
Comment utiliser l'IA dans la gestion de vos finances
Comment utiliser l'IA dans la gestion de vos finances
Alors que les Canadiens et les Québécois se tournent de plus en plus vers les agents conversationnels d'intelligence artificielle (IA) pour les aider dans leurs tâches quotidiennes comme la planification des repas, les programmes d'entraînement et même l'élaboration d'itinéraires de voyage, certains les utilisent également pour gérer leur argent.
Ritika Dubey
La Presse Canadienne
« C'est un véritable assistant financier personnel », explique Martin Dasko, créateur de contenu spécialisé dans les finances personnelles.
M. Dasko utilise notamment l'IA pour établir des plans d'épargne pour les vacances à venir en indiquant à ChatGPT son objectif d'épargne et en lui demandant un plan pour atteindre ce montant dans un délai précis.
« Il vous fournira un plan mensuel à suivre, explique-t-il. Tout est centralisé. […] Vous pouvez obtenir un tableau, un graphique, et c'est plus facile que jamais. »
À l'ère de l'investissement autonome et des robots-conseillers, les dialogueurs IA sont devenus un outil incontournable pour de nombreux jeunes afin d'établir des budgets et de définir des objectifs financiers. Mais les experts affirment qu'il est essentiel d'avoir une bonne connaissance de ses finances pour obtenir des réponses pertinentes.
« Il faut un peu de travail pour être sûr des chiffres obtenus [et s'assurer qu'ils sont précis] », explique Katelyn Aitcheson, planificatrice financière chez Sun Life, à propos des agents de dialogue IA.
Cela implique de connaître les bases, comme la différence entre dépenses fixes et dépenses variables, dépenses récurrentes et dépenses ponctuelles, et même votre patrimoine net.
Réponses générales
Mme Aitcheson se souvient d'une cliente qui avait récemment acheté une nouvelle maison et qui s'était tournée vers un dialogueur IA génératif pour l'aider à choisir entre une assurance vie ou une assurance hypothécaire.
« Cela lui a donné un aperçu général des différences entre une assurance vie personnelle et une assurance hypothécaire », explique Mme Aitcheson. Cependant, la réponse de l'IA manquait de nuances.
Le dialogueur n'a pas indiqué à la cliente qu'elle pouvait souscrire une assurance complémentaire pour couvrir le remplacement du revenu ni qu'elle pouvait potentiellement réduire sa couverture d'assurance vie personnelle au fil du temps, précise Mme Aitcheson.
Pourtant, les dialogueurs IA trouvent leur place dans la gestion financière au quotidien.
« Pour beaucoup de gens, pouvoir accéder rapidement et facilement à des informations de base et se démarquer du reste est, je pense, très puissant », convient Mme Aitcheson.
Elle ajoute que la technologie permettait d'obtenir une répartition assez précise de l'argent alloué à des objectifs financiers, comme l'épargne-retraite ou le remboursement d'un prêt étudiant, ou du moins de mettre l'utilisateur sur la bonne voie.
M. Dasko explique que la commande la plus courante est : « Aide-moi à créer un budget mensuel avec revenus et dépenses. »
« L'IA proposerait alors un style de budget dans le cadre duquel chacun pourrait choisir [les options qui l'intéressent] »,
témoigne-t-il.
M. Dasko suggère de personnaliser ensuite le plan avec des commandes telles que : « Où puis-je économiser 100 $ pour commencer à économiser davantage ? » ou « Aide-moi à économiser 10 000 $ l'année prochaine », et « Quel est un plan mensuel, hebdomadaire ou trimestriel réaliste ? ».
Des informations sensibles
Mais il n'est pas toujours prudent de poser à l'IA des questions susceptibles de contenir des informations sensibles, avertit Jane Arnett, spécialiste de la cybersécurité chez Check Point.
Le Canada ne dispose pas encore d'une législation protégeant les utilisateurs d'IA, et il est difficile de savoir comment les données sont stockées ou utilisées.
« Prenez un moment pour réfléchir : avec ce que je mets ici, que se passerait-il si je le transmettais à quelqu'un qui essaie de me voler en ce moment ? », explique Mme Arnett.
« En gros, partez du principe que tout ce que vous entrez dans ces systèmes est une information publique », ajoute-t-elle.
Elle prévient également que les utilisateurs pourraient recevoir des informations erronées ou incomplètes si les instructions manquent de précision.
« Vous pourriez vous retrouver avec des conseils erronés qui s'appliquent peut-être aux Américains, mais pas aux Canadiens, ou qui sont peut-être même obsolètes », précise-t-elle.
