
Trouver une chambre à la rentrée, un casse-tête pour les étudiants lausannois
Publié aujourd'hui à 11h33
À Chavannes-près-Renens, le Vortex a accueilli 1700 athlètes lors des Jeux olympiques de la jeunesse en 2020. Depuis, il est dévolu au logement des étudiants (image d'archives).
KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
À Lausanne, les demandes des étudiants pour accéder aux logements qui leur sont destinés excèdent largement l'offre. La rentrée 2025 va de nouveau tenir du casse-tête pour beaucoup d'entre eux, même si certaines mesures prises par l' EPFL pourraient aider à contenir l'explosion du nombre de candidats.
«Nous avons eu un taux de remplissage de 100% durant les semestres et nous sommes déjà complets pour la rentrée de septembre 2025, avec 95% de déçus», a fait savoir à Keystone-ATS Eran Shoshani, directeur de la Fondation solidarité logement pour les étudiant-e-s (FSLE), qui dispose d'une centaine de chambres.
Les perspectives sont légèrement plus réjouissantes du côté de la Fondation maisons pour étudiants Lausanne (FMEL), qui dispose de 14 maisons offrant quelque 4000 lits. «Nous avons actuellement plus de 2000 demandes», indique son directeur, Yves Ferrari. Même si environ 650 lits vont se libérer en juillet, car le Vortex arrive à la fin d'un cycle, plus de 1300 candidatures seront refusées. «Cela crée beaucoup de frustrations», poursuit l'ex-député des Vert-e-s au Grand Conseil.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Études mises en péril
Yves Ferrari estime cependant que la demande est «peut-être un tout petit peu moins forte» cette année, en raison des mesures prises par l'EPFL, consistant à limiter le nombre d'admissions au bachelor et à tripler les taxes d'études pour les étudiants étrangers . En effet, près de 80% des étudiants logés par la FMEL se forment à l'EPFL.
Quoi qu'il en soit, les étudiants vont encore une fois devoir faire preuve de courage et de débrouillardise en début d'année universitaire. «Ils en viennent parfois à louer des trucs horribles chez des privés ou à habiter au camping», explique Yves Ferrari, lequel se dit «très inquiet» pour ces jeunes. «Il est difficile de commencer un cursus dans ces conditions, cela peut mettre en péril leurs études.»
Pour cette raison, la FMEL se montre «bienveillante les premiers mois suivant la rentrée, pour que chacun puisse commencer ses études dans des conditions acceptables», glisse-t-il. La situation s'aggrave
Déjà tendue depuis de nombreuses années, la question du logement étudiant est loin d'être résolue. «Cette situation s'est encore aggravée avec l'augmentation du nombre d'étudiants, la pénurie persistante de logements vacants et la hausse généralisée des loyers sur le marché libre», analyse Roberto di Capua, responsable de l'unité Politique du logement et de l'habitat de la Ville de Lausanne.
La problématique a par ailleurs des effets collatéraux dans les communes voisines des hautes écoles. «À Chavannes-près-Renens, par exemple, un 4-pièces coûte 2400 francs, soit un prix très abordable pour quatre étudiants en colocation. Mais c'est un problème pour les familles qui ne trouvent plus à se loger», explique Yves Ferrari. «Proposer des logements étudiants, c'est notre façon de contribuer à résoudre la pénurie générale de logements sur l'arc lémanique», conclut-il. Plus de 770 lits sur le campus santé
Selon des chiffres officiels, le nombre d'étudiants à l' Université de Lausanne est passé d'un peu plus de 12'000 à près de 17'000, soit une hausse de 40,3% entre 2010 et 2023. Dans le même laps de temps, les étudiants de l'EPFL ont crû de 70,2%, passant d'environ 8000 à 13'600.
Divers projets sont en cours pour augmenter le nombre de logements pour les étudiants. La Ville de Lausanne met notamment à disposition des logements provisoirement vides ou des terrains destinés à la construction de telles habitations. Elle subventionne également des chambres et collabore avec des acteurs comme la FSLE ou la FMEL.
