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« De bonnes chances » de parvenir à un accord pour une trêve, selon Nétanyahou

« De bonnes chances » de parvenir à un accord pour une trêve, selon Nétanyahou

La Presse09-07-2025
De la fumée s'élève après des frappes israéliennes sur des bâtiments du marché de la vieille ville de Gaza, le 9 juillet 2025.
« De bonnes chances » de parvenir à un accord pour une trêve, selon Nétanyahou
(Jérusalem) Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a affirmé mercredi qu'il existait « de bonnes chances » de parvenir à un accord sur une trêve à Gaza et une libération d'otages, à l'heure où aucune percée n'a été annoncée aux discussions indirectes avec le Hamas à Doha.
Chloe ROUVEYROLLES-BAZIRE, avec Callum PATON à Doha
Agence France-Presse
De leur côté, des sources palestiniennes proches des pourparlers à Doha ont accusé Israël de bloquer ces discussions, l'une d'elles affirmant qu'« il n'y a aucune avancée ».
Dans la bande de Gaza, affamée, assiégée et dévastée par 21 mois de guerre, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements qui ont tué 22 Palestiniens, dont six enfants selon la Défense civile locale.
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, à laquelle l'armée israélienne a riposté en lançant une offensive d'envergure à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué un désastre humanitaire.
« Nous parlons d'un cessez-le-feu de 60 jours, au cours duquel la moitié des otages vivants et l'autre moitié des otages morts seraient remis à Israël par ces monstres du Hamas », a dit M. Nétanyahou dans une entrevue à FOX Business Network. Les otages ont été enlevés durant l'attaque du Hamas et emmenés à Gaza.
PHOTO JULIA DEMAREE NIKHINSON, ASSOCIATED PRESS
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou
« Et oui, je pense que nous nous rapprochons d'un accord. Je pense qu'il y a de bonnes chances que nous l'obtenions », a dit le premier ministre israélien qui a rencontré lundi et mardi le président Donald Trump à Washington.
Ce dernier presse M. Nétanyahou de parvenir à un accord pour mettre fin à « une tragédie ».
Le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar s'est lui aussi dit optimiste mercredi quant à un accord. « Israël est déterminé à parvenir à un accord sur les otages et un cessez-le-feu. Je pense que c'est possible. Si un cessez-le-feu temporaire est conclu, nous négocierons un cessez-le-feu permanent. »
« Fin de semaine ? »
MM. Nétanyahou et Saar n'ont pas expliqué les raisons de cet optimisme alors que les divergences persistent entre Israël et le Hamas, du moins publiquement.
Ces derniers jours, M. Nétanyahou a réaffirmé qu'outre le retour de tous les otages, il voulait « éliminer » le Hamas et conserver pour « toujours » le contrôle de la sécurité à Gaza, où le mouvement palestinen a pris le pouvoir en 2007.
Jusque-là, le Hamas insiste sur un retrait des troupes israéliennes de Gaza, des garanties sur un cessez-le-feu permanent et une reprise en main de l'aide humanitaire par l'ONU et des organisations internationales reconnues. Des exigences rejetées par Israël.
Lancées dimanche à Doha via les médiateurs – États-Unis, Qatar, Égypte –, les nouvelles discussions indirectes entre Israël et le Hamas n'ont toujours pas abouti.
L'envoyé spécial de M. Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a dit mardi espérer un accord « d'ici la fin de la semaine » sur une trêve de 60 jours et une libération d'otages, mais le Qatar a dit que les discussions « prendraient du temps ».
Le projet d'accord prévoit, selon M. Witkoff, le retour de 10 otages vivants et des corps de neuf autres.
La délégation israélienne refuse « d'accepter la libre circulation de l'aide à Gaza » et de retirer ses soldats, a dit un responsable palestinien.
Une autre source palestinienne proche des discussions a mis en cause « la politique d'obstruction de Nétanyahou. Il y a eu un échange de vues, mais aucune avancée. »
Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 49 sont toujours retenues dans le territoire palestinien, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
« Nous sommes fatigués »
PHOTO OMAR AL-QATTAA, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des Palestiniens inspectent les dégâts sur le site d'une frappe israélienne sur le camp de réfugiés d'al-Chati, le 9 juillet 2025.
Dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens vivent dans des conditions terribles selon l'ONU, les frappes israéliennes ont continué.
Parmi les 22 morts figurent dix personnes tuées à Chati (Nord) y compris six enfants, selon Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile.
Les tentes des déplacés à Al-Mawassi ont été aussi touchées. « Nous sommes extrêmement fatigués. Chaque jour, ils parlent d'un cessez-le-feu, mais les massacres continuent », se lamente Oum Ahmed.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a dit examiner les informations de M. Bassal.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias par Israël à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et affirmations des différentes parties.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
À Gaza, au moins 57 680 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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Selon le directeur de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, Mohammed Abou Salmiya, la mort de 21 enfants « morts de malnutrition ou de faim » ont été enregistrés en 72 heures dans différents établissements y compris le sien, l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa à Deir el-Balah et l'hôpital Nasser à Khan Younès. « À chaque moment, de nouveaux cas de malnutrition et de famine parviennent aux hôpitaux de Gaza », a ajouté le médecin. PHOTO JEHAD ALSHRAFI, ASSOCIATED PRESS Des Palestiniens transportent des sacs de farine déchargés d'un convoi d'aide humanitaire qui a atteint la ville de Gaza, le 22 juillet 2025. À l'hôpital Nasser, dans le sud de Gaza, des images de l'AFP ont montré des parents pleurant sur la dépouille de leur fils de 14 ans, Abdul Jawad al-Ghalban, mort de faim, dont le corps squelettique venait d'être enveloppé dans un sac mortuaire blanc. 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La Défense civile a également fait état mardi de la mort de deux personnes à Deir el-Balah, dans le centre du territoire, où Israël avait annoncé la veille étendre ses opérations et appelé la population à évacuer. L'armée israélienne a affirmé que ses soldats avaient « identifié des tirs dans leur direction dans le secteur de Deir el-Balah et avaient riposté » en visant l'origine des tirs. Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), entre 50 000 et 80 000 personnes se trouvaient alors dans la zone et près de 88 % du territoire de Gaza est désormais soumis à un ordre d'évacuation israélien ou inclus dans une zone militarisée israélienne. La situation humanitaire à Gaza est « moralement inacceptable », a affirmé mardi le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa. « Nous avons vu des hommes attendre pendant des heures sous le soleil dans l'espoir d'un simple repas », a-t-il ajouté. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, a alerté sur le risque « extrêmement élevé » de violations graves du droit international après l'extension des opérations israéliennes. « Situation effroyable » PHOTO AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens attendent de recevoir de la nourriture à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. L'Organisation mondiale de la Santé avait annoncé lundi que son principal entrepôt à Deir el-Balah avait été attaqué et que des soldats israéliens étaient entrés dans la résidence de son personnel dans ce secteur. « Le personnel masculin et des membres de leur famille ont été menottés, déshabillés, interrogés sur place et contrôlés sous la menace d'une arme », a déclaré le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Après un appel lancé par 25 pays à la fin « immédiate » de la guerre, la France a réclamé mardi que la presse internationale « puisse accéder à Gaza pour montrer » ce qu'il s'y passe. 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Un mois après le cessez-le-feu, des Iraniens redoutent une nouvelle guerre
