
Syrie : Damas et Jérusalem acceptent un cessez-le-feu, des forces gouvernementales déployées à Soueïda
jours d'affrontements intercommunautaires
qui ont fait 718 morts, selon un observateur, dans la province à majorité druze de Soueïda.
« Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le président syrien Ahmed al-Chareh soutenus par les États-Unis ont convenu d'un cessez-le-feu adopté par la Turquie, la Jordanie et ses voisins. Nous appelons les Druzes, les Bédouins et les Sunnites à déposer les armes et à construire, avec les autres minorités, une identité syrienne nouvelle et unie, dans la paix et la prospérité avec ses voisins », a écrit sur X, tard dans la nuit de vendredi à samedi, l'ambassadeur américain en Turquie Tom Barrack.
La
présidence syrienne
l'a annoncé dans un communiqué ce samedi : « compte tenu de la situation critique que traverse le pays, et soucieuse d'épargner le sang syrien, de préserver l'unité du territoire syrien et la sécurité de son peuple, et en réponse à sa responsabilité nationale et humanitaire, la présidence de la République arabe syrienne annonce un cessez-le-feu immédiat et global », indique le communiqué.
La province syrienne de Soueïda est
en proie depuis vendredi de la semaine dernière
à des violences déclenchées par des affrontements entre combattants bédouins et factions druzes. Damas a dépêché des troupes gouvernementales pour mettre fin aux combats, mais celles-ci ont été accusées de commettre des violations généralisées contre les Druzes. Mercredi,
Israël a lancé des frappes aériennes sur Damas
et a frappé les forces gouvernementales syriennes qui se trouvaient dans la région de Soueïda pour, a affirmé l'État hébreu, protéger les Druzes,
petite mais influente minorité qui vit en Syrie
, au Liban et en Israël.
Début mai,
l'armée israélienne était déjà intervenue
pour, selon elle, mettre fin à des exactions visant la communauté.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a même décrit les Druzes de Syrie - ils seraient un million d'habitants en Syrie, principalement concentrés à Soueïda et environ 150 000 en Israël - comme des « frères ».
Afin de les protéger, Israël avait déclaré à plusieurs reprises qu'il n'autoriserait pas le déploiement de troupes syriennes dans le sud du pays, mais vendredi, après avoir mené de nouvelles frappes sur la province de Soueïda, l'armée israélienne leur a accordé une brève fenêtre pour mettre fin aux nouveaux affrontements. Dans la foulée, vendredi soir, la présidence syrienne a annoncé un déploiement de force pour mettre fin aux affrontements, en coordination avec des mesures politiques et sécuritaires pour rétablir la stabilité et empêcher le retour de la violence.
« Compte tenu de l'instabilité actuelle dans le sud-ouest de la Syrie, Israël a accepté d'autoriser une entrée limitée des forces de sécurité intérieure (syriennes) dans le district de Soueïda pour les prochaines 48 heures », a déclaré aux journalistes un responsable israélien, qui a requis l'anonymat.
Le dirigeant syrien Ahmed al-Chareh, qui a œuvré pour établir des relations plus chaleureuses avec les États-Unis, a accusé Israël de tenter de fracturer la Syrie et a promis de protéger sa minorité druze. « L'État syrien s'engage à protéger toutes les minorités et communautés du pays (…) Nous condamnons tous les crimes commis » à Soueïda, a-t-il déclaré ce samedi dans un discours retransmis à la télévision, soucieux de montrer à la communauté internationale ses efforts pour pacifier la Syrie.
Comme annoncé, les forces de sécurité syriennes ont commencé ce samedi à se déployer dans la province « dans le but de protéger les civils et de mettre un terme au chaos », a indiqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur Noureddine al-Baba dans un communiqué sur Telegram.
