Journalistes d'al-Jazeera tués à Gaza : cinq choses à savoir sur la chaîne qatarie
L'armée israélienne a reconnu avoir visé le correspondant Anas al-Sharif, reporter de 28 ans bien connu des spectateurs de la chaîne qatarie al- Jazeera, le qualifiant de «terroriste» qui «se faisait passer pour un journaliste». Le géant arabe des médias a fait état de quatre autres victimes dans «ce qui semble être une attaque ciblée israélienne»: Mohammed Qreiqeh, également correspondant, ainsi qu'Ibrahim Zaher, Mohammed Noufal et Moamen Aliwa, cameramen.
Selon la chaîne, cela porte à 10 le nombre de ses journalistes tués par l'armée israélienne depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre 2023.
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Voici cinq choses à savoir sur la chaîne de télévision qatarie al-Jazeera.
Fondation
al-jazeera a été créée à Doha en 1996 par un décret de l'ancien émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani. Tout en disposant que la chaîne devait être «totalement indépendante de toute influence», le décret prévoyait un prêt gouvernemental d'environ 140 millions d'euros pour «sa mise en place et la couverture de ses coûts de fonctionnement pendant cinq ans».
Le gouvernement qatari a toutefois continué à financer une partie du budget de la chaîne, soulevant des questions sur son indépendance éditoriale. Al-Jazeera s'est immédiatement imposée comme un rival des géants internationaux des médias, mais sa couverture en tant que «première chaîne d'information indépendante du monde arabe» a suscité des tensions dans la région.
Portée mondiale
La chaîne affirme couvrir 95 pays avec 70 bureaux et une équipe de 3000 employés, et dit toucher 450 millions de foyers. al-jazeera, qui diffusait seulement en arabe, a lancé en 2006 un service en anglais, al-Jazeera English.
Le réseau comprend également une chaîne diffusant des événements en direct, al-Jazeera Mubasher, et la chaîne AJ+, uniquement en ligne, qui s'adresse à un jeune public.
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Printemps arabe
Alors qu'une vague de soulèvements populaires s'est diffusée au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2011, al-Jazeera a été considérée comme un acteur clé dans le façonnement de l'opinion publique, ayant accordé un temps d'antenne sans précédent aux groupes d'opposition, en particulier au mouvement islamiste des Frères musulmans.
La chaîne a subi alors des pressions de la part des gouvernements de la région. Le Caire a par exemple considéré al-Jazeera comme un porte-parole des Frères musulmans et les autorités égyptiennes ont arrêté trois de ses journalistes.
Blocus du Qatar
En 2017, les voisins du Qatar, au premier rang desquels l'Arabie saoudite, ont imposé un blocus diplomatique et économique de trois ans à la monarchie du Golfe.
En plus d'exiger du Qatar qu'il coupe ses liens avec les Frères musulmans et le Hamas (le Qatar héberge le bureau politique du mouvement islamiste palestinien), ils ont également appelé à la fermeture d'al-Jazeera et de toutes ses filiales, ce que la chaîne avait qualifié de tentative de «réduire au silence la liberté d'expression».
Guerre de Gaza
Le Qatar est l'un des pays médiateurs dans la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, al-Jazeera diffuse en continu des reportages sur les conséquences des opérations militaires israéliennes dans le territoire palestinien. Ses émissions ont été parmi les plus suivies au Moyen-Orient, dans un contexte de désenchantement généralisé à l'égard de la couverture médiatique occidentale.
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En avril 2024, le Parlement israélien a voté une loi permettant d'interdire la diffusion de médias étrangers portant atteinte à la sécurité de l'État. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a alors accusé al-Jazeera d'être «un organe de propagande du Hamas et d'avoir participé activement» à l'attaque sanglante menée le 7 octobre 2023 par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël, qui a déclenché la guerre.
Le 5 mai 2024, le gouvernement israélien a interdit à la chaîne d'émettre depuis Israël et fait fermer ses bureaux. Tsahal a accusé à plusieurs reprises ses journalistes à Gaza d'être des «agents terroristes». Ce qu' al-Jazeera réfute, affirmant qu'Israël cible systématiquement ses reporters dans le territoire palestinien.
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