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L'ère post-Horner commence avec le Grand Prix de Belgique

L'ère post-Horner commence avec le Grand Prix de Belgique

La Presse25-07-2025
Laurent Mekies, le nouveau directeur de l'écurie de Formule 1 Red Bull, dit ne pas avoir été informé des raisons pour lesquelles sa société mère a choisi de licencier Christian Horner.
James Ellingworth
Associated Press
Alors que les spéculations vont bon train dans les cercles de la F1, Red Bull n'a pas expliqué pourquoi Horner a été retiré de son poste après 20 ans. Mekies a admis que sa nomination pour remplacer Horner avait été « une surprise pour tout le monde ».
« Nous n'avons pas abordé le pourquoi et le pourquoi maintenant, mais ils ont décrit le type d'objectifs qu'ils avaient pour l'équipe pour l'avenir », a mentionné Mekies, qui est en charge de l'équipe pour la première fois au Grand Prix de Belgique, ce week-end, après avoir quitté l'équipe sœur Racing Bulls.
PHOTO DARKO BANDIC, ASSOCIATED PRESS
Christian Horner
Mekies a dit avoir été en contact avec Horner, qui, selon lui, « n'a été rien d'autre qu'un soutien, même dans le contexte extrêmement difficile ».
Chronos aux essais libres
Mekies n'a pas tardé à prendre sa place lors de son premier week-end de course en F1 à titre de directeur de Red Bull, alors qu'on n'a tenu qu'une seule séance d'essais libres, vendredi, avant les qualifications pour l'épreuve de sprint de samedi.
Le calendrier chargé représente un défi supplémentaire alors que Mekies prend la relève de Horner, qui dirigeait l'équipe depuis son entrée en F1 il y a 20 ans jusqu'à il y a un peu plus de deux semaines.
Max Verstappen a eu droit à quelques mises à jour aérodynamiques et il s'est montré compétitif pour Red Bull lors de la seule séance d'essais libres. Il a réalisé le deuxième temps, à 0,404 seconde du pilote McLaren Oscar Piastri (une minute 42 022 secondes).
La deuxième McLaren, menée par Lando Norris a pris la troisième place, exactement un dixième de seconde plus loin.
Les pilotes Aston Martin ont connu une bonne séance d'essais libres. Le Québécois Lance Stroll a inscrit le huitième temps, à 1,090 seconde de Piastri, tandis que l'Espagnol Fernando Alonso s'est classé directement derrière son coéquipier, à huit millièmes de seconde de Stroll.
Incertitude chez Red Bull
Un élément n'a pas changé : l'avenir de Verstappen reste incertain. Le pilote néerlandais a affirmé, jeudi, que Horner était comme une « deuxième famille » mais que son départ n'aurait pas d'incidence sur ses plans.
Verstappen a déclaré qu'il espérait toujours rester chez Red Bull pour le reste de sa carrière, mais a noté que « la vie est imprévisible ».
Dans un retournement intrigant, le pilote George Russell, de l'écurie Mercedes, a indiqué au diffuseur Sky Sports jeudi qu'il croyait que Verstappen et Mercedes restaient en pourparlers.
PHOTO BENOIT DOPPAGNE, AGENCE FRANCE-PRESSE
Max Verstappen
« Je suis sûr que Max veut une voiture rapide et si nous lui en trouvons une, je suis sûr que cela annulera toutes les autres considérations », a déclaré Mekies vendredi, ajoutant que si cela se produit, cela pourrait devenir « une décision facile pour Max ».
Outre la petite question de l'avenir de Verstappen, Mekies devra s'appuyer sur sa vaste expérience en F1 pour faire face à une liste de tâches intimidante.
Il est confronté à une baisse des résultats de l'équipe au cours de la dernière année, il doit se préparer aux grands changements de règlements pour 2026, et comprendre pourquoi Yuki Tsunoda – 18e lors des essais libres de vendredi – est le dernier d'une série de coéquipiers de Verstappen à connaître des ennuis avec la voiture.
La frustration de Piastri
Toute l'attention s'est portée sur Red Bull, mais il y a encore une course au titre palpitante – et controversée – chez McLaren.
La victoire émotive de Norris sous la pluie au Grand Prix de la Grande-Bretagne a réduit l'avance de Piastri au classement cumulatif à seulement huit points, tandis que Piastri fulminait face à ce qu'il considérait être une pénalité injuste.
La Belgique est le premier test de la promesse de l'Australien d'exploiter la « frustration » qu'il a ressentie en Grande-Bretagne pour gagner plus de courses.
PHOTO YVES HERMAN, REUTERS
Oscar Piastri voudra conforter son avance au classement des pilotes en fin de semaine.
Et tout comme à Silverstone, la pluie pourrait jouer un rôle important ce week-end. Elle pourrait perturber à la fois le sprint de samedi et la course officielle de dimanche.
Période critique pour Hamilton
Avec la moitié de la saison terminée et aucun podium en Grand Prix pour le moment, Lewis Hamilton a indiqué qu'il s'agissait d'une « période cruciale » pour lui chez Ferrari.
Hamilton, dont le plus grand succès cette saison a été une victoire en sprint en Chine en mars, a terminé septième lors des essais de vendredi.
Le septuple champion du monde a révélé jeudi qu'il avait mis en place une série de réunions non seulement avec les meilleurs membres de l'équipe, mais aussi avec la direction de l'entreprise Ferrari.
Son objectif est de rechercher des « ajustements structurels » et de s'assurer que sa voix fasse partie des plans de développement de Ferrari pour 2026.
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L'étrange saison de Lewis Hamilton
L'étrange saison de Lewis Hamilton

