
La Fédération des médecins omnipraticiens presse Legault d'abandonner le projet de loi
Katrine Desautels
La Presse Canadienne
Dans une lettre ouverte publiée mercredi, la FMOQ suggère qu'elle a écouté attentivement le discours du premier ministre François Legault à la suite de la défaite de la CAQ dans l'élection partielle d'Arthabaska.
« Le nouveau départ souhaité par le premier ministre devrait être l'occasion d'abandonner ce projet de loi et de poser le bon diagnostic. La vérité toute crue, c'est qu'il manque 2000 médecins de famille au Québec », a écrit dans la lettre le président-directeur général de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot. Il croit par ailleurs que la pénurie s'aggravera dans un avenir proche puisque 22 % des médecins de famille sont âgés de plus de 60 ans et qu'ils risquent de prendre leur retraite bientôt.
Avec le projet de loi 106, qui a été déposé le 8 mai dernier à l'Assemblée nationale, le Dr Amyot déplore que le gouvernement veuille forcer les médecins à faire de la « médecine 'fast food' » en liant la performance des omnipraticiens « non pas sur la qualité et la pertinence des consultations, mais uniquement sur le volume ».
Selon la FMOQ, le PL106 ferait en sorte que les consultations avec un médecin seraient plus brèves et moins personnalisées afin de répondre à des quotas de volume imposés par le gouvernement. La Fédération s'inquiète aussi que des rendez-vous seraient plus difficiles à obtenir avec un médecin de famille, en particulier pour les personnes considérées en santé ou ayant des affections mineures.
À son entrée au conseil des ministres mercredi matin, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a défendu le projet de loi 106. « Moi aussi, durant l'été, j'ai rencontré plusieurs médecins. J'ai surtout rencontré beaucoup de Québécois qui n'ont pas de médecins de famille et qui ne sont pas pris en charge. Alors je pense que notre projet de loi, il est justifié », a-t-il déclaré aux journalistes.
Négociations houleuses
Rappelons que les négociations pour un nouvel accord-cadre ont débuté en août 2024 entre le gouvernement et les médecins de famille. Les deux parties ont plusieurs points de discorde. La FMOQ se dit prête à s'en remettre à l'arbitrage comme mode de règlement. Le ministre Dubé a répondu « que ça fait longtemps qu'il entend cela » et que sa priorité reste de donner de l'accès aux Québécois.
« J'ai mis un plan de santé en place qui est axé sur — je ne veux pas faire de jeu de mots — sur l'accès. Ce qu'on veut c'est améliorer l'accès, avoir accès à un professionnel, et c'est pour ça que la négo avec les médecins est si importante. C'est un peu la clé de voûte à la réalisation du plan de santé », a fait valoir M. Dubé.
Sa collègue Sonia LeBel, présidente du Conseil du trésor, a souligné que son gouvernement avait fait plusieurs accomplissements, mais qu'il restait encore du pain sur la planche. « On a amélioré les services en éducation, on a amélioré les services en santé, mais la demande augmente à une vitesse qui est plus grande, probablement, que les améliorations qu'on est capable de faire pour l'instant. Donc, il faut continuer à travailler », a commenté la ministre.
Dans la lettre ouverte, la FMOQ soulève aussi que le PL106 viendrait « ruiner tout effort de négociation » en raison de l'article 8 qui mentionne que le gouvernement se donne le pouvoir de biffer ou d'ajouter des éléments à une éventuelle entente négociée.
La couverture en santé de La Presse Canadienne est soutenue par un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable de ce contenu journalistique.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
30 minutes ago
- La Presse
Levée d'un ordre d'évacuation près de St. John's en raison d'un incendie de forêt
Le plus grand incendie de forêt de Terre-Neuve-et-Labrador s'étend maintenant sur plus de 90 kilomètres carrés. (Saint-Jean) Les personnes qui ont été contraintes à évacuer en raison d'un incendie de forêt près de la plus grande ville de Terre-Neuve-et-Labrador peuvent désormais retourner à la maison. La Presse Canadienne Les autorités indiquent que l'ordre d'évacuation donné mardi pour certains secteurs de Paradise, une banlieue de Saint-Jean, est désormais levé. Un communiqué de presse précise toutefois que les résidants sont toujours sous alerte d'évacuation, ce qui signifie qu'ils doivent se tenir prêts à quitter leur domicile à tout moment. L'incendie de forêt près de Paddy's Pond, à environ 15 kilomètres au sud du centre-ville de Saint-Jean, s'est déclaré lundi et couvrait environ trois kilomètres carrés vendredi matin. Le premier ministre de la province, John Hogan, affirme que l'incendie ne s'est pas propagé pendant la nuit, ajoutant que l'amélioration des conditions météorologiques pourrait aider les pompiers à maîtriser les flammes. Entre-temps, le plus grand incendie de Terre-Neuve-et-Labrador s'étend maintenant sur plus de 90 kilomètres carrés et a détruit une école de 60 élèves à Western Bay, sur la rive nord-ouest de la baie de la Conception.