Cette dernière travaille actuellement à faire valider la construction d'une centaine de logements étudiants dans l'écoquartier des Plaines-du-Loup. Elle a également fait construire un bâtiment destiné à loger 776 étudiants, dès septembre 2026, sur le futur Campus Santé à proximité de la Bourdonnette.
À lire aussi à propos de l'UNIL et de l'EPFL Newsletter
«La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail.
Autres newsletters
ATS
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
21 minutes ago
- 24 Heures
Pourquoi les accidents en montagne sont aggravés par le changement climatique
De récents accidents montrent que la montagne change, et ses dangers aussi. Pour un guide, il faut adapter sa pratique. Publié aujourd'hui à 07h27 L'éboulement à proximité de la Grande Dixence n'a pas endommagé le barrage. Keystone En bref: La destruction de Blatten et l'éboulement près du barrage de la Grande Dixence samedi ont récemment marqué les esprits. Et mardi dernier, une randonneuse de 36 ans a perdu la vie , percutée par un rocher sur un sentier de la région d'Évolène. Cela rappelle que même les itinéraires en apparence sûrs peuvent réserver des risques. Secrétaire général de l'Association suisse des guides de montagne (ASGM), Pierre Mathey explique que ces accidents sont dus à des phénomènes naturels, mais aggravés par le changement climatique. Ces accidents s'inscrivent-ils dans la même problématique? Pas complètement. Tous ces accidents sont liés à des phénomènes naturels comme des chutes de pierres, des écroulements ou des avalanches, mais ils n'entrent pas dans la même logique de gestion du risque. Dans le cas des infrastructures comme des routes, des voies ferrées ou des bâtiments, des systèmes de surveillance et de monitoring sont en place dans chaque région. Ils permettent d'anticiper certains dangers et, si besoin, de fermer ou sécuriser les accès. Et pour les sports de montagne? Pour la randonnée ou l'alpinisme, il n'existe pas de monitoring systématique. Les personnes s'engagent sur ces itinéraires sous leur propre responsabilité. Aller en montagne est un choix individuel, dans un espace non sécurisé en permanence, où les dangers naturels peuvent devenir des risques dès qu'il y a présence humaine. Certaines situations, comme les chutes de pierres ou de séracs, restent très difficiles à prévoir. Même en appliquant le principe de précaution, qui consiste à éviter certains itinéraires en cas de fortes chaleurs ou de précipitations par exemple, le risque zéro n'existe pas. Le facteur humain fait partie des causes d'accidents, mais la malchance – le fait d'être au mauvais endroit au mauvais moment – joue aussi un rôle non négligeable dans les drames en montagne. Quelles sont les origines de ces accidents? Les accidents trouvent leurs origines dans des phénomènes naturels, mais le changement climatique agit comme un facteur aggravant, rendant certaines zones autrefois stables beaucoup plus fragiles. Il n'existe pas de preuve d'un lien direct entre le réchauffement climatique et une augmentation des accidents graves: les conditions en montagne évoluent rapidement, rendant l'évaluation des risques plus complexe. Parmi les principaux mécanismes naturels en cause, on trouve le dégel du permafrost. Cette glace présente dans les sols d'altitude agit comme un ciment qui maintient les roches en place. Lorsque les températures augmentent, ce lien s'affaiblit, et les blocs deviennent instables. C'est ce qui explique la hausse de la fréquence des chutes de pierres, des éboulements ou même des écroulements massifs. En montagne, les règles de base – partir tôt, rentrer tôt – permettent d'éviter certaines situations critiques liées aux températures élevées, qui accélèrent la fonte de la neige dure et fragilisent des terrains auparavant gelés et donc solides. Comment avez-vous adapté vos itinéraires à ces changements? En tant que professionnel, j'ai modifié certains de mes itinéraires au fil des années. Plusieurs passages utilisés il y a trente ans ne sont aujourd'hui plus praticables, notamment à