
« Vous êtes les alliés du cancer ! » : à l'Assemblée, une femme s'emporte après l'adoption de la loi Duplomb
la proposition de loi Duplomb
réintroduisant un pesticide néonicotinoïde. Un texte contre
lequel la gauche se bat depuis des semaines
, mais soutenu par une grande majorité du socle commun, et appuyé par le vote presque unanime du Rassemblement national. Il a finalement été adopté ce mardi après-midi pour ce vote solennel organisé après l'adoption du texte en commission mixte paritaire, par une majorité de 316 voix pour, face à 223 contre.
Non sans nouveaux heurts dans l'hémicycle. « L'acétamipride
(un pesticide de la famille des néonicotinoïdes réintroduit sous conditions par ce texte)
est le nouveau chlordécone de l'Hexagone », a déploré la députée Insoumise Aurélie Trouvé, citant le directeur scientifique adjoint de l'Inrae. « Cette loi est une régression environnementale », a-t-elle poursuivi.
Le gouvernement, par la voix d'
Annie Genevard
, a quant à elle regretté des débats « tronqués », qui « contribuent à fracturer le lien entre les agriculteurs et la société ». Et la même, de poursuivre : « Vous portez, en caricaturant ce débat, une funeste responsabilité. »
Mais c'est bien depuis les tribunes réservées au public que la révolte contre ce texte s'est le plus fait entendre. Après le vote de la proposition de loi portant le nom du sénateur LR Laurent Duplomb, une femme se lève, s'approche du balcon et crie, pointant les députés qui ont soutenu le texte : « Vous êtes les alliés du cancer ! Nous nous reverrons. » Sous les clameurs de l'ensemble des groupes de gauche.
Devant une poignée de journalistes, à la sortie de l'Assemblée nationale, cette dernière est revenue sur son coup de sang. Elle-même atteinte d'un cancer, son deuxième, Fleur Breteau est porte-parole du jeune collectif Cancer colère. Conviée à l'Assemblée nationale ce mardi par le groupe écologiste, elle explique ne pas avoir pu faire entendre sa colère aux députés. « Le cancer est devenu une épidémie, il y a une progression alarmante chez les jeunes et les enfants. Les réponses doivent être politiques », dit-elle.
gée de 50 ans, elle a tout récemment accordé des interviews auprès de confrères pour mener la fronde contre la loi Duplomb. « Dans l'hémicycle, on entend des députés du RN qui soutiennent que l'acétamipride va soutenir l'agriculture. Je ne comprends pas comment la réintroduction d'une substance qui déclenche des maladies peut soutenir l'agriculture. C'est un scandale sanitaire. Je ne sais pas quels intérêts défendent ces députés, mais ce ne sont pas des intérêts publics. »
L'acétamipride est interdit en France mais autorisé ailleurs en Europe jusqu'en 2033. Les risques inhérents à son usage pour l'homme suscitent de l'inquiétude mais demeurent incertains, par manque de documentation.
Si une grande majorité du socle commun a voté le texte, ce dernier a tout de même suscité quelques divisions. Au sein du groupe Ensemble Pour la République, celui de
Gabriel Attal
, 14 députés sur 93 membres ont voté contre, pour 10 abstentions. Neuf députés MoDem et trois Horizons ont aussi voté contre.
Les opposants à cette proposition de loi estiment ne pas en avoir fini avec ce texte. Ils ont d'ores et déjà promis un recours devant le Conseil constitutionnel, notamment pour faire valoir que ce texte contreviendrait aux principes de précaution et de non-régression environnementale.
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