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Deux morts dans une attaque russe d'ampleur, Rubio et Lavrov ont échangé de « nouvelles idées »

Deux morts dans une attaque russe d'ampleur, Rubio et Lavrov ont échangé de « nouvelles idées »

La Presse10-07-2025
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Deux morts dans une attaque russe d'ampleur, Rubio et Lavrov ont échangé de « nouvelles idées »
(Kyiv) Une nouvelle attaque russe d'ampleur contre Kyiv a causé la mort dans la nuit de deux personnes, ont annoncé jeudi les autorités ukrainiennes, faisant croître un bilan civil qui a atteint en juin un record mensuel depuis trois ans, selon l'ONU.
Stanislav DOSHCHITSYN
Agence France-Presse
Ces frappes russes sont intervenues quelques heures avant une réunion, en cours, entre le secrétaire d'État américain Marco Rubio et son homologue russe Sergueï Lavrov, dans un contexte d'impasse diplomatique en vue d'un règlement du conflit.
En réponse aux frappes nocturnes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé depuis Rome « du pur terrorisme » et appelé sur les réseaux sociaux les Occidentaux à imposer « plus rapidement » des sanctions sur Moscou pour pousser Vladimir Poutine à accepter un cessez-le-feu.
PHOTO OLEKSII FILIPPOV, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des habitants quittent un abri après une attaque russe de plusieurs heures à Kyiv, le 10 juillet 2025.
Selon l'armée de l'air ukrainienne, la Russie a tiré 415 drones et missiles, dont 382 ont été interceptés, détruits ou perdus.
À Kyiv, ces frappes russes ou les débris des projectiles interceptés ont notamment touché des immeubles résidentiels, d'après le chef de l'administration militaire de Kyiv, Timour Tkatchenko, qui a recensé au moins deux morts et 13 blessés.
« Tout a brûlé »
Des journalistes de l'AFP présents à Kyiv ont entendu pendant plusieurs heures pendant la nuit de puissantes déflagrations sur la ville et vu les explosions de projectiles interceptés dans le ciel par la défense antiaérienne.
Rencontrée près d'un des lieux sinistrés, Nadia Voïtsekhivska, une habitante, dit que sa sœur était en état de choc après avoir réussi à échapper à un incendie dans son immeuble.
PHOTO OLEKSII FILIPPOV, AGENCE FRANCE-PRESSE
Un homme passe devant un immeuble résidentiel endommagé à la suite d'une attaque russe nocturne à Kyiv, le 10 juillet 2025.
« Dieu merci, tout le monde a survécu. Mais son mari a été emmené par une ambulance », dit-elle. « Tout a brûlé ».
« Agissez dès maintenant pour priver la machine de guerre russe de ses moyens financiers », a imploré aux Occidentaux le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga, sur les réseaux sociaux.
Dans la nuit de mardi à mercredi, la Russie avait lancé sa plus grande attaque aérienne depuis le début de l'invasion en février 2022, avec 728 drones et 13 missiles dont la quasi-majorité a été interceptée, selon Kyiv.
Signe de l'intensification récente des frappes russes, une mission de l'ONU a annoncé jeudi avoir recensé pour le seul mois de juin un nombre record de morts (232) et de blessés (1343) civils depuis trois ans, dans une guerre qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts au moins des deux côtés.
Réunion Rubio-Lavrov
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré jeudi avoir exprimé « déception » et « frustration » à son homologue russe Sergueï Lavrov face au manque de progrès vers la paix en Ukraine, tout en disant qu'ils avaient échangé de « nouvelles idées ».
« Ce n'est pas une nouvelle approche. C'est une nouvelle idée ou un concept nouveau que je vais rapporter au président [Donald Trump] pour en discuter » dès ce soir, a déclaré M. Rubio à la presse, en précisant de manière assez vague qu'il ne s'agissait pas d'une initiative menant « automatiquement à la paix », mais « qui pourrait potentiellement permettre d'ouvrir la porte » vers une voie possible.
« J'ai fait écho aux propos du président [Donald Trump], une déception et une frustration face au manque de progrès », a indiqué M. Rubio à M. Lavrov, fustigeant le manque de « flexibilité » de la Russie lors de cette rencontre qui s'est tenue en marge d'une réunion des chefs de la diplomatie des pays d'Asie du Sud-Est à Kuala Lumpur.
