
« De bonnes chances » de parvenir à un accord pour une trêve, selon Nétanyahou
« De bonnes chances » de parvenir à un accord pour une trêve, selon Nétanyahou
(Jérusalem) Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé mercredi qu'il existait « de bonnes chances » de parvenir à un accord sur une trêve à Gaza et une libération d'otages, à l'heure où aucune percée n'a été annoncée aux discussions indirectes avec le Hamas à Doha.
Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE, avec Callum PATON à Doha
Agence France-Presse
De leur côté, des sources palestiniennes proches des pourparlers à Doha ont accusé Israël de bloquer ces discussions, l'une d'elles affirmant qu'« il n'y a aucune avancée ».
Dans la bande de Gaza, affamée, assiégée et dévastée par 21 mois de guerre, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements qui ont tué 22 Palestiniens, dont six enfants selon la Défense civile locale.
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, à laquelle l'armée israélienne a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.
« Nous parlons d'un cessez-le-feu de 60 jours, au cours duquel la moitié des otages vivants et l'autre moitié des otages morts seraient remis à Israël par ces monstres du Hamas », a dit M. Nétanyahou dans une entrevue à FOX Business Network. Les otages ont été enlevés durant l'attaque du Hamas et emmenés à Gaza.
PHOTO JULIA DEMAREE NIKHINSON, ASSOCIATED PRESS
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou
« Et oui, je pense que nous nous rapprochons d'un accord. Je pense qu'il y a de bonnes chances que nous l'obtenions », a dit le premier ministre israélien qui a rencontré lundi et mardi le président Donald Trump à Washington.
Ce dernier presse M. Nétanyahou de parvenir à un accord pour mettre fin à « une tragédie ».
Le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar s'est lui aussi dit optimiste mercredi quant à un accord. « Israël est déterminé à parvenir à un accord sur les otages et un cessez-le-feu. Je pense que c'est possible. Si un cessez-le-feu temporaire est conclu, nous négocierons un cessez-le-feu permanent. »
« Fin de semaine ? »
MM. Nétanyahou et Saar n'ont pas expliqué les raisons de cet optimisme alors que les divergences persistent entre Israël et le Hamas, du moins publiquement.
Ces derniers jours, M. Nétanyahou a réaffirmé qu'outre le retour de tous les otages, il voulait « éliminer » le Hamas et conserver pour « toujours » le contrôle de la sécurité à Gaza, où le mouvement palestinen a pris le pouvoir en 2007.
Jusque-là, le Hamas insiste sur un retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties sur un cessez-le-feu permanent et une reprise en main de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues. Des exigences rejetées par Israël.
Lancées dimanche à Doha via les médiateurs – États-Unis, Qatar, Égypte –, les nouvelles discussions indirectes entre Israël et le Hamas n'ont toujours pas abouti.
L'envoyé spécial de M. Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a dit mardi espérer un accord « d'ici la fin de la semaine » sur une trêve de 60 jours et une libération d'otages, mais le Qatar a dit que les discussions « prendraient du temps ».
Le projet d'accord prévoit, selon M. Witkoff, le retour de 10 otages vivants et des corps de neuf autres.
La délégation israélienne refuse « d'accepter la libre circulation de l'aide à Gaza » et de retirer ses soldats, a dit un responsable palestinien.
Une autre source palestinienne proche des discussions a mis en cause « la politique d'obstruction de Nétanyahou. Il y a eu un échange de vues, mais aucune avancée. »
Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues dans le territoire palestinien, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
« Nous sommes fatigués »
PHOTO OMAR AL-QATTAA, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des Palestiniens inspectent les dégâts sur le site d'une frappe israélienne sur le camp de réfugiés d'al-Chati, le 9 juillet 2025.
Dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens vivent dans des conditions terribles selon l'ONU, les frappes israéliennes ont continué.
Parmi les 22 morts figurent dix personnes tuées à Chati (Nord) y compris six enfants, selon Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile.
