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Gaza : cinq journalistes d'Al Jazeera tués dans une frappe israélienne

Gaza : cinq journalistes d'Al Jazeera tués dans une frappe israélienne

Le Parisien3 hours ago
Ils viennent encore un peu gonfler le nombre de journalistes tués depuis le début du conflit. La chaîne Al Jazeera, basée au Qatar, a annoncé la mort de cinq de ses correspondants lors d'une frappe israélienne dans la bande de Gaza dimanche.
Elle a dénoncé « ce qui semble être une attaque ciblée israélienne » sur une tente utilisée par ses journalistes à Gaza-ville, devant l'hôpital al-Chifa. Ce alors que le gouvernement israélien se montre déterminé à mettre en œuvre son nouveau plan d'opération dans le territoire palestinien dévasté et affamé par 22 mois de guerre.
VidéoLe journaliste Al Jazeera Hossam Shabat, tué dans une frappe Israélienne à Gaza
La chaîne d'information a fait part du décès de ses correspondants Anas al-Sharif et Mohammed Qreiqeh, ainsi que des caméramans Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa. Leurs noms s'ajoutent à la liste des près de 200 journalistes, selon Reporters sans frontières, tués dans la guerre lancée en représailles à la sanglante attaque du mouvement palestinien Hamas du 7 octobre 2023.
L'armée israélienne accuse un journaliste de « terrorisme »
Anas al-Sharif, 28 ans, était l'un des visages les plus connus parmi les correspondants couvrant au quotidien le conflit à Gaza. L'armée israélienne a confirmé l'avoir ciblé, le qualifiant de « terroriste » qui « se faisait passer pour un journaliste ».
Il « était le chef d'une cellule terroriste au sein de l'organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d'attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes » israéliennes, a-t-elle affirmé sur Telegram.
Dans ses derniers messages postés sur X dimanche, Anas al-Sharif faisait état d'« intenses » bombardements israéliens sur le territoire palestinien et avait diffusé une courte vidéo montrant des frappes sur la ville de Gaza. Un texte posthume que le journaliste avait écrit en avril en cas de décès a été publié sur son compte lundi matin, où il appelle à « ne pas oublier Gaza ».
This is my will and my final message. If these words reach you, know that Israel has succeeded in killing me and silencing my voice. First, peace be upon you and Allah's mercy and blessings.
Allah knows I gave every effort and all my strength to be a support and a voice for my… — أنس الشريف Anas Al-Sharif (@AnasAlSharif0) August 10, 2025
En juillet, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait accusé l'armée israélienne de mener « une campagne de diffamation » envers le journaliste en le présentant dans des messages en ligne comme un membre du Hamas.
La presse internationale sans accès à l'enclave
« La tendance d'Israël consistant à qualifier les journalistes de militants sans fournir de preuves crédibles soulève de sérieuses questions sur ses intentions et son respect de la liberté de la presse », a dénoncé Sara Qudah, directrice régionale de l'organisation basée à New York dans la nuit de dimanche à lundi. « Les journalistes sont des civils et ne doivent jamais être pris pour cible. Ceux qui sont responsables de ces meurtres doivent rendre des comptes », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Israël avait déjà décidé, en mai 2024, d'interdire la diffusion d'Al Jazeera dans le pays et d'y fermer ses bureaux, résultat d'un conflit de longue date entre le média et le gouvernement du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui s'est aggravé pendant la guerre en cours dans la bande de Gaza. L'armée israélienne a accusé à plusieurs reprises les journalistes de cette chaîne d'être des « agents terroristes » à Gaza affiliés au Hamas.
Plus généralement, la presse internationale n'est pas autorisée à travailler librement dans le territoire palestinien depuis le début du conflit. Seuls quelques médias, triés sur le volet, y sont entrés embarqués (en « embed ») avec l'armée israélienne, leurs reportages étant soumis à une stricte censure militaire.
La presse internationale travaille donc en s'appuyant sur des journalistes et correspondants locaux, qui ont payé un lourd tribut au conflit.
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Gaza : qui est Anas al-Sharif, le journaliste palestinien visé et tué par l'armée israélienne ?

