Avion de chasse belliqueux, navires de guerre américains « chassés »... la Chine montre les muscles pour un récif disputé avec les Philippines

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Le Parisien

3 hours ago

• Le Parisien

Avion de chasse belliqueux, navires de guerre américains « chassés »... la Chine montre les muscles pour un récif disputé avec les Philippines

C'est un conflit qui fait moins de bruit que celui en Ukraine ou à Gaza. Il pèse pourtant tout autant sur les relations internationales, puisqu'il n'implique pas moins de trois acteurs importants de la zone Asie-Pacifique : la Chine, les Philippines et les États-Unis. Enjeu ? le récif de Scarborough revendiqué à la fois par les Philippines et la Chine, pour ses riches zones de pêche et son lagon abrité dans une zone stratégique. Le conflit dure entre les deux pays depuis le début des années 2010. Il a connu un nouvel épisode de forte tension, ce mercredi, selon les informations de l'agence Reuters. Un avion de chasse chinois a ainsi intercepté un avion philippin transportant un collectif de journalistes lors d'un vol de patrouille au-dessus du récif de Scarborough, a indiqué le gouvernement de Manille auprès du média anglo-saxon. Cet « incident » intervient après que deux navires chinois sont entrés en collision dans la même zone alors qu'ils tentaient de bloquer une mission « d'approvisionnement philippine ». Cet avion des garde-côtes philippins et surtout les journalistes à son bord ont vu l'avion de chasse chinois se rapprocher très près du petit turbopropulseur Cessna Caravan. Rapidement, l'appareil chinois s'est approché à environ 60 mètres en manœuvrant « agressivement » tout autour de l'avion, a déclaré Jay Tarriela, porte-parole des garde-côtes philippins. Il s'agit du dernier signe en date des tensions persistantes entre les deux nations dans cet atoll contesté de la mer de Chine méridionale. Navires américains « chassés » Cette « interception » a duré 20 minutes, pendant lesquelles des ordres radio provenant de l'un des deux navires de la marine chinoise qui opéraient également au niveau de la mer, intimaient à l'avion philippin de « partir immédiatement ». Une vidéo produite par le média britannique The Times a diffusé les échanges tendus entre les militaires des deux pays. Un pic de tension qui n'a pas été le seul d'une journée un peu folle dans ce coin du monde. Le même jour, deux navires de guerre américains — la frégate USS Cincinnati et le destroyer USS Higgins — ont été repérés à environ 30 milles marins (une cinquantaine de kilomètres) du récif, a aussi expliqué le porte-parole des garde-côtes philippins. L'armée chinoise a affirmé avoir « chassé » le destroyer américain après qu'il est entré dans la zone sans autorisation, mais Washington a contesté la version chinoise assurant que ses navires menaient des opérations légales de navigation dans la zone. Collision entre navire chinois Lundi déjà, on avait assisté à de fortes tensions sur la même zone. Les Philippines avaient envoyé trois navires pour acheminer des provisions à des dizaines de pêcheurs philippins présents dans l'atoll. Des navires de guerre chinois sont alors intervenus pour mener une tentative à la fois « dangereuse » et hasardeuse visant à empêcher cette livraison « interdite ». L'intervention de la marine de l'Empire du Milieu n'a toutefois pas eu l'effet escompté. Les deux navires chinois sont entrés en collision, ce qui semble être une première entre deux navires chinois dans la zone. Là encore les images sont impressionnantes. L'un des deux navires semble avoir souffert d'une grosse entaille dans sa coque à la suite de l'accrochage. La marine chinoise n'a pas confirmé si des membres d'équipage avaient été blessés et a ignoré l'offre d'aide médicale et de secours de Manille, après l'incident, selon Reuters.

Le Figaro

6 hours ago

• Le Figaro

Emmanuel Macron reconnaît une « guerre » coloniale au Cameroun

Réservé aux abonnés Le président français, dans une lettre à son homologue Paul Biya, assume « la responsabilité de la France » dans ce conflit meurtrier et oublié. Le mot juste est enfin appliqué à la répression qui s'est abattue sur le Cameroun au tournant de l'indépendance. Dans une lettre dévoilée mardi par l'Élysée, Emmanuel Macron reconnaît officiellement que la France a mené « une guerre » dans ce pays d'Afrique central contre des mouvements insurrectionnels avant et après 1960. « Il me revient d'assumer aujourd'hui le rôle et la responsabilité de la France dans ces événements », souligne le président dans cette missive envoyée fin juillet à son homologue camerounais, Paul Biya. Emmanuel Macron entérine ainsi le virage dans la perception de l'histoire coloniale de la France au Cameroun, et met en lumière un épisode jusque très récemment encore totalement oublié, voire nié, à Paris. En 2009, lors d'un voyage à Yaoundé, François Fillon, alors premier ministre, avait ainsi qualifié de « pure invention » la participation de soldats français à des assassinats au Cameroun. Cette reconnaissance, certes tardive, était toutefois attendue…

