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À Genève, les négociations restent embourbées

À Genève, les négociations restent embourbées

La Presse2 days ago
(Genève) À mi-parcours, la nouvelle session de négociations engagée depuis mardi à Genève entre 184 pays pour tenter d'élaborer le premier traité mondial contre le fléau de la pollution plastique reste embourbée dans les divisions, malgré le volontarisme de ses organisateurs.
Isabel MALSANG
Agence France-Presse
« Beaucoup de questions sont restées en suspens », a reconnu Luis Vayas Valdivieso, ambassadeur d'Équateur en Grande-Bretagne, qui préside cette négociation. Commencée il y a près de trois ans, elle doit s'achever le 14 août avec la publication d'un traité.
Arrivée à une « étape cruciale », la négociation a besoin d'une « vraie avancée » pour aboutir dans les délais impartis, a-t-il ajouté, lors d'une séance de bilan à mi-parcours.
La nouvelle session, ajoutée au calendrier onusien après l'échec des discussions en Corée du Sud fin 2024, est destinée à rédiger un traité « juridiquement contraignant » qui régulerait au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique.
Chaque année, 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l'environnement, empoisonnant sols et océans, et menaçant la biodiversité et la santé humaine par accumulation de microplastiques dans l'organisme.
1500 parenthèses
« Des progrès ont été faits, mais ne sont pas suffisants », a dit M. Vayas Valdivieso. Les travaux ont débouché sur un texte de 35 pages au lieu de 22 initialement. Et surtout le nombre de parenthèses, c'est-à-dire de sujets sur lesquels aucun accord n'a été trouvé, a gonflé à près de 1500 contre 371 dans la version initiale du texte.
Principale fracture : un groupe de pays pétroliers (pays arabes, Russie, Iran, Malaisie..) continue de s'opposer à ce que le traité fixe des objectifs de réduction de production de plastique. Or, si rien n'est fait, elle triplera d'ici 2060, selon l'OCDE.
Les États-Unis et d'autres s'opposent aussi au champ d'application initialement prévu : ils refusent le terme « sur toute la durée de vie du plastique », depuis l'extraction du pétrole qui sert à le fabriquer jusqu'à sa transformation en déchet.
En face, une coalition de pays dits « exigeants », dont les 27 pays de l'Union européenne, le groupe des petites îles et plusieurs pays africains et latino-américains, demande que le texte comporte bien un objectif de réduction de la production, seul moyen de juguler la pollution en aval.
La plupart des participants admettent que le processus de négociation est trop lent. « Nous risquons l'échec », a estimé le délégué des îles Fidji.
« Microplastiques dans notre sang »
Malgré le « brouillard » actuel, il reste « une chance de quitter Genève avec ce traité », a néanmoins estimé samedi Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement, la branche de l'ONU qui organise les discussions.
Luis Vayas Valdivieso a incité les diplomates à « accélérer » le mouvement.
Une source diplomatique a indiqué à quelques journalistes que de nombreuses réunions informelles auraient lieu dimanche, journée où aucune réunion officielle n'est prévue. « Il faut passer à la vitesse supérieure », a-t-elle dit, évoquant une « négociation par paquet ».
L'arrivée de plusieurs ministres de l'Environnement ou hauts représentants d'administration à Genève en début de semaine pourrait aussi mettre de l'huile dans les rouages, espère-t-elle.
Le Koweit a proposé de « tomber d'accord sur ce qui peut nous rassembler plutot que d'exacerber » les différences. Proposition reprise par plusieurs autres pays.
Mais pour Eirik Lindebjerg, de l'organisation environnementale WWF, cette proposition est une « tentative de transformer le traité en simple accord pour la gestion des déchets ».
Ces pays souhaitent « interdire aux négociateurs la possibilité de parler de l'élément central du traité, l'élimination des produits chimiques les plus problématiques, réduire les volumes de plastique et changer la conception des produits plastique », a-t-il dit à l'AFP.
« Une chose nous unit, […] ce sont les microplastiques dans notre sang, dans nos poumons, notre corps, […] il ne s'agit pas de recycler [le plastique] simplement. Il ne s'agit pas de mettre un emplâtre sur une jambe de bois », a plaidé le représentant du Panama, Juan Monterrey Gomez dans une intervention très applaudie.
Plusieurs observateurs d'ONG se sont désolés que l'intervention de la déléguée chinoise-qui semblait vouloir offrir des pistes-ait été interrompue par M. Vayas Valdivieso. « Il aurait été important d'entendre ce qu'a à dire le premier pays producteur de plastique du monde », a déclaré à l'AFP Bjorn Beeler, directeur exécutif de l'ONG IPEN.
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time2 days ago