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Des Iraniens se déplacent à Téhéran, le 22 juillet 2025. Un mois après le cessez-le-feu, des Iraniens redoutent une nouvelle guerre (Téhéran) Le cessez-le-feu qui a mis fin à 12 jours de guerre entre l'Iran et Israël semble tenir un mois après son entrée en vigueur, mais nombre d'Iraniens peinent à rester sereins et craignent une reprise des hostilités. Menna ZAKI et Ramin KHANIZADEH Agence France-Presse « Je ne pense pas que le cessez-le-feu tiendra », résume Peyman, un habitant de Chiraz (Sud), l'une des nombreuses villes visées en juin par des frappes israéliennes sur des sites militaires stratégiques. Cet habitant de 57 ans, comme d'autres personnes interrogées par l'AFP, préfère taire son nom par crainte de représailles. Israël a lancé par surprise le 13 juin une campagne de bombardements sans précédent contre l'Iran, tuant hauts gradés, scientifiques liés au programme nucléaire iranien ainsi que des centaines de civils. Selon les autorités, ces attaques visant plusieurs villes ont provoqué la mort de plus d'un millier de personnes en Iran, tandis que la riposte iranienne, menée à l'aide de missiles et de drones, a fait au moins 28 victimes en Israël. Ces affrontements sont les plus violents jamais enregistrés entre deux ennemis de longue date. Israël dit avoir agi contre le programme nucléaire iranien, perçu comme une menace existentielle, et ne pas écarter de nouvelles frappes si l'Iran tentait de reconstruire ses installations. Téhéran insiste sur son droit au nucléaire civil, mais réfute vouloir se doter de la bombe atomique. « J'ai peur que la guerre reprenne, car elle entraînera la mort de davantage d'innocents », déclare Hamid, un fonctionnaire de 54 ans. « Effrayée » Ces derniers jours, une série d'incendies, notamment sur un important site pétrolier, a ravivé les inquiétudes. Les autorités ont rapidement nié toute attaque ou acte de sabotage. Pour ajouter à l'incertitude ambiante, les discussions avec les États-Unis, qui ont brièvement soutenu militairement leur allié israélien et frappé des sites nucléaires clés, sont au point mort. « À ce stade, nous n'avons aucune intention de parler à l'Amérique », a déclaré lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Esmaïl Baghaï. Durant la guerre, Israël n'a pas épargné Téhéran, où le quotidien a été rythmé par des explosions sur des sites militaires, dans des quartiers résidentiels, mais aussi des bâtiments gouvernementaux, à l'image du siège de la télévision d'État ou de la prison d'Evine. De nombreux habitants ont fui la capitale pour chercher refuge dans d'autres régions du pays, mais peu ont été épargnées par les frappes israéliennes et les nuages de fumée. « Cette guerre m'a vraiment effrayée », confie Golandam Babaï, originaire de la province de Kermanshah, dans l'ouest de l'Iran. Cette femme au foyer de 78 ans appartient à une génération plus âgée d'Iraniens ayant vécu la guerre Iran-Irak dans les années 1980, un conflit qui a duré huit ans. La jeune génération, majoritaire en Iran, a elle grandi en paix et n'avait jamais connu la guerre avant le mois de juin. « Je n'arrêtais pas de prier : mon Dieu, s'il vous plaît, faites que le passé ne se répète pas », déclare à l'AFP Mme Babaï. « Tuer un enfant endormi » La guerre Iran-Irak a fait environ 500 000 morts des deux côtés. Durant ce conflit, l'Iran avait subi attaques chimiques et bombardements prolongés le long de la ligne de front, laissant des traces profondes dans la mémoire collective d'une jeune République islamique, tout juste fondée en 1979. Celle-ci était parvenue à maintenir les combats loin de ses frontières jusqu'à la courte guerre de juin. Le conflit avec Israël a ravivé un profond sentiment de vulnérabilité parmi de nombreux Iraniens. « Nous n'avions nulle part où aller. Je ne pouvais pas fuir dans les montagnes comme par le passé », confie Mme Babaï. Pour Ali Khanzadi, vétéran de 62 ans, le conflit avec Israël marque un tournant dans la manière dont l'Iran aborde la guerre depuis les années 1980. « Pendant la guerre Iran-Irak, nos combattants n'avaient aucun équipement militaire avancé […], rien de sophistiqué à l'époque », raconte M. Khanzadi, qui a été blessé au combat en 1983. « Aujourd'hui, les guerres sont différentes […], elles peuvent tuer un enfant endormi à des centaines de kilomètres grâce à un drone », relève-t-il pour l'AFP. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré que l'offensive israélienne visait à renverser la République islamique. Face aux menaces, le pouvoir a imploré l'unité nationale.

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