La Presse

time12 hours ago

  • La Presse

L'étrange saison de Lewis Hamilton

Au seuil de la pause de mi-saison en Formule 1, une question se pose : que se passe-t-il avec Lewis Hamilton ? Énonçons l'évidence : le septuple champion du monde ne connaît pas la saison espérée dans sa nouvelle équipe. Au cours des dernières semaines, le pilote de Ferrari a exprimé haut et fort ses émotions, mais jamais aussi intensément et crûment que le week-end dernier, en Hongrie. Après avoir été éliminé dès la deuxième séance de qualifications – alors que son coéquipier Charles Leclerc obtenait la position de tête –, Hamilton s'est montré très sévère envers lui-même. À Sky Sports, le Britannique s'est dit « inutile, absolument inutile » pour son écurie. « L'équipe n'a pas de problème – vous voyez bien que la voiture est en position de tête. Ils ont probablement besoin de changer le pilote », a-t-il lâché. Le lendemain, après la course, il a déclaré qu'il se passait « beaucoup de choses qui ne sont pas géniales en arrière-plan ». La frustration de Hamilton est compréhensible. Après tout, on parle ici d'un des plus grands pilotes de l'histoire. Un habitué du succès… qui n'a pas de succès chez la Scuderia. Et qui vit actuellement certains des mois les plus laborieux de sa grande carrière. Hamilton n'a encore obtenu aucun podium et n'a jamais fait mieux qu'une quatrième place en qualifications jusqu'ici cette saison. Ça allait un peu mieux avant les deux derniers Grands Prix ; il avait fini quatrième en Autriche et en Grande-Bretagne. Néanmoins, Charles Leclerc, qui en est à sa septième saison avec Ferrari, réussit mieux que lui. PHOTO DENES ERDOS, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Lewis Hamilton et le pilote Mercedes Kimi Antonelli, dans les puits au Grand Prix de Hongrie, dimanche dernier Récemment, avant le Grand Prix de Belgique, Hamilton a révélé avoir soumis à son équipe des documents remplis d'idées de correctifs à apporter. Il a également affirmé ne pas vouloir faire partie de la « tendance » de l'équipe italienne ces 20 dernières années ; une tendance aux résultats insatisfaisants. « Je suis ici pour gagner. Et je n'ai pas autant de temps que mon collègue [Kimi Antonelli], avait-il déclaré, selon des propos rapportés par Associated Press. Ça passe ou ça casse. Je crois fermement au potentiel de cette équipe. » « Pas démotivé » On entend d'ici les avocats du diable : Hamilton n'avait pas plus de succès chez Mercedes l'an dernier, diront-ils. Et ils n'auront pas complètement tort. Reste qu'après 14 courses, il a 31 points de moins qu'il n'en avait après autant d'épreuves la saison passée, et 45 de moins qu'en 2023. Comment expliquer ces résultats ? De toute évidence, il conduit une toute nouvelle voiture après plusieurs années au volant d'une Mercedes. On ne peut pas non plus passer à côté de son âge ; à 40 ans, la fin approche inévitablement. PHOTO MARTON MONUS, ARCHIVES REUTERS La Ferrari de Lewis Hamilton sur la piste en Hongrie Là encore, Fernando Alonso, à 44 ans, est encore bien présent et vient de réussir une cinquième place à bord de son Aston Martin à Budapest. Et puis, le talent des jeunes pilotes sur la grille n'est pas à négliger. Regardez Oscar Piastri, Isack Hadjar, Kimi Antonelli… La jeunesse est à la mode. Quand Hamilton s'est autoflagellé publiquement, après le Grand Prix de Hongrie, le chef d'équipe de la Scuderia, Frédéric Vasseur, s'est porté à sa défense. Vasseur a reconnu que le vétéran était « exigeant », mais a ajouté que c'est ce qui expliquait sans doute ses sept championnats. « Il est frustré, mais pas démotivé, ce qui est complètement différent », a-t-il aussi souligné, selon des propos publiés sur le site internet de la Formule 1. PHOTO ANNA SZILAGYI, ARCHIVES REUTERS Garage de Ferrari au Grand Prix de Hongrie De quoi aura l'air la deuxième moitié de saison du Britannique ? Personne ne le sait, mais une chose semble incontestable : la volonté est là. Après tout, un pilote ne s'autoflagelle pas ainsi s'il ne se soucie pas de son équipe. Un huitième sacre est-il encore envisageable pour Hamilton ? Pas cette année, évidemment, mais l'an prochain ? Si on se fie à ses commentaires, il faudra que la Scuderia procède à des correctifs. Et avec la nouvelle réglementation en 2026, qui sait ce qui pourrait arriver ?