N'importe où ailleurs, il en aurait été au tout début de sa carrière. Mais à Gaza il est rapidement devenu l'un des visages de la chaîne d'information Al Jazeera. Ce dimanche, le journaliste Anas al-Sharif, correspondant dans l'enclave palestinienne, a été tué dans une frappe israélienne sur une tente installée devant l'hôpital al-Chifa (Gaza-ville), avec six autres personnes, dont quatre collègues. Il avait 28 ans. Marié, père de deux jeunes enfants, c'était « l'un des journalistes les plus courageux de Gaza », selon la chaîne basée au Qatar. Le jeune homme couvrait la guerre depuis son commencement, au lendemain de l'attaque sanglante perpétrée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Il avait décidé de poursuivre son travail après la mort de son père, tué en décembre 2023 dans le camp de réfugiés de Jabaliya, où le journaliste vivait avec sa famille avant la guerre. Dans un message posthume que le journaliste avait écrit en avril en cas de décès (et publié ce lundi), il expliquait avoir dû s'éloigner de sa femme et ses deux enfants pour pouvoir exercer son métier, précisant qu'il ne les avait pas revus depuis « de longs mois ». This is my will and my final message. If these words reach you, know that Israel has succeeded in killing me and silencing my voice. First, peace be upon you and Allah's mercy and blessings. Allah knows I gave every effort and all my strength to be a support and a voice for my… — أنس الشريف Anas Al-Sharif (@AnasAlSharif0) August 10, 2025 Comme le rappelle le Guardian, il s'était notamment démarqué en tout début d'année, lorsqu'en plein direct, au milieu d'une foule de Gazaouis en liesse après la mise en place d'un cessez-le-feu temporaire, il avait retiré son gilet pare-balles. La chaîne Al Jazeera a également fait part de la mort de son reporter Mohammed Qreiqeh, ainsi que des caméramans Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa, dans la même attaque de dimanche. Accusé par l'armée israélienne d'être membre du Hamas La version de l'armée israélienne, qui reconnaît l'avoir pris pour cible, est tout autre. Selon son porte-parole en langue arabe, Avichay Adraee, Anas al-Sharif était en fait un terroriste, membre du Hamas, qui « se faisait passer pour un journaliste ». Sur son compte X, il a même publié des captures d'écran de documents, que le Parisien n'a pas pu authentifier, qu'il présente comme des preuves de l'appartenance du journaliste au mouvement islamiste. #عاجل 🔻جيش الدفاع هاجم الإرهابي المدعو #انس_الشريف الذي كان يعمل تحت غطاء كاذب لصحفي في قناة الجزيرة 🔻هاجم جيش الدفاع قبل قليل الارهابي المدعو انس الشريف في مدينة غزة والذي عمل تحت غطاء كاذب لصحفي في شبكة الجزيرة. ⭕️وكان المدعو أنس الشريف يشغل كقائد خلية في سرية إطلاق قذائف… — افيخاي ادرعي (@AvichayAdraee) August 10, 2025 Selon lui, le jeune homme commandait une cellule du Hamas chargée de lancer des roquettes contre Israël. Fin juillet déjà, Avichay Adraee avait fait part de ses soupçons. Des accusations alors immédiatement démenties par Al Jazeera mais aussi par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qui accusait l'armée israélienne de mener « une campagne de diffamation » contre Anas al-Sharif. Fin juillet, la rapporteure spéciale des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d'opinion et d'expression, Irene Khan, avait elle aussi jugé les accusations d'Israël « non fondées », dénonçant une « agression flagrante » contre les journalistes. « Tout ce qu'il faisait, c'était rester devant la caméra du matin au soir », a assuré ce lundi l'ONG Euro-Mediterranean Human Rights Monitor auprès d'Al Jazeera, ajoutant qu'il n'y avait « aucune preuve » que le jeune homme ait participé au conflit. VidéoLe journaliste Al Jazeera Hossam Shabat, tué dans une frappe Israélienne à Gaza

Mort d'Anas al-Sharif à Gaza : qui était le célèbre journaliste d'Al Jazeera tué par Israël ?
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Mort d'Anas al-Sharif à Gaza : qui était le célèbre journaliste d'Al Jazeera tué par Israël ?