Reste à savoir si les milliers de combattants bédouins, qui continuaient d'affluer vendredi dans la province, vont respecter le cessez-le-feu. Vendredi, des affrontements se sont poursuivis dans le nord et l'ouest de la province de Soueïda, selon les habitants et Ryan Marouf, directeur du média local Sweida24. Et ce samedi matin, un photographe de l'AFP a photographié les fumées noires s'élevant au-dessus de la ville, preuve que des affrontements se poursuivaient.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
9 hours ago
- Le Figaro
L'éditorial de Patrick Saint-Paul : «Guerre en Ukraine, un été décisif»
Réservé aux abonnés La survie de l'Ukraine se joue à pile ou face, selon les humeurs de Donald Trump. Lui qui avait promis d'imposer la paix en 24 heures est de plus en plus frustré par Vladimir Poutine. Les Cassandre annoncent la défaite de l'Ukraine. La guerre serait déjà perdue. Seuls Kiev et ses alliés occidentaux ne l'auraient pas compris… Une sentence bien hâtive ! Certes, l'Ukraine est en grande difficulté, mais sa situation n'est pas encore désespérée. L'été sera décisif pour son avenir. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Depuis le printemps, la Russie redouble d'agressivité sur le front. Son armée continue de grignoter du terrain, mais au prix de pertes humaines colossales. Nulle part le long des 1000 kilomètres de front les coups de boutoir de Moscou ne lui ont permis de percer les lignes ukrainiennes. Depuis le mois de mai, Vladimir Poutine attaque aussi en profondeur, intensifiant les frappes de longue portée sur les villes à coups de centaines de drones et de missiles, y compris dans l'ouest du pays, pour casser le moral des Ukrainiens. Poutine ne pliera que si le coût de la guerre est plus fort que celui de la paix Patrick Saint-Paul L'effet est inverse. Car si le maître du Kremlin se bat pour conserver la mainmise sur son pays, les Ukrainiens se battent, eux, pour leur survie en tant que nation. Les zones…


Le Parisien
13 hours ago
- Le Parisien
Syrie : 1 000 morts, cessez-le-feu… Ce que l'on sait après une semaine de violences intercommunautaires
Un cessez-le-feu fragile est respecté dimanche dans la province de Soueïda, dans le sud de la Syrie , où des violences ont fait plus d'un millier de morts en une semaine , dernier épisode en date de tensions intercommunautaires depuis que des islamistes ont pris le pouvoir. Les affrontements ont d'abord opposé des groupes druzes et bédouins, aux relations tendues depuis des décennies, avant l'intervention militaire d'Israël, qui affirme vouloir protéger les Druzes . Les forces gouvernementales syriennes s'étaient déployées en début de semaine dans la province de Soueïda, avec pour objectif affiché d'y rétablir l'ordre. Mais elles ont été accusées par des ONG, des témoins et des groupes druzes de prendre le parti des combattants bédouins et tribaux et d'avoir commis des exactions massives. Et Israël a mené des frappes sur Damas pour les contraindre de se retirer. Le président par intérim, Ahmed al-Chareh, qui a renversé à la tête d'une coalition islamiste le pouvoir de Bachar al-Assad en décembre, a été accusé de ne pas protéger les minorités religieuses du pays, notamment après des massacres en mars d'Alaouites, minorité dont est issu Assad, et des violences précédentes impliquant les Druzes. Tôt samedi, l'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, a annoncé que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, et le président intérimaire syrien s'étaient accordés sur un cessez-le-feu soutenu par la Turquie et la Jordanie, voisins de la Syrie. Cet accord a ouvert la voie au retour des forces gouvernementales syriennes dans la province à majorité druze. Quelques heures plus tard, Ahmed al-Chareh annonçait un cessez-le-feu immédiat et s'engageait à nouveau à protéger les minorités. L'accord de cessez-le-feu prévoit le déploiement des forces de sécurité dans la province de Soueïda, mais pas dans la ville éponyme, et « l'ouverture de couloirs humanitaires pour permettre l'évacuation des civils et des blessés ». Il prévoit également d'œuvrer pour la libération des Bédouins détenus par « les groupes hors-la-loi », en référence aux formations armées druzes. Les journalistes de l'AFP présents à la périphérie de la ville de Soueïda dimanche ont fait état d'une matinée sans