Mme Arnett suggère de vérifier les informations ou le plan financier fournis par le dialogueur d'IA auprès d'un conseiller financier.
« Vous en saurez plus et aurez une conversation plus approfondie avec votre planificateur financier », conclut-elle.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
6 hours ago
- La Presse
iA Groupe financier sauve 31 millions
iA Groupe financier a dévoilé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 327 millions, en hausse de 53 %, par rapport à 214 millions à la même période l'an dernier. (Montréal) Moins de morts, moins de maladies et moins de sinistres : iA Groupe financier a dévoilé des résultats meilleurs que prévu, tandis que le malheur a moins côtoyé ses clients ce printemps. Stéphane Rolland La Presse Canadienne iA Groupe financier a dévoilé des résultats meilleurs que prévu tandis que le taux de mortalité, les maladies et les sinistres étaient inférieurs aux prévisions. L'assureur de Québec a mentionné qu'il a réalisé un gain d'expérience de 31 millions, ce qui veut dire que les réclamations ont été moins élevées que ses hypothèses. Le chef des finances, Éric Jobin, a expliqué, mercredi, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, que l'assurance-vie, l'assurance collective et l'assurance dommages ont toutes réalisé de petits gains d'expérience qui se sont accumulés. L'entreprise, qui portait anciennement le nom d'Industrielle Alliance, a annoncé, en même temps, une augmentation de son dividende trimestriel de 10 % à 0,99 $. iA Groupe financier a dévoilé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 327 millions, en hausse de 53 %, par rapport à 214 millions à la même période l'an dernier. Le bénéfice ajusté par action a bondi à 3,49 $, en hausse de 27 %. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 3,09 $, selon la firme de données financières Refinitiv. L'action gagnait 0,54 $, ou 0,39 %, à 138,99 $ à la Bourse de Toronto en après-midi.


La Presse
6 hours ago
- La Presse
Les cas d'insolvabilité chez les consommateurs sont en hausse
LACPIR souligne dans un communiqué qu'un Canadien a déposé un dossier d'insolvabilité toutes les quatre minutes environ. (Montréal) Les cas d'insolvabilité chez les consommateurs ont légèrement augmenté au deuxième trimestre, selon les dernières statistiques du Bureau du surintendant des faillites publiées mercredi, tandis que ceux d'entreprise ont un peu reculé. La Presse Canadienne Un total de 36 392 dossiers d'insolvabilité en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité (LFI) ont été déposés au deuxième trimestre de 2025. Parmi eux, 35 114 concernent des particuliers et 1278 des entreprises. Pour l'Association canadienne des professionnels de l'insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR), cette hausse pour les consommateurs de 2,6 % par rapport au trimestre précédent – mais de 0,1 % en glissement annuel – reflète les tensions financières au pays. L'association souligne dans un communiqué qu'un Canadien a déposé un dossier d'insolvabilité toutes les quatre minutes environ. Selon l'ACPIR, le volume trimestriel d'insolvabilités des consommateurs demeure supérieur de 4,9 % aux valeurs d'avant la pandémie pour le deuxième trimestre, ce qui confirme le niveau élevé de détresse financière que continuent de vivre des ménages. Le président du conseil d'administration de l'ACPIR, le syndic autorisé en insolvabilité André Bolduc soutient que la hausse du coût des produits de première nécessité, les paiements hypothécaires de plus en plus élevés et l'augmentation des dépenses courantes des ménages représentent un fardeau pour les consommateurs. Au Québec, le nombre de dossiers d'insolvabilité déposés par des consommateurs a reculé de 2,6 % au deuxième trimestre, comparativement à la même période l'an dernier, pour totaliser 8 372. L'Ontario a enregistré le plus grand nombre de cas, soit 13 292, un chiffre qui demeure stable par rapport au deuxième trimestre de 2024. Terre-Neuve-et-Labrador, la Colombie-Britannique et le Manitoba ont enregistré d'importantes hausses en glissement annuel, respectivement de 20,2 %, de 7,0 % et de 5,3 %. Du côté des entreprises, le nombre de dossiers d'insolvabilité a reculé de 17,1 % au deuxième trimestre comparativement à l'an dernier. L'ACPIR souligne néanmoins que les volumes de dépôts restent supérieurs de 33,4 % à la moyenne du deuxième trimestre avant la pandémie, ce qui constitue un reflet des difficultés persistantes dans le milieu des affaires. Les industries les plus touchées, en nombre de dossiers déposés, sont la construction, les services d'hébergement et de restauration ainsi que le commerce de détail. Cependant, les dossiers d'insolvabilité déposés dans le secteur de l'agriculture, foresterie, pêche et chasse ont grimpé de 29,2 % en glissement annuel. L'ACPIR rappelle que les insolvabilités dans ces secteurs peuvent avoir d'importantes conséquences sur de petites communautés.


