« Je n'avais pas les jambes » : Vingegaard est passé à côté du contre-la-montre de Caen
Quand ça ne veut pas... Alors que Jonas Vingegaard était retenu au contrôle antidopage après son contre-la-montre, le car jaune de son équipe patientait, moteur allumé, sans savoir s'il pouvait rentrer ou s'il devait attendre son champion, ou alors laisser une voiture à sa disposition, à moins que le double vainqueur du Tour préfère filer directement à vélo à son hôtel situé à proximité, comme ses équipiers. Un bon bazar qui a suscité l'impatience de certains assistants. Un directeur sportif a finalement remonté le kilomètre à pied pour aller aux nouvelles, pendant qu'un assistant, trottoir opposé, revenait au car avec le casque rouge et blanc de chrono du Danois... Un épilogue sans fin d'une journée longtemps sous le soleil, avec la première place provisoire d'Edoardo Affini durant trois heures (finalement 3e à 33''), jusqu'à ce qu'un orage s'abatte sur les crânes néerlandais.
Après même pas dix minutes de course, Vingegaard avait perdu 19 secondes sur Pogacar. Au deuxième intermédiaire, l'addition montait à 30 secondes. « Trouve un bon rythme, tu rentres la tête et tu pédales ! », lui intimait son directeur sportif à l'oreillette. Mais au milieu des champs de blé, à découvert avec un vent défavorable souvent, le leader des Visma semblait se battre sur son vélo, dodelinant presque, grimaçant, cherchant à se réajuster sur sa selle, loin de l'harmonie qu'il peut dégager parfois. Et l'impression visuelle se confirmait à l'arrivée, avec une 13e place seulement, 1'05'' perdue face au Slovène et 1'21'' sur Remco Evenepoel, vainqueur.
« Jonas n'avait pas assez de puissance »
Grischa Niermann, directeur sportif de Visma-Lease a Bike
« Une journée difficile pour moi, soufflait-il à la chaîne danoise TV2. Je n'avais pas les jambes, il n'y avait pas grand-chose d'autre à faire. Je ne pense pas que je roulais très bien et j'ai perdu beaucoup de temps. » « Dans un contre-la-montre comme ça, il n'y a pas de bonne ou mauvaise stratégie, appuyait son directeur sportif Grischa Niermann, avant d'en avoir parlé avec son coureur. C'est juste appuyer à fond et bien passer les passages techniques. Mais Jonas n'avait pas assez de puissance. »
Le contre-coup de son violent effort de la veille, peut-être, dans la rampe Saint-Hilaire, où il était parvenu à coller à la roue de Pogacar. Le fait est que les calculs sont à refaire, car si les frelons imaginaient concéder du temps au leader d'UAE sur ce parcours très plat, « on ne s'attendait pas à en perdre autant », admettait Niermann. Une double sanction, d'ailleurs, puisque le leader bis Matteo Jorgenson a lui aussi coincé (11e à 1'19''). « Ce n'est pas ce que j'espérais, je me sentais bien, les données étaient bonnes, mais la vitesse n'était pas vraiment là », ne pouvait que constater l'Américain.
Visages fermés dans l'encadrement de l'équipe
Quatre jours à ferrailler sur des terrains punchy propices au champion du monde, à rouler comme des tambours pour limiter la casse, et craquer à la cinquième étape : la claque fait mal. Elle mettra du temps à être digérée, à en croire les visages fermés devant le car, du directeur de la performance et spécialiste du chrono Mathieu Heijboer, mutique, au patron Richard Plugge, vite remonté dans sa voiture après avoir encadré des VIP toute la journée.
« Cela ne change rien à notre approche, on continue de l'avant, remotivait le directeur sportif. On a 1'13'' de retard maintenant, eh bien on doit trouver où reprendre ce temps si Jonas veut gagner le Tour. On repartira au combat demain (aujourd'hui). » L'écart n'a rien de rédhibitoire, leurs précédents duels se sont joués à bien plus que ça (au minimum 2'43'' au classement général final, en 2022), et Vingegaard a peut-être connu sa journée sans ce mercredi. Mais à l'heure de scruter le moindre signe chez l'un et l'autre, sa carcasse désarticulée sur son vélo est une première alerte.
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