
« La marge est infime » : Jannik Sinner s'exprime sur sa rivalité avec Carlos Alcaraz après son titre à Wimbledon
« Vous êtes champion de Wimbledon, qu'est-ce que ça représente ?C'est incroyable. J'ai toujours rêvé, ne serait-ce que de disputer ce tournoi et là, je suis assis à côté du trophée. C'est... incroyable (sourire).
Est-ce que vous avez toujours su que le gazon pouvait convenir à votre jeu ?Quand vous êtes jeune, vous essayez de jouer le plus de matches possibles, vous essayez de comprendre le jeu sur ce court. À l'époque, si vous m'aviez posé cette même question, j'aurais probablement répondu non. Mais chaque année, je me sentais de mieux en mieux ici. Cette année, c'était bien différent par rapport à l'an dernier. J'avais gagné à Halle et je suis arrivé en pleine confiance, en jouant un bon tennis, mais j'ai perdu en quarts. Cette année, je me sentais bien sur le court. Je crois qu'on a bien vu que je me déplaçais de mieux en mieux au fil des matches. Ma meilleure surface est évidemment le dur. Mais j'ai toujours pensé que je pouvais aussi bien jouer sur d'autres surfaces, notamment sur gazon parce que je frappe plutôt à plat. Sur terre battue, j'avais des doutes sur mon physique. Mais cette année, ça allait et j'ai pu jouer cinq heures et demie face à Carlos. C'était super physique. C'est un bon progrès.
Il y avait beaucoup d'émotion à la fin du match. Vos parents étaient là. À quel point était-ce important pour vous ?Oui, même si je n'ai pas pleuré, il y avait beaucoup d'émotion. Car il n'y a que moi et mes proches qui savent exactement par quoi il a fallu en passer sur le court et en dehors. Ce fut tout sauf facile. On a essayé d'y aller à fond sur chaque entraînement, même quand je n'étais pas au mieux mentalement. Je pense que ça m'a aidé car, lorsque je suis en match, je peux déconnecter et juste jouer au tennis. Partager ce moment avec ma famille, toute ma famille, c'est ce qui pouvait m'arriver de plus exceptionnel. À Paris, il n'y avait que ma mère et c'était déjà un sentiment super. Ici, il y avait aussi mon père et mon frère. Et toute mon équipe. Pas juste les coaches, mais tous les gens qui travaillent avec moi. C'était... Oui, quelque chose d'exceptionnel.
« Je m'inspire toujours de Carlos car j'ai le sentiment qu'il y a quelques secteurs où il est meilleur que moi. »
Jannik Sinner
Qu'est-ce que cette victoire représente dans votre rivalité avec Carlos Alcaraz ?C'est important, parce que quand vous perdez souvent contre quelqu'un (Alcaraz avait remporté leurs cinq derniers duels), ça complique les choses. Mais, même dans les défaites, j'avais l'impression d'être assez proche. À Pékin, je perds 7-6 au troisième. À Rome, j'ai la balle de set dans le premier. Et puis, il y a eu Paris et ce qui s'est passé là-bas. Mais j'avais l'impression d'être au contact. Je m'inspire toujours de Carlos car j'ai le sentiment qu'il y a quelques secteurs où il est meilleur que moi. Donc on va travailler dessus et se préparer parce qu'il ne va pas en rester là et il va continuer à venir nous chercher. Et c'est valable pour tout le monde, pas seulement Carlos. Nous avons une grosse cible dans le dos, donc nous devons être prêts. Mais Carlos fait de moi un meilleur joueur. Quand vous avez quelqu'un de si jeune qui gagne presque tout, il faut être prêt si vous voulez rester au contact. C'est important d'avoir un joueur comme lui pour toujours trouver la motivation de pousser les entraînements à fond.
Est-ce que le niveau que vous avez montré depuis votre retour de suspension vous a surpris ? Si on vous avait dit en février que vous seriez en finale de Roland-Garros et que vous gagneriez Wimbledon, qu'auriez-vous répondu ?Je ne l'aurais pas cru parce que c'est tellement difficile d'arriver dans les derniers matches des Grands Chelems. Si vous n'êtes pas en forme et que vous n'avez pas la meilleure préparation, c'est très difficile. Être en finale de Roland-Garros, après la déception, j'ai compris que c'était quelque chose de grand car ce n'est vraiment pas facile d'y arriver. Et remporter Wimbledon, c'est juste incroyable. En même temps, j'ai toujours essayé de croire en moi et d'accepter ce qui devait arriver. Il n'y a qu'une façon de devenir un meilleur joueur. Si vous faites ce qu'il faut, les chances que vous gagniez des matches augmentent car ce sera le résultat de vos efforts quotidiens. C'est exactement ce que nous avons fait. Et nous allons encore en remettre une couche car il va y avoir un paquet de joueurs qui vont venir pour nous battre. Il faut être prêt.
« La différence entre nous était petite. Très petite. Ca a juste tourné en ma faveur. »
Jannik Sinner à propos de Carlos Alcaraz
Un peu plus tôt, Carlos Alcaraz estimait que votre seconde balle a été la clef du match. Vous êtes d'accord ?La marge est infime. Cette fois, j'ai eu l'impression d'avoir un peu de chance, j'ai touché quelques lignes. Ces petites choses qui avaient tourné en sa faveur à Paris ont penché de mon côté à Wimbledon. La marge est infime. Au début, j'avais l'impression que nous ne servions pas bien tous les deux. Mais comme nous étions en difficulté sur nos retours de seconde balle... Par la suite, j'ai trouvé un bon rythme au service, surtout sur seconde balle et encore plus dans le troisième set. Dans le quatrième, c'était plus irrégulier. Mais c'est normal, on ne peut pas toujours jouer de la même façon pendant deux, trois ou quatre heures. Pour être honnête, la différence entre nous était petite. Très petite. Ça a juste tourné en ma faveur.
Darren Cahill disait qu'il n'aurait pas eu la force mentale pour rebondir aussi vite après la défaite en finale de Roland-Garros.Ça, je pense que c'est une des choses dont je suis le plus fier parce que ce n'était pas facile. J'essaie toujours d'être honnête avec moi-même et je me disais « Et si... ? ». Les choses arrivent. Perdre une finale de Grand Chelem comme celle de Paris, c'est moins pire que de se faire détruire et de ne marquer que deux jeux. Et puis vous vous remettez au travail. J'ai mis beaucoup d'intensité dans tous mes entraînements car je sentais que je pouvais très bien jouer. C'est pour ça que j'ai dit après Roland-Garros que je ne pouvais pas lever le pied, parce qu'un autre Grand Chelem approchait. Et j'y ai fait quelque chose d'incroyable. »

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