cause du retrait des glaciers, que ce soit par perte d'épaisseur ou de longueur. Ce phénomène entraîne parfois des écroulements ou des éboulements, rendant certains passages à flanc de coteau impraticables. On observe également des glissements de terrain qui peuvent interdire certaines voies, ou nous pousser à les contourner. Cette évolution touche aussi bien les professionnels que les amateurs. La classification des sentiers reste liée à leur difficulté technique, et non aux dangers naturels. C'est donc à chaque pratiquant d'évaluer les dangers, sauf en cas de menace manifeste où l'accès est modifié, voire fermé. L'information et la prévention jouent un rôle essentiel, mais comprendre les dynamiques naturelles demande du temps et de l'expérience. Que ressentez-vous personnellement face à ces changements? La montagne impose humilité et respect. Randonneurs comme alpinistes ont de la chance, on n'est pas souvent contraints d'annuler une sortie. Par contre, il faut savoir s'adapter, et modifier son itinéraire si nécessaire. Mon conseil, c'est de ne pas avoir que l'objectif initial en tête, mais vivre une belle expérience, quel que soit le sommet. D'autres articles sur la montagne et le climat Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
an hour ago
- 24 Heures
La pêche sur le Léman est miraculeuse pour les amateurs et morne pour les pros
Après une année catastrophique en 2024, le sourire revient aux pêcheurs sportifs de Rolle et de tout le lac. Les professionnels n'en disent pas autant. Publié aujourd'hui à 06h54 Le 12 juillet 2025, Christophe Di Stadio pèse 100 perches à peine pêchées, dans le cadre d'un concours à Rolle. La récolte de cette année est particulièrement abondante, mais comment l'expliquer? Jean-Guy Python En bref: Les eaux de Rolle ont-elles vécu un petit miracle? Membre et trésorier de la société locale des Petits Pêcheurs, Pierre-Alain Di Stadio est aux anges. Alors qu'environ 150 kg de perches sont nécessaires pour leur traditionnelle guinguette d'août, plus de 140 kg ont déjà été mis sous vide et surgelés, à trois semaines de l'événement. «Le compte est bon», se réjouit-il ce mercredi. À la même période l'an passé, le pêcheur amateur se désespérait de n'avoir réussi à capturer que 6 kg de perches minuscules, mesurant 3 à 5 cm. «Le frai de l'année précédente n'avait pas grandi, explique-t-il. Nous avons supposé que c'était dû aux moules quagga qui filtrent l'eau et ingèrent le phytoplancton, nourriture de base de nos perchettes.» Magnifique année pour la pêche amateur Cette année, le panorama est différent. La zone regorge de poissons nés en 2024, qui ont fini par grossir. Ce sont essentiellement eux qui seront écoulés dans les assiettes des amateurs de friture, du 8 au 9 août au Port des Vernes de Rolle. Pierre-Alain Di Stadio et son fils Basile à Rolle, samedi dernier, durant un concours de pêche amateur. Le butin du jour est phénoménal. Jean-Guy Python Mais il n'y a pas qu'à Rolle que les pêcheurs sportifs ont le sourire. Pour eux, l'année 2025 a magnifiquement bien commencé: «Tant dans le Petit lac que dans le Grand lac et le Haut lac», se réjouit Lydia Lucchetta, présidente de la Fédération internationale des pêcheurs amateurs du Léman (FIPAL). «En juin déjà, il y avait plein de perches bien grassouillettes, se souvient-elle. Les épisodes de forte bise au printemps, qui ont refroidi le lac, pourraient expliquer cette belle croissance. Confrontés à ce changement soudain de température, les poissons ont pu penser: «C'est le moment de se nourrir!» Les professionnels découragés Le phénomène interroge, alors que d'un bout à l'autre du lac, les pêcheurs professionnels lancent plutôt des appels à l'aide. À La Tour-de-Peilz, par exemple, où Philippe Grandchamp ne peut s'empêcher de rire jaune en entendant parler d'une prétendue «année spectaculaire». «L'an passé, c'était encore de la rigolade par rapport à ce qu'on traverse en 2025, lance le pêcheur professionnel retraité. C'est une véritable catastrophe, on ne prend presque rien… Souvent, ça ne vaut même plus la