PHOTO GENYA SAVILOV, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des pompiers ukrainiens éteignent un incendie dans un immeuble résidentiel de Kyiv.
M. Rubio s'exprimait à l'issue de cet entretien qui s'est déroulé dans une salle du centre de conférences à Kuala Lumpur et a duré environ 50 minutes.
Il s'est refusé à détailler quelles pourraient être ces nouvelles idées ou concepts disant refuser de négocier en public.
Mais les deux diplomates ont eu, selon lui, « un échange franc ».
Lundi, le président américain Donald Trump avait annoncé vouloir envoyer « plus d'armes » à Kyiv, provoquant le mécontentement du Kremlin, et accusé le lendemain Vladimir Poutine de dire des « conneries » sur l'Ukraine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté jeudi ses partenaires à investir davantage dans la défense face aux attaques russes lors d'une conférence sur la reconstruction de son pays à Rome.
« C'est sur cela que nous devons nous concentrer en priorité : nous devons stopper les drones et les missiles russes. Cela implique davantage de fournitures de défense aérienne et d'investissements dans les drones intercepteurs, les systèmes de défense aérienne et les missiles », a affirmé M. Zelensky.
« J'exhorte tous nos partenaires à accroître leurs investissements. Face à l'intensification des attaques russes, nous ne pouvons pas manquer de financement. »
M. Zelensky s'exprimait au lancement à Rome de la conférence de reconstruction de l'Ukraine, qui durant deux jours vise à mobiliser les soutiens et financements en faveur de son pays, engagée dans une quatrième année de guerre avec la Russie.
Car en l'état et malgré la pression exercée par Donald Trump, Moscou et Kyiv demeurent très loin d'un accord, que ce soit sur une trêve ou un règlement à plus long terme.
Les forces russes, qui occupent toujours près de 20 % du territoire ukrainien, progressent sur le front. Elles ont même revendiqué en début de semaine la prise d'une première localité dans la région de Dnipropetrovsk (Centre-Est).
Enfin, les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont annoncé jeudi qu'un de leurs agents avait été tué à Kyiv, une affaire relativement rare dans le pays. Ce meurtre a été salué par des chaînes Telegram russes pro-Kremlin.
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Agence France-Presse Ce qu'il faut savoir L'émissaire américain Steve Witkoff a rencontré le président russe Vladimir Poutine au Kremlin, mercredi ; La rencontre a duré près de trois heures et la conversation a été « utile et constructive », selon un conseiller diplomatique russe ; Donald Trump a donné jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à son offensive en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions ; Les relations entre la Russie et les États-Unis connaissent un pic de tensions avec le déploiement par Donald Trump de deux sous-marins nucléaires ; Des frappes de drones russes ont fait cinq blessés mercredi à l'aube dans les régions ukrainiennes de Zaporijjia et de Kherson, et Moscou a intercepté 51 drones ukrainiens. Selon le New York Times, Donald Trump a dit mercredi à plusieurs dirigeants européens vouloir rencontrer Vladimir Poutine en personne dès la semaine prochaine, et organiser ensuite une réunion à trois avec Volodymyr Zelensky. L'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, a eu mercredi à Moscou des échanges qualifiés de « productifs » avec Vladimir Poutine, à deux jours de l'expiration de l'ultimatum des États-Unis à la Russie, sommée de mettre fin au conflit en Ukraine. La rencontre s'est achevée dans l'après-midi à l'issue de « près de trois heures » de discussions, selon l'agence de presse étatique russe TASS. « Une conversation très utile et constructive a eu lieu » au Kremlin sur le conflit en Ukraine et les relations russo-américaines, a de son côté déclaré à la presse le conseiller diplomatique du chef de l'État russe, Iouri Ouchakov, assurant que la Russie avait « envoyé certains signaux » sur le dossier ukrainien et en avait reçu de la part de Washington. Le président américain a lui aussi assuré sur son réseau Truth Social que la réunion entre Steve Witkoff et M. Poutine avait été « très productive » et que de « grands progrès » avaient été faits. PHOTO TIRÉE DU COMPTE TRUTH SOCIAL DE DONALD