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« Montée spectaculaire » du souverainisme chez les jeunes

« Montée spectaculaire » du souverainisme chez les jeunes

La Presse4 days ago
La foule lors du Grand spectacle de la fête nationale à Montréal au parc Maisonneuve
Les chiffres rappellent ceux de l'époque du deuxième référendum. Dans une « montée spectaculaire » du souverainisme qui se poursuit chez la jeune génération, 56 % des 18 à 34 ans sont maintenant favorables à l'indépendance du Québec.
Ces données proviennent d'un sondage CROP obtenu par La Presse, mené en juillet et août auprès de 1000 répondants. Elles confirment du même coup le récent enthousiasme pour la souveraineté chez les jeunes, relevé dans un premier temps par un sondage Léger en juin dernier.
Pour Alain Giguère, président de la firme CROP, ce « renouveau » chez les 18-34 ans est attribuable à une « désillusion envers la capacité d'Ottawa à faire quelque chose pour leur vie ».
« On a l'impression que de moins en moins, Ottawa peut faire des choses ou organiser des services pour nous », affirme-t-il.
On a donc un mouvement chez les jeunes, qui sont convaincus que leurs conditions de vie s'amélioreraient si on devenait souverains.
Alain Giguère, président de la firme CROP
Chez les francophones, 50 % sont favorables à la souveraineté. En comparaison, seuls 22 % des non-francophones y adhèrent. C'est le critère démographique qui crée la plus grande dissonance parmi les répondants.
Par ailleurs, les répondants habitant en région métropolitaine de Montréal appuient la souveraineté à 38 %, contre 45 % dans la région métropolitaine de Québec et 49 % dans le reste de la province.
Dans l'ensemble, 44 % des répondants au sondage soutiennent l'idée de l'indépendance du Québec, alors que 56 % d'entre eux sont contre. On observait des statistiques comparables durant la période précédant la campagne référendaire de 1995.
Remontée considérable
« Dans l'ensemble, on peut dire que ce sont des chiffres très encourageants pour les souverainistes. C'est une remontée assez considérable du côté du Oui », observe Jacques Beauchemin, professeur associé au département de sociologie de l'UQAM et ancien conseiller politique de Pauline Marois.
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Jacques Beauchemin, professeur associé au département de sociologie de l'UQAM
C'est un renversement de tendance total. Ça fait des années que les jeunes n'étaient plus au rendez-vous, qu'ils [s'en désintéressaient]. J'y vois une remontée saisissante.
Jacques Beauchemin, professeur associé au département de sociologie de l'UQAM
« J'ai l'impression que les jeunes, avec le conflit tarifaire, ont redécouvert les vertus des frontières de la nation, comme base à promouvoir et à défendre. Ils se disent : peut-être qu'avec la représentation, qu'avec le Québec comme pays souverain, on pourrait organiser notre lutte à partir des intérêts québécois, qui ne sont pas nécessairement les intérêts canadiens. »
Guillaume Rousseau, directeur des programmes de droit et politique appliqués de l'État à l'Université de Sherbrooke, se dit frappé « par la force du Oui chez les jeunes ». Il ne se souvient pas d'une telle « configuration » depuis le scandale des commandites en 2002, voire depuis la période du deuxième référendum.
« Visiblement, le discours identitaire du Parti québécois et des souverainistes ne rebute pas les jeunes, comme on pouvait le penser », déclare M. Rousseau.
PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE
Guillaume Rousseau, directeur des programmes de droit et politique appliqués de l'État à l'Université de Sherbrooke
« Il y a un mouvement de fond qui se trame chez les jeunes. C'est une ébullition par rapport à il y a deux ou trois ans, on le voit sur les réseaux sociaux et dans les spectacles », affirme Marc-Antoine Lemay, animateur du balado Génération OUI, réagissant au sondage.
Lors des Francos, en juin dernier, la chanteuse Lou-Adriane Cassidy a tendu le micro à une foule de jeunes qui scandaient « Le Québec, un pays ! ». Les chansons à forte saveur souverainiste du jeune rappeur kinji00 ont la cote. Sur les réseaux sociaux, les pages produisant des vidéos de discours référendaires accompagnés de morceaux des Cowboys Fringants se multiplient.
« C'est la question fondamentale : qui va décider pour nous ? Le Canada ou le Québec ? Pourquoi le Québec ne serait-il pas capable de faire comme les autres ? Pourquoi on n'a pas encore choisi de se doter d'un pays et de s'appartenir clairement ? », plaide le jeune homme de 26 ans.
Diminution chez les 55 ans et plus
Auprès des 35-54 ans, l'appui au Québec indépendant est de 44 %. Il diminue cependant jusqu'à 37 % chez les 55 ans et plus, indique le sondage. C'est la tranche d'âge qui est le moins enthousiaste devant cette idée.
« C'est la recherche de sécurité ou la prudence économique qui fait que, dans le contexte actuel, pour eux, ce n'est pas le temps de parler de souveraineté », analyse Alain Giguère.
Évidemment, on dit parfois que les aînés votent plus que les jeunes. Les taux de participation sont donc à surveiller.
Guillaume Rousseau, directeur des programmes de droit et politique appliqués de l'État à l'Université de Sherbrooke
« Certains vont dire que 44 %, c'est comme si la victoire était à portée de main… Moi, ça m'apparaît un peu optimiste. En 1980, il n'y avait pas eu une montée du Oui durant la campagne comme en 1995. On ne peut pas assumer que ça va se reproduire. Mais en même temps, c'est rare que les appuis s'effondrent », poursuit-il.