peine de sortir.» Les perchettes seront servies sous forme de friture de poisson lors de la traditionnelle guinguette des Petits Pêcheurs de Rolle, du 8 au 9 août prochain. Jean-Guy Python La prise miraculeuse de Rolle mérite donc d'être relativisée. En réalité, la situation est sensiblement différente entre pêcheurs pros et amateurs. À Rolle, Alton Cocaj, pêcheur professionnel, note bien une légère amélioration par rapport à 2024, mais celle-ci reste insuffisante. «Quand on vit de la pêche, on ne peut pas dire que passer de 3 kilos par jour en 2024 à une dizaine de kilos en 2025 soit suffisant.» L'indépendant souligne la nuisance des cormorans sur son activité. Il nous renvoie vers une vidéo filmée récemment: près du port d'Ouchy, à Lausanne, des centaines d'oiseaux assombrissent le ciel. «C'est violent», lâche-t-il avec découragement. Pourquoi ces différences entre pêcheurs? C'est essentiellement la méthode de pêche qui explique les différences de butin entre catégories de pêcheurs. «On pose nos filets au fond du lac, donc si les poissons nagent entre deux eaux, c'est-à-dire à plus de 2,50 mètres du fond, on ne les attrape pas, justifie Philippe Grandchamp. Les amateurs, eux, pêchent à la ligne.» Ces derniers, qui ont le droit de prélever jusqu'à 100 perches par jour à l'aide d'une gambe – ligne munie d'hameçons –, ne sont pas censés les relâcher dans le lac, quelle que soit leur taille. «Pour eux, le poisson qui mord, mord», résume Alton Cocaj, à Rolle. Les exigences sont autres pour lui et ses confrères. «On travaille avec des filets dont les mailles ne retiennent que les spécimens mesurant déjà au moins 15 cm.» Espoirs pour les mois à venir Or, à l'heure actuelle, la plupart des perches ne sont pas encore suffisamment dodues pour rester coincées. Le président de l'Association suisse romande des pêcheurs professionnels, Alexandre Fayet, explique qu'une génération de perches semble avoir été «sautée» en 2024. «L'une des hypothèses, vu que la perche est cannibale, c'est que les jeunes ont été dévorées par leurs aînées.» Le pêcheur de Gland se montre néanmoins optimiste. «Il faudra être patient, mais on sent un bel avenir au niveau de la perche, avance-t-il. Il estime qu'aux alentours de cet automne, la pêche devrait enfin être fructueuse. La pêche sur le Léman Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Marine Dupasquier est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2020 et couvre essentiellement la région de Nyon. Sensible aux thématiques locales, elle a effectué ses premières piges au Journal de Morges. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
12 hours ago
- 24 Heures
Douze ans de prison requis contre le rebouteux accusé de viols à Fribourg
La procureure a fustigé les «mensonges» de l'agriculteur accusé de viols pour avoir imposé des «soins sexuels» à 14 patientes. La défense a plaidé l'acquittement. Publié aujourd'hui à 19h35 L'accusé, qui pratiquait des «massages énergétiques», expliquait à ses victimes que les actes sexuels préconisés étaient à but thérapeutique. Manuel Perrin En bref: «Si l'accusé a un don, c'est sans doute celui de repérer les personnes qui vont mal…» Au cours d'un réquisitoire fleuve de 2 h 30, la procureure Catherine Christinaz a détaillé ce jeudi les abus rapportés par chacune des 14 victimes présumées du rebouteux-agriculteur Olivier* (58 ans), pour mieux convaincre les juges de Châtel-Saint-Denis (FR) que toutes devraient être reconnues comme telles. Et pas uniquement les six plaignantes. La magistrate fribourgeoise a requis 12 ans de prison à l'encontre de celui qui est déjà incarcéré préventivement depuis juin 2022 – principalement pour viols, contraintes sexuelles et abus de la détresse. Elle demande que la peine soit assortie d'un traitement ambulatoire, à savoir un suivi psychiatrique ainsi qu'un travail thérapeutique en sexologie. Mais aussi une interdiction à vie d'exercer des activités avec des adultes particulièrement vulnérables, ainsi qu'une interdiction d'exercer une profession avec des patients. «Faute terriblement