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(Genève) À mi-parcours, la nouvelle session de négociations engagée depuis mardi à Genève entre 184 pays pour tenter d'élaborer le premier traité mondial contre le fléau de la pollution plastique reste embourbée dans les divisions, malgré le volontarisme de ses organisateurs. Isabel MALSANG Agence France-Presse « Beaucoup de questions sont restées en suspens », a reconnu Luis Vayas Valdivieso, ambassadeur d'Équateur en Grande-Bretagne, qui préside cette négociation. Commencée il y a près de trois ans, elle doit s'achever le 14 août avec la publication d'un traité. Arrivée à une « étape cruciale », la négociation a besoin d'une « vraie avancée » pour aboutir dans les délais impartis, a-t-il ajouté, lors d'une séance de bilan à mi-parcours. La nouvelle session, ajoutée au calendrier onusien après l'échec des discussions en Corée du Sud fin 2024, est destinée à rédiger un traité « juridiquement contraignant » qui régulerait au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique. Chaque année, 22 millions de tonnes de déchets plastique sont rejetées dans l'environnement, empoisonnant sols et océans, et menaçant la biodiversité et la santé humaine par accumulation de microplastiques dans l'organisme. 1500 parenthèses « Des progrès ont été faits, mais ne sont pas suffisants », a dit M. Vayas Valdivieso. Les travaux ont débouché sur un texte de 35 pages au lieu de 22 initialement. Et surtout le nombre de parenthèses, c'est-à-dire de sujets sur lesquels aucun accord n'a été trouvé, a gonflé à près de 1500 contre 371 dans la version initiale du texte. Principale fracture : un groupe de pays pétroliers (pays arabes, Russie, Iran, Malaisie..) continue de s'opposer à ce que le traité fixe des objectifs de réduction de production de plastique. Or, si rien n'est fait, elle triplera d'ici 2060, selon l'OCDE. Les États-Unis et d'autres s'opposent aussi au champ d'application initialement prévu : ils refusent le terme « sur toute la durée de vie du plastique », depuis l'extraction du pétrole qui sert à le fabriquer jusqu'à sa transformation en déchet. En face, une coalition de pays dits « exigeants », dont les 27 pays de l'Union européenne, le groupe des petites îles et plusieurs pays africains et latino-américains, demande que le texte comporte bien un objectif de réduction de la production, seul moyen de juguler la pollution en aval. La plupart des participants admettent que le processus de négociation est trop lent. « Nous risquons l'échec », a estimé le délégué des îles Fidji. « Microplastiques dans notre sang » Malgré le « brouillard » actuel, il reste « une chance de quitter Genève avec ce traité », a néanmoins estimé samedi Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement, la branche de l'ONU qui organise les discussions. Luis Vayas Valdivieso a incité les diplomates à « accélérer » le mouvement. Une source diplomatique a indiqué à quelques journalistes que de nombreuses réunions informelles auraient lieu dimanche, journée où aucune réunion officielle n'est prévue. « Il faut passer à la vitesse supérieure », a-t-elle dit, évoquant une « négociation par paquet ». L'arrivée de plusieurs ministres de l'Environnement ou hauts représentants d'administration à Genève en début de semaine pourrait aussi mettre de l'huile dans les rouages, espère-t-elle. Le Koweit a proposé de « tomber d'accord sur ce qui peut nous rassembler plutot que d'exacerber » les différences. Proposition reprise par plusieurs autres pays. Mais pour Eirik Lindebjerg, de l'organisation environnementale WWF, cette proposition est une « tentative de transformer le traité en simple accord pour la gestion des déchets ». Ces pays souhaitent « interdire aux négociateurs la possibilité de parler de l'élément central du traité, l'élimination des produits chimiques les plus problématiques, réduire les volumes de plastique et changer la conception des produits plastique », a-t-il dit à l'AFP. « Une chose nous unit, […] ce sont les microplastiques dans notre sang, dans nos poumons, notre corps, […] il ne s'agit pas de recycler [le plastique] simplement. Il ne s'agit pas de mettre un emplâtre sur une jambe de bois », a plaidé le représentant du Panama, Juan Monterrey Gomez dans une intervention très applaudie. Plusieurs observateurs d'ONG se sont désolés que l'intervention de la déléguée chinoise-qui semblait vouloir offrir des pistes-ait été interrompue par M. Vayas Valdivieso. « Il aurait été important d'entendre ce qu'a à dire le premier pays producteur de plastique du monde », a déclaré à l'AFP Bjorn Beeler, directeur exécutif de l'ONG IPEN.