Le vélo, c'est beau quand ça monte
Le vélo, c'est beau quand ça monte

La Presse

time3 days ago

  • La Presse

Le vélo, c'est beau quand ça monte

Cette chronique a été publiée le mercredi 11 juillet 2001, en page S9. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. Seraing, Belgique — Je peux changer d'idée ? Je ne suis plus aussi certain de la victoire de l'Américain Lance Armstrong dans ce Tour de France. Non, non, il n'a montré aucun signe de faiblesse hier. Mais je l'ai trouvé bien seul dans cette bataille des Ardennes menée tambour battant par le train rose des neuf Telekom. Je peux changer d'idée ? Jan Ullrich n'est pas le gros bébé geignard, plein de pâtisseries et de choucroute que je vous décrivais dans mon premier papier. Je l'ai trouvé drôlement affûté dans la côte des Forges, à 35 kilomètres de l'arrivée, quand Armstrong s'est soudain porté en tête, provoquant aussitôt une cassure. La première passe d'armes du Tour. Si Armstrong voulait savoir, il sait. Non seulement Ullrich n'a pas cédé un pouce, mais il a fait donner la garde aussitôt : un, deux, trois, cinq, neuf Telekom en tête du peloton. Armstrong n'avait même pas son ombre pour l'accompagner. Le fidèle Hamilton, diminué par une blessure. était en queue de peloton. Invisibles aussi Heras et Rubeira, engagés à prix d'or pour accompagner l'Américain quand ça monte. Et ça monte les Ardennes. Pas longtemps, mais assez sauvagement. Demandez à Marc Wauters, le maillot jaune qui s'est pris six minutes et demie dans les dents. Tout comme Casagrande. En même pas 30 kilomètres, des gros dégâts. Bien sûr, un coup lancés, les Telekom se sont dit, allez hop, on y va jusqu'au bout, pour Zabel. C'est comme ça qu'Erik Zabel a remporté sa seconde étape en trois jours. En restant bien assis sur le porte-bagages d'Ullrich et compagnie. Il a giclé à 200 mètres de l'arrivée. Un doigt dans le nez, l'autre en l'air pour dire qu'il avait gagné, comme si on l'avait pas vu. La semaine qui a précédé le Tour, la presse européenne a fait grand cas d'une bouderie de Zabel mécontent qu'on l'ait privé, pour ce Tour, des services de son poisson-pilote, l'Italien Fagnini. Un poisson-pilote, c'est un coureur qui, dans les trois derniers kilomètres, fraie un passage au sprinter vedette et lance le sprint. Fagnini est le meilleur au monde pour ce travail. « Sans Fagnini, je ne gagnerai pas une seule étape dans ce Tour », ronchonnait Zabel. Il en a déjà gagné deux sur trois. C'est juste pour vous dire qu'il n'y a pas que les journalistes qui disent n'importe quoi. Bref, une belle étape qui nous a appris plein de choses. Qu'Ullrich est affûté. Qu'Armstrong est peut-être mal entouré. Qu'il faudra compter avec Christophe Moreau, très à l'aise hier… Avec Beloki, et avec un autre qu'on a un peu oublié, le leader de la Kelme, Santiago Botero, très en vue aussi, hier. Cette étape nous a appris aussi que les Italiens se foutent carrément du monde. Il n'y en aura pas un dans les trente premiers à Paris. On a appris que les gros baroudeurs comme Museeuw, Boogerd, Dekker, et le champion du monde Vainsteins, qui ont brillé ce printemps dans les classiques courues sur ces mêmes routes, dans ces mêmes côtes, sont en cure de désintoxication en queue de peloton. On a appris, mais on s'en doutait depuis la veille, que le public belge est complètement fou de vélo. Au sommet de la côte du Mont-Theux, la foule avait envahi la chaussée comme dans les grands cols alpins, ne laissant qu'un étroit passage aux coureurs. On a appris enfin, mais ça je le sais depuis toujours, que le vélo, c'est bien plus beau quand ça monte. Roue libre LE MONDE EST PETIT – À Anvers, j'ai fait quatre fois le tour de