
L'Hongrin, un atout pour le tourisme des Alpes vaudoises
Avec sa double voûte, le barrage de l'Hongrin offre une silhouette en «cœur». Dans son écrin de nature et les montagnes environnantes, sa silhouette n'en est que plus photogénique.
Chantal Dervey
En bref:
Quand vous posez la question à l'Office du tourisme des Mosses, le barrage de l'Hongrin n'est pas à proprement parler une attraction touristique. Pourtant, au fil des lacets, que ce soit, à distance, par la route du sud du lac ou par celle, cabossée de, 6 km qui mène à l'ouvrage, vous trouverez une aire d'arrêt à chaque fois que la vue se dégage totalement sur la double voûte en béton.
Ses courbes aux allures de «cœur» ont de quoi ravir les amateurs de selfies et de réseaux sociaux, sans compter le panorama à couper le souffle, avec son plan d'eau, ses fermes et leurs vaches en pâture, la forêt et les sommets environnants. Un bonheur pour les randonneurs.
Après être descendu de quelque 500 marches à l'intérieur du barrage, on prend mieux la mesure du monstre de béton et de la puissance qui s'en dégage. Le directeur des Forces motrices Hongrin-Léman, , savoure.
Chantal Dervey
Une fois posté au sommet des murs du barrage, le contrechamp est tout aussi photogénique, avec cette impression de force supplémentaire que dégage l'ouvrage du haut de ses deux pans de 95 et 123 mètres, retenant 52 millions de m³ d'eau à 1255 mètres d'altitude, à la frontière de Château-d'Œx et Ormont-Dessous.
Les privilégiés ressentiront ce même sentiment d'immensité écrasante en descendant les quelque 500 marches intérieures pour se rendre au pied du monstre construit en 1970, non sans passer devant un segment de sa conduite géante.
Les murs du barrage abritent des kilomètres de galeries.
Chantal Dervey «Un atout»
Selon Nicolas Rouge, responsable des Forces motrices Hongrin-Léman ( FMHL ), «quand on veut construire un barrage aujourd'hui, on rencontre beaucoup d'oppositions, mais avec le temps, les gens y voient davantage un atout multiusage, notamment pour le tourisme, la pêche, des lieux de pique-nique, du paddle, etc.»
Certains homologues valaisans sont toutefois plus prisés. Ils ont parfois même fait le pas d'accueillir des activités ludiques, on pense notamment à la tyrolienne de la Grande Dixence. Possible à l'Hongrin? «Nous n'avons reçu aucune sollicitation de ce genre», répond Nicolas Rouge.
Le barrage de l'Hongrin et le lac du même nom sont de belles motivations pour s'attaquer à l'une des belles randonnées prévues dans la bucolique vallée vers les sommets environnants.
Chantal Dervey
Le directeur préfère insister sur les avantages énergétiques du barrage vaudois: les 700 millions de kilowattheures annuels (l'équivalent de la consommation de 150'000 ménages), les 8 kilomètres de galeries jusqu'au Léman et aux usines de Veytaux , les 900 mètres de chute pour produire le courant. «Et une spécificité: la possibilité de pomper l'eau du Léman et de la remonter à l'Hongrin pour la stocker selon les besoins, ce qui en fait une véritable batterie.» Une nature sauvage
Mais laissons de côté les aspects techniques. Dès que vous quittez la route cantonale à La Lécherette, vous pénétrez dans un sanctuaire de nature qui fait vite oublier que l'on se trouve en zone militaire . En optant pour la droite depuis la caserne, vers le barrage, vous faites le choix de la tranquillité, en laissant sur le versant sud du lac la circulation plus fournie venant de Corbeyrier et des Agittes.
Javier Agraso vient régulièrement depuis Delémont pour profiter de l'Hongrin, sur son vélo ou à bord de son van.