Plus généralement, Jacques Beauchemin tient à nuancer la hausse des appuis, qu'il attribue en partie à la conjoncture des tarifs américains. « C'est trop rapide de dire que l'indépendance est faite. C'est ce que les politiciens vont dire, mais ce n'est pas aussi simple », pense-t-il.
L'épreuve de la réalité
Si la proportion de répondants « favorables » à la souveraineté est de 44 %, ce sont en réalité 41 % des répondants, soit un peu moins, qui voteraient ou seraient tentés de voter « oui si le référendum avait lieu aujourd'hui ». « C'est la différence entre le rêve et la réalité, évalue Alain Giguère. Passer du fantasme à l'action, il y a une petite réserve. » Cette tendance s'observe pour toutes les catégories démographiques du sondage.
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(Québec) Paul St-Pierre Plamondon trouve « assez intéressant » que le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, dise qu'il appuierait un éventuel référendum sur la souveraineté du Québec. Il a même salué la « cohérence » du politicien de droite et a rappelé que « ça va prendre tout le monde » pour faire l'indépendance. Thomas Laberge La Presse Canadienne « On va prendre tous les alliés, même ceux qui sont assez loin de mes convictions […] Ce n'est pas parce que je n'ai pas les mêmes idées que Maxime Bernier qu'on va commencer à se pointer du doigt, au contraire », a affirmé le chef péquiste en mêlée de presse lundi, après la victoire de son candidat Alex Boissonneault lors de la partielle dans Arthabaska. Dans un courriel envoyé aux membres du PPC dimanche soir, Maxime Bernier a indiqué qu'il compte appuyer le camp du OUI dans un éventuel référendum sur la souveraineté du Québec ou en Alberta pour « briser l'emprise du fédéralisme impérial et ouvrir la voie à une dernière tentative de rééquilibrer notre fédération ». « On lui donnera que c'est cohérent, a soutenu Paul St-Pierre Plamondon. Lui, il veut vraiment, dans une approche libertarienne qui n'est pas du tout la mienne, qu'il n'y ait plus de gouvernement, ou le moins possible. Et il dit : si je suis cohérent avec moi-même, bien je vais me débarrasser du palier où il y a le plus de gaspillage. C'est une cohérence qu'on ne voit pas chez certains autres conservateurs et qui a un mérite. » PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon « Pédagogie » de l'indépendance Lundi, Paul St-Pierre Plamondon a admis que les électeurs d'Arthabaska ne semblaient pas être les plus intéressés par la question de l'indépendance. « Je ne vous cacherai pas que cette partielle-là portait davantage sur le choix d'un député et la qualité de la représentation », a-t-il soutenu. Malgré tout, le chef péquiste maintient son engagement de tenir un troisième référendum sur la souveraineté du Québec dans un premier mandat. Fraîchement élu, le nouveau député péquiste Alex Boissonneault a affirmé l'importance de faire la « pédagogie » de l'indépendance. « Notre parti s'est toujours engagé à tenir une consultation d'ici 2030, ça ne change pas. La question c'est de savoir de quelle façon on va en parler et comment on va aborder ces questions-là », a-t-il dit lundi en soirée après sa victoire. « Briser le pays » Le parti de Maxime Bernier indique toutefois qu'il ne partage pas « l'objectif ultime des mouvements séparatistes au Québec et en Alberta de briser le pays », mais que « leurs revendications sont légitimes ». « Compte tenu de la tendance constante vers une plus grande centralisation, la seule façon d'apporter des changements significatifs sous le gouvernement actuel pourrait être de profiter de la crise constitutionnelle qui suivrait un vote majoritaire en faveur de la sécession dans un référendum provincial », peut-on lire sur le site internet du PPC. Maxime Bernier, qui a voté OUI lors du référendum de 1995, a claqué la porte du Parti conservateur du Canada après sa défaite à la chefferie face à Andrew Scheer. En 2018, il fonde le PPC, une formation politique sur la scène fédérale plus à droite que son ancien parti. Depuis, Maxime Bernier n'a jamais réussi à se faire réélire. Lors des dernières élections fédérales, son parti n'a obtenu que 0,7 % des voix. Le PPC propose d'imposer « un moratoire sur les nouveaux résidents permanents pendant autant d'années que nécessaire, jusqu'à ce que la crise du logement se soit résorbée, que l'impact économique négatif de l'immigration de masse ait été neutralisé, et que le processus de désintégration sociale et culturelle dû à l'immigration de masse ait été inversé ». Il veut aussi abroger la Loi sur le multiculturalisme et mettre « l'accent sur l'intégration des immigrants dans la société canadienne ». En matière d'environnement, Maxime Bernier veut retirer le Canada de l'Accord de Paris et abolir « les taxes, règlements, subventions et programmes adoptés par le gouvernement libéral pour lutter contre les soi-disant changements climatiques ». Il veut aussi créer un ministère dédié à la réduction de la taille de l'État « qui examinera systématiquement tous les programmes dans le but d'abolir les programmes idéologiquement orientés qui font la promotion du wokisme, les programmes dont l'objectif principal est d'acheter des votes, les programmes désuets et inefficaces qui ne servent plus à un but clair, etc. ».

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