Les négociations s'enlisent autour du pétrole
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time4 days ago

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Les négociations s'enlisent autour du pétrole

(Genève) À Genève, les négociations en vue d'établir le premier traité international contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l'AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations, tandis que les ONG dénoncent la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie pour influer sur les débats. Isabel MALSANG et Robin MILLARD Agence France-Presse « On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir » ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique européenne, visant les pays essentiellement pétroliers qui s'opposent à ce que tout objectif de réduction de production de plastique pour juguler la pollution soit inscrit dans le traité. Ce projet de texte « juridiquement contraignant » est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetées dans l'environnement. Les microplastiques qui en sont issus empoisonnent sols, océans, biodiversité, jusqu'aux tissus humains, or les prévisions officielles tablent encore sur un triplement de la production mondiale de plastique d'ici 2060. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 1:39 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l'échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud. « Les positions se cristallisent » « Les positions se cristallisent », confirme à l'AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. « Ce n'est pas une négociation, c'est une prise d'otages », ajoute une autre observatrice ayant elle aussi requis l'anonymat, qui se désole que rien ne bouge. PHOTO SALVATORE DI NOLFI, ASSOCIATED PRESS Quelque 184 pays sur les 193 que compte l'ONU participent à cette nouvelle ronde de négociations. Les documents soumis par les délégations montrent que l'Arabie saoudite, les pays arabes, la Russie et l'Iran, qui disent « partager les mêmes idées » dans un groupe baptisé « like minded », refusent toute mesure contraignante sur la production. Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l'origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l'aval lorsqu'il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur tout « le cycle de vie » du plastique. Si le texte ne doit être qu'une aide aux pays en développement pour qu'ils gèrent mieux leurs déchets, « on n'a pas besoin d'un traité international pour le faire », juge la source diplomatique selon laquelle « on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu'il n'y ait pas de traité » du tout. Jeudi, plusieurs ONG ont par ailleurs dénoncé la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de Greenpeace a jugé « inacceptable » que « les industries qui profitent de la pollution plastique » soient « au premier rang des négociations lorsqu'il s'agit d'essayer de trouver des solutions ». Aucun consensus non plus n'émerge sur un autre point dur, l'article 3 du futur traité : l'établissement d'une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l'environnement ou la santé humaine : additifs, colorants, polluants dits « éternels » (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition. « Pas de liste » « Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international », relève la même source. Jeudi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a pourtant vivement encouragé les pays à prévoir des mesures protégeant la santé. « La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants » pour la santé humaine, a déclaré le patron de l'organisation Adhanom Ghebreyesus à la presse. « Ces risques pèsent de façon disproportionnée sur les populations vulnérables, et les communautés qui vivent près des sites d'extraction ou de gestion des déchets », a-t-il dit. « Il y a vingt ans on ne savait pas à quel point les plastiques peuvent être dangereux », a ajouté Rudiger Krech, chargé de l'environnement à l'OMS. « On étudie en ce moment les nanoplastiques qui peuvent être trouvés dans les cerveaux humains, et on voit que cela peut être lié à beaucoup de maladies ».

