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Mélanie Durot, commentatrice sur TMC : de «Au Micro» à l'Euro féminin, parcours d'une combattante

Mélanie Durot, commentatrice sur TMC : de «Au Micro» à l'Euro féminin, parcours d'une combattante

Le Figaro11-07-2025
PORTRAIT - À bientôt 40 ans, cette passionnée de ballon rond va réaliser son rêve : faire vivre un match sur une grande antenne aux côtés de Camille Abily.
Croire en ses rêves et ne jamais rien lâcher. Voilà certainement le mantra de Mélanie Durot qui, après des années de galère et de doute, va réaliser celui qui la fait vibrer depuis des années : commenter un match de football sur une grande chaîne.
Cette passionnée de ballon rond, originaire de Saint-Brieuc et supportrice de Rennes, va partager l'antenne ce vendredi 11 juillet avec la consultante Camille Abily pour faire vivre la rencontre Italie/Espagne sur TMC. Un duo 100% féminin inédit dans le milieu du football.
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« C'est improbable pour moi, je trouve ça complètement fou, s'enthousiasme celle qui célébrera ses 40 ans en décembre prochain. En plus, j'admire beaucoup Camille Abily qui est bretonne comme moi. Je suis émerveillée et j'ai trop hâte ». Il faut dire que le chemin de Mélanie Durot a été particulièrement sinueux pour en arriver là. Après avoir travaillé dans le social, elle finit à trente ans par s'avouer sa véritable vocation : travailler dans le football. Puis affine son choix. « À 32 ans, j'ai senti que je voulais vraiment commenter, cela correspond à ma personnalité et à ce que j'aime raconter », explique-t-elle.
Commence alors un long parcours de combattante. « C'était très compliqué. Il y avait très peu d'opportunités pour moi. Le commentaire, c'était non », se souvient-elle. Elle réussit tout de même à faire quelques plateaux sur Télé Rennes dans une émission consacrée au Stade Rennais ainsi qu'un peu de radio dans des programmes sur le football. Bénévolement, elle crée un site de football mais aussi un podcast sur la troisième division masculine. « J'allais dans les clubs avec mon micro et je faisais des entretiens de diverses personnes comme des joueurs, des préparateurs physiques ou le responsable du marketing, poursuit-elle. Cela m'a permis de m'enrichir et d'avoir une connaissance très pointue de tous les métiers qui existent et de comment fonctionnent les clubs ».
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Un coup de pouce du destin
Mais ces expériences intéressantes s'avèrent trop rares et Mélanie Durot n'arrive pas à vivre correctement de sa passion. Elle décide alors de tout arrêter pour tenter de décrocher un poste en CDI à France Bleu Armorique. Avant qu'un coup de pouce du destin ne vienne tout changer. Elle repère, en effet, une annonce dans L'Équipe qui invite les passionnés de football voulant être commentateur à participer à un nouveau concept baptisé «Au Micro» et diffusé sur Canal +. À la clé pour le gagnant ? Un poste sur la chaîne cryptée.
« J'ai trouvé ça dingue, je me suis dit que j'étais obligée de tenter ma chance », avoue-t-elle. Sur 10.000 participants, elle termine dans les finalistes avec des commentaires élogieux d'Hervé Mathoux, Laure Boulleau et David Ginola, les trois jurés de l'émission. Mais ensuite, plus rien. Si d'autres finalistes masculins du programme sont embauchés en plus du gagnant par Canal +, elle n'a aucune touche du côté de la chaîne cryptée. « Moi, mon téléphone n'a pas sonné. Pourtant, j'étais prête à déménager à Paris », note-t-elle. Preuve que, pour les femmes, la route est toujours plus escarpée, surtout dans le milieu du ballon rond.
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Au micro pour la Premier League féminine
Son profil est tout de même remarqué par le Stade Rennais pour qui elle commente des matchs amicaux l'été dernier mais aussi par la Fédération Française de Football qui lui propose de faire vivre les rencontres des équipes de Guingamp et de Nantes de l'Arkema Premier League, diffusées sur FFFTV et sur Youtube. « J'ai commenté quasiment tous les week-ends, c'était une super expérience et un bel entraînement », précise-t-elle.
« J'y suis allée au culot » Mélanie Durot
En novembre, elle prend son courage à deux mains et envoie une candidature spontanée au groupe TF1 dans l'idée de participer à l'Euro féminin. « J'y suis allée au culot en disant qu'il serait peut-être temps qu'une femme commente pour la première fois sur une grande chaîne », explique-t-elle. Une lettre qui fait mouche auprès des dirigeants de TF1. Après une visio avec Frédéric Calenge, directeur de la rédaction des sports de TF1 et un test en cabine fin mars, elle est embauchée pour l'événement. « J'étais la plus heureuse mais j'avais peur qu'on me dise non au dernier moment », confie-t-elle.
Une préparation sérieuse
Ce soir, elle va se lancer dans le grand bain aux côtés de l'ancienne joueuse et consultante Camille Abily. « Elle m'a raconté son parcours et le fait d'en arriver là montre toute son abnégation. Je suis très contente pour elle car elle mérite d'être reconnue et, là, c'est une belle opportunité pour elle d'être mise en avant », explique l'ex-internationale. « Je trouve ça fou d'être aux côtés de Camille Abily qui est quelqu'un de très important pour moi que j'ai toujours admirée », s'enthousiasme Mélanie Durot qui a énormément travaillé en amont de la rencontre.
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« J'adore ce temps de préparation et j'en ai besoin pour me sentir à l'aise. Je regarde les matchs pour savoir comment prononcer les noms des joueuses et pour connaître les tactiques. Je fais des fiches. J'ai tout ce qu'il faut pour parler trois heures s'il y avait un imprévu », précise-t-elle. Si elle atteint son Graal ce soir, elle garde malgré tout les pieds sur terre. « Que je commente pour 300 personnes ou pour plusieurs centaines de milliers, je travaille de la même manière. Cette année, à chaque match de la Ligue 1 féminine, j'ai mesuré la chance que j'avais d'être là. J'aime l'adrénaline que je ressens avant chaque commentaire de match, explique-t-elle. Pour ce soir, je ressens beaucoup d'excitation et je pense qu'à deux minutes de prendre l'antenne, je ne ferai sûrement pas la maligne ».
Peut-être mesurera-t-elle alors le chemin parcouru et combien l'envie et le travail permettent de gravir des montagnes, aussi pentues soient-elles.
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