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Du camping à la gare pour dépanner des étudiants sans logement

Du camping à la gare pour dépanner des étudiants sans logement

La Pressea day ago
Du camping à la gare pour dépanner des étudiants sans logement
(Utrecht) Après une nuit mouvementée, des étudiants à la mine fatiguée émergent de tentes au petit matin. Mais au lieu d'un camping de festival, c'est au premier étage de la gare d'Utrecht qu'ils ont passé la nuit, au son des annonces de départs de la compagnie de trains des Pays-Bas.
Stéphanie HAMEL
Agence France-Presse
Pour la première fois, les chemins de fer néerlandais (NS) ont établi une aire de camping temporaire pour accueillir 12 nouveaux étudiants qui n'ont pas encore trouvé de logement à Utrecht, le temps de la semaine d'intégration, période cruciale de socialisation avant la rentrée universitaire.
« Nous voulions vraiment faire quelque chose pour cette tranche d'âge », a déclaré à l'AFP Sarah van Amerongen, porte-parole de la NS.
« Il y a une grande pénurie de logements pour eux à Utrecht, mais aussi dans toutes les autres grandes villes. Alors nous nous sommes dit que […] ce serait super sympa de leur offrir un endroit où dormir ici, au cœur d'Utrecht », a poursuivi Mme van Amerongen, 29 ans.
Pour Arthur Simeon, futur étudiant de 22 ans en licence d'économie, camper dans la gare lui permet d'éviter les deux heures de trajet quotidien depuis son logement temporaire à Delft.
« Je suis tout nouveau dans le pays. J'ai besoin de connaître des gens et de me faire des amis ! », explique à l'AFP le jeune homme arrivé il y a trois semaines aux Pays-Bas de Kampala, en Ouganda.
En plus de dormir dans des tentes, les étudiants se sont vu offrir le petit-déjeuner par différents commerces de la gare, des activités dont un concert et un cours de yoga, et plus essentiel : l'accès aux douches d'une salle de gym voisine.
« C'est un peu pénible de devoir aller jusqu'au Basic Fit (salle de gym) tous les soirs pour prendre une douche, car il faut sortir dehors en tongs […], mais à part ça, je dors bien », commente une autre campeuse, Asia Ferrando, future étudiante en master de criminologie internationale.
Crise du logement
Pour l'Italienne de 23 ans, cette initiative de la NS est la bienvenue, alors qu'elle cherche depuis maintenant trois mois un logement à Utrecht.
« C'est assez difficile car les prix sont bien sûr très élevés. Certains endroits ne vous permettent pas de vous enregistrer auprès de la municipalité, et en tant qu'étudiant, vous devez vous enregistrer aux Pays-Bas pour rester plus de quatre mois, » explique-t-elle.
Entre ceux qui refusent de faire visiter leur logement à distance via appel vidéo ou d'autres qui refusent de vivre avec des étrangers ne parlant pas le néerlandais, le parcours de Mme Ferrando pour trouver un logement est semé d'embûches, représentatif d'une crise qui ne s'arrange pas aux Pays-Bas.
« Nous sommes un petit pays, mais il nous manque près de 30 000 chambres étudiantes, et c'est un problème assez grave, surtout dans les grandes villes », explique Joost Bokkers, fondateur de Hospi Housing, entreprise sociale visant à connecter les personnes en recherche de logement à celles qui disposent d'une chambre chez eux.
« Beaucoup d'étudiants doivent interrompre leurs études, ne pouvant pas venir aux Pays-Bas car ils n'ont pas de logement », se lamente-t-il, ajoutant que les étudiants internationaux sont plus vulnérables aux escroqueries, n'ayant pas de réseau sur place sur lequel s'appuyer.
À Utrecht seulement, la pénurie s'élève à 6000 chambres étudiantes, précise M. Bokkers, 32 ans, venu rendre visite aux campeurs pour leur apporter son aide.
C'est néanmoins l'esprit un peu plus léger que les 12 étudiants reprendront leur recherche de logement jeudi, quand la NS aura remballé les tentes, se sentant un peu plus intégré dans leur nouvelle ville d'accueil.
