
Lausanne: le local d'injection prend des airs de camp retranché
–
Le local d'injection prend des airs de camp retranché
L'espace de consommation sécurisé (ECS) a troqué ses barrières de chantier contre des parois en bois. Objectif: plus de confort pour tous.
Laurent Antonoff
Les palissades en bois délimitent la terrasse du local d'injection, à gauche, et renforcent la sécurité de la sortie de secours de la discothèque du Folklor, à droite.
Florian Cella / Tamedia
Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk
En bref : L'espace de consommation sécurisé de la Riponne installe des palissades en bois permanentes.
Les nouveaux aménagements visent à améliorer la cohabitation entre usagers et riverains.
La discothèque Folklor bénéficie d'une protection renforcée contre les nuisances extérieures.
Des équipements urbains ont été ajoutés pour accueillir les personnes marginalisées.
«À l'ouverture du projet, nous avions annoncé que les aménagements extérieurs étaient provisoires et qu'il fallait laisser le temps de voir comment cela fonctionnait». Salomé Donzallaz est la responsable du dispositif addictions de la Ville. Inauguré en mai 2024, l'espace de consommation sécurisé (ECS) de la Riponne aura donc pris plus d'une année pour remplacer les simples barrières de chantier et les brise-vues en plastique qui délimitaient sa terrasse.
Cet été, des palissades ont été dressées tout autour du local d'injection, donnant au lieu des airs de camp retranché. De hautes parois en bois pensées en fonction des demandes de la Fondation ABS qui gère les lieux, des équipes de rue, de la police, du voisinage et des commerçants. L'objectif: tenir compte à la fois des besoins des personnes concernées par la consommation de drogues, des besoins des habitants et des commerçants ainsi que des autres usagers du quartier. Bref, davantage de confort pour tous. «Cela nous a permis de développer des aménagements qualitatifs qui améliorent cet endroit très impacté par les travaux de la Riponne», poursuit Salomé Donzallaz. Un espace «plus accueillant et fonctionnel».
Pour Matthieu Rouèche, directeur de la Fondation ABS, les nouvelles parois en bois dressées devant l'ECS doivent clairement délimiter l'espace intérieur de l'extérieur. L'idée est de diminuer certaines nuisances, notamment sonores, pour les riverains.
Espace de consommation sécurisé en face du Folklor
Des parois en bois ont également été posées juste en face de l'ECS de la Riponne, le long d'un quai. Elles ont pour but de renforcer la sécurité de la sortie de secours du Folklor, la discothèque attenante au local d'injection. «La présence à cet endroit des toxicomanes, surtout en dehors des heures d'ouverture du local d'injection, compliquait la gestion de notre club. Il y avait plein de déchets, on ne pouvait plus sortir nos poubelles… Ces aménagements vont dans le bon sens, mais cela ne fera que déplacer le problème», estime Thierry Namer, un des patrons du Folklor.
À noter que deux bancs en béton, un urinoir et une poubelle ont été installés à proximité de l'ECS, à destination des marginaux et des toxicomanes qui ont pris l'habitude de s'y tenir, et aussi d'y dormir, après que la Ville a démonté le «string» de la Riponne. «La cohabitation reste précaire avec ces personnes, qui n'auront toujours pas le droit de fréquenter l'ECS et sa terrasse si elles ne consomment pas», assure Matthieu Rouèche. Cet espace est géré par les agents d'accueil et de sécurité (AAS) et l'équipe sociale de rue de la Ville.
Newsletter
«La semaine vaudoise»
Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail.
