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Mort d'Anas al-Sharif à Gaza : qui était le célèbre journaliste d'Al Jazeera tué par Israël ?

Mort d'Anas al-Sharif à Gaza : qui était le célèbre journaliste d'Al Jazeera tué par Israël ?

GAZA - C'était un des correspondants les plus connus de la chaîne qatarie Al Jazeera. Le journaliste Anas al-Sharif a été tué avec quatre de ses collègues dans une frappe israélienne sur leur tente à Gaza, le dimanche 10 août dans la soirée. Interrogé par la chaîne basée au Qatar, le directeur de l'hôpital al-Shifa, près duquel se trouvaient les victimes, a évoqué une possible « attaque ciblée israélienne ».
L'information a ensuite été confirmée par l'armée israélienne elle-même, qui a indiqué avoir ciblé Anas al-Sharif, le qualifiant de « terroriste » qui « se faisait passer pour un journaliste ». Il « était le chef d'une cellule terroriste au sein de l'organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d'attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes » israéliennes, a affirmé Tsahal sur Telegram.
gé de seulement 28 ans, Anas al-Sharif était l'un des derniers correspondants d'Al Jazerra dans l'enclave palestinienne, où il couvrait la guerre entre Israël et le Hamas depuis le début des affrontements. Il laisse derrière lui une femme et deux jeunes enfants, souligne The Guardian, rappelant que son père avait été tué par une frappe israélienne sur la maison familiale dans le camp de réfugiés gazaouis de Jabalia, en décembre 2023.
Un journaliste palestinien honni par Israël
Depuis plusieurs mois, Anas al-Sharif était devenu une des bêtes noires d'Israël à Gaza. En octobre dernier, l'armée israélienne l'avait accusé, lui et cinq autres de ses confrères du même média, d'être membres du Hamas et du Jihad islamique. Des « accusations fabriquées », avait fustigé Al Jazeera, assurant qu'il s'agissait d'une stratégie israélienne pour empêcher ses reporters de témoigner de la situation à Gaza.
Dans la foulée de ces accusations, Anas al-Sharif avait indiqué avoir été « pris pour cible à plusieurs reprises » par Tsahal. « L'armée d'occupation [sic] a tenté à plusieurs reprises de nous réduire au silence par la mort et par le feu », écrivait-il dans un message sur son compte X, cité par Le Monde, où il assurait également que l'armée israélienne avait « visé sa maison ».
« Ces menaces sont perpétuelles, mais c'est mon devoir », expliquait-il encore lors de sa dernière interview pour Al Jazeera, repérée par BFMTV. « Je montre la souffrance du peuple palestinien parmi lequel je vis, la souffrance que je vis moi aussi », avait-il poursuivi, estimant que l'armée israélienne cherchait à le mettre en cause « pour [qu'il] n'expose pas la famine imposée sur la bande de Gaza ».
Une vidéo virale en janvier lors du cessez-le-feu à Gaza
Le visage d'Anas al-Sharif avait fait le tour du monde en janvier dernier, lors du cessez-le-feu (depuis rompu) à Gaza. Le reporter d'Al Jazeera avait annoncé l'interruption des combats avant d'avoir un geste très fort en direct devant les caméras, comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous. « Maintenant, je peux enlever ce casque j'ai porté tout au long de cette guerre et ce gilet qui est devenu une partie de mon corps », avait-il déclaré en retirant son casque de protection et son gilet pare-balles floqué du mot « Press ».
Dans un ultime message sur son compte X, daté du 6 avril dernier et posté après sa mort, Anas al-Sharif appelle à « ne pas oublier Gaza ». « Ceci est mon testament et mon dernier message, si vous lisez ces mots, sachez qu'Israël est parvenu à me tuer et à me faire taire », a-t-il écrit, réaffirmant avoir fait tout son possible pour « être un soutien et une voix pour son peuple » depuis sa naissance « dans les rues du camp de réfugiés de Jabalia ».
Décrit par Al Jazeera comme « un des journalistes les plus courageux de Gaza », Anas al-Sharif avait reçu en décembre 2024 le Prix des défenseurs des droits de l'homme de la part d' Amnesty International, en reconnaissance de son travail journalistique dans l'enclave palestinienne.
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