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« Elle a truqué les chiffres » : Donald Trump veut limoger la responsable des statistiques de l'emploi

« Elle a truqué les chiffres » : Donald Trump veut limoger la responsable des statistiques de l'emploi

Le Parisien01-08-2025
Le président des États-Unis continue de faire le ménage dans l'administration précédente.
Donald Trump
a demandé ce vendredi 1er août le renvoi d'une responsable des statistiques, après la publication de chiffres de l'emploi montrant une nette dégradation des conditions sur le marché du travail ces derniers mois.
« Je viens d'apprendre que les
chiffres de l'emploi
de notre pays sont réalisés par une personne nommée par Joe Biden, Dr Erika McEntarfer, (…) qui a truqué les chiffres de l'emploi avant l'élection pour augmenter les chances de victoire de Kamala » (Harris, sa rivale à la dernière élection présidentielle), affirme le chef de l'État sur sa plate-forme Truth Social.
« J'ai demandé à mon équipe de renvoyer cette personne nommée par Biden, IMMÉDIATEMENT. Elle sera remplacée par quelqu'un de beaucoup plus compétent et qualifié », a-t-il ajouté.
Il enchaîne en affirmant que « des chiffres à ce point importants doivent être justes et exacts, ils ne peuvent pas être manipulés à des fins politiques ». Vendredi matin, le rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis a surpris en peignant un tableau plus sombre qu'attendu de l'état du marché du travail, à l'heure où les experts prédisent un ralentissement sous l'effet de l'offensive douanière de Donald Trump.
La première économie mondiale a créé 73 000 emplois en juillet, selon le document publié par le ministère du Travail. « Un choc ! » a commenté Donald Trump dans son message.
Surtout, le nombre d'emplois censés avoir été créés pendant les mois de mai et de juin a été fortement révisé à la baisse. Les chiffres corrigés (19 000 en mai et 14 000 en juin) s'affichent ainsi au plus bas depuis la pandémie de Covid-19.
Les corrections sont « bien supérieures à la normale », est-il relevé dans le rapport. Ce sont 258 000 créations d'emplois qui se sont évaporées des statistiques sur ces deux mois. Le taux de chômage a légèrement progressé à 4,2 %, contre 4,1 % en juin.
L'exécutif américain ne cesse d'affirmer que l'économie est rugissante, tout en appelant avec insistance la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale des États-Unis, à la soutenir davantage en diminuant les taux d'intérêt.
« L'économie PETE LE FEU sous
Trump
malgré la Fed qui joue aussi un jeu, cette fois avec les taux d'intérêt », dénonce encore Donald Trump vendredi.
Plus tôt dans la semaine, la Réserve fédérale a encore préféré laisser ses taux inchangés. C'était la cinquième fois de suite, en autant de réunions depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.
La décision a été marquée par la rare opposition de deux gouverneurs, qui plaidaient pour des diminutions de taux pour soutenir l'activité et le marché du travail. Ils ont publié des communiqués exposant leur position vendredi, juste avant la publication des chiffres de l'emploi.
Une baisse des taux aurait « protégé de manière préventive » l'économie et le marché du travail, y argumente la gouverneure Michelle Bowman. Son collègue Christopher Waller considère de son côté que l'approche attentiste de la Fed est « excessivement prudente ».
Les analystes ont été surpris par l'ampleur des corrections dans le rapport sur l'emploi, sans pour autant mettre en doute la réalité des nouveaux chiffres. Ce rapport « change la donne » en montrant que « le marché du travail se détériore rapidement », selon l'économiste de la banque Navy Federal Credit Union, Heather Long.
Les États-Unis n'ont « créé en moyenne que 35 000 emplois au cours des trois derniers mois », souligne-t-elle, ajoutant que la Réserve fédérale devait « sérieusement envisager une baisse des taux en septembre » pour soutenir l'économie.
Les projections des investisseurs sur le niveau futur des taux directeurs de la banque centrale ont immédiatement changé après la publication du rapport. Ils sont plus nombreux à miser sur une baisse des taux lors de la réunion de septembre, ce qui a fait baisser les taux d'emprunt de l'État fédéral et le dollar.
Heather Long considère qu'il devient urgent de lever les incertitudes entourant l'offensive protectionniste du gouvernement : « Plus cette instabilité tarifaire durera, plus ce contexte de faible recrutement risque de se transformer en licenciements. »
Selon Jamie Cox, du groupe Harris Financial, le président de la Fed Jerome « Powell va regretter d'avoir laissé les taux inchangés cette semaine ». La Fed, ajoute-t-il, « devra baisser les taux en septembre et cela pourrait être d'un demi-point d'un coup pour rattraper le temps perdu ».
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