« Dialogue de sourds » aux négociations contre la pollution plastique
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time5 days ago

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(Genève) Les négociations à Genève en vue d'établir le premier traité mondial de lutte contre la pollution plastique sont bloquées par des pays pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique vierge, rapportent à l'AFP plusieurs sources impliquées dans les tractations. Isabel MALSANG et Robin MILLARD Agence France-Presse « On est dans un dialogue de sourds, avec très peu de pistes pour atterrir » ou faire des avancées dans la négociation, a indiqué une source diplomatique appartenant à un pays de la coalition dite « ambitieuse », qui souhaite imposer dans le texte des objectifs de réduction de production. En face, un groupe de pays essentiellement pétroliers s'y oppose fermement. Ce projet de traité « juridiquement contraignant » est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets en plastique sont rejetées dans l'environnement, empoisonnant les sols, les océans et la biodiversité, et pénétrant jusqu'aux tissus humains. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 1:39 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. Quelque 184 pays sur les 193 que compte l'ONU participent à cette nouvelle ronde de négociations, décidée après l'échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud. « Les positions se cristallisent » « Les positions se cristallisent » confirme à l'AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. PHOTO SALVATORE DI NOLFI, ASSOCIATED PRESS Quelque 184 pays sur les 193 que compte l'ONU participent à cette nouvelle ronde de négociations. Les documents soumis par les délégations montrent que l'Arabie saoudite, les pays arabes, la Russie et l'Iran, qui disent « partager les mêmes idées » dans un groupe baptisé « like minded », refusent toute mesure contraignante sur la production. Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l'origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l'aval lorsqu'il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur « tout le cycle de vie » du plastique. Si le texte ne doit être qu'une aide aux pays en développement pour qu'ils gèrent mieux leurs déchets, « on n'a pas besoin d'un traité international pour le faire », juge la source diplomatique selon laquelle « on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu'il n'y ait pas de traité » du tout. Aucun consensus non plus n'émerge sur un autre point dur, l'article 3 du futur traité : l'établissement d'une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l'environnement ou la santé humaine : additifs, colorants, polluants dits « éternels » (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition. « Pas de liste » « Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international », relève la même source, qui se dit par ailleurs étonnée « de l'absence d'ouverture de la Chine ». La Chine est le premier pays producteur mondial de plastique, fabricant à elle seule 34 % des quatre polymères parmi les plus répandus (polyéthylène [PE], polypropylène [PP], polyéthylène téréphtalate [PET] et polystyrène), selon le cabinet de conseil environnemental britannique Eunomia. Le premier producteur mondial de plastique est le groupe public chinois Sinopec qui fabrique à lui tout seul 5,4 % de ces quatre molécules. « Ce qui s'est passé durant les deux premiers jours de négociation n'est pas très surprenant », les positions sont les mêmes qu'à Busan, analyse pour l'AFP Rachel Radvany de l'ONG CIEL, basée à Washington et à Genève et qui apporte un soutien juridique aux pays en développement. Les parties devraient trouver un terrain d'entente moyen, entre ceux qui ont une grande ambition et ceux qui n'en ont pas du tout, mais rien ne bouge d'en bas. Cate Bonacini, de l'ONG CIEL Une résolution possible serait de « passer par un vote » sur le texte, estime l'observateur issu d'une ONG. Mais cela irait à l'encontre des traditions, la plupart des grands traités (eau, accidents industriels, pollution de l'air…), sauf celui sur les ventes d'armes, ayant été adoptés selon les règles de l'ONU par consensus. En cas d'impasse en fin de négociation, un pays peut le proposer et « le comité est alors légalement obligé » de procéder au vote, dit à l'AFP Eirik Lindebjerg, du WWF.

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