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Summer McIntosh dans le sillage de Michael Phelps

Summer McIntosh dans le sillage de Michael Phelps

La Presse5 days ago
Summer McIntosh a reçu un appel imprévu au lendemain des Essais canadiens de natation de Victoria, le mois dernier. Celui de Michael Phelps, qui souhaitait la féliciter pour ses trois records du monde et les deux autres courses où elle était passée tout près.
« J'étais complètement sous le choc, je ne m'y attendais pas du tout ! a raconté l'athlète de 18 ans en visioconférence, mercredi midi. J'ai pu discuter avec lui, il était tellement simple et gentil. Je ne l'avais jamais rencontré auparavant, alors c'était génial de pouvoir parler à mon idole d'enfance – qui est toujours mon idole, bien sûr – et au plus grand nageur de tous les temps. »
Phelps jouait au golf avec l'un de ses quatre fils. Il était le dernier nageur à avoir réussi un record mondial à la piscine de la Saanich Commonwealth Place, dans le cadre des Championnats panpacifiques de 2006. « Je ne parviens toujours pas à croire que c'est arrivé, a ajouté McIntosh. C'était un honneur, et c'était vraiment génial de lui parler. Ça m'a donné encore plus de motivation pour continuer dans cette voie, c'est certain. »
PHOTO JOHN LOCHER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Michael Phelps
La triple championne et quadruple médaillée des Jeux olympiques de Paris s'adressait aux médias canadiens et internationaux (États-Unis, France, Australie, Japon) afin de mettre la table pour les Championnats du monde World Aquatics de Singapour, auxquels elle participera du 27 juillet au 3 août.
Dans un programme tout ce qu'il y a de plus « phelpsien », elle s'alignera dans cinq courses individuelles, avec l'intention de gagner l'or dans chacune d'elles, un objectif qu'elle s'est aussi fixé pour les JO de Los Angeles en 2028.
Phelps avait remporté cinq titres individuels aux Mondiaux de Melbourne, en 2007, seul athlète à avoir accompli l'exploit.
« J'ai juste hâte de voir comment je vais gérer cinq épreuves — ce que je n'ai encore jamais fait à ce niveau mondial, a expliqué la native d'Etobicoke, en Ontario. J'en ai fait quatre à Paris, et je pense que le fait d'ajouter ce nouveau défi cette année m'a vraiment gardée motivée. »
Comme à Paris, McIntosh disputera le 400 m (argent), le 200 m papillon (or), le 200 m QNI (or) et le 400 m QNI (or), quatre distances dont elle sera la grande favorite. Elle a élargi sa palette avec le 800 m libre pour diversifier son entraînement, et parce que cette course s'inscrivait bien dans son calendrier, à l'avant-dernier jour de compétition.
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Summer McIntosh aux Jeux olympiques de Paris
L'attrait de se frotter à la légende américaine Katie Ledecky, qui a amélioré sa marque mondiale en début d'année, lui a aussi servi d'élément de motivation.
« Selon moi, le plus grand défi, c'est bien sûr Katie — elle est en super forme en ce moment, et c'est vraiment génial à voir, a confirmé McIntosh. Ce duel va donc être incroyable. »
Elle s'est approchée à moins d'une seconde de son chrono de référence à Victoria, une course où elle a nagé contre la montre, sans trop savoir où elle se situait à mi-parcours. La présence prévisible de la meilleure crawleuse de l'histoire à ses côtés devrait la tirer vers le haut.
PHOTO ROBERT GODDIN, ARCHIVES IMAGN IMAGES
Katie Ledecky
Chaque fois que je peux nager contre Katie, c'est vraiment le fun, et j'apprends tellement sur moi-même, et je pense que nous faisons ressortir le meilleur l'une de l'autre, c'est sûr.
Summer McIntosh
Au 400 m, l'absence de la double championne olympique australienne Ariarne Titmus, ex-détentrice de la référence mondiale qui prend une pause de 12 mois, place de facto la Canadienne comme principale prétendante, quoique Ledecky ne peut pas être comptée pour battue.
La Côte d'Azur avant le Texas
Casquette de son commanditaire sur la tête, t-shirt d'Équipe Canada sur les épaules, Summer McIntosh avait le visage rougi par le soleil, s'adressant aux médias depuis Antibes, sur la Côte d'Azur, où elle a effectué l'essentiel de son entraînement depuis le début de l'année. À une question du quotidien français Le Monde, elle n'a pas tari d'éloges au sujet de son coach par intérim, Frédéric Vergnoux.
« Ça ne fait que quelques mois qu'on travaille ensemble, mais on a noué une relation très rapidement et on a créé un lien incroyable », l'a louangé le porte-drapeau du Canada à la cérémonie de clôture à Paris. « C'est un entraîneur exceptionnel, et il m'a vraiment fait passer au niveau supérieur dans ce sport. Réussir ça en si peu de temps, ça montre simplement à quel point il est extraordinaire dans ce qu'il fait, tout comme le groupe d'entraînement ici. »
À l'automne, McIntosh rejoindra néanmoins Bob Bowman, l'architecte derrière les succès de Pheps, au Texas. Elle y côtoiera Léon Marchand, le héros des JO de Paris, quadruple médaillé d'or individuel, qui a un profil similaire au sien.
PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Léon Marchand
« C'est vraiment impressionnant de voir ce qu'il a accompli avec Léon, évidemment — c'est super inspirant, tout comme avec plusieurs autres nageurs et nageuses de son équipe pro actuelle et de l'équipe universitaire aussi, sans oublier, bien sûr, ce qu'il a fait avec Michael. Je veux dire, ça restera à jamais quelque chose dont tout le monde dans le monde de la natation se souviendra, non ? »
C'est donc avec l'entraîneur américain qu'elle tentera de monter cinq fois sur la plus haute marche du podium en 2028, dans le stade SoFi, où 38 000 spectateurs sont attendus. Singapour sera une première occasion de mesurer l'ampleur de la commande, quoique le 800 m demeure « un point d'interrogation » pour Los Angeles, où elle pourrait favoriser le 200 m libre ou le 200 m dos.
En ce moment, j'essaie vraiment de relever ce nouveau défi et de voir si je peux faire cinq épreuves individuelles, et à quel point je peux bien les nager, et comment je peux gérer ça aussi. Et bien sûr, Los Angeles est toujours dans un coin de ma tête. […] Faire un essai dès maintenant, à trois ans des Jeux, c'est clairement quelque chose qui va me donner beaucoup de confiance à mesure qu'on s'en rapproche.
Summer McIntosh
En conclusion, une journaliste japonaise lui a demandé ce que pouvaient escompter ses partisans à Singapour.
« Bien sûr, j'ai des attentes et des objectifs — comme de gagner le plus de médailles possible, a répondu McIntosh. Mais je pense qu'une bonne source de motivation pour moi, c'est également d'offrir un vrai spectacle. C'est l'énergie que j'ai essayé de canaliser en arrivant aux Jeux olympiques. Garder le sport excitant, amusant, avec des courses serrées, c'est toujours motivant aussi. Donc oui, mon objectif, c'est toujours de gagner, de donner le meilleur de moi-même et d'atteindre mon plein potentiel — peu importe à quoi ça ressemblera à Singapour. »
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Audrey Leduc reprend son record canadien du 100 m