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Vers 9 h 50 (heure de l'Est), le Dow Jones reculait de 0,26 %, l'indice élargi S&P 500 de 0,09 %, et l'indice NASDAQ perdait 0,11 %. Wall Street fléchit, lestée par les prix à la production américains (Washington) La Bourse de New York évolue en baisse jeudi, accusant le coup d'une inflation côté producteurs nettement supérieure aux attentes, qui atténue l'hypothèse d'un fort assouplissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed). Agence France-Presse Vers 9 h 50 (heure de l'Est), le Dow Jones reculait de 0,26 %, l'indice élargi S&P 500 de 0,09 %, et l'indice NASDAQ perdait 0,11 %. Sur un mois, l'indice des prix à la production (PPI) a progressé de 0,9 %, selon les données publiées jeudi par le département du Travail, après être resté stable en juin. L'augmentation est bien plus marquée que ne le prévoyaient les analystes, qui tablaient sur une avancée de 0,2 % des prix en juillet, selon le consensus publié par MarketWatch. Hors prix de l'alimentation, de l'énergie et des services commerciaux, considérés comme plus volatils, la progression des prix à la production reste importante, de l'ordre de 0,6 %. Il s'agit de la hausse la plus marquée de l'indice sous-jacent depuis mars 2022, soit peu avant le pic d'inflation observé à l'été 2022 aux États-Unis. « Nous commençons donc à voir l'impact des droits de douane sur l'inflation, et cela commence par les prix à la production », assure auprès de l'AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments. « La question est la suivante : est-ce que cela se répercutera sur les consommateurs ? Pour l'instant, la réponse est non », ajoute l'analyste. Ces données sont publiées deux jours après l'indice des prix à la consommation (CPI), qui avait lui mis en lumière une stabilisation des prix sur un an, à 2,7 % au mois de juillet. Au sein des investisseurs, « la crainte est que cette inflation se répercute sur l'indice des prix PCE [privilégié par la Fed, NDLR] et empêche l'institution d'être aussi agressive dans son approche de réduction des taux que ce qui avait été envisagé » en début de semaine, souligne Patrick O'Hare, de La banque centrale américaine dispose d'un double mandat, qui consiste à maintenir l'inflation américaine autour de 2 % sur le long terme tout en assurant les conditions pour maintenir le plein emploi aux États-Unis. En conséquence, « elle ne peut pas réduire ses taux si l'inflation augmente », rappelle M. Sarhan. Une large majorité d'experts s'attendent à une réduction des taux lors de la prochaine réunion du comité de politique monétaire de l'institution, selon l'outil de veille de CME. Mais ils sont de moins en moins à prévoir d'autres baisses lors des réunions suivantes. La publication de l'indice PPI a tendu le marché obligataire américain : vers 9 h 45 (heure de l'Est), le rendement à deux ans, le plus sensible aux politiques monétaires, évoluait autour de 3,72 % contre 3,67 % à la clôture mercredi. Le dix ans passait lui de 4,23 % à 4,26 %. En outre, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont légèrement diminué à 224 000, en deçà des attentes des analystes qui tablaient sur 228 000 demandes. Côté entreprises, la plateforme d'échanges de cryptomonnaies Bullish (+12,41 % à 76,44 dollars) continuait sa forte progression pour son deuxième jour de cotation à la Bourse de New York. Le géant chinois du commerce en ligne (-1,63 % à 31,98 dollars) souffrait d'un recul de son bénéfice net, à 6,2 milliards de yuans pour le deuxième trimestre (environ 900 millions de dollars), malgré un bond de plus de 22 % de son chiffre d'affaires. Le spécialiste des équipements agricoles Deere (-6,58 % à 479,76 dollars) glissait après avoir revu à la baisse ses prévisions annuelles. L'entreprise prévoit désormais un chiffre d'affaires compris entre 4,75 et 5,25 milliards de dollars.

