
Voici comment Trump a insulté le président libérien à Washington
Publié aujourd'hui à 08h17
Trump a rencontré cinq présidents africains pour évoquer des questions commerciales, notamment d'exploitation de minerais.
Getty Images via AFP/Win McNamee
Donald Trump a complimenté mercredi à la Maison-Blanche le président du Liberia, Joseph Boakai, pour son niveau d'anglais, alors qu'il s'agit de la langue officielle de ce pays d'Afrique de l'Ouest.
«Merci, et dans un si bon anglais, si beau», a déclaré le président américain alors qu'il recevait cinq présidents africains à la Maison-Blanche pour évoquer des questions commerciales, notamment d'exploitation de minerais.
«Où avez-vous appris à le parler de manière aussi belle? Où avez-vous étudié? Au Liberia ?», a pressé Donald Trump. Joseph Boakai a d'abord eu un petit rire gêné avant de simplement répondre «oui monsieur» à la dernière question.
«Et bien c'est très intéressant, c'est un bel anglais. J'ai des gens autour de cette table qui sont loin de le parler aussi bien que vous», a conclu le président américain. L'anglais, la langue la plus utilisée au Liberia
Le Liberia est la plus ancienne république d'Afrique subsaharienne, fondée en 1822 sous l'impulsion des États-Unis pour des esclaves noirs affranchis. L'anglais est sa langue officielle et la plus largement utilisée à travers le pays.
Président depuis 2024, Joseph Boakai a étudié à l'Université du Liberia, dans la capitale Monrovia, ainsi qu'à l'université d'État du Kansas, dans le centre des États-Unis.
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24 Heures
a day ago
- 24 Heures
Inondations au Texas: les catastrophes s'enchaînent aux États-Unis
Inondations au Texas – Pourquoi les catastrophes naturelles frappent-elles si durement les États-Unis? Les Américains réagissent avec bravoure aux catastrophes naturelles. Les États devraient plus investir dans la prévention. Donald Trump juge cet effort trop onéreux. Fabian Fellmann Les inondations ont détruit le «paradis»: une Texane nettoie la maison de son enfance à Hunt – et n'a pas le cœur de dire à sa mère ce qui vient de se passer (9 juillet 2025). Photo: Brandon Bell (Getty Images, AFP) Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : Une vague de crue de huit mètres a fait plus de 110 morts dans le Texas Hill Country. À l'aide de canots pneumatiques, les équipes de sauvetage continuent de rechercher plus de 150 personnes disparues dans les zones inondées. Malgré le risque d'inondation bien connu dans la région, les experts critiquent l'absence de mesures de prévention, Donald Trump prévoit de réduire fortement le budget de la FEMA, agence américaine de gestion des catastrophes naturelles. Des arbres déracinés, des camping-cars écrasés et des maisons détruites: voilà ce qui reste de la région sinistrée du Texas Hill Country, ravagée par une vague dévastatrice de huit mètres de haut le Jour de l'indépendance, le 4 juillet. Le bilan est lourd: plus de 110 personnes ont perdu la vie et plus de 160 sont toujours portées disparues, avec des chances de survie pratiquement inexistantes. Cette catastrophe au Texas pourrait s'avérer être plus meurtrière que la tempête Hélène de 2024, considérée comme la troisième inondation la plus dévastatrice du millénaire aux États-Unis. Face à de telles catastrophes, les États-Unis montrent toujours leur côté héroïque. Dans le comté de Kerr, au Texas, les sauveteurs parcourent les rivières dans des bateaux pneumatiques bleus, leurs gilets jaune vif et casques rouges contrastant vivement avec les eaux boueuses. Des hommes robustes à la barbe fournie découpent les amas de bois flottants à la tronçonneuse. Pendant ce temps, des équipes à cheval, en jean, bottes de cuir et chapeau de cow-boy, inspectent méthodiquement les zones sinistrées. Vendredi dernier, le niveau de l'eau de la rivière Guadalupe a grimpé de près de huit mètres en seulement 45 minutes. Photo: Jim Vondruska (Getty Images, AFP) Les responsables politiques sont aussi présents. «Nous resterons ici jusqu'à ce que le travail soit fait», a promis le gouverneur Greg Abbott mardi, lors d'un survol de la rivière Guadalupe, où plus de 30 enfants ont trouvé la mort. «Nous devons retrouver chaque personne disparue. C'est notre priorité absolue.» Le gouverneur Greg Abbott s'entretient avec des victimes des inondations et des bénévoles à Hunt (8 juillet 2025). Photo: Brandon Bell (Getty Images, AFP) Kristi Noem, ministre de la Sécurité intérieure, s'est rendue sur place quelques heures après la catastrophe. Le sénateur Ted