
ge, couleur des yeux, caractère... un site russe propose un «catalogue» d'enfants ukrainiens à adopter
«La Russie ne cherche même plus à s'en cacher. Elle pratique ouvertement le trafic d'enfants ukrainiens.» C'est ce qu'affirme Mykola Kuleba, fondateur de l'ONG Save Ukraine qui œuvre à rapatrier les enfants ukrainiens enlevés par la Russie depuis sa première invasion de l'Ukraine en 2014. Dans plusieurs publications sur ses réseaux sociaux, le fondateur de l'ONG déclare, captures d'écran à l'appui, que 294 enfants entre 0 et 17 ans sont proposés à l'adoption sur le site du ministère de l'Éducation et des Sciences de la République populaire de Louhansk, région ukrainienne occupée depuis 2014 et dont l'annexion a été proclamée par la Russie en septembre 2022.
L'objectif de ce site : faire adopter par des familles russes ces enfants décrits comme orphelins ou «privés de soins parentaux». «Sur les plateformes officielles, les orphelins ukrainiens sont présentés comme des produits sur une place de marché en ligne», déplore Mykola Kuleba. «Photos leur visage. ge. Couleur des yeux. État de santé. Même 'niveau d'obéissance'», décrit-il.
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«Filtrable. Triable. Sélectionnable. Ce n'est pas de l'empathie. C'est un trafic d'enfants sponsorisé par l'État», accuse l'humanitaire. Pour le fondateur de Save Ukraine, ces enfants pourraient avoir perdu leurs parents pendant l'invasion russe de l'Ukraine ou leur avoir été enlevés lors d'offensives. Il affirme que certains sont privés de leur identité : «Désormais, grâce à une loi qui a été mise à jour, la Russie peut modifier leurs noms de famille et leurs dates de naissance.» Il conclut : «Ce n'est pas seulement illégal, c'est un crime de guerre.»
«Un avenir radieux !»
Si ce site «catalogue» n'a pu être consulté par Le Figaro, une boucle Telegram qui se décrit comme étant celle du ministère de l'Éducation et des Sciences de la République populaire de Louhansk semble confirmer l'accusation de Mykola Kuleba. «Le ministère de l'Éducation et des Sciences de la LPR (République populaire de Louhansk, NDLR) a créé une base de données régionale des enfants ayant besoin d'une famille», peut-on lire dans un message partagé sur cette chaîne, qui dirige vers le fameux site internet, dont l'accès semble avoir été bloqué en France. «Nous espérons que vous trouverez votre enfant ici et lui offrirez un avenir radieux !»
À terme, la stratégie du Kremlin serait d'exposer ces enfants à une propagande anti-ukrainienne et anti-occidentale. Plus de 19.500 enfants auraient été enlevés par la Russie depuis le début de la guerre, et seuls 1480 ont pu rentrer chez eux, selon un bilan établi par Kiev et partagé par The Kyiv Independent .
L'enlèvement de masse d'enfants ukrainiens par la Russie a valu à Vladimir Poutine et sa commissaire «aux droits des enfants», Maria Lvova-Belova, une inculpation de la Cour pénale internationale, sous le chef d'accusation de crimes de guerre.
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