Utiliser l'IA au lieu d'aller chez le psy? Ces États américains disent stop
Plusieurs États américains souhaitent mieux encadrer les entreprises qui utilisent l'IA en lien avec la santé mentale des utilisateurs.
KEYSTONE
Parler à l'IA de ses doutes, de ses chagrins d'amour ou de ses succès quotidiens: pour beaucoup, c'est devenu une habitude. Mais cette pratique a ses limites, comme l'ont rappelé des experts dans nos pages . Aujourd'hui, la question de l'IA en santé mentale s'impose aux États-Unis, où plusieurs États cherchent à mieux encadrer ces outils.
L'Illinois vient justement de prendre une décision forte: l'État a interdit l'usage de l'IA dans les thérapies, rapporte «The Washington Post» . L'Illinois rejoint ainsi le Nevada et l'Utah dans un mouvement de régulation qui traverse le pays, rapporte le journal. Cette décision fait suite à la médiatisation de cas préoccupants, où des chatbots ont répondu de façon inadaptée à des personnes en détresse psychologique. Pas d'IA sans psychologue
La loi adoptée en Illinois est plutôt claire. Selon elle, les thérapeutes agréés ne peuvent plus utiliser l'intelligence artificielle pour communiquer avec leurs patients ou prendre des décisions liées à leur suivi. Les entreprises, de leur côté, n'ont pas le droit de proposer des services de thérapie par IA sans la supervision d'un professionnel de santé mentale licencié.
«Le marketing trompeur de ces outils est très clair», explique Jared Moore, chercheur à l'Université de Stanford, dans les colonnes du «Washington Post». Dans une étude, lui et son équipe ont observé que certains chatbots réagissaient de manière inappropriée à des signaux de détresse. Face à un message faisant allusion à une possible tentative de suicide, certaines IA se contentaient par exemple de lister des ponts new-yorkais, sans aucun mot d'alerte.
L'Illinois n'est pas seul à agir dans le pays. La Californie envisage de créer un groupe de travail sur l'IA et la santé mentale. Le New Jersey prépare une loi pour empêcher les développeurs de présenter leurs chatbots comme des professionnels. Enfin, la Pennsylvanie souhaite imposer le consentement parental pour l'utilisation d'outils de santé mentale virtuels par les élèves. Ces initiatives soulèvent tous les enjeux derrière la présence toujours plus importante de l'IA, particulièrement dans des domaines aussi sensibles que la santé mentale.
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