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Les postes frontaliers américains presque vides

Les postes frontaliers américains presque vides

La Presse5 days ago
Ces trois travailleurs sur l'important chantier d'une résidence pour personnes âgées rue Sherbrooke, dans l'est de Montréal, s'apprêtent à profiter des deux semaines des vacances de la construction, comme près de 200 000 de leurs confrères.
Signe des temps : les postes frontaliers américains étaient presque vides au coup d'envoi des vacances de la construction, vendredi après-midi. Cette année, les Québécois sont trois fois moins nombreux à avoir planifié des vacances de l'autre côté de la frontière, à l'heure où la crise tarifaire et les frasques du président Trump érodent l'amitié Canada–États-Unis.
Comme près de 200 000 travailleurs de la construction, imités par environ un million de Québécois, Louis-Philippe Lebreux est tombé en vacances pour deux semaines à midi vendredi. « Bien content, surtout avec les deux dernières semaines de chaleur ! », laisse tomber le charpentier-menuisier rencontré sur l'important chantier d'une résidence pour personnes âgées rue Sherbrooke, dans l'est de Montréal.
Selon un sondage publié par CAA-Québec le 4 juin dernier, 30 % des Québécois prendront congé feront comme M. Lebreux et prendront congé durant les vacances de la construction, un sommet en 10 ans, indique-t-on. Plus de 54 % des Québécois en vacances cette année resteront au Québec. Et seulement 4 % ont l'intention de se rendre aux États-Unis, alors qu'ils étaient 12 % en 2024.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Louis-Philippe Lebreux se dit « bien content, surtout avec les deux dernières semaines de chaleur ! », que les vacances soient enfin arrivées.
Le temps d'attente à la frontière américaine était d'ailleurs presque nul vendredi après-midi. Seule la douane de Saint-Armand affichait un délai de 15 minutes. L'an dernier, les automobilistes québécois avaient dû attendre plus de 45 minutes avant de passer la frontière, au tout début des vacances de la construction.
Une tradition québécoise
Cette tradition des deux semaines de vacances de la construction, instituée au Québec en 1971, n'a pas son équivalent ailleurs au Canada. Pour 2025, quelque 192 000 paies de vacances ont été distribuées par la Commission de la construction du Québec (CCQ), pour un montant total de 645 millions, indique Claude Breton, vice-président à la stratégie, innovation. « 80 % des travailleurs de la construction vont prendre des vacances bien méritées ! », précise-t-il. On estime qu'au total, « entre 25 et 28 % » des 4,2 millions de travailleurs actifs au Québec profiteront de l'occasion pour prendre des vacances au même moment.
M. Breton y voit une forme de consensus typiquement québécois. « On a décidé ensemble d'arrêter ça pour deux semaines. Évidemment, ça peut poser des enjeux quand tant de gens sont en vacances en même temps, mais je vous dirais que ça fabrique de la cohésion. Des gens qui deviennent amis au travail vont prendre du temps ensemble. »
Une journée d'avance
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Roland Pealey, un manœuvre originaire des Îles-de-la-Madeleine, prévoyait quant à lui passer « quatre ou cinq jours » au Nouveau-Brunswick avant de terminer ses vacances dans son archipel natal.
Louis-Philippe Lebreux prévoyait partir dès vendredi midi avec sa conjointe à son chalet sur les rives du lac Mégantic. Son collègue Roland Pealey, un manœuvre originaire des Îles-de-la-Madeleine, prévoyait quant à lui passer « quatre ou cinq jours » au Nouveau-Brunswick avant de terminer ses vacances dans son archipel natal. « Pas de Cuba, on reste au Canada, précise-t-il. On en a bien besoin, c'est l'été le plus chaud que j'ai connu en 30 ans de métier, et ça ne va pas aller en s'améliorant. »
James Campeau, lui, va faire du camping sauvage au mont Gorille, dans les Laurentides. « Je vais faire de la trail avec ma blonde. »
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Louis-Philippe Lebreux (à gauche) compte passer du temps à son chalet à Lag-Mégantic tandis que James Campeau (à droite), part à l'assaut des sentiers du mont Gorille, dans les Laurentides.
Le superviseur de chantier Francis Martin a constaté un nouveau phénomène depuis la pandémie : les chantiers sont au ralenti ou ferment carrément le jour même du départ en vacances. « Sur un chantier de 200 personnes, avant, il en restait 150 le dernier jour. Maintenant, ce n'est pas loin de zéro. »
À 3 kilomètres de là, dans l'arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Olivier Lauzon est en effet un des derniers travailleurs sur ce chantier d'une cinquantaine de personnes.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Olivier Lauzon ne prendra pas de vacances en même temps que les autres, seulement « une semaine plus tard cet été ». « C'est un choix que je fais, je vais plutôt aller travailler sur le tunnel Ville-Marie. »
Lui, par contre, ne prendra pas de vacances en même temps que les autres, seulement « une semaine plus tard cet été ». « C'est un choix que je fais, je vais plutôt aller travailler sur le tunnel Ville-Marie, indique-t-il. Je vais donner un coup de main, eux aussi ont des absents, même si les chantiers routiers ne sont pas officiellement en vacances. » Le charpentier-menuisier explique qu'il a un chalet à Saint-Gabriel, dans Lanaudière, qui lui permet déjà de s'évader de nombreux week-ends.
C'est la Commission de la construction du Québec qui agit à titre d'administrateur des indemnités de congé des travailleurs. Les employeurs versent mensuellement 13 % du salaire gagné, dont 6 % sont versés en congés annuels, fin juin et fin décembre, et 7 % en congés fériés et de maladie. Les chantiers sont obligatoirement fermés, mais certaines exceptions sont accordées. Les travaux d'entretien, de réparation d'urgence, ainsi que les chantiers du génie civil et de la voirie peuvent continuer.
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La tempête Epstein enfle
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La Presse

