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La ligue révolutionnaire de Michael Johnson croule déjà sous les dettes

La ligue révolutionnaire de Michael Johnson croule déjà sous les dettes

24 Heures09-08-2025
L'ancien sprinter américain voulait révolutionner l'athlétisme avec le Grand Slam Track. Que des épreuves de courses, un «prize money» record et déjà 13 millions de dollars de dettes. Publié aujourd'hui à 12h57
Michael Johnson, champion olympique américain et organisateur du Grand Slam Track, fait face à de nombreuses difficultés financières.
IMAGO
Elle devait être une «nouvelle ligue légendaire» d'athlétisme, une série d'événements qui «révolutionnerait» le sport. C'est en tout cas ce que promettaient les organisateurs du Grand Slam Track , notamment l'ancien sprinter américain Michael Johnson, cofondateur et directeur général.
Un an plus tard, le bilan des quatre meetings initialement prévus est tout autre. Lors du coup d'envoi à Kingston, en Jamaïque, une grande partie des gradins est restée vide. À Miami également, le stade était loin d'être complet. À Philadelphie, une seule des deux journées de l'événement a eu lieu. La quatrième et dernière manche de la ligue, prévue fin juin à Los Angeles, a été purement et simplement annulée. Des dettes colossales révélées par les médias
Michael Johnson a justifié la révocation en évoquant des incertitudes économiques. «Nous souhaitions assurer une stabilité financière à long terme, ce qui rendait impossible l'implantation d'une organisation à Los Angeles.»
Plusieurs semaines après l'annulation et les explications nébuleuses de l'ex-athlète, les vraies raisons du fiasco commencent à émerger. Début juillet, le «Times» a révélé des retards de paiement des indemnités d'engagement et des prix destinés aux athlètes, information que les organisateurs du Grand Slam Track ont confirmée par la suite. Le sprinteur a tenté d'apaiser les tensions en assurant que les fonds seraient transférés d'ici à deux mois. Mais le mal était fait, et ce n'était que le début.
Apparemment, les sportifs ne sont pas les seuls à ne pas être rémunérés. Les sites qui accueillent les compétitions ne le sont pas davantage. Au total, il manquerait environ 13 millions de dollars, selon différents médias, dont «Forbes» et «Guardian».
«Les athlètes doivent être payés» Sebastian Coe, président de la Fédération internationale d'athlétisme
Cette montagne de dettes s'expliquerait par le départ imminent d'un investisseur principal qui était resté dans l'ombre. «Nous avons de gros problèmes avec les paiements courants», a récemment admis l'organisateur.
Sebastian Coe, président de la Fédération internationale d'athlétisme, s'est aussi emparé de cette affaire: «Cela donne une mauvaise image du Grand Slam Track. La fédération d'athlétisme s'est toujours pleinement engagée pour ses adhérents. Cette situation n'est pas acceptable. Les athlètes doivent être payés.»
Le fait que cette nouvelle série de meetings, très tendance, rencontre déjà de gros problèmes dès le début est surprenant. Les nouveaux formats de compétition étaient attendus avec impatience dans le monde de l'athlétisme. On espérait que Grand Slam Track redorerait le blason de ce sport vieillissant et attirerait un nouveau public jeune devant les écrans. Michael Johnson: «Nous voulions trop, trop vite»
Mais au moment venu, l'enthousiasme n'était pas au rendez-vous. Les gradins sont restés clairsemés et de nombreuses stars, surtout européennes, ont fait faux bond, préférant participer à la Diamond League ou se concentrer sur leur entraînement. Côté suisse, seule la spécialiste du 100 mètres haies Ditaji Kambundji a pris part à un meeting.
Michael Johnson et ses partenaires avaient pourtant promis des prix mirobolants aux athlètes . Les vainqueurs de meeting de chaque catégorie de course devaient recevoir un chèque de 100'000 dollars. À titre de comparaison, les gagnants des meetings de la Diamond League touchent entre 30'000 et 50'000 dollars.
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Ce qui était présenté comme «révolutionnaire» et «légendaire» fait désormais face à un avenir incertain. Michael Johnson souhaite poursuivre la série, malgré les nombreux problèmes et une réputation désormais lourde à porter. L'homme de 57 ans chercherait de nouveaux bailleurs de fonds pour financer son projet d'envergure sur le long terme. Il est convaincu que le Grand Slam Track gagnera encore en dimension internationale et en professionnalisme l'année prochaine.
Mais une chose est claire, et Michael Johnson l'a récemment reconnu: «Nous voulions trop, trop vite.»
Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan
À propos d'athlétisme
Tobias Müller a écrit son premier article pour la «Basler Zeitung» en 2011 et travaille depuis 2018 en tant que collaborateur rédactionnel. Il s'occupe principalement de sujets liés à l'athlétisme, au football ainsi qu'aux sports de loisirs. Plus d'infos
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Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Mais si Lyles accorde tant d'importance à la psychologie et à la technique, il n'oublie pas l'essentiel: courir vite, encore plus vite. Et il veut que Lausanne soit le théâtre de son meilleur chrono de la saison (9''90) après un début de campagne marquée par des pépins physiques et quelques contretemps. «D'habitude, je suis un gars qui a beaucoup plus de courses dans les jambes (ndlr: seulement trois compétitions sur 100 m) , qui aime courir et se confronter aux autres. Je n'avais jamais vécu une saison comme celle-ci, avec si peu de compétitions. Mes attentes à Lausanne sont dès lors très élevées. Je m'attends à réaliser ma meilleure performance de la saison et à aller chercher la victoire.» À Lausanne pour marquer les esprits Cette ambition prend d'autant plus de relief qu'il manquera à Lausanne un acteur majeur de la scène mondiale: Kishane Thompson. Le Jamaïcain, numéro un mondial en 2025 et considéré comme le plus grand rival de Lyles sur 100 m, sera absent. Sans opposition directe contre Thompson, Lyles entend malgré tout mettre le feu à la Pontaise. À Lausanne, le champion olympique s'avance avec une double promesse: offrir une démonstration de son art et relancer sa saison dans une dynamique ascendante à l'approche des Mondiaux de Tokyo, en septembre. Athletissima, qui a vu défiler des champions tels que Leroy Burrell, Usain Bolt et Carl Lewis, peut espérer un spectacle digne de cette lignée. Noah Lyles n'est pas seulement un sprinter d'exception: il est un artisan qui polit son talent pour en faire un chef-d'œuvre en mouvement. L'Américain nourrit toutefois une ambition plus grande encore. Admirateur de longue date d'Usain Bolt, il n'a jamais caché son rêve ultime: s'attaquer aux records du Jamaïcain, ces insaisissables 9''58 sur 100 m et 19''19 sur 200 m qui tiennent depuis seize années déjà. «J'ai toujours su que j'étais l'homme le plus rapide du monde» déclarait-il après son triomphe aux Mondiaux de 2023. «Dans ma tête, je pense que je vais le battre. J'ai prévu de le battre!» Des mots qui résonnent comme une profession de foi. Ce mercredi à Lausanne, quand il s'installera dans les starting-blocks, ce sera bien plus qu'un duel contre le chronomètre: ce sera l'expression d'un athlète en pleine maîtrise de son art, conscient de ses forces, lucide sur ses faiblesses du moment, mais déterminé à offrir à la Pontaise un éclat de son talent hors normes. Lire sur Athletissima Cyrill Pasche est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, La Tribune de Genève et Le Matin Dimanche. Il couvre en particulier l'actualité du hockey sur glace suisse et international, l'athlétisme ainsi que les Jeux olympiques d'été et d'hiver. Plus d'infos @c9pasche Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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