La Presse
15 hours ago
- La Presse
La Cour devra se pencher sur les assurances étudiantes
La Cour supérieure du Québec devra se pencher sur ces questions, a tranché la juge Florence Lucas le 31 juillet dernier. Une demande d'action collective concernant potentiellement des centaines de milliers d'étudiants et ex-étudiants vient d'être autorisée par le tribunal. Est-il légal de faire en sorte que les étudiants soient automatiquement inscrits à un régime d'assurance maladie, médical ou dentaire, dont les primes sont prélevées à même leurs droits de scolarité ? L'option de se retirer de ce régime d'assurance, à condition de respecter une plage horaire bien précise, est-elle actuellement bien communiquée ? Est-elle même légale ? La Cour supérieure du Québec devra se pencher sur ces questions, a tranché la juge Florence Lucas le 31 juillet dernier. Une demande d'action collective à ce sujet avait d'abord été déposée en juin 2023 par un étudiant de l'Université de Montréal, mais elle a été modifiée depuis – ce sont maintenant deux demanderesses ayant étudié à Concordia et à McGill qui représentent le groupe. Celles-ci se sont retrouvées automatiquement assurées par Desjardins, par l'entremise d'un cabinet montréalais nommé l'Alliance pour la santé étudiante au Québec (ASEQ), une procédure classique dans les établissements d'enseignement au Québec. Elles soutiennent essentiellement que l'adhésion automatique à un tel régime est illégale, qu'elles n'ont pas été informées des options de retrait et que le délai pour ce faire, d'une durée de quelques semaines, est trop court, peut-on lire dans les documents judiciaires. Elles demandent pour tous les étudiants dans la même situation qu'elles l'arrêt de cette procédure de style « opt-out » (de laquelle on doit se désinscrire plutôt que d'avoir à s'y inscrire), le remboursement des primes payées ainsi que des montants compensatoires, notamment pour le partage d'informations personnelles à l'assureur ainsi qu'en dommages punitifs. Entités mises en cause L'avocat des demanderesses, Me Joey Zukran, du cabinet LPC Avocats, a mentionné à La Presse qu'il espère réussir à s'entendre avec Desjardins et l'ASEQ au cours des deux prochains mois pour éviter d'impliquer toutes les institutions d'enseignement une par une dans un processus judiciaire. Les entités mises en cause pour le moment sont Desjardins sécurité financière et l'ASEQ ainsi que les universités Concordia et McGill, étant donné qu'il s'agit des établissements d'enseignement auxquels les demanderesses sont liées. Un nouveau document a été déposé lundi pour demander d'ajouter à l'action collective les étudiants de 32 autres établissements d'enseignement postsecondaire qui se trouvent dans une situation similaire. Selon le document, plus de 400 000 étudiants seraient couverts par l'ASEQ dans une année donnée et pourraient donc être concernés par l'affaire. Comme tous les contrats d'assurance qui ont été conclus après le 19 décembre 2019 sont visés par l'action collective, le nombre de personnes faisant partie du groupe est encore plus élevé. L'enjeu des assurances pour étudiants a fait couler de l'encre dans les dernières années. Des parents ont déploré le fait d'avoir eu à payer ces primes alors que leurs enfants étaient déjà couverts par leurs propres assurances collectives. De leur côté, les associations étudiantes mentionnent que c'est ce système d'« opt-out » qui leur permet d'offrir des assurances à aussi bas prix à des étudiants qui, pour certains, pourraient avoir de la difficulté à se faire assurer. L'Autorité des marchés financiers (AMF) s'était penchée sur le dossier et avait d'abord interdit en 2022 la procédure d'« opt-out ». Desjardins avait alors annoncé qu'elle n'offrirait plus ces assurances aux étudiants. La mobilisation des associations étudiantes qui déploraient l'ingérence de l'AMF dans leurs affaires avait poussé l'organisation à revoir sa position, et les assurances avaient pu continuer de fonctionner avec l'« opt-out ». Lisez « Les étudiants assurés en bloc » Lisez « Les étudiants partent en guerre contre l'AMF »