
États-Unis: L'administration Trump pressée de justifier ses coupes à Harvard
Publié aujourd'hui à 23h37
Donald Trump, à la Maison-Blanche, le 18 juillet 2025.
Getty Images via AFP
Le duel entre Donald Trump et Harvard s'est déplacé lundi dans l'arène judiciaire où une juge a demandé à l'administration américaine de justifier le gel de plus de 2,6 milliards de dollars (2,1 milliards de francs) en subventions de recherche à la prestigieuse université.
Depuis son retour à Maison-Blanche en janvier dernier, Donald Trump accuse la doyenne des universités américaines de servir de vivier à l'idéologie «woke» et de ne pas avoir protégé suffisamment ses étudiants juifs ou israéliens lors de manifestations sur le campus pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
En représailles, le gouvernement Trump a retiré à Harvard un peu plus de 2,6 milliards de dollars en subventions fédérales, y compris dans le domaine de la santé, et a révoqué sa certification SEVIS, principal système par lequel les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux États-Unis. Bras de fer
L'université, l'une des plus prestigieuses au monde et établie près de Boston, au Massachusetts (nord-est), a contesté ces deux mesures devant le tribunal fédéral local, dans un bras de fer qui sert aussi de test pour d'autres institutions d'enseignement supérieur dans la mire du gouvernement Trump comme par exemple Columbia, à New York.
Harvard affirme de son côté avoir pris des mesures pour s'assurer que les étudiants et le personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus, ni intimidés sur le campus, tout en soutenant que des mesures du gouvernement fédéral «menaçaient» les libertés d'expression et académique et étaient ainsi contraire à la Constitution américaine.
Dans sa plainte devant la juge Allison Burroughs, Harvard accuse l'administration Trump de se servir du gel de fonds fédéraux comme un «levier» pour tenter de «contrôler» les prises de décisions de l'université. «Désastre total»
Lundi, les avocats des deux camps ont présenté leurs arguments devant la juge Burroughs qui a pressé le gouvernement de questions sur sa décision de geler ces subventions à Harvard, selon des médias américains. Sans attendre la décision, le président américain a fustigé la juge.
L'affaire Harvard vient d'être présentée devant une juge «nommée par Obama», s'est plaint Donald Trump sur son réseau Truth Social. «C'est un désastre total, et je le dis avant même d'avoir entendu sa décision», a-t-il écrit, en accusant l'université «d'être antisémite, antichrétienne et anti-Amérique. »
En parallèle, des associations de professeurs d'université américaines, notamment de Harvard, ont demandé lundi à un autre juge du Massachusetts de reconnaître que le gouvernement américain a mis en place une «politique d'expulsions basées sur l'idéologie» contraire au premier amendement de la Constitution qui protège la liberté d'expression. Campagne de «représailles»
Pour ces associations, les arrestations d'étudiants étrangers en vue de leur expulsion, comme celle de l'activiste propalestinien de l'université Columbia, Mahmoud Khalil, ou de l'étudiante turque Rumeysa Ozturk, ont pour but de museler les voix contre la guerre israélienne à Gaza et la défense des Palestiniens, et affaiblissent le débat public.
Le gouvernement américain a eu recours au début du mois à une injonction pour tenter d'obtenir des «documents» internes de l'université Harvard sur les étudiants internationaux soupçonnés d'avoir participé à des manifestations pro-palestiniennes sur le campus.
Interrogée par l'AFP, la direction de Harvard a qualifié «d'injustifiée» la demande du gouvernement Trump et dénoncé une campagne de «représailles» contre une université qui «défend» à la fois ses étudiants et ses principes fondamentaux.
