré et les retards dans l'aide alimentaire, sanitaire et humanitaire à grande échelle ont coûté de nombreuses vies », a estimé l'OMS. À Gaza, près de 20 % des enfants de moins de cinq ans sont désormais en état de malnutrition aiguë , selon l'Organisation, citant ses partenaires du « Global nutrition cluster ». Et parmi les enfants âgés de six mois à moins de cinq ans, l'incidence de malnutrition aiguë a triplé depuis juin, ce qui fait de l'enclave la zone la plus touchée du territoire palestinien. À Khan Younès et au centre du territoire, ces taux ont doublé en moins d'un mois. Ces chiffres sont toutefois « probablement sous-estimés en raison des graves contraintes d'accès et de sécurité empêchant de nombreuses familles d'accéder aux installations de santé », a relevé l'OMS. Israël a entamé dimanche une « pause tactique » limitée dans ses opérations militaires, afin de permettre à l'ONU et aux agences humanitaires de faire face à une crise alimentaire de plus en plus alarmante . L'OMS a cependant appelé à des efforts soutenus pour « inonder » la bande de Gaza d'aliments diversifiés et nutritifs, et livrer en urgence du matériel de soin destiné aux enfants et aux personnes vulnérables, en plus des médicaments et fournitures essentiels. « Ce flux doit rester constant et sans entrave pour soutenir la reprise et empêcher une nouvelle détérioration », a souligné l'agence onusienne basée à Genève. Selon l'OMS, lors des deux premières semaines de juillet, plus de 5 000 enfants de moins de cinq ans ont reçu un traitement ambulatoire pour malnutrition - dont 18 % souffraient de la forme la plus menaçante, la malnutrition aiguë sévère (MAS). En juin, 6 500 enfants avaient déjà été traités pour malnutrition, soit le nombre le plus élevé depuis le début de la guerre en octobre 2023. En juillet, 73 autres enfants souffrant de MAS avec des complications médicales ont été hospitalisés, contre 39 en juin. « Cette flambée de cas submerge les quatre centres spécialisés en traitement de la malnutrition » a souligné l'OMS. Quant aux femmes enceintes et allaitantes, plus de 40 % souffrent de malnutrition sévère, selon les données du « Global nutrition cluster » citées par l'OMS. « Ce n'est pas seulement la faim qui tue les gens, mais aussi la recherche désespérée de nourriture. Les familles sont contraintes de risquer leur vie pour une poignée d'aliments, souvent dans des conditions dangereuses et chaotiques » a ajouté l'agence de santé de l'ONU.


Le HuffPost France
12 hours ago
- Le HuffPost France
Emmanuel Macron répond à Zaho de Sagazan qui l'avait interpellé sur Gaza : « votre message est un cri lucide »
POLITIQUE - Difficile d'ignorer un message « liké » plus de 120 000 fois. Emmanuel Macron a répondu ce dimanche 27 juillet à la chanteuse Zaho de Sagazan qui l'avait interpellé sur la situation à Gaza, lui demandant d' « exiger des actes » de la part d'Israël pour mettre fin au calvaire des Palestiniens. Dans un message sur Instagram samedi soir, elle avait écrit ne plus pouvoir continuer son métier « sans dénoncer ce qui s'effondre autour de nous ». La chanteuse de 25 ans, qui avait participé à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris l'année dernière, avait notamment demandé à Emmanuel Macron de ne plus utiliser son célèbre morceau La Symphonie des éclairs pour communiquer sur ses réseaux sociaux, s'il n'agissait pas pour les vies palestiniennes à Gaza. « Ne décorez pas votre communication avec mes chansons si, par ailleurs, vous laissez faire un massacre », écrivait celle qui a gagné une victoire de la musique en début d'année. Dans son message très repartagé sur Instagram et que vous pouvez voir ci-dessous, Zaho de Sagazan saluait la reconnaissance de l'État palestinien par Emmanuel Macron comme « un geste symbolique nécessaire » mais qui « ne suffit pas ». Elle exhortait le président à « mettre fin à la coopération militaire » entre la France et Israël et à peser pour que « l'aide humanitaire, bloquée depuis des semaines par Israël, puisse enfin passer ». « Je refuse que la douleur soit recouverte par le silence » Mentionné par Zaho de Sagazan dans sa publication, mais aussi par de nombreux internautes en commentaires, Emmanuel Macron a répondu à la chanteuse ce dimanche en début de soirée. « Votre message est un cri lucide, il me touche et m'oblige », a déclaré le chef de l'État. « Je refuse que la douleur soit recouverte par le silence », a-t-il affirmé, assurant que « la France ne fournit aucune aide militaire, ni directe ni indirecte, aux opérations menées par l'armée israélienne à Gaza ». « Je partage votre exigence : la situation s'aggrave, ce que nous faisons collectivement ne suffit pas », a-t-il encore écrit, s'engageant à ne « pas détourner le regard ». « Suite à mes échanges avec nos partenaires, je suis optimiste sur le fait que nous pourrons reprendre très vite nos actions humanitaires pour répondre aux besoins les plus urgents des civils », a-t-il aussi souligné. « Nous exigeons un cessez-le-feu immédiat, la libération de tous les otages, un accès humanitaire massif sans entrave, la protection effective des populations civiles, la fin des bombardements », a insisté Emmanuel Macron, demandant par ailleurs que « les violations du droit international soient sanctionnées sans ambiguïté ».