la ville avant de trouver une chambre à l'hôtel Campanile, près de l'aéroport. L'hôtel était plein de suiveurs du Tour, gens de la caravane, motards qui ouvrent la route, confrères journalistes et une équipe de coureurs : ceux de la Lampre. Me voilà dans l'ascenseur, tout encombré de mes bagages, il est dix heures du soir, je n'ai pas soupé et je dis au jeune homme qui est dans cet ascenseur avec moi – je devine que c'est un coureur même si je ne sais pas lequel – je dis : « Finalement, le Tour de France, c'est bien moins dur en vélo ». Il rit. Francéze ? il me demande. Non, Canadien. Ah Canadien. Z'ai oune ami au Canada. À Montréal. Il fabrique des vélos. Pas Marinoni ? Si ! Marinoni ! Aspetta… Vous connaissez Giuseppe Marinoni de Rovetta ? Et d'ajouter en italien : C'est quand même incroyable, dans un ascenseur ! Vous connaissez Marinoni ? Ben oui, c'est mon ami aussi. Je l'ai revu au petit déjeuner, hier matin. Il avait une poche de glace sur le genou. Il s'appelle Marco Serpellini, dossard 171. Son père courait avec Marinoni en Italie. Quand Marinoni est venu au Canada, il a essayé d'amener Serpellini avec lui. Ça n'a pas marché. Serpellini a eu trois fils. Ils ont été tous les trois champions d'Italie. Marco, celui qui est en ce moment dans le Tour de France, a aussi été champion du monde junior. Il en est à son quatrième Tour de France. Il a bien mal commencé celui-ci. Tombé dans la première étape. Tombé dans la seconde. Assez durement touché au genou et à la hanche. Il est déjà à 22 minutes. Il va essayer de gagner une étape. Ils disent tous ça… La Lampre n'a pas amené une grosse équipe. Ils viennent de gagner le Tour d'Italie avec Simoni, leur année est faite, sont surtout contents d'être passés miraculeusement à travers le scandale qui a marqué le fin du Giro. M'étonnerait qu'ils fassent des grosses vagues au Tour de France. Les coureurs ont dû être avertis de bien rincer leur bidon. Non non, je n'ai pas parlé de ça avec le petit Marco. Le fils d'un ami d'un ami, vous me prenez pour qui ? Je sais vivre quand même. À L'INSU DE LEUR PLEIN GRÉ – La question la plus populaire chez les suiveurs du Tour en ce moment n'est pas : qui gagnera le Tour ? La question est : où les flics vont-ils faire leur descente ? J'ai une idée. À Sarran. Sarran est une toute petite ville de Corrèze de 2500 habitants où le Tour fait étape cette année pour la seule et unique raison que Monsieur et Madame Chirac y tiennent château. Même que madame Chirac est la mairesse de Sarran. Le Tour est chiraquien dans son essence et dans ses accointances, son directeur, Jean-Marie Leblanc, étant un familier du couple présidentiel. Comme vous le savez, si le président des Français est à droite, le gouvernement de Lionel Jospin est socialiste. Même que la ministre des Sports, Marie-George Buffet, qui mène vigoureusement la lutte contre le dopage en France, est carrément communiste. Si j'étais à sa place… si elle avait pour deux sous de malice, elle enverrait les flics dans la cour du château. Comme vous le ne savez peut-être pas, il y aura des élections présidentielles au début de l'an prochain en France. M. Chirac brigue un second septennat. Il ouvre sa campagne en recevant le Tour au château… Je le trouve bien intrépide. AUJOURD'HUI – Huy-Verdun, 215 km, une première moitié raboteuse, mais les coureurs auront en tête l'exercice (haï de tous) du lendemain : le contre-la-montre par équipes. Bref, une étape au rabais, pour les équipes qui n'ont pas de leader à mener en carrosse le lendemain. La Lampre, pourquoi pas ? Allez Marco. Marinoni part justement pour l'Italie demain. Il va rencontrer ton père à Rovetta. Ça leur ferait de quoi parler.