time36 minutes ago

  • La Presse

La tempête Epstein enfle

(New York) La tempête provoquée par les dossiers Jeffrey Epstein a continué d'enfler mercredi, alors que les médias, le Congrès et la magistrature fédérale ont conjugué leurs forces pour augmenter la pression sur Donald Trump et son administration. Le Wall Street Journal et le New York Times ont ouvert les vannes en révélant que la procureure générale des États-Unis Pam Bondi avait informé en mai dernier le président que son nom figurait dans les dossiers Epstein, de même que celui de plusieurs autres personnalités. Selon Bondi et son bras droit, Todd Blanche, cette information a été communiquée au président Trump lors d'une « réunion de routine » à la Maison-Blanche. PHOTO JEENAH MOON, REUTERS Un écran sur l'affaire Epstein affiché à Times Square, à New York « Rien dans les dossiers ne justifiait une enquête ou des poursuites supplémentaires », ont ajouté Bondi et Blanche dans une déclaration publiée en réponse à des questions du New York Times. La tempête Epstein a pris naissance le 7 juillet dernier lorsque le département de la Justice a annoncé que les dossiers portant le nom du pédocriminel mort en 2019 ne seraient pas rendus publics. Il s'agissait d'une décision qui allait à l'encontre des promesses formulées par Donald Trump, Pam Bondi et plusieurs autres membres de l'administration républicaine. Depuis, la colère ou la déception couvent chez les adeptes du mouvement MAGA, sentiments auxquels s'ajoute désormais la suspicion chez les démocrates. Ceux-ci accusent l'administration Trump de tenter de cacher des informations compromettantes sur le président. Amitié de plus en plus embarrassante Que Donald Trump figure dans les dossiers Epstein n'est pas une surprise. La semaine dernière, le Wall Street Journal a publié un reportage sur au moins un document s'y trouvant, selon ses informations. Il s'agit d'une lettre salace portant la signature de Donald Trump et accompagnée d'un dessin au feutre noir représentant une femme nue. Selon le Wall Street Journal, cette lettre a été insérée dans un album préparé par Ghislaine Maxwell, complice d'Epstein, et offert à ce dernier à l'occasion de son 50e anniversaire de naissance en 2003. Donald Trump a nié avoir écrit cette lettre, mais son nom devrait apparaître ailleurs dans les dossiers Epstein, y compris en lien avec une plainte déposée par une victime alléguée du prédateur. Cette dernière a demandé au FBI d'enquêter sur les membres de l'entourage d'Epstein, y compris Donald Trump. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 1:13 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. 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Il a en outre décrit comme de « fausses nouvelles » toute affirmation laissant croire que Donald Trump avait été mêlé aux activités qui ont valu à Epstein d'être traduit en justice en 2019 pour abus sexuels sur mineures. Il a été retrouvé mort dans la cellule où il attendait son procès. Reste que Donald Trump a fréquenté Epstein de façon régulière pendant environ 15 ans, allant même jusqu'à le qualifier de « gars formidable » en 2002 lors d'une interview accordée au magazine New York. Le Congrès tranche Le Congrès a également contribué à la tourmente qui secoue l'administration Trump. Une commission de la Chambre des représentants dominée par les républicains a adopté, par 8 voix contre 2, une résolution présentée par les démocrates et visant à forcer le département de la Justice à lui remettre les dossiers Epstein. Trois représentants républicains ont voté pour la résolution avec les cinq démocrates de la commission. Plusieurs