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New York: Un tireur tue au moins 4 personnes avant d'être retrouvé mort
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Voyage présidentiel: Golf, diplomatie et commerce: Trump est en Écosse
En Écosse, le président américain discutera commerce avec Ursula von der Leyen et Keir Starmer. Des manifestations sont attendues. Publié aujourd'hui à 00h13 Mis à jour il y a 14 minutes Le président américain Donald Trump parle à la presse après son arrivée à l'aéroport de Prestwick, près de Glasgow, le 25 juillet 2025. AFP Donald Trump est arrivé vendredi pour un week-end prolongé en Écosse qui doit mêler golf, diplomatie et négociations commerciales, et où un important dispositif de sécurité a été déployé en prévision de manifestations. Après son arrivée à bord de l'avion présidentiel Air Force One en début de soirée à l'aéroport de Prestwick, au sud-ouest de Glasgow, Donald Trump s'est ensuite rendu à Turnberry, dans un des deux complexes de golf écossais appartenant à l'entreprise familiale dirigée par ses fils. L'agenda officiel du président américain est vide samedi. Il doit rencontrer dimanche la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui espère obtenir un accord sur les droits de douane. Une perspective que le président américain a jugé possible à «50-50». La police écossaise, qui se prépare à des manifestations, a annoncé la mise en place d'une «opération d'envergure à travers tout le pays pendant plusieurs jours». «Peaufiner» Avant de repartir pour Washington, Donald Trump s'arrachera aussi aux greens pour une rencontre, dont les détails ne sont pas connus, avec le Premier ministre britannique Keir Starmer. Ce dernier ne passe pas pour être féru de golf comme le républicain de 79 ans et il cherchera surtout à rester dans ses petits papiers, après avoir jusqu'ici évité que son pays ne soit frappé de droits de douane exorbitants. Les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé en mai un accord commercial, mais Londres s'inquiète de la volonté exprimée par Donald Trump de le «peaufiner». À son arrivée en Écosse, Donald Trump a toutefois affirmé que l'heure serait à la «célébration». «L'accord est conclu» avec Londres, a-t-il insisté, ajoutant que les deux dirigeants parleraient «d'autres choses». Avant son départ de Washington, il a néanmoins semblé doucher les espoirs britanniques d'obtenir des droits de douane durablement réduits sur l'acier et l'aluminium. Londres a jusqu'ici été exempté des 50% de droits appliqués aux importations vers les États-Unis. «Si je le fais pour un, je devrais le faire pour tous», a-t-il affirmé. Affaire Epstein à distance En Écosse, la guerre dans la bande de Gaza sera sans doute un sujet de discussion, au moment où le Premier ministre travailliste est appelé par plus de 220 députés à emboîter le pas au président français Emmanuel Macron pour reconnaître l'État de Palestine. 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Donald Trump sera de retour au Royaume-Uni en septembre, pour une visite d'État à l'invitation du roi Charles III s'annonçant fastueuse. Il avait assuré au cours d'une précédente visite, en 2023, se sentir «à la maison» en Écosse où sa mère, Mary Anne MacLeod, a grandi avant d'émigrer à 18 ans aux États-Unis. Manifestations samedi Son affection n'est pas forcément réciproque: des manifestations sont prévues samedi à Edimbourg et à Aberdeen, ainsi qu'à proximité de ses golfs, pour protester contre sa présence. En 2018, sa précédente visite à Turnberry avait poussé des milliers de personnes à manifester à Glasgow et à Edimbourg. Le Premier ministre écossais, John Swinney, a annoncé qu'il rencontrerait Donald Trump pendant sa visite, soulignant que l'Écosse «entretient une amitié solide avec les États-Unis depuis des siècles». La construction d'un nouveau parcours par le groupe aujourd'hui dirigé par les fils de Donald Trump a suscité du mécontentement à Balmedie, dans l'Aberdeenshire, de la part de certains riverains et d'élus écologistes. Ce n'est que l'un des nombreux projets, immobiliers ou autres, à travers le monde de la famille Trump. Si Donald Trump n'a plus légalement le contrôle de la holding familiale, ses opposants lui reprochent de multiplier les conflits d'intérêts en se servant de ses fonctions de président pour pousser des investissements familiaux privés, notamment à l'étranger. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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Affaire Epstein: L'interrogatoire de Ghislaine Maxwell s'achève