À trois semaines des Championnats canadiens d'athlétisme d'Ottawa, Audrey Leduc envoie un message. La sprinteuse de Gatineau a repris seule le record national du 100 m, arrêtant le chrono à 10,94 secondes lors des préliminaires de l'Edmonton Athletics Invitational, dimanche soir. Après avoir amélioré sa propre marque à 10,95 en première ronde des Jeux olympiques de Paris, l'été dernier, Leduc avait vu sa compatriote ontarienne Sadé McCreath égaler ce chrono lors de la classique Bob Vigars de London, le 22 juin. L'athlète de 26 ans a réglé ça dès la deuxième ronde des préliminaires en dominant la vague de bout en bout pour retrancher un centième au record (vent de 0,9 m/s). Elle a dédié sa course à son grand-père Aurèle Prescott, son plus grand partisan, qui est décédé le 30 juin à l'âge de 78 ans. 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Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. « J'avais en tête de courir pour lui, a confié Leduc, jointe à Edmonton dimanche soir. En marchant pour sortir de la piste, j'ai failli pleurer. » Une heure plus tard, elle a remporté la finale en 11,06 (-0,2 m/s), devançant la Libérienne d'origine américaine Destiny Smith-Barnett (11,15) et l'Américaine Semira Killebrew (11,20). Les Canadiennes Jacqueline Madogo (11,27) et McCreath (11,28) ont suivi dans l'ordre. La Québécoise Marie-Éloïse Leclair, championne mondiale du relais mixte, a pris le huitième rang en 11,54 (11,45 en préliminaires). Après sa saison magique de l'an dernier, au début de laquelle elle avait fait tomber le vieux record canadien du 100 m de 1987 et battu celui du 200 m, Leduc n'était pas parvenue à s'approcher de ces références en 2025. Son meilleur temps précédent de 11,07 avait été inscrit à sa première sortie extérieure, le 26 avril, en Louisiane, là où elle avait claqué son 10,96 en 2024. « Ça arrive à point, c'est à un beau moment dans la saison », a commenté son entraîneur Fabrice Akué au sujet du chrono de 10,94. Après la Louisiane, Leduc a participé aux Relais mondiaux en Chine, où elle s'est classée cinquième au 4 X 100 m avec McCreath, Madogo et Leclair. 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Trois jours plus tard, elle s'est contentée de la 7e place au Meeting de Paris dans le cadre du circuit de la Ligue de diamant, le plus prestigieux de World Athletics. « Le début n'était pas satisfaisant en matière de temps, on va être honnête, mais il l'était sur le plan des expériences et des apprentissages. J'ai voyagé beaucoup, participé à plusieurs belles compétitions pour acquérir cette expérience-là, pour ne pas revivre ce qui est arrivé en demi-finales aux Jeux olympiques [elle avait été plus lente qu'en qualifications, NDLR]. » L'ancienne du Rouge et Or de l'Université Laval est rentrée de France plus tôt que prévu afin de retrouver son grand-père, dont l'intervention s'était bien déroulée. « C'était rough, j'étais rendue brûlée émotionnellement », a-t-elle exprimé, ajoutant que son grand-père avait pu suivre une de ses épreuves sur son cellulaire. M. Prescott est mort 10 jours plus tard, entouré de sa famille, dans la région de Gatineau. 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