La Presse
30 minutes ago
- La Presse
Le directeur parlementaire du budget n'a « aucune idée » qui le remplacera
Le directeur parlementaire du budget n'a « aucune idée » qui le remplacera (Ottawa) Le directeur parlementaire du budget (DPB), Yves Giroux, n'a « aucune idée » de qui lui succédera à la fin de son mandat le mois prochain. Catherine Morrison La Presse Canadienne M. Giroux, qui est entré en fonction en 2018, complétera sa dernière journée le 2 septembre. Dans une entrevue accordée à La Presse Canadienne, M. Giroux a déclaré avoir contacté le Bureau du Conseil privé à plusieurs reprises au cours des derniers mois pour obtenir des renseignements, soulignant qu'il souhaitait assurer une transition « ordonnée et harmonieuse ». Il affirme que le gouvernement est resté « silencieux » et a dit n'avoir aucune nouvelle à partager pour le moment. « Je suis juste un peu surpris qu'ils n'aient rien fait », a souligné M. Giroux. Interrogé sur la possibilité de rester en poste après le 2 septembre, M. Giroux a répondu n'avoir entendu parler d'aucune prolongation possible. Le directeur parlementaire du budget est un agent du Parlement qui fournit des analyses économiques et financières indépendantes au Sénat et à la Chambre des communes. Un « besoin urgent » avec le budget M. Giroux est préoccupé qu'un nouveau directeur parlementaire du budget n'ait pas encore été nommé, surtout avec un budget prévu pour l'automne. Il a indiqué que les parlementaires comptent sur son bureau pour leur fournir des analyses et des informations impartiales. M. Giroux a ajouté que le gouvernement devrait bientôt déposer un budget qui pourrait inclure « d'importantes nouvelles priorités en matière de dépenses et de politiques » ainsi que des réductions. Il affirme que les parlementaires auront « un besoin urgent » d'un point de vue impartial sur ce budget et son impact sur le gouvernement fédéral et l'économie canadienne. « Ce serait regrettable et cela se produirait à un moment crucial du cycle budgétaire pour les parlementaires », a-t-il soutenu. Un long processus M. Giroux a précisé que le Cabinet du premier ministre recommande une nomination et que les cadres supérieurs du Bureau du Conseil privé se chargent de la vérification et des entrevues s'ils choisissent de se soumettre à un processus concurrentiel. Le gouvernement pourrait choisir un DPB par intérim à tout moment par décret, mais une nomination pour un mandat complet de sept ans doit être approuvée par la Chambre des communes et le Sénat, a-t-il ajouté. Les députés devraient revenir à la Chambre des communes pour la session d'automne à la mi-septembre. La Presse Canadienne a contacté le Cabinet du premier ministre et le Bureau du Conseil privé pour obtenir leurs commentaires, mais n'a pas encore reçu de réponse. M. Giroux a déclaré comprendre le retard, étant donné que le Cabinet du premier ministre était occupé à gérer les relations canado-américaines et qu'il a récemment accueilli le Sommet du G7. Il a néanmoins précisé que, lors de sa nomination, l'approbation avait été donnée deux mois avant que le poste ne devienne vacant. « J'ai eu quelques mois pour parler à mon prédécesseur et commencer à me préparer », a-t-il souligné.


La Presse
an hour ago
- La Presse
L'ex-candidat à la direction du PLQ Charles Milliard passe à l'Université Bishop's
(Montréal) L'homme d'affaires Charles Milliard, qui a terminé deuxième dans la course à la chefferie libérale, ne sera pas resté les bras croisés bien longtemps. L'Université Bishop's a annoncé vendredi sa nomination comme cadre supérieur en résidence à son École de gestion Williams. La Presse Canadienne M. Milliard assumera ses nouvelles fonctions à compter de la prochaine session d'automne, a indiqué l'université anglophone de la région estrienne dans un communiqué. L'organisation universitaire décrit M. Milliard comme un « dirigeant chevronné reconnu pour sa capacité à mobiliser les organisations et les parties prenantes dans des domaines variés ». Charles Milliard, un pharmacien de formation, a notamment travaillé à la direction des pharmacies Uniprix et au cabinet de relations publiques National, avant de devenir président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec en 2020. Il a fait le saut dans la course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) en 2024. Révélation dans la longue course libérale, Charles Milliard avait causé la surprise en juin dernier en battant de peu au premier tour l'ancien député libéral Karl Blackburn et en chauffant le meneur Pablo Rodriguez lors du second. M. Milliard avait obtenu 47,7 % des points, contre 52,3 % pour celui qui est devenu le nouveau chef du PLQ. Il ne risque pas de rester très longtemps à son nouveau poste. En entrevue avec La Presse Canadienne en juin, il avait annoncé son intention de se présenter lors des prochaines élections générales de 2026 dans la circonscription d'Orford. « J'ai vraiment une équipe très forte en Estrie qui, je pense, a envie de rempiler là-dessus et qu'on travaille ensemble », a-t-il soutenu le 19 juin, dans la foulée de sa courte défaite. Dans le communiqué de l'université publié vendredi, il affirme être heureux de contribuer au « rayonnement » de l'établissement, qu'il décrit comme un « petit bijou d'université ». « Mon parcours m'a amené jusqu'à présent à fréquenter des gens inspirants dans les domaines de la santé, de l'économie et de la politique, je suis honoré de maintenant pouvoir passer du temps avec des étudiants dans la région où j'habite », a-t-il ajouté. L'université précise que les fonctions de cadre supérieur en résidence sont « honorifiques » et « traduisent la reconnaissance de l'Université pour l'expertise et la perspective que M. Milliard apporte à l'École ». « Sa présence sur le campus contribuera aux efforts constants de Bishop's pour renforcer ce qui distingue l'Université, tout en favorisant l'innovation et l'ancrage communautaire », a déclaré l'université dans un communiqué.