
La justice estime que les conditions de détention du braqueur Rédoine Faïd sont « indignes » et exige d'y mettre fin
le quartier de haute sécurité de Vendin-le- Veil
(Pas-de-Calais), le multirécidiviste de l'évasion
Rédoine Faïd
pourrait quitter rapidement l'établissement pénitentiaire, où tout au moins en finir avec
ses conditions de détention à l'isolement
…
La cour d'appel de Douai (Nord) vient de rendre une décision très positive pour le détenu qui est à l'isolement depuis 12 ans. Elle a confirme le 21 juillet que les conditions de détention actuelles du célèbre braqueur sont « contraires à la dignité de la personne humaine ».
Cette décision entérine
la décision rendue le 7 juillet
par la chambre d'application des peines du tribunal judiciaire de Béthune, dont le parquet avait fait appel. C'est la première fois que les magistrats douaisiens valident une telle décision concernant Faïd, alors qu'ils avaient rejeté en décembre 2024 une précédente demande similaire.
Dans leurs motivations, les juges pointent cinq éléments qui, combinés, portent atteinte à la dignité du détenu : son placement à l'isolement depuis plus de 12 ans (uniquement interrompu par ses évasions), l'utilisation systématique d'un hygiaphone lors de ses parloirs depuis 2018, l'absence d'unité de vie familiale, la baisse de luminosité due à l'installation d'un double caillebotis en mai 2025, et l'échec de mise en place d'activités nouvelles promises fin 2024, à l'exception de l'art-thérapie.
La cour s'appuie sur deux rapports médicaux récents attestant d'une dégradation de l'état de santé du détenu. Un médecin note que « l'effet du traitement est limité par les conditions de vie, l'absence de luminosité et la faible activité physique ». Plus inquiétant, un autre médecin relève « un risque d'aggravation sous la forme d'une dépression » et ajoute que « la dangerosité criminologique ne peut qu'augmenter si Rédoine Faïd éprouve un vécu de désespoir ».
La cour fixe un délai d'un mois à l'administration pénitentiaire pour mettre fin à ces conditions de détention, « par tout moyen ». Un rapport sur les mesures prises devra être adressé au juge de l'application des peines de Béthune au plus tard le 21 août 2025.
Cette décision intervient alors que l'administration n'aurait pas tenu ses engagements pris en décembre 2024. Le directeur de Vendin-le-Vieil avait promis de développer des activités pour atténuer l'isolement : activités communes avec d'autres détenus, médiation animale, activités culturelles, sports adaptés et luminothérapie. Seule l'art-thérapie a finalement été mise en place.
La cour souligne également le comportement « exemplaire » du détenu depuis plusieurs années, à l'exception d'un incident mineur en janvier 2025. L'ajout récent d'un second grillage à sa fenêtre a aussi pesé dans la balance, le procureur de Béthune ayant lui-même noté que cette mesure « réduisant significativement la luminosité » était injustifiée au regard du comportement de Faïd.
Paradoxalement, cette décision intervient quelques jours après une ordonnance contradictoire du tribunal administratif de Lille. Le 16 juillet, la juridiction administrative a confirmé le maintien à l'isolement du braqueur, estimant qu'il reste « d'une particulière dangerosité » et que « les risques de récidive de tentative d'évasion ne sont pas à exclure ». Une position qui tranche avec l'analyse des juges judiciaires considérant que l'isolement prolongé devient contre-productif.
Une chose est sûre la décision de la cour d'appel de Douai marque un tournant pour la vie pénitentiaire du détenu. Contacté, Me Benoît David, l'avocat de Rédoine Faïd considère « cette décision comme historique ». « Elle vient en filigrane dire que la prison est la seule privation d'aller et venir et ne saurait être un lieu où les prisonniers sont soumis à autres choses qu'à l'exécution d'une peine d'emprisonnement ».
L'avocat constate que cette décision vient aussi « dire qu'« isolement + hygiaphone + réveils nocturnes + absence de lumière naturelle » est un traitement inhumain et dégradant » alors que « le Parlement vient de voter la loi narcotrafic qui reprend ces conditions de détention ». Selon les avocats, « les prisonniers pourront donc s'en prévaloir ».
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