
Malgré ses 300 communes, Vaud n'a plus de projets de fusions de communes en stock?
Le dimanche 22 septembre 2024, les trois communes de la vallée de Joux (L'Abbaye, Le Lieu, Le Chenit) ont accepté d'unir leur destin. Hormis quelques projets qui restent à entériner, les vocations ne sont pas nombreuses dans les 300 communes qui restent en Pays de Vaud.
24Heures/Marie-Lou Dumauthioz
En bref:
Dès le 1er janvier 2027, la Vallée de Joux ne sera plus qu' une seule et même commune . Et si la fusion est de taille – 163 km² de superficie couvrant Le Chenit, Le Lieu et L'Abbaye –, elle n'a pas vraiment suscité des vocations. La liste des mariages en préparation dans le canton de Vaud est bientôt vide.
Parmi les communes qui sont encore sur les rangs, Gimel, Saint-Oyens et Saubraz ne sont plus qu'à un petit pas de s'unir, tout comme le millier d'âmes de Mathod et Suscévaz . Les cinq villages sont appelés aux urnes le dimanche 28 septembre. Et si les habitants votent comme leurs élus, l'affaire sera vite entendue.
Derniers à se prononcer sur un tel projet dans le canton, les plénums des hauts du district de Morges ont largement plébiscité l'idée de faire ménage à trois. Syndique de Saint-Oyens, Catherine Lehmann salue en outre une très grande mobilisation citoyenne: «Nous avons environ 30 membres au Conseil général, mais ce soir-là, une quarantaine de personnes sont venues se faire assermenter pour voter!» Les communes guettent les élections
Ce n'est pas un détail, car la fusion – qui s'accompagne de documents techniques complexes – présente le risque de rester une affaire d'initiés, en clair, «le truc» des autorités.
C'est pourquoi la population doit non seulement valider l'union dans les urnes, mais aussi – si possible – se l'approprier. «Bien plus que le résultat final pour ou contre la fusion, l'enjeu central est vraiment que l'ensemble des habitants puisse s'exprimer, car c'est un sujet qui concerne absolument tout le monde», poursuit Catherine Lehmann. En cas de oui, la «naissance» de la commune fusionnée – qui s'appellera Gimel – sera officialisée au 1er janvier 2027.
Sur son site internet , qui n'a pas été mis à jour depuis une année et demie, le Canton dresse la liste du chemin parcouru, soit 35 projets validés si les deux derniers passent la rampe le 28 septembre. Et après? Des discussions officieuses peuvent bien avoir lieu ici ou là. Mais à ce jour, aucun dossier concret n'a été déposé sur le bureau du «Monsieur Fusion» vaudois , Laurent Curchod.
Celui-ci ne s'en émeut pas particulièrement. «Il faut déjà saluer ce qui a été fait dans ce cadre, avec des entités nouvelles d'une certaine importance si l'on songe à la vallée de Joux, Hautemorges , Chavornay ou Montanaire par exemple. Il est logique d'observer un temps d'arrêt aujourd'hui alors que nous entrons dans une période d'élections communales. Ce n'est pas maintenant qu'une Municipalité va lancer un projet de fusion.»
La Municipalité de Hautemorges boucle sa première législature complète avec les sept même municipaux, ce qui est assez rare pour être souligné. Ces derniers vont cependant passer de cinq à sept dès la prochaine législature.
JOURNALDEMORGES
L'argument peut s'entendre, mais dans plusieurs communes, le processus ne s'est pas forcément calqué sur une législature au sens strict du terme. Il trouve davantage sa source dans une impulsion, une discussion entre élus ou une évidence, quand trois ou quatre villages partagent déjà presque tout – dont l'argent dépensé – au motif de l'intercommunalité. Vaud n'en a pas fini avec les fusions
Laurent Curchod, lui, est persuadé que le mouvement est en marche. «C'est un puits sans fond et il n'est pas près d'être rempli. L'élément déclencheur est précisément le renouvellement des autorités, prévu en juillet 2026, ou la surface financière qui, à un moment donné, met celles-ci face aux réalités. Une fois que tous les projets en cours seront en place, nous allons passer de 300 à 294 communes, ce qui fait qu'il reste un certain nombre de fusions à mettre sur la table.»
Seul le canton de Berne compte plus de localités, Vaud étant un peu étriqué, entre des grosses villes comme Lausanne et Yverdon et des biens plus petites qui pourraient être titillées par les aides qui sont toujours en vigueur. «La loi prévoit une incitation pour l'étude de la fusion et une aide financière, une fois que le vote est validé, ce qui correspond à une fourchette de 900'000 francs environ pour le cas de Gimel. Mais on se rend compte que l'argent n'est de loin pas le moteur d'un projet aussi fondamental», note Laurent Curchod.
Vu la situation, il sera dès lors intéressant de voir si certains candidats aux élections dans des communes de moyenne importance – où l'on ne fait d'ordinaire pas de véritable campagne – se présentent en brandissant le projet de fusion dans les soirées de présentation.
Les dernières fusions de communes Newsletter
«La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail.