Un haut responsable du gouvernement Trump a achevé vendredi un second jour d'interrogatoire de la complice d'Epstein. Publié aujourd'hui à 00h28 Mis à jour il y a 2 minutes Image d'illustration. Getty Images via AFP Un haut responsable gouvernemental américain et ancien avocat de Donald Trump s'est entretenu vendredi pour la seconde journée consécutive avec Ghislaine Maxwell, complice de Jeffrey Epstein, qui purge une peine de prison, démarche inhabituelle révélatrice de l'embarras de l'exécutif dans cette affaire. Le président Donald Trump a de son côté de nouveau pris ses distances avec le défunt homme d'affaires, dont il était pourtant très proche il y a plus d'une vingtaine d'années, citant plusieurs personnalités, comme l'ex-président démocrate Bill Clinton, bien plus liées à Jeffrey Epstein que lui, a-t-il assuré. Interrogé par des journalistes à son départ de Washington pour un voyage en Ecosse sur la possibilité d'accorder une grâce présidentielle ou une commutation de peine à Ghislaine Maxwell, ex-compagne et collaboratrice de Jeffrey Epstein, condamnée à 20 ans de prison pour trafic sexuel, Donald Trump a affirmé «ne pas y avoir pensé». «Ce n'est pas le moment de parler de grâce», a-t-il ensuite précisé sur place. La mort de Jeffrey Epstein, riche homme d'affaires retrouvé pendu dans sa cellule à New York le 10 août 2019 avant son jugement pour crimes sexuels, a alimenté d'innombrables théories du complot selon lesquelles il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes sur des personnalités de premier plan. «Jamais été informé» Donald Trump, qui pendant des mois a promis à sa base des révélations fracassantes sur ce dossier, subit un retour de flamme, y compris dans son propre camp, depuis que son gouvernement a annoncé début juillet n'avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires. Le ministère de la Justice et le FBI, la police fédérale, ont conclu qu'il n'existait aucune preuve de l'existence d'une liste secrète de «clients» de Jeffrey Epstein et confirmé son suicide. Le président américain a répété vendredi n'avoir «jamais été informé» que son nom apparaissait dans ces documents. Sa ministre de la Justice, Pam Bondi, l'en avait pourtant avisé en mai, soulignant que la présence de son nom, avec celui d'autres personnalités connues appartenant au cercle de Jeffrey Epstein, n'impliquait pas pour autant des agissements «répréhensibles», ont rapporté cette semaine plusieurs médias américains. Elle a répondu «honnêtement» C'est dans ce contexte que Todd Blanche, numéro 2 du ministère de la Justice et ancien avocat personnel de Donald Trump dans plusieurs procédures pénales, a rencontré vendredi pour une seconde journée Ghislaine Maxwell au tribunal de Tallahassee, capitale de la Floride, où elle purge sa peine. «Nous avons terminé, Ghislaine a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées lors de cette journée et demie», a déclaré son avocat, David Markus, répétant qu'elle avait répondu «honnêtement et autant qu'elle le pouvait». «Nous n'avons rien demandé», a affirmé l'avocat, précisant par ailleurs qu'«aucune mesure de clémence ne lui avait été proposée» en échange de son témoignage. Entrevue inhabituelle Cette entrevue hautement inhabituelle entre le numéro 2 du ministère de la Justice et une personne condamnée dans un dossier clos suscitait de nombreuses questions parmi les experts juridiques et les détracteurs de l'administration Trump. Ils reprochent notamment à Todd Blanche de continuer à se comporter comme l'avocat de Donald Trump au service des seuls intérêts de ce dernier. «Elle a été traitée injustement ces cinq dernières années», a dit Me Markus, indiquant qu'il produirait lundi un nouveau mémoire écrit à l'appui du recours de sa cliente devant la Cour suprême pour obtenir l'annulation des poursuites qui ont amené à sa condamnation. Ghislaine Maxwell a été condamnée en 2022 pour avoir recruté entre 1994 et 2004 des jeunes filles mineures afin qu'Epstein les exploite sexuellement. Le 14 juillet, le ministère de la Justice s'était opposé à ce recours. Mais il a sensiblement changé de ton à l'égard de Ghislaine Maxwell depuis. Entre-temps, le Wall Street Journal a fait état d'une lettre salace attribuée à Donald Trump à l'intention de Jeffrey Epstein en 2003 pour le 50e anniversaire de ce dernier. Le président américain dément catégoriquement et poursuit le quotidien en diffamation, lui réclamant des milliards de dollars. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.