
La lutte d'influence entre la Fédération, le ministère et le club d'Avoine-Beaumont qui a débouché sur le fiasco des JO
En mars 2024, Nellu Pop, entraîneur de l'équipe de France féminine, est suspendu après un reportage de Stade 2 consacré à des violences et maltraitances dans la gymnastique. Au vu des témoignages relatés par France 2, le ministère des Sports, à l'époque dirigé par Amélie Oudéa-Castéra, déclenche une enquête administrative, laquelle débouche sur un article 40, l'ouverture d'une enquête préliminaire, et une suspension de Pop à titre conservatoire.
Dans L'Équipe, plusieurs athlètes et membres du staff tricolore réclament sa réintégration et dénoncent une déstabilisation très dangereuse de l'équipe à quelques semaines des Jeux. En vain. Le même scénario se produit pour Véronique L., directrice du haut niveau de la fédération Française de gymnastique artistique, elle aussi mise sur la touche après le reportage de Stade 2. Tout comme Pop, elle échouera à retrouver son poste, malgré une trentaine d'attestations de collègues et de sportives de haut niveau en sa faveur.
« C'est un gâchis »
En réalité, se joue en coulisses une véritable lutte d'influence entre la fédé de gym qui défend ses cadres, le ministère qui prône une tolérance zéro, Marc et Gina Chirilcenco et le joyau qu'ils entraînent au club d'Avoine-Beaumont, Kaylia Nemour. Des décisions parfaitement contradictoires vont alors être rendues. Invités à se pencher sur la situation de Véronique L., les juges disciplinaires de la commission de discipline de la fédération l'absolvent complètement : « Les propos rapportés dans le reportage de Stade 2 (...) peuvent s'apparenter à une cabale contre cette dernière eu égard (...) aux témoignages qu'elle a été amenée à effectuer dans le cadre d'autres procédures », peut-on lire.
La directrice de la haute performance estime en effet s'être fait de nombreuses inimitiés, en témoignant contre les méthodes pédagogiques des Chirilcenco à Avoine, mais aussi contre une entraîneuse de Dijon, dont les gymnastes qui la mettent en cause sur Stade 2 sont réputées proches. Sauf que... les Chirilcenco vont être à leur tour totalement blanchis par le Service départemental à la Jeunesse, à l'engagement et aux sports (SDJES) de l'Indre-et-Loire qui, à l'issue d'une enquête administrative et de 47 auditions, décide unanimement qu'il n'y a pas lieu à sanction. Mieux encore, les membres de la commission décident également d'alerter le ministère sur un « acharnement de la fédération française de gymnastique » à l'encontre du club d'Avoine.
Une enquête pénale est toujours en cours et a connu de nombreux rebondissements ces dernières semaines avec le revirement de la famille Nemour sur les Chirilcenco. Plusieurs auditions auraient eu lieu, ce que n'a pas souhaité commenter la procureure de Tours. Quant à Nellu Pop et Véronique L., le changement de ton est total au ministère des Sports : « Les deux dossiers sont clos, indique-t-on au cabinet de Marie Barsacq. Il n'y a pas eu de poursuite. » Le parquet de Paris ne nous a pas répondu quant à la situation pénale de Monsieur Pop. « C'est un gâchis. On les a jetés en pâture », déplore leur avocat, Me Chevret.
Kaylia Nemour avait remporté l'or aux JO 2024 aux barres asymétriques, mais renoncé à concourir sous drapeau français, choisissant l'Algérie, son autre nationalité. Aucune Française n'avait franchi les qualifications.
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