membres républicains de la commission étaient absents, ayant décidé de commencer leurs vacances estivales une journée plus tôt que prévu. « Le département de la Justice doit maintenant transmettre [les dossiers Epstein] à la commission de surveillance », s'est félicitée sur X la représentante démocrate de Pennsylvanie Summer Lee, auteure de la résolution qui a pris par surprise les républicains. PHOTO JONATHAN ERNST, REUTERS Summer Lee, représentante démocrate de Pennsylvanie Le peuple américain mérite la transparence et la responsabilité, et ses victimes méritent que justice soit faite. Les riches et les puissants ne sont pas au-dessus de la loi. Summer Lee, représentante démocrate de Pennsylvanie La Chambre a également cité à comparaître Ghislaine Maxwell, qui a été condamnée à 20 ans de prison en 2022. Maxwell témoignera de la prison où elle purge sa peine le 11 août. Nouveau revers pour Trump Comme si cela ne suffisait pas, une juge fédérale de Floride a infligé un nouveau contretemps à l'administration Trump, rejetant une demande formulée par Pam Bondi visant à lever les scellés sur les transcriptions des enquêtes menées par deux grands jurys de Floride ayant enquêté sur Epstein en 2005 et 2007. Une demande semblable a été présentée à des juges de New York par la procureure générale, qui cherche de toutes les façons à maîtriser la tempête provoquée par le refus de rendre publics les dossiers Epstein. Le département de la Justice a emprunté une voie cette semaine pour arriver à cette fin, annonçant une rencontre entre Todd Blanche et Ghislaine Maxwell. Le numéro deux du département de la Justice, qui a servi d'avocat principal à Donald Trump dans l'affaire Stormy Daniels, a dit vouloir demander à l'ancienne flamme de Jeffrey Epstein : « Que savez-vous ? » Selon CNN, la rencontre aura lieu ce jeudi. PHOTO FOURNIE PAR LE TRIBUNAL DU DISTRICT SUD DE NEW YORK, AGENCE FRANCE-PRESSE Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein En attendant, l'administration Trump multiplie les accusations contre ses adversaires politiques, donnant l'impression de vouloir détourner l'attention des dossiers Epstein. Mercredi, le département de la Justice a ainsi annoncé la mise sur pied d'une unité spéciale pour enquêter sur une théorie du complot selon laquelle Barack Obama aurait manipulé le renseignement et conspiré pour saper la légitimité de la victoire électorale de Donald Trump en 2016. Cette enquête découle d'un rapport étayant cette théorie défendue par la directrice du Renseignement national Tulsi Gabbard. Ce rapport a conduit mardi Donald Trump à accuser l'ancien président démocrate de « trahison » et de « sédition ». Un certain nombre d'influenceurs MAGA et de médias conservateurs, dont Fox News, reprennent cette théorie contredite notamment par un rapport bipartite de la commission du Renseignement du Sénat publié en 2018 et cosigné par son président Marco Rubio, aujourd'hui secrétaire d'État. Que sont les « dossiers Epstein » ? Le terme « dossiers Epstein » fait référence à des milliers de documents, de vidéos et d'éléments d'enquête recueillis par les autorités fédérales et étatiques dans le cadre de multiples affaires liées à Jeffrey Epstein et à ses associés. De nombreux documents judiciaires ont été rendus publics, notamment dans le cadre de l'affaire Epstein en Floride en 2008 et des accusations portées à New York en 2019, mais d'autres restent scellés ou expurgés. Le département de la Justice possède les transcriptions des grands jurys qui ont enquêté sur Epstein ou sa complice, Ghislaine Maxwell, mais ne peut les rendre publiques sans l'autorisation d'un juge.