Les tentes des déplacés à Al-Mawassi ont été aussi touchées. « Nous sommes extrêmement fatigués. Chaque jour, ils parlent d'un cessez-le-feu, mais les massacres continuent », se lamente Oum Ahmed.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit examiner les informations de M. Bassal.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
À Gaza, au moins 57 680 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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Des soldats israéliens près de la frontière de la bande de Gaza, dans le sud d'Israël, le 6 août 2025. Nétanyahou réunit son cabinet de sécurité pour décider des suites de la guerre (Jérusalem) Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou réunit jeudi en fin d'après-midi son cabinet de sécurité pour décider des suites de la guerre dans la bande de Gaza, où l'extension des opérations de l'armée israélienne semble acquise, malgré les cris d'alarme des familles d'otages. Agence France-Presse « Poursuite du blocus ou conquête de Gaza », « Le moment de décider », résume jeudi la presse israélienne, qui donne pour acquis un élargissement des opérations de l'armée, jusqu'à une conquête totale du territoire palestinien. Le cabinet de sécurité, responsable des questions militaires, se réunira à 18 h locales (11 h heure de l'Est), selon la presse nationale. 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La Presse
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Non, le Canada ne fait pas le jeu du Hamas
Une fillette palestinienne observe les dégâts causés par une frappe nocturne sur le centre de santé Sheikh Radwan, dans le nord de la ville de Gaza, mercredi. Non, le Canada ne fait pas le jeu du Hamas Comme si la situation humanitaire à Gaza n'était pas assez épouvantable, voici qu'on prédit une nouvelle escalade des opérations militaires israéliennes dans ce territoire dévasté1. Pendant ce temps, le Canada, à l'exemple de certains pays européens, se dit prêt à reconnaître un État palestinien. Mais est-ce vraiment ce qui convient aux circonstances actuelles ? Et dans les faits, à quoi servirait cette reconnaissance ? PHOTO FOURNIE PAR L'UNIVERSITÉ DE TORONTO Jon Allen « Reconnaître l'État palestinien ne va pas ouvrir les vannes de l'aide humanitaire. Ça ne va pas forcer Bibi Nétanyahou à accepter un cessez-le-feu. Ça ne va pas forcer le Hamas à libérer les otages, à s'exiler et à se désarmer. Il n'y a pas de doute là-dessus », m'a d'abord répondu Jon Allen. Celui qui a été ambassadeur du Canada en Israël de 2006 à 2010 est aujourd'hui rattaché au Centre Bill Graham pour l'histoire internationale contemporaine de l'Université de Toronto. Je l'ai interviewé dans le cadre de cette chronique parce qu'il fait aussi partie des 173 anciens diplomates qui ont signé une lettre, la semaine dernière, pour demander à Mark Carney de reconnaître l'État de Palestine2. Il reconnaît les limites de l'initiative, donc. Mais il demeure convaincu que ce geste – que le premier ministre du Canada s'est engagé à faire aux Nations unies en septembre, sous certaines conditions – est de la plus haute importance3. D'abord parce que la solution à deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, longtemps perçue comme la clé pour résoudre le conflit israélo-palestinien, est dans l'impasse – et c'est un euphémisme. On envoie un message aux Palestiniens, aux Israéliens et à d'autres pour dire que le Canada et d'autres pays occidentaux croient toujours en la solution à deux États et pensent que l'un de ces États doit être la Palestine. Jon Allen, ancien ambassadeur du Canada en Israël L'idée est aussi d'affirmer qu'« Israël ne devrait pas avoir un droit de veto sur l'autodétermination d'environ cinq millions de Palestiniens ». Cet engagement permet par conséquent de montrer aux Palestiniens que l'Occident va « continuer à faire pression sur Israël pour s'assurer que le pays ne prend pas de mesures supplémentaires pour mettre fin à la possibilité de deux États ». C'est aussi, bien sûr, une façon de faire comprendre au gouvernement israélien que « ce qui se passe à Gaza et en Cisjordanie est tout simplement inacceptable ». Jon Allen estime que Mark Carney l'a démontré, lorsqu'il a annoncé, le 30 juillet dernier, son intention de reconnaître l'État de Palestine4. Le premier ministre a par exemple affirmé que « le niveau de souffrance humaine à Gaza est intolérable et s'aggrave encore ». Il a également évoqué l'accélération de la construction de colonies en Cisjordanie. Sans surprise, l'idée de reconnaître l'État palestinien a rapidement été critiquée, aux États-Unis, par l'administration Trump. « Ça va compliquer grandement la conclusion d'un accord commercial avec eux. Oh ! Canada ! », a écrit Donald Trump sur Truth Social. PHOTO MARK SCHIEFELBEIN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Pour la Maison-Blanche, la reconnaissance de l'État palestinien par le Canada est « une façon de récompenser le Hamas à un moment où le Hamas est le véritable obstacle à un cessez-le-feu et à la libération de tous les otages », a déclaré la porte-parole de Donald Trump. Sa porte-parole, Karoline Leavitt, a par la suite déclaré que le président des États-Unis « a l'impression que c'est une façon de récompenser le Hamas à un moment où le Hamas est le véritable obstacle à un cessez-le-feu et à la libération de tous les otages ». Que répond Jon Allen aux allégations selon lesquelles le Canada, la France et le Royaume-Uni feraient le jeu du Hamas ? Le Hamas n'a aucun intérêt dans une solution à deux États. Le Hamas est intéressé soit par un califat dans tout le Moyen-Orient, soit par une solution à un seul État et par l'anéantissement d'Israël. Donc, soutenir une solution à deux États en reconnaissant l'Autorité palestinienne, qui est essentiellement l'ennemie du Hamas, ce n'est pas soutenir le Hamas. Jon Allen, ex-ambassadeur du Canada en Israël « Bien sûr, le Hamas va dire : oh, c'est génial, ajoute l'expert. 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La Presse
11 hours ago
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