TRUMP Un haut responsable américain a toutefois précisé que les États-Unis prévoyaient toujours de mettre en place vendredi des sanctions secondaires, c'est-à-dire visant les pays qui se fournissent auprès de la Russie, en particulier en pétrole et en armes. Après cette rencontre entre MM. Poutine et Witkoff, Donald Trump a parlé au téléphone avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a annoncé ce dernier, précisant que des dirigeants européens avaient également assisté « à cet entretien, sans préciser lesquels. « Notre position commune avec nos partenaires est absolument claire : la guerre doit cesser », a lancé M. Zelensky. Menace de sanctions M. Witkoff, qui est l'homme de confiance de Donald Trump pour les « missions de paix », a déjà rencontré M. Poutine à plusieurs reprises mais aucun de ces entretiens n'a amené ce dernier à changer de cap. Vladimir Poutine et l'envoyé américain se sont chaleureusement serré la main, l'air souriant, au début de leur réunion dans une somptueuse salle du Kremlin, selon les images diffusées par la présidence russe. Les relations entre la Russie et les États-Unis connaissent depuis la semaine dernière un soudain pic de tensions avec l'annonce du déploiement de deux sous-marins nucléaires américains à la suite d'une dispute en ligne avec l'ancien chef de l'État russe, Dmitri Medvedev. Donald Trump a donné jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à son offensive en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions sévères. Il a notamment menacé d'infliger des « droits de douane secondaires » aux pays qui continuent de faire du commerce avec Moscou, comme la Chine et l'Inde. Dans ce contexte, il a annoncé augmenter à 50 % les droits de douane sur les produits indiens, reprochant à l'Inde ses achats de pétrole russe. PHOTO ALEX BRANDON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Donald Trump a donné la semaine dernière jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à son offensive en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions. Le président américain, qui avait repris le contact avec Vladimir Poutine à son retour à la Maison-Blanche dans l'espoir de mettre rapidement fin au conflit en Ukraine, exprime dorénavant de plus en plus ouvertement sa frustration à l'égard du maître du Kremlin. Les efforts américains ont poussé Russes et Ukrainiens à organiser trois sessions de pourparlers à Istanbul mais elles n'ont débouché que sur des échanges de prisonniers et de corps de soldats tués. Achat d'armes pour l'Ukraine Malgré la pression exercée par Washington, l'offensive russe contre son voisin se poursuit. En Ukraine, des frappes de drones russes ont fait trois blessés mercredi à l'aube dans la région méridionale de Zaporijjia et deux dans celle de Kherson, également dans le sud, selon les autorités régionales. De l'autre côté de la ligne de front, le ministère russe de la Défense a annoncé l'interception de 51 drones ukrainiens dans la nuit de mardi à mercredi. Pour renforcer les défenses de l'Ukraine, la Suède, le Danemark et la Norvège ont annoncé mardi leur intention d'acheter des armes provenant de réserves américaines. Stockholm, Copenhague et Oslo vont faire don de 500 millions de dollars de matériel militaire, comprenant des systèmes de défense antiaérienne, des armes antichars, des munitions et des pièces détachées. Donald Trump avait annoncé le mois dernier un projet en collaboration avec le chef de l'OTAN Mark Rutte pour que les Alliés européens et le Canada achètent des armes américaines, notamment des systèmes antiaériens Patriot, afin de les envoyer en Ukraine. Vladimir Poutine, qui a toujours rejeté les appels à un cessez-le-feu provisoire, a affirmé vendredi qu'il souhaitait une paix durable mais que ses exigences pour mettre fin au conflit restaient inchangées. 