« Je n'ai même pas pleuré »
« Je n'ai même pas pleuré »

La Presse

time3 days ago

  • La Presse

« Je n'ai même pas pleuré »

Cette chronique a été publiée le mardi 5 octobre 1999, en page S2. Nous la republions sans altérer les mots que l'auteur a utilisés à l'époque. C'était hier vers midi, dans Trévise ensoleillée. Une foule avertie se pressait aux barrières. Geneviève Jeanson s'est arrachée de l'auvent de départ. Une moto lui ouvrait le chemin dans le dédale des ruelles médiévales… « Je redoutais beaucoup la première courbe à droite mais après, tout s'est passé comme dans un rêve. Je ne comprenais rien de ce que disait André (André Aubut, son entraîneur) dans mon petit récepteur qui grichait trop, mais vers la fin j'ai presque rattrapé une des favorites, la Hollandaise qui était partie une minute avant moi, et j'ai compris que j'avais roulé très vite. Les spectateurs, plusieurs avec un chrono à la main, me faisaient signe de pousser plus fort encore, j'étais à bloc, j'avais des super jambes, quand j'ai franchi la ligne d'arrivée j'ai regardé le cadran, yé ! » En un peu moins d'un quart d'heure, à plus de 45 kilomètres heure, Geneviève Jeanson, une gamine de 17 ans de Lachine, est devenue hier championne du monde junior du contre-la-montre, première médaille d'or canadienne de l'histoire du cyclisme sur route. Même Steve Bauer n'a jamais été champion du monde. – « Contente ? – Je n'ai même pas pleuré ! J'ai rêvé souvent ces derniers temps que je serais championne du monde, je me voyais sur le podium en train de pleurer, mais je n'ai même pas pleuré. Mon entraîneur pleurait. Ma mère aussi. Mon père sautait partout… Dites-moi, M. Foglia pensez-vous qu'on parlera de ma victoire dans le journal de demain ? » Elle était de retour à son hôtel de Vicenza quand on s'est parlé. La voix enjouée d'une gamine de 17 ans qui avait déjà passé à autre chose : « Si vous faites un article, pouvez-vous, s'il vous plaît, saluer mon amie Geneviève Goulet ? – Promis. Mais parle-moi de toi un peu. Qu'est-ce tu vas faire aujourd'hui ? – Là là tout de suite ? Je m'en vais rouler. – Tu viens de gagner le championnat du monde et tu t'en vas rouler ? T'es comme les Russes au hockey des années 70, ils venaient de planter les Canadiens et ils allaient jogger. Tu fêtes pas ? – Si, si, je fête ce soir. Un souper avec mes parents, mon entraîneur et sa femme. Peut-être un peu de champagne. Comment avez-vous su que j'avais gagné ? Internet ? – Non. Par Simone Marinoni à la première heure ce matin. Avant tout le monde. Ton entraîneur a téléphoné à M. Bedwani qui dirige ton club à Laval (les Espoirs de Laval), ce bon monsieur Bed comme vous l'appelez a téléphoné chez Marinoni, mais il était tellement ému qu'il ne pouvait pas parler, il est parti à pleurer et Simone Marinoni lui disait : faut pas pleurer comme ça M. Bedwani, qui c'est qu'est mort donc ? Tu vois, tu fais brailler tout le monde. T'as eu des fleurs ? – Superbes. J'ai eu aussi une magnifique montre Tissot en argent. Et bien sûr le maillot arc-en-ciel de championne du monde. C'est mon plus beau cadeau, ce maillot, et en même temps la seule petite ombre à mon bonheur parce que je ne peux pas le mettre pour aller rouler. – Trop petit ? – Non, il