Le HuffPost France

7 hours ago

• Le HuffPost France

L'avancée russe en Ukraine, un « effet d'aubaine » à 48h de la rencontre Trump-Poutine

UKRAINE - À 48 heures du sommet entre Donald Trump Vladimir Poutine, censé conduire à la paix, faut-il craindre une percée russe majeure en Ukraine ? Le Kremlin a revendiqué ce mercredi 13 août la prise de deux nouvelles localités de la région de Donetsk, à l'est de l'Ukraine : Nykanorivka et Souvorové. Avant ça, mardi 12 août, Kiev avait reconnu l'avancée de troupes russes non loin de là, dans la zone de Pokrovsk, une ville minière de la région de Donetsk considérée comme l'épicentre des combats dans cette partie du territoire. Selon les données de l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), entre le 11 et le 12 août, la Russie a réalisé sa plus grande avancée en 24 heures depuis plus d'un an. Habituellement, « les Russes progressent en moyenne de quelques centaines de mètres par jour », note Ulrich Bounat, géopolitologue spécialiste de la guerre en Ukraine, interrogé par le HuffPost. Ici, il est question d'une dizaine de kilomètres en une journée. « C'est colossal », assure l'expert. « Cela illustre la position de faiblesse dans laquelle se trouve l'Ukraine en ce moment, avec un manque terrible d'hommes sur le terrain », poursuit-il. Pour l'heure, les contours de l'opération n'ont pas été détaillés par les autorités russes, rendant impossible de savoir si on assiste à un véritable recul du front ukrainien. « On ne sait pas combien d'hommes ont réussi à franchir les lignes, ni comment ils sont équipés », explique Ulrich Bounat, selon qui il est d'ailleurs « relativement inhabituel pour la Russie » de communiquer de façon aussi laconique sur ce type d'avancée. Zone hautement stratégique On sait en revanche que la zone ciblée est hautement stratégique. La brèche formée le 12 août par la Russie « se situe entre deux des dernières plateformes de l'Ukraine dans la région : Pokrovsk et Kostlantynivka. Cette avancée pourrait donc permettre à la Russie d'achever l'encerclement de ces deux localités et de les isoler davantage », décrypte le chercheur. Avec cette opération, il est également « possible que les forces russes aient atteint la route qui relie Dobropillia à Kramastorsk, l'un des principaux hubs logistiques » de l'armée ukrainienne, avertit Ulrich Bounat. « Au-delà de son intérêt logistique, cette route a aussi été pensée par l'Ukraine comme une deuxième ligne de front, une sorte de ligne de repli, particulièrement protégée. Si les Russes l'atteignent, cela peut déséquilibrer tout le dispositif défensif » ukrainien, estime le spécialiste. Le moment choisi pour mener cette offensive est lui aussi lourd de sens. Vendredi 15 août, Donald Trump et Vladimir Poutine doivent se rencontrer en Alaska afin d'échanger sur la fin de la guerre en Ukraine, initiée par l'offensive russe en 2022. Une discussion qui se fera sans les alliés européens, et sans l'Ukraine, malgré les demandes répétées du président ukrainien Volodymyr Zelensky d'avoir un siège à la table des négociations. « Montrer au monde que son armée est inarrêtable » Si la concomitance entre l'approche de négociations de paix et l'accélération de l'avancée russe le front peut paraître contradictoire, c'est en réalité une situation prévisible. « Il y a un effet d'aubaine. Avant des négociations pour un cessez-le-feu, les deux protagonistes ont tout intérêt à montrer qu'ils maîtrisent la situation sur le terrain », explique Ulrich Bounat. « Pour Vladimir Poutine, c'est une façon de montrer au monde et à Donald Trump que son armée est inarrêtable et que si l'Occident veut un cessez-le-feu, il va falloir faire un maximum de concessions », continue l'expert. En outre, mettre la main sur de nouveaux territoires avant un éventuel cessez-le-feu présente un intérêt certain pour la Russie puisqu'il y a « la conviction profonde que tous les territoires conquis resteront du côté russe », pointe Ulrich Bounat. Une prétention à laquelle l'Ukraine s'est toujours opposée. , a réagi le président Zelensky ce mercredi lors d'un point presse. , a-t-il ajouté.