
Les postes frontaliers américains presque vides
Signe des temps : les postes frontaliers américains étaient presque vides au coup d'envoi des vacances de la construction, vendredi après-midi. Cette année, les Québécois sont trois fois moins nombreux à avoir planifié des vacances de l'autre côté de la frontière, à l'heure où la crise tarifaire et les frasques du président Trump érodent l'amitié Canada–États-Unis.
Comme près de 200 000 travailleurs de la construction, imités par environ un million de Québécois, Louis-Philippe Lebreux est tombé en vacances pour deux semaines à midi vendredi. « Bien content, surtout avec les deux dernières semaines de chaleur ! », laisse tomber le charpentier-menuisier rencontré sur l'important chantier d'une résidence pour personnes âgées rue Sherbrooke, dans l'est de Montréal.
Selon un sondage publié par CAA-Québec le 4 juin dernier, 30 % des Québécois prendront congé feront comme M. Lebreux et prendront congé durant les vacances de la construction, un sommet en 10 ans, indique-t-on. Plus de 54 % des Québécois en vacances cette année resteront au Québec. Et seulement 4 % ont l'intention de se rendre aux États-Unis, alors qu'ils étaient 12 % en 2024.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
Louis-Philippe Lebreux se dit « bien content, surtout avec les deux dernières semaines de chaleur ! », que les vacances soient enfin arrivées.
Le temps d'attente à la frontière américaine était d'ailleurs presque nul vendredi après-midi. Seule la douane de Saint-Armand affichait un délai de 15 minutes. L'an dernier, les automobilistes québécois avaient dû attendre plus de 45 minutes avant de passer la frontière, au tout début des vacances de la construction.
Une tradition québécoise
Cette tradition des deux semaines de vacances de la construction, instituée au Québec en 1971, n'a pas son équivalent ailleurs au Canada. Pour 2025, quelque 192 000 paies de vacances ont été distribuées par la Commission de la construction du Québec (CCQ), pour un montant total de 645 millions, indique Claude Breton, vice-président à la stratégie, innovation. « 80 % des travailleurs de la construction vont prendre des vacances bien méritées ! », précise-t-il. On estime qu'au total, « entre 25 et 28 % » des 4,2 millions de travailleurs actifs au Québec profiteront de l'occasion pour prendre des vacances au même moment.
M. Breton y voit une forme de consensus typiquement québécois. « On a décidé ensemble d'arrêter ça pour deux semaines. Évidemment, ça peut poser des enjeux quand tant de gens sont en vacances en même temps, mais je vous dirais que ça fabrique de la cohésion. Des gens qui deviennent amis au travail vont prendre du temps ensemble. »
Une journée d'avance
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Roland Pealey, un manœuvre originaire des Îles-de-la-Madeleine, prévoyait quant à lui passer « quatre ou cinq jours » au Nouveau-Brunswick avant de terminer ses vacances dans son archipel natal.
Louis-Philippe Lebreux prévoyait partir dès vendredi midi avec sa conjointe à son chalet sur les rives du lac Mégantic. Son collègue Roland Pealey, un manœuvre originaire des Îles-de-la-Madeleine, prévoyait quant à lui passer « quatre ou cinq jours » au Nouveau-Brunswick avant de terminer ses vacances dans son archipel natal. « Pas de Cuba, on reste au Canada, précise-t-il. On en a bien besoin, c'est l'été le plus chaud que j'ai connu en 30 ans de métier, et ça ne va pas aller en s'améliorant. »
James Campeau, lui, va faire du camping sauvage au mont Gorille, dans les Laurentides. « Je vais faire de la trail avec ma blonde. »
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Louis-Philippe Lebreux (à gauche) compte passer du temps à son chalet à Lag-Mégantic tandis que James Campeau (à droite), part à l'assaut des sentiers du mont Gorille, dans les Laurentides.
Le superviseur de chantier Francis Martin a constaté un nouveau phénomène depuis la pandémie : les chantiers sont au ralenti ou ferment carrément le jour même du départ en vacances. « Sur un chantier de 200 personnes, avant, il en restait 150 le dernier jour. Maintenant, ce n'est pas loin de zéro. »
À 3 kilomètres de là, dans l'arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Olivier Lauzon est en effet un des derniers travailleurs sur ce chantier d'une cinquantaine de personnes.
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Olivier Lauzon ne prendra pas de vacances en même temps que les autres, seulement « une semaine plus tard cet été ». « C'est un choix que je fais, je vais plutôt aller travailler sur le tunnel Ville-Marie. »
Lui, par contre, ne prendra pas de vacances en même temps que les autres, seulement « une semaine plus tard cet été ». « C'est un choix que je fais, je vais plutôt aller travailler sur le tunnel Ville-Marie, indique-t-il. Je vais donner un coup de main, eux aussi ont des absents, même si les chantiers routiers ne sont pas officiellement en vacances. » Le charpentier-menuisier explique qu'il a un chalet à Saint-Gabriel, dans Lanaudière, qui lui permet déjà de s'évader de nombreux week-ends.
C'est la Commission de la construction du Québec qui agit à titre d'administrateur des indemnités de congé des travailleurs. Les employeurs versent mensuellement 13 % du salaire gagné, dont 6 % sont versés en congés annuels, fin juin et fin décembre, et 7 % en congés fériés et de maladie. Les chantiers sont obligatoirement fermés, mais certaines exceptions sont accordées. Les travaux d'entretien, de réparation d'urgence, ainsi que les chantiers du génie civil et de la voirie peuvent continuer.
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