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Le manque de pluie aggrave les pénuries d'eau à Beyrouth
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Le manque de pluie aggrave les pénuries d'eau à Beyrouth

Un homme remplit un camion-citerne avec de l'eau provenant d'une installation souterraine de distribution d'eau à Beyrouth, le 3 juillet 2025. Le manque de pluie aggrave les pénuries d'eau à Beyrouth (Beyrouth) Avec des pluies au plus bas et des puits à sec, Beyrouth subit ses pires pénuries d'eau depuis des années, contraignant les habitants de la capitale libanaise à s'approvisionner auprès de camions-citernes. Lisa Golden Agence France-Presse « Avant, l'eau de l'État arrivait un jour sur deux, maintenant c'est tous les trois jours », raconte Rima al-Sabaa, 50 ans, en rinçant avec précaution la vaisselle dans le quartier de Bourj el-Barajneh, au sud de Beyrouth. Et le filet qui en sort est « mince ». Lorsque l'eau vient à manquer, sa famille doit en acheter auprès de camions-citernes – pompée dans des sources et puits privés – pour plus de 5 dollars le remplissage. Une eau salée qui, précise-t-elle, fait tout rouiller. Comme beaucoup de Libanais, Mme Sabaa, aide à domicile pour personnes âgées, doit également recourir à l'eau en bouteille pour boire. « Où suis-je censée trouver l'argent ? », soupire-t-elle, dans un pays enlisé depuis des années dans une crise économique qui a appauvri une grande partie de la population et peine encore à se relever de la récente guerre entre Israël et le Hezbollah. Les pénuries d'eau ne sont pas nouvelles au Liban : selon le plan national pour l'eau, à peine la moitié des habitants « dispose d'un accès régulier et suffisant aux services publics d'eau ». Le stockage en surface, notamment via les barrages, reste insuffisant, et près de la moitié de l'eau du réseau public est qualifiée de « non génératrice de revenus », perdue à cause de fuites ou de branchements illégaux. PHOTO JOSEPH EID, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Un camion-citerne transportant de l'eau circule dans une rue de Beyrouth le 3 juillet 2025. Mais cette année, la situation est exacerbée par une pluviométrie historiquement basse. La période 2024-2025 est « la pire des 80 dernières années » en termes de précipitations, affirme à l'AFP Mohamad Kanj, du département météorologique. Un rapport de la Banque mondiale publié cette année avertit que « le changement climatique pourrait réduire de moitié l'eau disponible pendant la saison sèche d'ici 2040 ». Rationnement Le ministre de l'Énergie et de l'eau, Joseph Saddi, a reconnu début août que « la situation est très difficile ». Les pénuries se font sentir de façon inégale dans le Grand Beyrouth, où, même en temps normal, les toits sont encombrés de citernes, les rues sillonnées de camions-citernes et où la plupart des usagers du réseau délabré n'ont pas de compteurs. Le mois dernier, le gouvernement a lancé une campagne pour encourager les économies d'eau, diffusant des images de sources et de lacs asséchés à travers le pays. Au nord de la capitale, à la station de pompage de Dbayeh, l'eau ne faisait que stagner, là où elle aurait dû jaillir. « Je suis ici depuis 33 ans et c'est la pire crise que nous ayons connue », constate Zouhair Azzi, employé de la station. Antoine Zoghbi, de l'Établissement des eaux de Beyrouth et du Mont-Liban, expliquait en juillet que le rationnement commence habituellement en octobre ou novembre, après l'été et avant les pluies hivernales. Mais cette année, il a démarré plusieurs mois plus tôt « parce qu'il nous manque 50 % de la quantité d'eau » nécessaire dans certaines sources, précise-t-il à l'AFP. Il ajoute que, dans certains puits, le rationnement a même débuté dès juin afin de limiter le risque de surexploitation et d'intrusion d'eau de mer. En 2020, la Banque mondiale avait annulé un prêt destiné à financer un barrage au sud de la capitale, après l'opposition d'écologistes qui redoutaient la destruction d'une vallée riche en biodiversité. Puits à sec PHOTO HUSSEIN MALLA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Le niveau d'eau du lac Qaraoun, l'un des plus grands réservoirs du Liban, est extrêmement bas, conséquence d'une sécheresse qui a suivi des vagues de chaleur et un hiver très peu pluvieux. Bilal Salhab, 45 ans, livre de l'eau avec un petit camion rouillé. La demande a explosé, observe-t-il, les familles passant commande plusieurs fois par semaine. « La crise de l'eau est très grave », alerte-t-il, ajoutant qu'il peine à remplir son camion, car les puits se sont asséchés ou sont devenus salés. Dans certaines zones du Grand Beyrouth, les puits remplacent ou complètent depuis longtemps le réseau public. Mais beaucoup sont aujourd'hui épuisés ou dégradés, abîmant les canalisations et laissant aux habitants une eau impropre à la consommation. Pour Nadim Farajalla, responsables du développement durable à l'Université libano-américaine, la ville a grandi en taille et en population depuis le début de la guerre civile (1975-1990), mais les infrastructures hydrauliques n'ont pas suivi. Nombreux sont ceux qui ont foré illégalement, notamment à des profondeurs qui exploitent les réserves stratégiques d'eaux souterraines, explique-t-il à l'AFP. « Les aquifères côtiers souffrent d'intrusions d'eau de mer, parce que nous pompons beaucoup plus que ce qui est rechargé », avertit-il. Selon lui, le rationnement et les campagnes de sensibilisation auraient dû commencer plus tôt, car « nous savions tous que le manteau neigeux et les précipitations étaient vraiment » en dessous de la moyenne.

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