Les mineurs piégés ont de l'air, de la nourriture et de l'eau
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La Presse

time2 hours ago

  • La Presse

Les mineurs piégés ont de l'air, de la nourriture et de l'eau

Les travailleurs se sont retrouvés piégés après que deux éboulements ont bloqué l'accès. Les mineurs piégés ont de l'air, de la nourriture et de l'eau Trois travailleurs coincés sous terre dans une zone de refuge à la mine Red Chris, dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique, disposent de suffisamment d'air, d'eau et de nourriture pour un « séjour prolongé », a affirmé mercredi l'actionnaire majoritaire de la mine. Brenna Owen et Ashley Joannou La Presse Canadienne Newmont Corp. a indiqué dans un communiqué qu'elle s'efforçait de réunir des équipes spécialisées de sites miniers voisins pour intervenir à la suite de l'accident survenu mardi. Une porte-parole de l'entreprise a expliqué que les « zones de refuge confinées » sont équipées pour accueillir environ 16 personnes pendant trois jours, et que les trois travailleurs ont accès à plusieurs de ces zones dans le secteur où ils sont bloqués. Les travailleurs se sont retrouvés piégés après que deux éboulements ont bloqué l'accès, selon le communiqué de Newmont. Ils travaillaient à plus de 500 mètres au-delà de la zone touchée par le premier éboulement et s'étaient réinstallés dans la salle de refuge avant que le deuxième effondrement ne bloque leur évacuation, a précisé la porte-parole. Le communiqué indique que des contacts ont été établis avec les travailleurs après le premier éboulement et qu'ils ont confirmé qu'ils s'étaient réinstallés en toute sécurité dans la salle. Cependant, le deuxième éboulement a « restreint » la communication avec les travailleurs. « Tous les protocoles d'intervention d'urgence appropriés ont été activés immédiatement, précise le communiqué. Newmont évalue activement toutes les méthodes et technologies disponibles pour rétablir la communication et ramener les membres de notre équipe à la surface en toute sécurité. » Les activités à la mine de cuivre et d'or ont été interrompues, peut-on aussi lire dans le document. Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a annoncé la nouvelle à la fin de la réunion des premiers ministres en Ontario mercredi, déclarant aux médias qu'à sa connaissance, les travailleurs n'étaient pas blessés. Il a précisé que deux des travailleurs venaient de la Colombie-Britannique et un autre de l'Ontario. PHOTO NATHAN DENETTE, LA PRESSE CANADIENNE David Eby Les mineurs de la Colombie-Britannique sont les meilleurs au monde. Nos équipes de sauvetage sont exceptionnelles et elles travailleront sans relâche pour ramener ces travailleurs sains et saufs auprès de leurs familles. David Eby, premier ministre de la Colombie-Britannique M. Eby a mentionné plus tard sur X que le gouvernement avait envoyé un « inspecteur géotechnique principal » pour soutenir les efforts de l'entreprise. WorkSafeBC, l'agence provinciale de sécurité des travailleurs, a déclaré dans un communiqué que la sécurité minière relève de la compétence du ministère des Mines et des Minéraux critiques. Le ministre des Mines de Colombie-Britannique, Jagrup Brar, a publié une déclaration indiquant que son ministère avait dépêché un inspecteur géotechnique des mines sur place pour collaborer avec Newmont et soutenir les opérations de sauvetage. Le ministère des Transports a accéléré la délivrance d'un permis permettant le déplacement d'équipement lourd de la mine Brucejack, située à proximité, vers Red Chris pour apporter son aide, a-t-il ajouté. « Je suis encouragé par le soutien immédiat apporté par d'autres acteurs de l'industrie minière, sous forme de fournitures, d'équipement et d'expertise, pour faire face à cette situation, a dit le ministre. Les exploitants miniers de la Colombie-Britannique, dont Newmont, disposent d'équipes de sauvetage minier hautement qualifiées, prêtes à intervenir en cas d'urgence. » Nolan Paquette, agent commercial de la section locale 1-1937 des Métallos, a déclaré que les travailleurs coincés sont des entrepreneurs. Ils sont piégés de l'autre côté de l'effondrement, mais ils sont en sécurité dans le poste de refuge souterrain, a-t-il confirmé lors d'une entrevue. Le premier ministre Eby a indiqué que la province était en contact avec le propriétaire de la mine. Il a assuré avoir discuté de la situation avec le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, et tenir son gouvernement informé. « C'est évidemment très inquiétant pour les familles, pour les travailleurs du secteur, pour les Britanno-Colombiens et pour les Canadiens. Nos pensées vont aux familles et nous exprimons notre reconnaissance aux équipes de secours incroyablement courageuses qui travaillent actuellement », a-t-il déclaré. M. Eby a indiqué aux journalistes plus tard mercredi qu'il ne disposait pas de détails sur la durée prévue des opérations de sauvetage. Le service ambulancier de la province a quant à lui indiqué surveiller la situation. La mine Red Chris est détenue conjointement par Newmont, qui détient une participation de 70 % dans le projet, et Imperial Metals Corp. La mine est principalement exploitée à ciel ouvert, mais Newmont a indiqué dans un communiqué antérieur que le développement de l'exploitation minière par sous-cavage avait commencé en 2019, quatre ans après sa première production. Le « Canadian Mining Journal » a indiqué que le sous-cavage peut prolonger la durée de vie d'une exploitation à ciel ouvert, et que la méthode d'extraction souterraine massive permet l'extraction en vrac de gisements de minerai à faible teneur.