Cruz, fraîchement revenu de vacances en Grèce, a tenu lundi une conférence de presse pour réaffirmer son soutien aux victimes. Le président Donald Trump, lui, n'est arrivé que vendredi, une semaine après les inondations, expliquant qu'il ne voulait pas gêner les opérations de secours, se présentant en dirigeant altruiste. Face aux catastrophes, les experts appellent à renforcer la prévention Le principal problème des initiatives bien intentionnées est leur coût élevé, alors que leur efficacité reste incertaine. Mark Keim, ancien responsable au CDC, qui a travaillé durant le 11 septembre et l'ouragan Katrina, l'a rappelé lors d'un webinaire récent organisé par Logista, une entreprise spécialisée dans les logiciels de gestion des catastrophes. «Les États-Unis ont investi des milliards dans la préparation aux secours et aux opérations de sauvetage ces cinquante dernières années. Pourtant, le taux de mortalité lors des catastrophes n'a pas significativement changé», a-t-il déclaré. Selon lui, les secours disposent souvent d'une fenêtre d'une à trois heures pour intervenir efficacement; passé ce délai, la plupart des victimes décèdent. Mark Keim, aujourd'hui actif dans le comté de Fairfax, près de Washington, milite pour une politique axée sur la prévention plutôt que sur la seule intervention après catastrophe. Avant d'investir massivement dans les hélicoptères de secours et les engins de déblaiement, l'État devrait prioriser la prévention des situations d'urgence. Cette approche est également soutenue par Drew Downing, cofondateur de Logista et conseiller auprès de la FEMA ainsi que de plusieurs gouvernements locaux et étatiques. «La priorité doit être la prévention et la réduction des risques», affirme-t-il. Au Texas, les habitants assurent leur propre sécurité La zone inondée du Texas illustre parfaitement cette situation. Malgré leur équipement de pointe, les sauveteurs texans se sont retrouvés démunis face aux inondations qui ont englouti la Flash Flood Alley. Dans cette région surnommée «L'allée des crues soudaines», les pentes rocheuses et abruptes accélèrent l'eau qui se déverse violemment dans la rivière Guadalupe. Vendredi dernier, le niveau de l'eau a augmenté de près de huit mètres en à peine 45 minutes. Ce phénomène est récurrent: en 1921, plus de 200 personnes y ont perdu la vie, en 1978, on dénombrait 33 victimes, et en 1987, un bus transportant 10 adolescents a été emporté par les eaux. Les autorités locales n'ont pas réussi à mettre en place un système d'alerte. Faute d'avoir pu obtenir des subventions fédérales, elles ont ensuite jugé les coûts trop élevés. Dans ce comté de 50'000 habitants, les ressources fiscales restent limitées. Le comté de Kerr confie donc en grande partie aux citoyens la responsabilité de leur propre sécurité. Ceux-ci auraient dû recevoir, dans la nuit de vendredi, des alertes du service météorologique national sur leur téléphone portable, à condition toutefois de se trouver à portée d'une antenne – ce qui n'a rien d'évident dans les zones rurales des États-Unis. De plus, les alertes sont arrivées en pleine nuit. Des préparatifs insuffisants comme ceux du comté de Kerr, au Texas, sont susceptibles de se produire dans de nombreuses zones rurales des États-Unis. Un bénévole venu de Liberty Hill est en deuil à Hunt (9 juillet 2025). Photo: Brandon Bell (Getty Images, AFP) Bien que les services de police et de secours aient été alertés à temps, ils ont attendu plusieurs heures avant de lancer une évacuation. Les raisons de ce délai restent floues. «Nous apporterons des réponses», a assuré le shérif Larry Leitha lors d'une conférence de presse, tout en précisant que la priorité reste aux opérations de recherche. La même opacité entoure les plans d'urgence des camps de vacances, en particulier celui de Camp Mystic, devenu le symbole tragique de la catastrophe avec la mort de plus de vingt jeunes filles. Washington ne détecte pas toutes les inondations Les préparatifs insuffisants, comme ceux du comté de Kerr, sont probablement fréquents dans de nombreuses zones rurales des États-Unis. Cela explique pourquoi, dans l'un des pays les plus riches du monde, des dizaines de morts lors de tempêtes sont malheureusement réguliers. Le pays est tellement vaste qu'il est impossible d'avoir une vue d'ensemble depuis Washington. Le Waffle House Index illustre parfaitement cette réalité: cet indicateur permet d'évaluer rapidement la gravité de la situation dans les régions éloignées de la capitale. La chaîne de restaurants compte plus de 2000 établissements qui