est à manches longues. Il fait bien trop chaud ici pour rouler en manches longues. – Comment te sens-tu pour la course sur route de vendredi ? – Confiante aussi, mais ce n'est pas pareil. C'est une loterie, la route. Contre la montre, il n'y a pas de hasard. » Onze secondes, c'est le mince écart qui sépare Geneviève de la deuxième, la Française Juliette Vandekerkove, déjà championne du monde de poursuite sur piste qui se vantait la semaine dernière qu'elle allait tout rafler à Trévise. Onze secondes, une par kilomètre. Rien à voir avec la chance. Méticuleusement entraînée par André Aubut, ex-athlète et entraîneur de canoë-kayak, très porté sur la musculation et l'entraînement fractionné (intervalles), Geneviève Jeanson était venue reconnaître le parcours dès l'an dernier, connaissait les onze tournants par cœur, s'entraîne depuis deux semaines en Italie. Bref, ces onze secondes ne doivent absolument rien au hasard. 17 ans, étudiante au cégep André-Laurendeau, têtue, super organisée, bien entourée, bien entraînée (en marge du milieu du cyclisme et c'est peut-être mieux comme ça), Geneviève est désignée aujourd'hui même, sur le site de Velonews, par un des meilleurs journalistes de vélo (John Wilcokson), comme la nouvelle Jeannie Longo. Eh bien ! j'espère bien que non, mon vieux. Jeannie Longo a sans doute été une grande championne, mais elle a été aussi une des plus formidables têtes de vache de l'histoire du sport, et si la petite Jeanson devait devenir une autre Longo, fini le vélo pour moi, je me convertis à la nage synchronisée. Aujourd'hui La course – Contre-la-montre filles élite. Une boucle de 25,85 km. Parcours plat et très technique. Les Canadiennes – Lyne Bessette, 24 ans, de Knowlton. Coureuse professionnelle pour l'équipe américaine Saturn. De loin la meilleure cycliste canadienne. Fructueuse et longue saison. Spectaculaires progrès dans le contre-la-montre cette année. Sur un parcours plus sélectif que celui d'aujourd'hui, sans doute une des cinq meilleures au monde. Clara Hughes, 27 ans, de Winnipeg, deux médailles de bronze à Atlanta, dont celle du contre-la-montre ; médaille d'argent aux Mondiaux en 95 en Colombie ; en assez bonne forme pour une fille qui revient à la compétition après deux ans d'interruption (blessée à un talon) ; le parcours, très plat, l'avantage contrairement à Bessette. La menace – La Lithuanienne Diana Ziliute, actuellement la meilleure cycliste au monde sur tous les terrains. Les spécialistes du contre-la-montre l'Allemande Kupfernagel, la Russe Zabirova. La Hollandaise Van Moorsel, et toujours, et encore l'indestructible Jeannie Longo qui vient de fêter ses 83 ans. Pronostics – Lyne Bessette dans les cinq premières. Clara Hughes dans les dix premières. Hier – Inscrit de dernière minute pour le contre-la-montre des Espoirs (coureurs de moins de 23 ans), Charles Dionne, de Saint-Rédempteur, a terminé 45e à un peu plus de trois minutes du vainqueur, l'Espagnol José Gutierrez. Demain – Contre-la-montre élite hommes. Le titre est promis d'avance ou presque à Jan Ullrich, récent vainqueur du Tour d'Espagne. Un seul Canadien dans cette épreuve, le vieux (35 ans) Eric Wohlberg.

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