Un baume pour les familles des disparus
Un baume pour les familles des disparus

La Presse

time3 hours ago

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Un baume pour les familles des disparus

Le véhicule de Robert St-Louis a été retrouvé dimanche dernier dans la rivière des Mille Îles par Exploring With a Mission. PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE EXPLORING WITH A MISSION Après deux semaines de plongées dans les lacs et rivières du Québec, le groupe Exploring With a Mission rentre aux États-Unis en ayant résolu pas une, mais deux disparitions qui n'avaient pas été élucidées depuis des années. Leur travail est salué par toutes les parties concernées. « Quand on fait cela, les remerciements et les accolades qu'on reçoit veulent tout dire. On est juste deux pères qui veulent voir le monde tout en aidant les gens. La vie est un cadeau et on fait tout notre possible pour réaliser quelque chose qui a de l'importance. » Bill McIntosh, ex-militaire originaire de Boston, est propriétaire et entraîneur d'un programme de hockey mineur où jouent 210 jeunes, au Rhode Island. Mais dès qu'il en a l'occasion, Bill prend le large pour se consacrer à une passion atypique en compagnie de son collègue Dan Pritchard, ex-policier australien. Sous la bannière d'Exploring With a Mission, les deux hommes ont identifié 200 véhicules au fond de différents lacs et rivières. Ils ont résolu 17 disparitions en Australie, aux États-Unis et au Canada, grâce à des techniques modestes, mais précises. Bill et Dan ne sont équipés que de deux petits bateaux, deux sonars et une roulotte. « On a appris qu'en se déplaçant sur l'eau à une vitesse de 4 à 8 km/h, contre le courant et en plaçant dans l'eau un bâton du sonar, on était en mesure d'identifier sur nos images les cubes qui sont en fait des voitures. À force de le faire, on voit l'eau différemment. C'est ce qui fait notre réussite », explique Bill McIntosh. À partir des indications des familles qui font appel à eux, ils créent une carte des habitudes de la personne disparue en traçant deux cercles : celui des lieux qu'elle fréquentait et celui du lieu où elle a été vue pour la dernière fois. Le secteur où les cercles se chevauchent est presque toujours l'endroit où le corps se trouve. C'est là qu'il faut chercher. Donner des réponses Dimanche dernier, Exploring With a Mission a retrouvé dans la rivière des Mille Îles le Jeep Cherokee Chief de Robert St-Louis, un homme de Laval disparu en 1988. Ses ossements s'y trouvaient aussi. Une semaine plus tôt, l'organisme avait découvert le véhicule et le corps d'Yvon Guévin, disparu depuis 2014. La dépouille de l'ancien conseiller municipal se trouvait dans les eaux de la rivière Saint-François, près de l'endroit où il habitait, à Pierreville, dans la région du Centre-du-Québec. Il y a tellement de gens qui n'ont pas de réponses. Ces découvertes leur donnent de l'espoir. Bill McIntosh, fondateur d'Exploring With a Mission « En retrouvant une personne, on disait aux familles [de disparus] qu'elles avaient une chance. Avec cette deuxième découverte, leurs chances étaient doublées. Tout ce qu'on peut faire pour aider les gens du Québec et du Canada à retrouver leurs êtres chers, on le fera », lance M. McIntosh avec conviction, signifiant son intention de