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Les trois hommes font face à 12 chefs d'accusation chacun, notamment des accusations de facilitation d'activité terroriste, d'entreposage illégal d'armes à feu, de possession d'explosifs et d'engins prohibés. Les trois hommes accusés de terrorisme et soupçonnés par la police d'avoir voulu s'emparer d'un territoire au nord de Québec grâce à une milice antigouvernementale devront demeurer détenus en attente de leur procès. Le juge René de la Sablonnière devait trancher mercredi matin sur la remise en liberté de Raphaël Lagacé, 25 ans, Simon Angers-Audet et Marc-Aurèle Chabot, tous deux âgés de 24 ans. Le magistrat a lu sa longue décision dans une salle du palais de justice de Québec, sous le regard des trois hommes. René de la Sablonnière a conclu qu'ils devaient rester détenus en attendant leur procès, qui pourrait se tenir dans plus d'un an. Les trois hommes sont restés impassibles. Une femme dans le public a fondu en larmes. La décision du magistrat ne peut être détaillée par les médias, car une ordonnance de non-publication limite sévèrement ce qui peut être publié. « Le juge a rendu sa décision aujourd'hui et ordonné la détention des trois prévenus au motif que si ceux-ci étaient remis en liberté c'était de nature à miner la confiance du public envers l'administration de la justice », a toutefois précisé le procureur fédéral Gabriel Lapierre à la sortie de la salle d'audience. Rappelons que les trois hommes – dont un ancien militaire et un membre actif des Forces armées canadiennes – font face à 12 chefs d'accusation chacun. Les autorités les accusent notamment d'avoir facilité des activités terroristes, d'avoir entreposé illégalement des armes à feu et d'avoir eu en leur possession des explosifs et des engins prohibés. Les trois accusés avaient l'intention de créer une « milice antigouvernementale » et voulaient s'emparer d'un territoire au nord de Québec, selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Les activités du groupe auraient duré de 2021 à 2024. Lors d'une perquisition en janvier 2024, la GRC a saisi plus de 80 armes à feu, 16 engins explosifs, plus de 10 000 munitions et 130 chargeurs. Selon le ministère de la Défense nationale, ces armes, munitions et explosifs ne provenaient pas de l'armée. Un quatrième homme, Matthew Forbes, est accusé d'avoir eu en sa possession, illégalement, des armes, des explosifs et du matériel militaire. Il comparaîtra le 12 septembre prochain. Il a entretemps été libéré à condition de rester à son domicile et de porter un bracelet GPS en tout temps. Deux des accusés – Marc-Aurèle Chabot et Matthew Forbes – étaient des membres actifs des Forces armées canadiennes au moment de leur arrestation le 8 juillet dernier. Tous deux sont liés à la base de Valcartier. Le caporal Chabot fait partie du 2e Bataillon au Royal 22e Régiment, un bataillon d'infanterie mécanisée. Il n'a participé à aucun déploiement, selon l'armée. Le bombardier Forbes fait quant à lui partie du 5e Régiment d'artillerie légère du Canada. Il a participé à des missions, notamment auprès de la GRC lors de la réunion du G7 en 2018 dans Charlevoix, et en Europe de l'Est en 2019. Simon Angers-Audet s'est pour sa part enrôlé dans l'Armée canadienne comme réserviste au sein des Voltigeurs de Québec en juin 2019 et il a été libéré en mai 2022 avec le grade de soldat. Il n'a participé à aucun déploiement. « Simon est sorti de l'armée dans le temps de la COVID. Avec le vaccin, il avait fait un AVC. Mais son objectif, c'était de retourner dans l'armée. Pensez-vous que du monde qui veut rentrer dans l'armée serait antigouvernement ? Voyons donc ! », s'était exclamé son père, Philippe Audet, lors d'une entrevue avec La Presse, après l'arrestation de l'accusé. Raphaël Lagacé n'a pas servi en tant que membre des Forces armées canadiennes, mais il a été instructeur civil au sein du 630e Escadron des cadets de l'Aviation royale du Canada à Beauport (Québec) de janvier 2021 à septembre 2024. Le dossier des quatre accusés sera de retour devant le tribunal le 12 septembre. Il s'agira de gestion. Le procès n'aura pas lieu avant des mois. Avec Olivier Picard, La Presse