Autres newsletters
Se connecter
Laurent Antonoff est journaliste à la rubrique Vaud depuis 1990. Après avoir couvert les régions du Nord vaudois et de la Riviera, il rejoint la rédaction lausannoise au tournant du millénaire. Romancier à ses heures, il est lauréat du Prix du journalisme local de la Berner Zeitung en 1998. Plus d'infos
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
16 hours ago
- 24 Heures
La police a recensé 70 arnaques au faux policier en juillet dans le canton de Neuchâtel
Les forces de l'ordre neuchâteloises ont interpellé mardi quatre usurpateurs d'identité à Peseux, dans un contexte d'augmentation des cas d'arnaques. Publié aujourd'hui à 18h21 Depuis début juillet, le canton de Neuchâtel fait face à une augmentation du nombre de cas d'escroqueries par usurpation d'identité policière (image d'illustration). KEYSTONE/Sandro Campardo Le canton de Neuchâtel est victime d'une vague estivale d'arnaques ou de tentatives d'escroquerie au faux policier . La police neuchâteloise et le Ministère public tirent la sonnette d'alarme ce jeudi dans un communiqué face à une situation jugée «préoccupante». Mardi, les forces de l'ordre ont interpellé quatre individus à Peseux, impliqués dans ce type d' arnaque . Il s'agit de jeunes Français dans la vingtaine et d'un mineur. Lors de la perquisition de l'hôtel où la bande devait séjourner, la police a saisi 4600 francs en espèces et en bijoux, un butin provenant de deux affaires. L'un des escrocs est en détention provisoire et une instruction pénale a été ouverte. Recrudescence des faux policiers Depuis début juillet, le canton fait face à un nombre impressionnant de cas d'escroqueries par usurpation d'identité policière , visant principalement les personnes âgées. Les forces de l'ordre comptabilisent 20 cas d'arnaques pour un préjudice de 230'000 francs, ainsi qu'une cinquantaine de tentatives d'escroquerie. La police appelle la population à la vigilance et rappelle de ne jamais communiquer des informations personnelles et bancaires par téléphone. À lire aussi sur l'arnaque au faux policier Newsletter «La semaine neuchâteloise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Neuchâtel, chaque vendredi. Autres newsletters Laurène Ischi est journaliste au sein de l'équipe digitale de Tamedia. Après un bachelor en lettres à Lausanne, elle a obtenu son master à l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel en 2021. Elle se passionne pour les sujets de société et a travaillé pour «Femina» pendant 4 ans. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
16 hours ago
- 24 Heures
Le personnel de l'ONU adopte une motion de défiance historique contre António Guterres
Le plan UN80, réforme structurelle de l'ONU visant à réduire de 20% les effectifs, suscite une fronde sans précédent du personnel genevois. Publié aujourd'hui à 18h23 Le secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors d'une interview au siège de l'ONU, à New York, le 22 juillet 2025. (AP Photo/Adam Gray) AP L'atmosphère est de plus en plus lourde au Palais des Nations. Près de 600 agents des Nations Unies, réunis en assemblée générale extraordinaire – organisée en ligne, par le biais d'une visioconférence – à l'appel du Conseil du syndicat du personnel, ont voté à l'unanimité une motion de défiance. En ligne de mire: l'initiative UN80, portée par le secrétaire général, António Guterres, et son adjoint, Guy Ryder. C'est la première fois depuis novembre 2007, sous Kofi Annan, qu'un tel mouvement d'ampleur se produit au sein du personnel onusien à Genève. La motion, signée par Laura Johnson, secrétaire exécutive, et Ian Richards, président du syndicat du personnel, est sans équivoque: «Le personnel n'a aucune confiance dans l'initiative UN80, le secrétaire général, António Guterres, et le secrétaire général adjoint, Guy Ryder.» Nombreux griefs Les griefs exprimés sont nombreux. Le personnel dénonce une réforme précipitée, sans véritable évaluation des précédentes, ni concertation. Le plan UN80 prévoit une réduction de 20% des effectifs dès 2026, «alors même qu'aucune preuve ne démontre que cela permettrait de surmonter la crise budgétaire actuelle», déplore le