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Le cinéma anglais d'après-guerre s'invite au Festival de Locarno

Le cinéma anglais d'après-guerre s'invite au Festival de Locarno

24 Heures09-08-2025
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La rétrospective sur le cinéma britannique d'après-guerre comble d'entrée les attentes avec deux petits bijoux signés David Lean et Edward Dmytryk.
Edmée Cuttat Publié aujourd'hui à 09h02
Le Festival de Locarno met cette année à l'honneur le cinéma anglais de l'après-guerre.
keystone-sda.ch/Jean-Christophe Bott
Avec la Piazza Grande et la compétition internationale, la rétrospective constitue l'un des principaux piliers du Festival de Locarno . Très courue par les cinéphiles, conçue une nouvelle fois par le réalisateur, écrivain critique de cinéma Ehsan Khoshbakht, elle se concentre cette année sur le cinéma anglais de l'après-guerre, comme l'indique son titre, Great Expectations: British Postwar Cinema 1945-1960.
Cette période a été fréquemment décriée par la critique déplorant son côté conformiste. Elle a pourtant eu ses heures de gloire pour son importante évolution, son intense créativité, et le talent de ses cinéastes. Qu'il s'agisse des incontournables David Lean, Carol Reed, Powell et Pressburger, ou d'auteurs de pépites oubliées.
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En 45 films, ils racontent l'histoire d'une nation en brossant son portrait, mettant également en évidence l'influence de femmes souvent méconnues et celle de réalisateurs américains contraints à l'exil par la tristement célèbre liste noire hollywoodienne pour suspicion d'affiliation communiste.
Contrairement à une chasse au Léopard d'or un rien mollachue, heureusement dopée par Abdellatif Kechiche, la rétrospective comble d'entrée les attentes. À commencer par un bijou signé David Lean, The Passionnate Friends (1949), basé sur le roman éponyme de H.G.Wells, qui nous scotche dès les premières images, avec une intrigue à rebondissements se déroulant en partie en Suisse.
Follement amoureux lorsqu'ils étaient jeunes, Mary (magnifique Ann Todd) et Stephen (Trevor Howard) se sont séparés. Sacrifiant sa passion à la sécurité matérielle, elle avait épousé Howard Justin (Claude Rains), un richissime banquier plus âgé qu'elle. Mary et Steven recommencent toutefois à se voir, mais le jaloux et possessif mari met brutalement fin à cette liaison.
Quelques années plus tard, Mary en vacances dans les Alpes, rencontre Steven par hasard. Elle tente de faire revivre le souvenir de son premier amour, le seul, mais elle a laissé passer sa chance. Entre romance, contrariée, mariage et infidélité, David Lean se livre à une fine et subtile analyse du triangle amoureux dans un film lumineux à la somptueuse photographie. Le plan machiavélique du cinéma anglais
On reste dans thématique du mari trompé avec Obsession (1949). Adapté du roman A Man About A Dog d'Alec Coppel, le film est signé Edward Dmytryk, victime mais plus tard collaborateur du maccarthysme. Clive Riordan (Robert Newton), réputé psychiatre londonien, aimant discuter business dans de chics clubs londoniens, disjoncte lorsqu'il découvre la liaison de sa femme Storm (Sally Gray) avec Bill Kronin (Phil Brown) un beau diplomate américain. Il imagine alors une vengeance diabolique, préparant méticuleusement le meurtre parfait de l'amant qu'il enlève et retient prisonnier pendant des mois dans une cave.
Jouant avec les nerfs de son otage, Clive sombre peu à peu dans la folie. Mais alors qu'il va enfin exécuter son plan machiavélique et se débarrasser des preuves, la machine s'enraye. Car Scotland land Yard veille, en la personne d'un superintendant au flegme, à la présence collante et à la perspicacité d'un Columbo. Une touche humoristique et inattendue dans ce film noir à suspense original, habile, captivant, bien interprété et bien mené, en dépit de quelques longueurs. Une réserve mineure.
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Dans vos morceaux, comment parvenez-vous à marier la force poétique des textes et l'univers musical qui les accompagne? Je pense que ça vient simplement de ma manière d'écrire. J'aime la poésie et j'en lis beaucoup, mais je lis aussi des romans. Mon écriture se rapproche peut-être de celle d'un roman, dans le sens où il y a une histoire qui se déroule. Les thèmes abordés jouent un rôle aussi. Un titre qui a connu un succès inattendu? «Les filles désir», sans hésiter, même si ça fait bientôt dix ans qu'il est sorti. C'est l'une des premières chansons que j'ai écrites, et sur le papier c'est vraiment une simple ballade au piano. Ce n'est donc pas prédestiné à devenir un hit. Aujourd'hui, c'est l'une des plus connues et qui marchent le mieux avec «Écoute chérie». À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Quelles sont vos inspirations musicales? Il y en a tellement! Tout dépend des albums, des périodes. Mes inspirations se nourrissent de ce que je découvre et écoute au fil du temps. Parfois, un morceau me parle et j'apprécie par exemple des notes de rock ou un solo de batterie. Un de mes prochains morceaux va peut-être s'en inspirer, j'aurai envie de créer quelque chose de semblable. Puis il y a les chansons que j'écoute à titre personnel, à part de mon travail musical. Mon père écoutait beaucoup de musique avec moi: Queen, Renaud, Manu Chao… C'est ce que j'écoute le plus souvent, mais qui n'a rien à voir avec mon univers musical d'artiste! Le Venoge Festival est votre avant-dernière date de tournée estivale. Quel bilan en tirez-vous? Nous avons fait pas mal de festivals dans plusieurs pays: France, Belgique, Suisse… C'était intense, tout s'enchaînait très vite. J'aime beaucoup les ambiances des festivals. Je croise des artistes que je connais, je découvre de nouvelles personnes. Avant cette tournée d'été, nous en avons fait une autre européenne, avec des dates en Italie, en Pologne, etc. C'est génial de vivre tout cela. Vous évoquez des concerts en Pologne. Comment êtes-vous accueillie par ce public, d'autant que vos textes sont en français? Figurez-vous qu'ils connaissent les paroles et sont fans! Bien sûr, ils chantent un peu en «yaourt», on ne comprend pas toujours tout. Mais les salles étaient pleines et ils connaissent tous les morceaux. C'est fou! Votre dernier album sorti en avril, «Malabar Princess», comporte des titres davantage chantés. Était-ce une volonté affirmée? J'ai tenté de mixer mon premier album avec le deuxième, dans lequel j'avais exploré des styles différents. 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