servent 24 h/24 et 365 jours par an petit-déjeuner, œufs, bacon et bien sûr gaufres. Quand une Waffle House propose son menu complet, la situation est considérée comme normale. Un menu réduit, lié à une panne de courant ou à des ruptures d'approvisionnement, fait passer l'alerte au jaune. Si les restaurants ferment complètement, le signal est rouge: la situation est grave et une aide rapide est nécessaire. En cas d'inondations, de cyclones ou de tempêtes de glace, la gestion ne relève pas de Washington. Ce sont d'abord les quelque 20'000 communes qui interviennent, suivies des plus de 3000 districts. Seulement quand ces échelons locaux sont débordés, ils sollicitent l'aide de leur État. Le niveau fédéral n'intervient qu'en tout dernier recours. «La prévention est difficile à vendre» – Trump mise sur les économies Le même principe s'applique à la prévention. Washington finance théoriquement jusqu'à 75% des coûts, mais seules les communes riches peuvent se permettre d'engager du personnel capable de gérer la lourde bureaucratie liée aux aides fédérales. «L'argent attire l'argent», observe Drew Downing. Pour les régions aisées, le système fonctionne, mais les villages ruraux et isolés sont souvent dépassés. «La prévention est difficile à vendre: personne ne fait de conférence de presse pour une catastrophe évitée», rappelle-t-il. «Dans notre système politique, tout bouge lentement, explique Drew Downing. C'est un avantage pour la démocratie, mais un défi pour la gestion des catastrophes.» Pourtant, le temps presse: les phénomènes naturels se multiplient et s'intensifient avec le changement climatique. Par ailleurs, de plus en plus de personnes vivent en zones à risque, car de nouvelles zones constructibles sont aménagées en périphérie des villes. Preuve impressionnante de la crue de plusieurs mètres: ce pont à Center Point a arrêté des troncs d'arbres entiers emportés par la rivière Guadalupe (9 juillet 2025). Photo: Jim Vondruska (Getty Images, AFP) Il y a dix ans, les États-Unis s'engageaient à réduire les risques de catastrophes en adhérant au cadre de Sendai des Nations Unies. Un an après, Donald Trump arrivait pour la première fois à la Maison-Blanche, connu pour son scepticisme envers les organisations internationales. Lui aussi considère que la gestion des catastrophes aux États-Unis coûte trop cher. Sa solution n'est cependant pas de renforcer la prévention, mais de diminuer l'importance de l'agence fédérale de gestion des catastrophes FEMA. «Nous voulons nous sevrer de la FEMA», a déclaré le président il y a un mois. L'année dernière, la FEMA a déboursé 35 milliards de dollars, un montant supérieur aux prévisions, notamment à cause de la tempête Helene qui a fortement sollicité ses ressources. Donald Trump souhaite désormais que les États assument une part plus importante des dépenses. Cette perspective inquiète même les experts en gestion de crise. «J'ai discuté avec de nombreux représentants des États et des autorités locales, et il semble qu'il y ait deux camps, explique Drew Downing. Certains avancent et prennent leurs précautions eux-mêmes. D'autres, choqués, attendent des directives de Washington qui risquent de ne pas arriver rapidement.» Dans ce contexte, de nombreuses autorités locales restent paralysées et peinent à instaurer des mesures de prévention. Comme le résume Drew Downing: «Nous sommes actuellement confrontés à un changement comparable à un séisme.» Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Se connecter Fabian Fellmann écrit depuis plus de 20 ans sur des sujets politiques. Depuis l'été 2021, ce politologue est correspondant aux États-Unis depuis Washington, D.C. Auparavant, il a notamment travaillé comme correspondant à Bruxelles et au Palais fédéral pour différentes rédactions de journaux. Plus d'infos @fabian_fellmann Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
2 days ago
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États-Unis: Trump se rend au Texas ravagé par des inondations meurtrières