Chantal Dervey
Javier Agraso l'a bien compris. L'Espagnol, qui vit à Delémont (JU), stoppe son vélo et s'en explique: «Je viens faire découvrir la région à des amis. On est partis de Montbovon, passés par le barrage (ndlr: qu'on atteint via un tunnel dans la montagne) et on va en direction du Pillon. Ici, j'adore, il y a peu de trafic, on peut causer en roulant.»
En temps normal, le Jurassien vient plutôt avec son van et sa tente de toit. «J'adore me réveiller dans une nature sauvage, avec quasi personne, même si certaines belles journées peuvent être plus chargées», ajoute le planificateur de métier de 34 ans. Un havre pour les pêcheurs
Le lac de l'Hongrin offre aussi de beaux spots aux pêcheurs de montagne . Deux intrépides sont carrément descendus au pied du barrage, dans la caillasse et une pente ardue.
Louis Dubath préfère les berges plus vertes et à l'abri des regards, comme l'embouchure du Petit Hongrin. L'étudiant de la Haute École de gestion d'Yverdon, 24 ans, habitant de La Tour-de-Peilz, est un habitué, même si d'autres lacs de montagne ont davantage ses faveurs. «Ceux où il faut marcher et suer. Ici, on peut venir en voiture, alors forcément, il y a davantage de monde. Entre pêcheurs, on est toujours courtois, mais on aime bien être seuls.»
Louis Dubath est un adepte de la pêche en montagne et vient parfois lancer sa ligne dans le lac de l'Hongrin aux abords duquel il trouve «le silence et la part de mystère» qu'il aime tant.
Chantal Dervey
Il trouve tout de même à l'Hongrin «le silence et la part de mystère» qu'il aime tant. Au bout de sa canne, il sort des perches, truites arc-en-ciel et fario, et même des brochets. «Avec le réchauffement climatique, de nouvelles espèces se sont développées, introduites ou non», ajoute le Boéland.
Au sujet des barrages, son discours se fait un peu plus engagé: «Ils ont du bon et du moins bon. Les lacs créent des biotopes magnifiques, de l'énergie verte, mais font aussi des dégâts écologiques, avec un mur là où il n'y en a pas, et des vidanges.» En effet, les puissants mouvements d'eau qui s'opèrent lorsque le barrage est vidangé peuvent s'avérer destructeurs pour les frayères, et mortifères pour les poissons. Un «raton laveur» en observation
Eric Cherix aussi aime poser ses gaules au bord du lac, notamment sur la petite presqu'île dite du «tronc à Costa». «Ça vient du nom du gars qui avait laissé sa bouteille près d'un tronc et qui avait dû aller la chercher dans le lac après une montée des eaux», se marre le sympathique retraité.
Peu de gens connaissent la zone de l'Hongrin aussi bien que lui. Eric Cherix, alias «Raton laveur», y a ses habitudes depuis une quarantaine d'années.
Chantal Dervey
Pour les connaisseurs, Eric fait partie intégrante de l'écosystème de l'Hongrin, lui qui le fréquente depuis une quarantaine d'années. Il y réside une partie de l'année depuis qu'il ne travaille plus à la Voirie de Montreux. «Appelez-moi «Raton laveur», c'est le nom sous lequel beaucoup me connaissent», lance-t-il alors qu'il chemine vers la ferme de la famille Favre pour refaire le plein de lait avec son bidon.
La passion des débuts n'a pas faibli, si ce n'est qu'il a troqué la tente des débuts contre un van. Personne ne connaît l'Hongrin et son barrage mieux que lui. «Il y a une dizaine d'années, le lac s'était retrouvé complètement vide, raconte-t-il encore, c'était impressionnant. Y a des chalets là au fond, même une chapelle!»
Les FMHL comptent d'ailleurs sur lui pour garder un œil sur le barrage, étant donné que leurs employés n'y sont pas en permanence. Un plaisir pour Eric Cherix, qui s'ajoute à un autre: «Ils s'arrêtent parfois au bus pour boire l'apéro.»
Une route cabossée de 6 km, mais tout à fait praticable en voiture, permet d'atteindre le sommet des murs du barrage de l'Hongrin.