revenir dans la province. « Quand on a trouvé Robert St-Louis, j'ai eu des frissons. Dan est allé sur le quai et il a dit à sa fille, qui n'avait jamais cessé d'espérer : 'Je viens de trouver ton père.' » PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE Quatre véhicules ont été retrouvés dans la rivière des Mille Îles à Deux-Montagnes. À Deux-Montagnes, les recherches se sont terminées mardi en soirée, après une trentaine d'heures de plongées réparties sur trois jours, indique Jean-Philippe Labbé, porte-parole de la Régie de police du Lac de Deux-Montagnes. Bilan : en plus du Jeep de Robert St-Louis, les autorités ont repêché un Nissan Pulsar des années 1990, un Ford Escort 1995 volé en 2003 et une camionnette GMC Sierra dont le numéro de série reste à trouver. « Il n'y a plus de raison de croire qu'il reste d'autres véhicules dans l'eau. Les estimations initiales d'une dizaine de véhicules étaient trop élevées. Ce qu'on a constaté, c'est un amas de pièces d'auto détachées », explique Jean-Philippe Labbé. Comment y sont-ils arrivés ? Un groupe américain, de passage au Québec pendant deux semaines, résout des affaires vieilles respectivement de 11 et 37 ans. Que faisait la police, depuis tout ce temps ? « C'est une question que les gens se posent avec raison. Mais la réponse n'est pas nécessairement très complexe », avance Arold Bernatchez, enquêteur de la Sûreté du Québec (SQ) à la retraite. « On part d'un principe de base : le mandat de la police, c'est la protection de la vie, l'application et le respect des lois et règlements, l'enquête criminelle. Une fois que des gens à la direction se disent qu'éthiquement, logiquement et moralement, on a tout fait… ils arrêtent les recherches. » Au Québec, le territoire est immense, on a énormément de plans d'eau. Si les policiers n'ont pas d'indication ou d'information, au prix que ça coûte, ils ne peuvent pas chercher au hasard. Arold Bernatchez, enquêteur de la Sûreté du Québec à la retraite Comment se fait-il que plusieurs véhicules se soient retrouvés au même endroit ? Stéphane Luce, président fondateur de Meurtres et disparitions irrésolus du Québec (MDIQ), estime que l'endroit était « connu » comme une zone où l'on peut faire disparaître des véhicules. « Un trou de 70 pieds, c'est profond. J'imagine que ceux qui voulaient faire des coups [d'argent en fraudant les] assurances ou se débarrasser de voitures volées pouvaient le faire ici », évoque-t-il. PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE Stéphane Luce, président fondateur de Meurtres et disparitions irrésolus du Québec « J'ai parlé à des gens de la SQ ce matin, ils admettent qu'ils ont quelque chose à apprendre. Je les ai sentis sincères, ils disaient : 'Exploring With a Mission, ils ont scoré. Ils sont bons dans leur domaine' », dit Stéphane Luce. Dans le cas de Robert St-Louis, des enquêteurs et des techniciens en scène de crime du Service de police de Laval poursuivent l'enquête. Les trois autres véhicules relèvent des policiers de Deux-Montagnes. « Nous sommes en contact avec le module des disparitions et enlèvements de la Sûreté du Québec. Mais pour l'instant, on n'a pas de raison de croire que les véhicules sont liés à de tels cas », affirme Jean-Philippe Labbé.

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