GAZA - C'était un des correspondants les plus connus de la chaîne qatarie Al Jazeera. Le journaliste Anas al-Sharif a été tué avec quatre de ses collègues dans une frappe israélienne sur leur tente à Gaza, le dimanche 10 août dans la soirée. Interrogé par la chaîne basée au Qatar, le directeur de l'hôpital al-Shifa, près duquel se trouvaient les victimes, a évoqué une possible « attaque ciblée israélienne ». L'information a ensuite été confirmée par l'armée israélienne elle-même, qui a indiqué avoir ciblé Anas al-Sharif, le qualifiant de « terroriste » qui « se faisait passer pour un journaliste ». Il « était le chef d'une cellule terroriste au sein de l'organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d'attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes » israéliennes, a affirmé Tsahal sur Telegram. gé de seulement 28 ans, Anas al-Sharif était l'un des derniers correspondants d'Al Jazerra dans l'enclave palestinienne, où il couvrait la guerre entre Israël et le Hamas depuis le début des affrontements. Il laisse derrière lui une femme et deux jeunes enfants, souligne The Guardian, rappelant que son père avait été tué par une frappe israélienne sur la maison familiale dans le camp de réfugiés gazaouis de Jabalia, en décembre 2023. Un journaliste palestinien honni par Israël Depuis plusieurs mois, Anas al-Sharif était devenu une des bêtes noires d'Israël à Gaza. En octobre dernier, l'armée israélienne l'avait accusé, lui et cinq autres de ses confrères du même média, d'être membres du Hamas et du Jihad islamique. Des « accusations fabriquées », avait fustigé Al Jazeera, assurant qu'il s'agissait d'une stratégie israélienne pour empêcher ses reporters de témoigner de la situation à Gaza. Dans la foulée de ces accusations, Anas al-Sharif avait indiqué avoir été « pris pour cible à plusieurs reprises » par Tsahal. « L'armée d'occupation [sic] a tenté à plusieurs reprises de nous réduire au silence par la mort et par le feu », écrivait-il dans un message sur son compte X, cité par Le Monde, où il assurait également que l'armée israélienne avait « visé sa maison ». « Ces menaces sont perpétuelles, mais c'est mon devoir », expliquait-il encore lors de sa dernière interview pour Al Jazeera, repérée par BFMTV. « Je montre la souffrance du peuple palestinien parmi lequel je vis, la souffrance que je vis moi aussi », avait-il poursuivi, estimant que l'armée israélienne cherchait à le mettre en cause « pour [qu'il] n'expose pas la famine imposée sur la bande de Gaza ». Une vidéo virale en janvier lors du cessez-le-feu à Gaza Le visage d'Anas al-Sharif avait fait le tour du monde en janvier dernier, lors du cessez-le-feu (depuis rompu) à Gaza. Le reporter d'Al Jazeera avait annoncé l'interruption des combats avant d'avoir un geste très fort en direct devant les caméras, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous. « Maintenant, je peux enlever ce casque j'ai porté tout au long de cette guerre et ce gilet qui est devenu une partie de mon corps », avait-il déclaré en retirant son casque de protection et son gilet pare-balles floqué du mot « Press ». Dans un ultime message sur son compte X, daté du 6 avril dernier et posté après sa mort, Anas al-Sharif appelle à « ne pas oublier Gaza ». « Ceci est mon testament et mon dernier message, si vous lisez ces mots, sachez qu'Israël est parvenu à me tuer et à me faire taire », a-t-il écrit, réaffirmant avoir fait tout son possible pour « être un soutien et une voix pour son peuple » depuis sa naissance « dans les rues du camp de réfugiés de Jabalia ». Décrit par Al Jazeera comme « un des journalistes les plus courageux de Gaza », Anas al-Sharif avait reçu en décembre 2024 le Prix des défenseurs des droits de l'homme de la part d' Amnesty International, en reconnaissance de son travail journalistique dans l'enclave palestinienne.

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L'Australie reconnaîtra l'État de Palestine en septembre à l'ONU

L'Australie reconnaîtra officiellement l'État de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre, a annoncé lundi le Premier ministre Anthony Albanese. « Une solution à deux États est le meilleur espoir de l'humanité pour rompre le cycle de la violence au Moyen-Orient et aboutir à une fin au conflit et aux souffrances » à Gaza, a déclaré le chef travailliste à la presse à Canberra. Il emboîte ainsi le pas à d'autres pays tels que la France et le Canada. Un geste annoncé par le Premier ministre « L'Australie va reconnaître le droit du peuple palestinien à un État qui lui est propre », a poursuivi le chef du gouvernement australien, estimant que « la paix ne peut être que temporaire » tant qu'Israéliens et Palestiniens ne disposent pas de leurs propres États. Il affirme avoir reçu des garanties de l'Autorité palestinienne pour qu'« aucune place » ne soit accordée au Hamas dans un futur État. VidéoIsraël va ouvrir à Gaza des « couloirs protégés » et de nouveaux sites de distributions d'aide La guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, a ravivé les appels à reconnaître l'État palestinien. Selon les autorités israéliennes, l'attaque du 7-Octobre a fait 1 219 morts côté israélien, en majorité des civils. Les représailles israéliennes à Gaza ont, elles, causé la mort de 61 430 personnes, principalement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas, des chiffres jugés fiables par l'ONU. Les violences se sont également intensifiées en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. Un élan diplomatique international Fin juillet, Emmanuel Macron avait lui aussi annoncé que la France reconnaîtrait l'État de Palestine à l'occasion de la 80ᵉ Assemblée générale de l'ONU, un geste critiqué par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui y voit une « récompense de la terreur ». Les États-Unis, principal allié d'Israël, ont fermement rejeté cette initiative, qualifiée d'« imprudente ». Quelques jours plus tard, le Canada avait tout de même annoncé sa volonté de faire de même, tandis que le Royaume-Uni a lié sa reconnaissance à un engagement israélien en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza. Aujourd'hui, les trois quarts des États membres de l'ONU reconnaissent la Palestine, proclamée par la direction palestinienne en exil à la fin des années 1980. Depuis le début de la guerre à Gaza, une dizaine de pays ont franchi le pas. La Nouvelle-Zélande pourrait suivre Lundi, la Nouvelle-Zélande a indiqué qu'elle prendrait une décision d'ici septembre. Évoquant « la catastrophe humanitaire » à Gaza, son ministre des Affaires étrangères, Winston Peters, a précisé vouloir agir « en vertu des principes, des valeurs et des intérêts nationaux » du pays. Le ministre a indiqué qu'une décision serait annoncée à l'ONU en septembre.

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