Chantal Dervey
L'Hongrin, du barrage au Léman, du lac à Veytaux Newsletter
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- 24 Heures
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24 Heures
7 hours ago
- 24 Heures
Pollution plastique: Les négociations prolongées mais restent dans le flou
Les discussions ont été prolongées in extremis jeudi soir dans un climat de confusion. Entre pays ambitieux et nations pétrolières, le fossé paraît insurmontable. Publié aujourd'hui à 00h47 Mis à jour il y a 11 minutes Délégués, activistes et membres de la société civile attendent devant le hall de l'assemblée aux bureaux des Nations Unies à Genève, lors de la journée finale des négociations d'un traité mondial sur la pollution plastique, le 14 août 2025. AFP La négociation internationale pour élaborer un traité sur la pollution plastique a été prolongée in extremis jusqu'à vendredi par le diplomate qui préside les débats à Genève, ouvrant un frêle espoir de compromis, mais sans vision claire de la fin du processus. «Comme les consultations sur mon projet de texte révisé sont toujours en cours, cette plénière est donc ajournée et se réunira le 15 août 2025, à une heure à déterminer», a déclaré Luis Vayas Valdivieso, le diplomate équatorien qui préside aux négociations à Genève. Théoriquement, la séquence de négociations CNI5-2, qui a débuté à Genève le 5 août, devait s'arrêter à minuit ce 14 août. Durant de longues heures d'attente, de négociations de couloir, de rencontres informelles jeudi, un chef de délégation a dit à l'AFP qu'il était convaincu qu'il y aura un texte» de compromis, tandis qu'un autre, venu d'un autre continent, se désespérait de ne voir «ni texte, ni mode d'emploi», craignant un échec complet de la longue négociation entamée il y a plus de deux ans à Nairobi. «Jamais vu ça» «C'est un tel bazar. Je n'ai jamais vu ça!» a commenté pour l'AFP, Aleksandar Rankovic, un observateur du groupe de réflexion The Common Initiative. De fait, Luis Vayas Valdivieso a subi une sévère rebuffade mercredi lorsque son texte de synthèse a été rejeté par la quasi-totalité de l'assemblée plénière des Nations unies réunissant quelque 185 pays. Depuis il a travaillé, directement avec les chefs de délégations régionales pour tenter de retrouver un accord résolvant la quadrature du cercle entre les pays dits à forte ambition et ceux qui s'opposent à toute régulation forte de l'industrie du plastique, essentiellement des pays pétroliers ou producteurs de plastique. Au cours de l'après-midi, la séance plénière annoncée le matin a été repoussée à 18H00, 19H00, 21H00 pour finalement se tenir juste avant minuit heure locale. Elle n'a duré que quelques minutes. Minces chances de trouver un accord Les chances de trouver un accord, après trois ans de négociations, semblent très minces, étant donné les profondes divisions qui demeurent entre les deux camps qui se sont affrontés sur le sujet. Les «ambitieux», dont l'Union européenne, le Canada, l'Australie, beaucoup de pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'îles, veulent nettoyer la planète du plastique qui commence à la gangréner et affecte la santé humaine. En face, les pays essentiellement pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production de plastique et toute interdiction de molécules ou additifs dangereux. «Le manque d'ambition dans le texte présenté (mercredi) aux Nations unies est inacceptable», a jugé le président français Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux jeudi. Sous l'œil des représentants des industries pétrochimiques présents dans les couloirs, les pays représentés avaient ont déjà échoué une fois à produire un texte commun lors de la dernière séquence de négociations, à Busan en Corée du Sud fin 2024. Le sujet est d'autant plus important que la planète a produit plus de plastique depuis 2000 que durant les 50 ans précédents, en majorité des produits à usage unique et des emballages et la tendance s'accélère: si rien n'est fait, la production actuelle, de quelque 450 millions de tonnes par an, devrait tripler d'ici 2060, selon les prévisions de l'OCDE. Or moins de 10% est recyclé. Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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