Le président américain se rend ce vendredi au Texas après les inondations qui ont tué 120 personnes. Publié aujourd'hui à 06h04 Mis à jour il y a 12 minutes Des équipes de sauvetage de la station d'incendie d'Acuna au Mexique effectuent des opérations de recherche près de la rivière Guadalupe à Hunt, Texas, après des inondations, le 10 juillet 2025. Getty Images via AFP Le président américain Donald Trump se rend vendredi au Texas meurtri par des inondations qui ont causé la mort de 120 personnes, au moment où la réponse du gouvernement et des autorités locales est pointée du doigt. Le président et son épouse Melania sont attendus sur place une semaine tout juste après la catastrophe qui a fait aussi plus de 170 disparus. Le centre du Texas a été frappé le 4 juillet, jour de fête nationale aux États-Unis, par des pluies diluviennes qui ont provoqué des crues subites, surprenant de nombreux habitants dans leur sommeil. Le comté de Kerr le plus durement touché Au total, au moins 120 décès liés aux inondations ont été recensés. Le comté de Kerr est le plus durement touché avec 96 morts, dont 36 enfants. Un camp de vacances chrétien pour filles, situé dans la localité de Hunt, sur les rives du fleuve Guadalupe, a payé un lourd tribut: 27 enfants et moniteurs ont péri dans la catastrophe. La visite du président américain intervient alors que les questions se font plus pressantes sur la gestion de la crise par les autorités locales et sur l'impact des coupes budgétaires, voulues par l'administration Trump, sur les systèmes d'alerte et de secours. Interrogé peu après la catastrophe pour savoir s'il avait toujours l'intention de supprimer progressivement l'Agence fédérale de gestion des urgences (Fema), Donald Trump a répondu que ce n'était pas le moment d'en parler. «Une action sans précédent aux côtés des secours texans» Le dirigeant républicain, qui avait précédemment déclaré qu'en cas de catastrophe, les secours devaient être gérés au niveau des États, a par ailleurs signé rapidement une déclaration de catastrophe afin de fournir au Texas les moyens du gouvernement fédéral. «Les moyens du ministère de la Sécurité intérieure […] se sont engagés dans une action sans précédent aux côtés des secours texans», a insisté jeudi sur son compte X la ministre, Kristi Noem. «La réponse immédiate à la catastrophe a été rapide et efficace», a-t-elle ajouté, alors que la chaîne CNN affirme que les opérations de secours de la Fema ont été retardées par des obstacles bureaucratiques après une nouvelle règle adoptée par la ministre visant à réduire les dépenses. La Maison-Blanche a déjà dû répondre aux critiques La semaine dernière, la Maison-Blanche a déjà dû répondre aux critiques selon lesquelles les coupes budgétaires dans les services météorologiques nationaux avaient porté atteinte à la fiabilité des prévisions et des alertes. Sa porte-parole, Karoline Leavitt, a affirmé que les services météorologiques américains (NWS) avaient émis des «prévisions et alertes à la fois précises et en temps voulu». Le shérif du comté de Kerr, Larry Leitha, a dit, quant à lui, avoir été alerté «autour de 4 ou 5 heures du matin» par des appels aux services de secours. Les alertes «code rouge» auraient été transmises au moins 90 minutes plus tard Selon la chaîne texane KSAT, un pompier local a requis à 04H22 l'envoi d'alertes «code rouge», un message d'urgence sur les téléphones des habitants de Hunt, la localité la plus touchée, tandis que les eaux du fleuve Guadalupe, alimentées par des pluies diluviennes, montaient dangereusement. Or d'après ce média local affilié à CNN et ABC, le bureau du shérif aurait demandé au pompier d'attendre, le temps d'obtenir l'autorisation d'un supérieur. Les alertes «code rouge» auraient été transmises au moins 90 minutes plus tard, vers 6h du matin, et le message a mis jusqu'à six heures pour parvenir à certains résidents de Hunt, selon KSAT. Interrogées à plusieurs reprises cette semaine à ce sujet, les autorités locales ont botté en touche. Des équipes fouillent la zone sans relâche depuis sept jours Plus de 2000 sauveteurs, policiers et des équipes cynophiles, appuyés par des hélicoptères, fouillent la zone sans relâche depuis sept jours pour tenter de localiser les disparus, même si les chances de les retrouver vivants sont désormais infimes. La dernière personne vivante a été secourue le 4 juillet, le jour même de l'inondation, selon les autorités. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
2 days ago
- 24 Heures
Malaisie: Marco Rubio va rencontrer son homologue chinois Wang Yi