Autres newsletters Cédric Jotterand est journaliste à la rubrique vaudoise, responsable du bureau de Morges. Il est par ailleurs rédacteur en chef du Journal de Morges, lauréat du Prix BZ du journalisme local. Plus d'infos @JotterandC
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
2 hours ago
- 24 Heures
15 nouvelles accusations à l'encontre du magnétiseur Denis Vipret
Après les révélations de la RTS, la parole continue à se libérer autour du guérisseur broyard. Une nouvelle plainte pénale a été déposée. Publié aujourd'hui à 12h28 Le magnétiseur Denis Vipret est accusé d'agression sexuelle par une vingtaine de femmes en Suisse romande (photo d'archives). Laurent Crottet Après la diffusion le 6 juillet d'une enquête de la RTS dans laquelle cinq femmes accusent le célèbre magnétiseur romand d' attouchements sexuels , d'autres victimes présumées se sont manifestées auprès de la chaîne du service public, a révélé cette dernière lundi . En une semaine, quatorze nouvelles femmes ont témoigné d'agressions sexuelles, subies entre 1995 et 2024. Toutes décrivent un scénario similaire, précise la RTS, dans lequel une consultation mène à «des paroles ou à des gestes déplacés». Carole*, une Vaudoise de 71 ans, a consulté Denis Vipret en 1995 pour une peine de cœur. Elle raconte que le magnétiseur l'aurait violée à la ferme de Léchelles (FR) en lui promettant que «son homme» allait «revenir». Les faits présumés étant prescrits, Carole n'a pas porté plainte, mais souhaite que son témoignage puisse alerter de potentielles futures victimes. Une nouvelle plainte pénale déposée La RTS révèle cependant qu'une Bernoise a déposé une plainte pénale le 11 juillet, une information confirmée par la police. La trentenaire accuse le magnétiseur d'attouchements sexuels, des faits qui se seraient produits il y a une dizaine d'années. Une autre femme, originaire de Nyon, décrit avoir été victime d'une tentative d'extorsion de la part de Denis Vipret. Le magnétiseur lui aurait demandé 5000 francs pour la «débarrasser» de «133 personnes» qui lui voulaient du mal. Ce récit fait écho, selon la chaîne du service public, au témoignage d'une femme qui a permis de condamner le guérisseur en mai 2024. Contacté par la RTS, Denis Vipret n'a pas souhaité commenter ces nouvelles accusations. Le magnétiseur continue de prodiguer ses soins en Suisse romande. À lire aussi sur Denis Vipret Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Laurène Ischi est journaliste au sein de l'équipe digitale de Tamedia. Après un bachelor en lettres à Lausanne, elle a obtenu son master à l'Académie du journalisme et des médias de l'Université de Neuchâtel en 2021. Elle se passionne pour les sujets de société et a travaillé pour «Femina» pendant 4 ans. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
2 hours ago
- 24 Heures
Un policier a été renversé par un automobiliste à Châtel-Saint-Denis
Un accident s'est produit lundi entre un jeune conducteur et un agent de police. Ce dernier a été blessé dans sa chute et transporté à l'hôpital. Publié aujourd'hui à 11h34 Mis à jour il y a 1 minute Un policier à moto a dû être conduit à l'hôpital après un accident de la route à Châtel-Saint-Denis, lundi 14 juillet. Police cantonale Fribourg Un policier à moto a dû être conduit à l'hôpital après un accident de la route à Châtel-Saint-Denis lundi, rapporte la police cantonale fribourgeoise . «Peu avant 17 h, un automobiliste de 21 ans circulait sur la route de Montreux en direction du centre-ville», rapporte le communiqué. Lorsqu'il a tourné sur la gauche, le jeune homme est entré en collision «avec un motard de la police en course urgente remontant la file de voitures». Dans le choc, l'agent de police a chuté de son véhicule et s'est blessé. Une ambulance l'a transporté à l'hôpital. Une enquête est en cours, précise la police cantonale fribourgeoise. L'actu dans le canton de Fribourg Newsletter «La semaine fribourgeoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Fribourg, chaque vendredi. Autres newsletters Laure Schmidt est journaliste stagiaire au sein de la rubrique Suisse-Monde-Economie de la rédaction Tamedia depuis septembre 2023. Elle a étudié les sciences sociales et la psychologie à l'Université de Lausanne. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
3 hours ago
- 24 Heures
Il pousse des Roumaines à venir en Suisse se prostituer
En Valais, un homme est accusé d'encouragement à la prostitution, de blanchiment d'argent et de tentatives de contrainte. Publié aujourd'hui à 11h21 Mis à jour il y a 1 minute L'homme de 36 ans, accusé d'avoir poussé ses copines de Roumanie à la prostitution en Suisse, a comparu mardi à Sion devant le Tribunal cantonal valaisan. KEYSTONE Un ressortissant roumain de 36 ans a comparu, mardi, devant le Tribunal cantonal valaisan à Sion. L'homme est accusé d'encouragement à la prostitution , de blanchiment d'argent et de tentatives de contrainte. Le Ministère public a requis 46 mois de prison ferme. Entre mars 2023 et avril 2024, l'accusé aurait convaincu plusieurs jeunes femmes roumaines, avec qui il entretenait des relations intimes, de quitter leur pays pour venir en Suisse afin de s'adonner à la prostitution. Pour les convaincre, il leur a fait miroiter la possibilité de gagner beaucoup d'argent afin de leur permettre de soutenir financièrement leurs familles restées au pays. Lorsqu'il n'était pas présent, l'accusé pouvait compter sur une maquerelle qui n'était autre que sa copine, laquelle se prostituait également. Le prévenu n'hésitait pas à menacer ces femmes de s'en prendre à leurs familles et a gardé l'argent qu'elles avaient gagné. Mardi, il a reconnu les faits devant le tribunal et son avocat a plaidé pour une peine de 18 mois, dont la moitié avec sursis. Prostitution Newsletter «La semaine valaisanne» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton du Valais, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.