
L'université de Columbia cède aux dernières exigences de Trump et fera un chèque de 221 millions
d'un accord
pour mettre un terme aux enquêtes fédérales ouvertes contre elle dans des
affaires d'antisémitisme
.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, Trump a pris pour cible plusieurs universités privées d'élite, prenant prétexte des mouvements étudiants propalestiniens pour
tenter de mettre au pas des bastions progressistes
, à l'esprit bien trop critique.
En mars, accusant Columbia de faiblesse face aux allégations d'antisémitisme et de harcèlement envers les membres juifs et israéliens de la communauté universitaire, l'administration Trump lui a supprimé 400 millions de dollars de financement fédéral. Selon le New York Times, des chercheurs réunis au sein du projet
Grant Watch
ont compilé des informations sur les subventions supprimées par l'administration Trump et les organismes dépendant de l'État fédéral. Ils ont estimé qu'environ 1,2 milliard de dollars de financements promis à Columbia avaient été supprimés ou gelés.
« En vertu de l'accord d'aujourd'hui, une grande majorité des subventions fédérales qui ont été supprimées ou suspendues en mars 2025 seront rétablies et l'accès de Columbia à des milliards de dollars de subventions actuelles et futures sera rétabli », a déclaré l'université dans un communiqué. « Cet accord marque une étape importante après une période de surveillance fédérale soutenue et d'incertitude institutionnelle », se félicite Claire Shipman, présidente par intérim de l'université.
200 millions seront réglés en trois versements sur trois ans. L'établissement a également accepté de régler à l'amiable les enquêtes menées par la Commission américaine pour l'égalité des chances en matière d'emploi pour 21 millions de dollars.
Fin mars, déjà, l'institution
avait fait une série de concessions à Washington
, acceptant notamment une forme de tutelle sur les départements proposant des cours sur le Moyen-Orient. Par cet accord, elle s'engage aussi à respecter les lois interdisant toute discrimination à l'embauche, de personnels comme d'étudiants.
D'autres universités,
comme Harvard
, ont catégoriquement refusé de céder aux injonctions. Mais Harvard, qui a
intenté des actions en justice contre le gouvernement
, négocie actuellement le rétablissement de ses fonds fédéraux.
« Les réformes de Columbia sont une feuille de route pour les universités d'élite qui souhaitent regagner la confiance du public américain en renouvelant leur engagement en faveur de la recherche de la vérité, du mérite et du débat civil », a prévenu Linda McMahon, la secrétaire fédérale à l'Éducation, dans un communiqué.
Car Columbia a cédé sur tout : la semaine dernière, l'université a même adopté une définition controversée de l'antisémitisme, désormais assimilé à toute opposition au sionisme. Mardi, elle a sanctionné des dizaines d'étudiants qui avaient participé à une manifestation propalestinienne en mai.
L'année dernière, après le déclenchement de l'offensive israélienne à Gaza, qui a suivi les attentats terroristes
du 7 octobre
, les campus américains ont été le théâtre de nombreux débordements et d'
agressions à caractère antisémite
. Les semaines passant, des étudiants de Columbia se sont mobilisés, exigeant la fin du soutien américain à l'assaut militaire dévastateur d'Israël sur Gaza et l'engagement de l'université à cesser d'investir une partie de sa dotation de 14,8 milliards de dollars dans des fabricants d'armes et des entreprises qui soutiennent l'occupation israélienne des territoires palestiniens. Le gouvernement américain a qualifié les manifestants propalestiniens d'antisémites. Les manifestants, dont certains groupes juifs, affirment que le gouvernement a confondu à tort leurs critiques des actions d'Israël avec de l'antisémitisme et leur défense des droits des Palestiniens avec un soutien à l'extrémisme.
Si Columbia et l'administration disposent de 30 jours pour s'entendre sur l'administrateur indépendant qui sera chargé de veiller au respect de l'accord, le nom de Bart M. Schwartz circule déjà. L'homme est réputé pour ses capacités d'audit dans les situations délicates. Un autre administrateur doit être nommé pour examiner les allégations d'antisémitisme et suggérer des recommandations.
Lors d'une interview il y a quelques jours, Claire Shipman a mis en avant des mois de négociations intenses avec l'administration Trump pour parvenir à cet accord. Selon elle, l'université a réussi à maintenir ses principes fondamentaux d'indépendance académique.
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