Le chef de la diplomatie américaine va rencontrer vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie. Publié aujourd'hui à 05h47 Mis à jour il y a 11 minutes Le secrétaire d'État américain Marco Rubio lors d'un briefing médiatique à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN à Kuala Lumpur, le 10 juillet 2025. AFP Le secrétaire d'État américain Marco Rubio va rencontrer vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie, l'occasion d'aborder plusieurs désaccords bilatéraux, notamment la guerre commerciale, Taïwan, la mer de Chine méridionale ou les hautes technologies. Cette rencontre, la première entre les deux hommes depuis la prise de fonctions en janvier de Marco Rubio, se déroulera à Kuala Lumpur en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean). Figure de la politique américaine, Marco Rubio est connu pour ses prises de position très fermes contre le gouvernement chinois. Des droits de douane punitifs Sa visite en Asie du Sud-Est, la première de son mandat, intervient après de nouvelles menaces commerciales de Donald Trump. Le président américain a averti cette semaine qu'il imposera des droits de douane punitifs à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s'ils ne concluaient pas d'accords avec Washington d'ici au 1ᵉʳ août. Sans nommer les États-Unis, Wang Yi a appelé jeudi les pays de l'Asean à faire front commun avec la Chine pour promouvoir un ordre international «plus juste et plus rationnel». «Des défis tels que l'impact du protectionnisme unilatéral» «Nous sommes également confrontés à des défis tels que l'impact du protectionnisme unilatéral et l'abus des droits de douane par une certaine grande puissance», a déclaré M. Wang dans une critique voilée de l'administration Trump, accusée de porter atteinte aux intérêts des pays en développement. Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, Donald Trump a par ailleurs engagé un spectaculaire bras de fer économique, spécifiquement avec Pékin, également à coup de droits de douane prohibitifs. Après des pourparlers à Genève (Suisse) en mai, Chinois et Américains ont toutefois convenu d'un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les surtaxes douanières respectives sur leurs produits. La question de Taïwan est l'un des principaux points de crispation Ils se sont depuis accordés pour lisser encore davantage leur différend commercial, avec notamment l'accélération programmée des exportations de terres rares chinoises vers les États-Unis – un point crucial pour l'administration Trump. Outre le commerce, Washington et Pékin sont également en conflit sur la question du fentanyl, un opoïde qui fait des ravages aux États-Unis, ou encore le soutien, selon Washington, apporté par la Chine à l'effort de guerre russe en Ukraine. La question de Taïwan est l'un des principaux points de crispation. La Chine dit vouloir «unifier» l'île d'environ 23 millions d'habitants, gouvernée par un système démocratique, avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire. Le principal fournisseur d'armes à Taipei Les États-Unis n'ont pas de relations diplomatiques avec le territoire insulaire. Mais ils en sont le principal fournisseur d'armes et affichent ces dernières années un soutien croissant à Taipei face aux autorités chinoises – ce qui indispose Pékin. Dans ce contexte, le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer «clairement et de manière crédible à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l'équilibre des forces» en Asie-Pacifique. Il avait également assuré que Pékin «s'entraîne tous les jours» à envahir Taïwan. En réaction, la diplomatie chinoise avait reproché aux États-Unis d'utiliser la question taïwanaise pour «contenir la Chine» et avait appelé Washington à ne pas «jouer avec le feu». Les actions de Pékin jugées «provocatrices» Les actions de Pékin, jugées «provocatrices» par Washington près d'îlots disputés avec des pays membres de l'Asean, constitueront aussi l'un des autres sujets importants des discussions de vendredi. La Chine revendique la quasi-totalité des îles et récifs de la mer de Chine méridionale, où d'autres riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie et Brunei) ont également des prétentions de souveraineté. Ces tensions ont conduit les Philippines et le Japon à renforcer leurs liens avec les États-Unis, afin de faire front commun contre la Chine. Une menace militaire et économique Jeudi, Marco Rubio a réaffirmé l'engagement des États-Unis en vue d'une région «Indo-Pacifique qui soit libre, sûre et prospère», l'expression consacrée à Washington qui fait allusion à l'influence grandissante de la Chine. Les États-Unis décrivent la Chine comme leur rivale stratégique et comme une menace militaire et économique. Dans l'autre sens, Pékin appelle régulièrement Washington à avoir des relations commerciales et diplomatiques apaisées, basées sur le partenariat. Malgré les différends bilatéraux, Donald Trump a dit fin juin «bien s'entendre» avec la Chine et son président Xi Jinping. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.