personnel. Les coupes touchent essentiellement les niveaux inférieurs, tandis que les postes de secrétaires généraux adjoints sont préservés. C'est le point de crispation. Le traitement différencié des contrats nourrit également la colère. Bras de fer «Les dirigeants voient leurs mandats prolongés de deux ans, parfois au-delà de celui du secrétaire général, alors que le personnel classique est limité à des renouvellements d'un an, les privant potentiellement d'indemnités en cas de départ», déplore le syndicat. À cela s'ajoute une impression générale d'opacité, une volonté de multiplier les sièges – augmentant de fait les coûts – et un sentiment que le personnel est injustement tenu pour responsable du manque d'impact de l'organisation dans les domaines sensibles de la paix et de la sécurité. Ian Richards résume l'état d'esprit général: «Les gens sont vraiment très fâchés de la façon dont tout cela se passe.» La motion sera transmise dans les jours qui viennent à António Guterres et aux États membres. À quelques jours de la présentation officielle du plan UN80 à New York, le 1er août, c'est un véritable bras de fer qui s'engage entre la haute direction des Nations Unies et une base qui réclame transparence, équité et respect. Les coupes budgétaires secouent l'ONU Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
16 hours ago
- 24 Heures
Une gravière d'Holcim prise pour cible
Le petit site de Bretonnières a été «attaqué» par des activistes mi-juin. Deux véhicules ont été totalement détruits. Publié aujourd'hui à 18h24 Deux véhicules de chantier ont été la cible d'activistes. Ils expliquent les avoir incendiés avec des bouteilles de liquide inflammable. Les faits remontent à mi-juin, dans une gravière plutôt discrète du canton de Vaud, mais sont passés relativement inaperçus. Le site militant «renversé» a récemment fait écho d'une «attaque» menée sur le site du Sapelet, à Bretonnières, appartenant au cimentier Holcim. Le texte, non signé, est titré «Cramer Holcim, joyeusement!» et revendique des dégâts plutôt importants: plusieurs véhicules incendiés à coups de liquide inflammables sous les capots, dans les moteurs et sur les pneus. Les bandes transporteuses, ici une structure métallique de 150 m de long servant à acheminer le minerai, auraient également été «sectionnées». Les activistes, qui ne s'identifient pas, critiquent «les escrocs qui exploitent la terre», «l'impérialisme» ainsi que les fonds versés par Lafargue – depuis fusionné avec Holcim – aux groupes islamistes au Proche-Orient. Des conseils pratiques pour mener des sabotages similaires sont en outre donnés avec des tutoriels pour d'autres actions nocturnes à l'adresse des militants. Plaintes après l'attaque La police cantonale confirme avoir reçu le dépôt de plusieurs plaintes et avoir été avisée. Elle ne fait état que de deux véhicules de chantier vandalisés. Les investigations sont en cours et ont été confiées à la Sûreté. La gravière du Sapelet à Bretonnières fournit du matériau à la cimenterie d'Éclépens. Une portion a déjà été réhabilitée, une autre poursuit son exploitation. KEYSTONE Holcim de son côté condamne fermement ces nouvelles déprédations. Pour rappel, le site d'Éclépens avait fait l'objet d'un appel au sabotage durant les premiers temps de la ZAD du Mormont. En mars 2021, des machines avaient été attaquées et un site orné de graffitis à Bière. Des machines avaient également été incendiées en mai 2021 à Genève, déclenchant l'affaire Jérémy . Cette nouvelle action signe-t-elle une montée en puissance? Holcim conteste en tout cas que les bandes transporteuses aient été atteintes de manières significatives. «Deux machines ont été incendiées à notre gravière de Bretonnières et les installations techniques ont subi des dégâts mineurs, indique Arthur Got, chargé de communication de Holcim. Nous condamnons fermement cet acte de vandalisme et avons renforcé nos mesures de sécurité sur le site.» A lire encore sur Holcim Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Erwan Le Bec écrit pour le quotidien 24heures depuis 2010. Il couvre, entre autres, l'actualité vaudoise. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.