affrontements, tandis que des convois humanitaires se préparaient à y entrer. Des combattants bédouins et des hommes armés tribaux venus en renfort de différentes régions de Syrie, avaient évacué samedi soir la ville de Soueïda, après s'être livrés à des pillages et des exactions selon des témoins et des ONG. Les combattants druzes ont repris le contrôle total de la ville. Les jours précédents, un cessez-le-feu proclamé à plusieurs reprises par les autorités syriennes n'avait pas été respecté. Les violences dans le sud de la Syrie ont fait plus de 1 000 morts en une semaine, selon un nouveau bilan fourni dimanche par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Parmi eux figurent 336 combattants druzes et 298 civils druzes, dont 194 « exécutés sommairement par des membres des ministères de la Défense et de l'Intérieur ». Figurent également parmi les morts 342 membres des forces de sécurité gouvernementales et 21 Bédouins, auxquels s'ajoutent 15 membres des forces gouvernementales tués lors de frappes israéliennes. Plus de 128 000 personnes ont été déplacées après cette semaine de violences, a indiqué dimanche l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les États-Unis, qui affichent leur soutien à l'administration d'Ahmed al-Chareh malgré son passé djihadiste, ont demandé à Israël de cesser ses frappes pour trouver une issue à la crise. Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les autorités syriennes à « demander des comptes et traduire en justice toute personne coupable d'atrocités, y compris dans leurs propres rangs ». Israël s'est présenté comme le défenseur des Druzes, minorité ésotérique issue d'une branche de l'islam implantée aussi en Israël, ainsi qu'au Liban. Mais certains analystes estiment qu'il doit préserver l'équilibre entre cet objectif affiché et le timide dialogue amorcé avec les autorités syriennes, bien que les deux pays soient officiellement en état de guerre. L'UE a salué l'annonce d'un cessez-le-feu et Paris a appelé à le respecter, exhortant les autorités syriennes « à garantir la sécurité et les droits de toutes les composantes du peuple syrien ».


Le Figaro
a day ago
- Le Figaro
Syrie : Marco Rubio exige du gouvernement qu'il empêche l'arrivée de «djihadistes violents»
Les violences entre groupes druzes et bédouins sunnites qui ont éclaté le 13 juillet dans la région de Soueida, dans le sud de la Syrie, auraient fait 940 morts. Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a exigé samedi du gouvernement syrien qu'il empêche l'arrivée de «djihadistes violents» dans le sud du pays, théâtre d'affrontements communautaires meurtriers depuis une semaine. Les autorités syriennes doivent utiliser «leurs forces de sécurité pour empêcher l'État islamique et autres jihadistes violents d'entrer dans la région et d'y perpétrer des massacres», a écrit M. Rubio sur le réseau social X. Le groupe État islamique avait pris le contrôle de vastes pans des territoires syrien et irakien au début de la guerre civile, qui a éclaté en 2011, proclamant la création d'un «califat» transfrontalier en 2014. Les forces kurdes syriennes soutenues par les États-Unis l'ont vaincu en 2019, mais les jihadistes ont maintenu une présence, en particulier dans le vaste désert syrien. Publicité Un cessez-le-feu dans la province de Soueida Les forces gouvernementales «doivent également demander des comptes et traduire en justice toute personne coupable d'atrocités, y compris dans leurs propres rangs», a par ailleurs écrit le chef de la diplomatie américaine. «Les combats entre groupes druzes et bédouins dans la région doivent aussi cesser immédiatement», a-t-il exigé. Les violences entre groupes druzes et bédouins sunnites qui ont éclaté le 13 juillet dans la région de Soueida, dans le sud de la Syrie, ont fait 940 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une organisation basée à Londres qui s'appuie sur un vaste réseau de sources à travers le pays. Le pouvoir syrien a annoncé samedi un cessez-le-feu dans la province de Soueida et a commencé à y redéployer des forces dans l'objectif d'y rétablir la paix, mais des journalistes de l'AFP y ont encore observé des tirs, des incendies et des pillages dans la journée. Selon l'OSDH, les combattants druzes ont repris le contrôle de la ville de Soueida, mais des combats continuent dans le reste de la province.