
L'étudiant propalestinien Mahmoud Khalil attaque l'administration Trump en justice
(New York) Le militant propalestinien Mahmoud Khalil a déposé plainte jeudi contre l'administration Trump pour réclamer réparation après 104 jours de détention « politique », réclamant 20 millions de dollars ou des excuses publiques du gouvernement américain, a-t-il annoncé dans un communiqué.
Agence France-Presse
Le leader du mouvement de contestation de l'université Columbia, à New York, réclame 20 millions de dollars de dommages et intérêts, « qu'il utiliserait pour aider d'autres personnes visées de la même manière », a dit dans un communiqué le Centre pour les droits constitutionnels (CCR), qui le représente en justice.
Mais « il accepterait, en lieu et place du paiement, des excuses officielles et l'abandon de la politique inconstitutionnelle de l'administration », a ajouté l'organisation.
L'étudiant, diplômé en 2024, estime que les « mauvais traitements subis » lui ont causé « une grave détresse émotionnelle, des difficultés économiques, des dommages à sa réputation et une atteinte significative à ses droits », selon le CCR.
Né en Syrie de parents palestiniens, titulaire d'une carte de résident américain, Mahmoud Khalil avait été arrêté le 8 mars au pied de sa résidence universitaire par des agents en civil de la police fédérale des frontières (ICE). Il avait été transféré dans un centre de détention pour migrants en Louisiane, à des milliers de kilomètres, d'où il n'a pu assister à la naissance de son fils. Ses avocats ont toujours dénoncé une arrestation « politique » et injustifiée, qui aurait pour but de museler toute contestation de la guerre menée par Israël à Gaza.
L'administration Trump l'accuse au contraire d'être un « soutien du Hamas » et justifie la procédure d'expulsion par le risque qu'il ferait courir à la « politique étrangère » américaine.
L'étudiant a été libéré par la justice le 21 juin, mais sa procédure d'expulsion est toujours en cours.
« Rien ne peut remplacer les 104 jours qui m'ont été volés. Le traumatisme, la séparation d'avec ma femme, la naissance de mon premier enfant que j'ai été obligé de manquer », déclare-t-il dans le communiqué.
Contacté par l'AFP, le ministère de la Sécurité intérieure (DHS) a qualifié ses accusations d'« absurdes ».
« L'administration Trump a parfaitement agi dans le cadre de son autorité statutaire et constitutionnelle pour détenir Khalil, comme elle le fait avec tout étranger qui prône la violence, glorifie et soutient les terroristes, harcèle les juifs et endommage des biens », a aussi répondu une porte-parole du DHS, Tricia McLaughlin.
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Au Québec, tout semble s'inscrire dans le corridor qui relie la métropole à la capitale. Mais il existe un autre axe, perpendiculaire, que traverse l'autoroute 55, des environs de Sherbrooke jusqu'à ceux de Shawinigan. Un monde de l'à-mi-chemin que racontent des auteurs réunis dans l'« école de la 55 », comme l'a baptisée notre collaborateur Mathieu Bélisle 1 . Cet été, nous explorons ce coin de pays à travers leurs mots. Au regard des cartes et de l'histoire, le parallèle entre la Mauricie et la Mésopotamie antique est, vous en conviendrez, évident. Le Saint-Maurice et le Saguenay, le Tigre et l'Euphrate, des mégalopoles rivales établies le long de leurs rives, des rois et des reines dirigeant des Royaumes millénaires… Les airs de famille sont si criants que je n'insiste pas davantage ; j'ai quasiment envie de vous dire que je n'invente rien. 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À droite, l'Euphrate et le Tigre, en Irak, dans une région qui s'appelait autrefois la Mésopotamie. « Au commencement, tout était plat, dit-il. C'était bien avant les centrales et les usines de coton, les tavernes et les foires d'exposition ; Avant que le frère Marie-Victorin ne fonde le jardin botanique suspendu ; Avant que le premier roi ne meure et qu'on vide les carrières de Lanaudière pour lui faire un tombeau gigantesque, vous savez, la montagne coiffée d'une grande croix qu'on peut voir, par temps clair, jusqu'à Sorel ; C'était même avant ma naissance à moi, figurez-vous donc. » PHOTO FOURNIE PAR LE FONDS D'ARCHIVES RENALD BORDELEAU « Là où les rois paradent dans des chariots tirés par des bêtes fabuleuses… » Joseph-Edmond Thibodeau, maire de Shawinigan de 1915 à 1917. Les yeux des enfants s'agrandirent, parce que c'était inconcevable : leur grand-père était au moins aussi vieux que le chemin. « C'était si plat, reprit Pépère, que l'eau savait pas dans quel sens couler. 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