lourde» pour la procureure «On pourrait se dire qu'il y a eu beaucoup de naïveté de la part de ces femmes, au vu des propos abracadabrants du prévenu», a repris la représentante du Parquet. Elle a exhorté le Tribunal à ne pas juger les croyances de ces désormais ex-patientes qui ont accepté les massages «énergétiques» du guérisseur, et qui se sont finalement fait imposer des rapports sexuels complets prétendument thérapeutiques. «Elles traversaient toutes une phase difficile de leur existence, de doute, de fragilité. Certaines sont encore tellement sous l'emprise qu'elles n'ont pas encore conscience d'être des victimes, plusieurs années après», a poursuivi la magistrate, en qualifiant la faute commise par l'accusé de «terriblement, extrêmement» lourde. «Sous ses airs de gros nounours, comme il aime à se décrire, c'est en fait un gros pervers.» «Comme ces patientes ne tombaient pas spontanément sous son charme, il mettait en œuvre sa stratégie, en leur faisant croire qu'il avait détecté une maladie grave, jusqu'à parler de cancer, et du stade de la tumeur – pour leur faire peur», a souligné Catherine Christinaz, tout en estimant qu'Olivier n'est qu'un «fieffé menteur, un affabulateur». Elle a ajouté que le quinquagénaire a déclaré en cours d'enquête que «les pouvoirs quasi magiques de sa verge» n'étaient que le fruit de son imagination. Mercredi lors de son interrogatoire, ce mythomane incurable a d'ailleurs déclaré ne plus croire en ses prétendus dons, compte tenu de l'absence totale de résultats thérapeutiques avec ses patientes. Entendu en cours d'enquête, son fils adulte partage cette analyse. «Ses motivations étaient uniquement sexuelles, il a adapté sa stratégie avec chacune de ses victimes pour obtenir ce qu'il voulait», a lancé la procureure. La défense plaide la «débilité» Quant à l'avocat du rebouteux , Me Guillaume Hess, il n'a pas axé sa défense sur le fait que cet agriculteur prétend avoir appris sa méthode de soins sexuels en Thaïlande. À la place, l'homme de loi a centré sa plaidoirie sur le QI de l'accusé, dont la valeur de 77 le rangerait dans «les 5% des personnes les plus bêtes de la population mondiale». «Mon client fait partie des personnes les plus débiles», a insisté l'homme de loi. «Il ne pouvait pas se rendre compte qu'il faisait du mal, au vu de son état mental», contredisant ainsi le rapport de l'experte-psychiatre. Selon Me Hess, ses capacités intellectuelles objectivement «dans la norme inférieure» n'ont pas permis à Olivier de comprendre le message qu'a voulu lui faire passer un juge de Romont en 2016, lorsque ce dernier l'a condamné à une peine pécuniaire avec sursis pour actes sexuels sur une personne incapable de discernement ou de résistance. Comme il n'avait été reconnu coupable que d'une partie des actes reprochés par la plaignante, le guérisseur en aurait déduit qu'il pouvait continuer ses soins sexuels. Ce serait la raison pour laquelle 10 des 14 victimes présumées du procès de Châtel-Saint-Denis dénoncent des faits survenus après sa condamnation. Aujourd'hui, le risque de récidive du quinquagénaire est toujours de «moyen à élevé». Pour ces motifs, le défenseur a demandé que son client soit acquitté, ce qui lui donnerait droit à une indemnité pour détention injustifiée de l'ordre de 250 000 fr. Ce serait le seul moyen pour le Fribourgeois de payer les indemnités pour tort moral demandées par les plaignantes, qui totalisent plus 125 000 fr. «Il n'est pas contesté qu'elles ont subi une atteinte morale», a conclu Me Hess. Le verdict sera rendu jeudi prochain. Plus d'articles sur le procès du rebouteux Newsletter «La semaine fribourgeoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Fribourg, chaque vendredi. Autres newsletters Benjamin Pillard est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2019. Il couvre en particulier les faits divers et l'actualité judiciaire des cantons romands. Auparavant, il a travaillé durant sept ans au sein de la rédaction du «Matin». Plus d'infos @benjaminpillard Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.