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Vladimir Poutine et l'envoyé américain, accueilli à son arrivée dans la matinée à Moscou par le représentant spécial du président Kirill Dmitriev, s'étaient chaleureusement serré la main, l'air souriant, au début de leur réunion dans une somptueuse salle, selon les images diffusées par le service de presse de la présidence russe. M. Witkoff, qui est l'homme de confiance de Donald Trump pour les « missions de paix », a déjà rencontré M. Poutine à plusieurs reprises, mais aucun de ces entretiens n'a amené ce dernier à changer de cap. Volodymyr Zelensky a dit s'être entretenu avec M. Trump mercredi. « J'ai eu une conversation avec le président Trump. Cette conversation a eu lieu après la visite à Moscou du représentant du président Trump, Steve Witkoff », a déclaré M. Zelensky sur Telegram, précisant que « des dirigeants européens ont assisté » à cet échange, sans préciser lesquels. Appel de Zelensky Les relations entre la Russie et les États-Unis connaissent depuis la semaine dernière un soudain pic de tensions avec le déploiement par Donald Trump de deux sous-marins nucléaires, à la suite d'une dispute en ligne avec l'ancien chef de l'État russe Dmitri Medvedev. Le président américain n'avait toutefois pas précisé où exactement les sous-marins seraient envoyés, ni s'il s'agissait de submersibles à propulsion nucléaire ou porteurs d'ogives atomiques. Donald Trump a donné la semaine dernière jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à son offensive en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions. Il a notamment menacé d'infliger des « droits de douane secondaires » aux pays qui continuent de faire du commerce avec Moscou, comme la Chine et l'Inde. PHOTO ALEX BRANDON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Donald Trump a donné la semaine dernière jusqu'à vendredi à la Russie pour qu'elle mette fin à son offensive en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions. Interrogé mardi à la Maison-Blanche pour savoir s'il allait imposer des surtaxes de 100 %, M. Trump a rétorqué n'avoir « jamais parlé de pourcentage », avant d'ajouter : « mais nous allons faire beaucoup de choses dans ce sens ». « Nous avons une réunion avec la Russie demain. Nous verrons ce qui se passera. Nous prendrons cette décision à ce moment-là », a-t-il martelé. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, pour sa part, exhorté mercredi à « renforcer tous les leviers dont disposent les États-Unis, l'Europe et le G7 » contre la Russie, peu après l'arrivée de M. Witkoff dans la capitale russe. Il avait déjà annoncé mardi avoir évoqué les sanctions contre la Russie et la coopération militaire au téléphone avec Donald Trump, mentionnant un « projet d'accord sur les drones ». Le président américain exprime dorénavant de plus en plus ouvertement sa frustration à l'égard de Vladimir Poutine. Aux journalistes qui lui demandaient lundi quel serait le message de M. Witkoff à la Russie et s'il y avait un moyen pour celle-ci d'éviter les sanctions, il a répondu : « Oui, conclure un accord pour que les gens cessent d'être tués ». Le Kremlin a quant à lui dénoncé des menaces « illégitimes ». Achat d'armes pour l'Ukraine Malgré la pression exercée par Washington, l'offensive russe contre son voisin se poursuit. En Ukraine, des frappes de drones russes ont fait trois blessés mercredi à l'aube dans la région de Zaporijjia et deux dans celle de Kherson, selon les autorités militaires régionales. PHOTO PIGISTE, REUTERS Le site d'une frappe militaire russe dans la région de Zaporijjia, en Ukraine, le 6 août 2025. De l'autre côté de la ligne de front, le ministère russe de la Défense a annoncé l'interception de 51 drones ukrainiens dans la nuit de mardi à mercredi. Pour renforcer les défenses de l'Ukraine, la Suède, le Danemark et la Norvège ont annoncé mardi leur intention d'acheter des armes provenant de réserves américaines. Stockholm, Copenhague et Oslo vont faire don d'une aide militaire d'une valeur totale de 500 millions de dollars, comprenant des systèmes de défense antiaérienne, des armes antichars, des munitions et des pièces détachées. Le président américain avait annoncé le mois dernier un projet en collaboration avec le chef de l'OTAN Mark Rutte pour que les Alliés européens et le Canada achètent des armes américaines, notamment des systèmes avancés Patriot, afin de les envoyer en Ukraine. Lundi soir, les Pays-Bas ont annoncé faire un don de 500 millions d'euros (797 millions de dollars canadiens) dans le cadre de cette initiative, baptisée « PURL » (« liste des besoins priorisés de l'Ukraine »). Vladimir Poutine, qui a toujours rejeté les appels à un cessez-le-feu provisoire, a affirmé vendredi qu'il souhaitait la paix, mais que ses exigences pour mettre fin au conflit restaient inchangées. 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