
La recordwoman du monde du marathon Ruth Chepngetich suspendue provisoirement après un contrôle positif à un diurétique
C'est un gros nom de l'athlétisme mondial qui vient de tomber dans l'escarcelle de l'Unité d'intégrité de l'athlétisme (AIU). Recordwoman du monde du marathon depuis son éblouissant 2h09'56'', le 13 octobre 2024 à Chicago, Ruth Chepngetich est suspendue provisoirement pour un contrôle positif à l'hydrochlorothiazide (HCTZ) réalisé le 14 mars dernier comme l'indique un communiqué de l'AIU ce jeudi. Ce diurétique, classé dans la catégorie S5 (diurétiques et agents masquants) de la liste d'interdiction du code mondial antidopage, est susceptible de deux ans de suspension.
Dans son communiqué, l'AIU, par la voix de son directeur général Brett Clothier explique que la Kényane a été entendue en avril pour s'expliquer sur le résultat de ce test positif. À la suite de cet entretien, c'est l'athlète qui a demandé à être suspendue provisoirement, le code mondial antidopage n'obligeant pas la suspension provisoire lors de l'utilisation d'un diurétique. Mais « dans les mois qui ont suivi, l'AIU a poursuivi son enquête et a émis aujourd'hui un avis d'accusation et imposé sa propre suspension provisoire ».
La K ényane va pouvoir dorénavant se défendre devant un tribunal disciplinaire mais le cas va faire du bruit dans le milieu de l'athlétisme. Sa performance sur le marathon avait suscité beaucoup de questions puisqu'à 29 ans (aujourd'hui âgée de 30 ans), Chepngetich avait amélioré son record personnel de plus de 4' pour établir un record du monde ahurissant (2h14'18'' en 2022 contre 2h09'56''). Depuis, l'athlète managée par l'Italien Federico Rosa, avait été très ciblée par l'AIU et c'est donc avec un contrôle sur un diurétique que l'affaire s'est décantée.
Dans tous les cas, ce nouveau cas positif sur un athlète kenyan confirme le travail entrepris depuis deux ans par l'AIU au sein de ce pays de l'Afrique de l'est avec la mise en place d'un programme de contrôle « le plus efficace de la planète » comme nous l'a confié récemment Clothier.

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Le Néo-Zélandais aurait pu se replonger en 1962, quand le cubique Mannetjies Roux, trois quarts centre trapu d'1,70 m à la défense féroce, avait désossé Richard Sharp, dans un match de semaine, avec le Northern Transvall. Un plaquage qui avait fracassé la mâchoire de l'ouvreur des Lions dans un Loftus ravi. Le manager aurait aussi pu remettre au goût du jour le fameux appel de 1974, quand les Lions, prévoyants, avaient décidé d'hurler « 99 » comme cri de ralliement dès qu'une bagarre ou une brutalité les menaçait, alerte qui parvenait même à rameuter les trois-quarts, comme un JPR Williams qu'on peut voir galoper vers les attroupements à en faire frisotter ses rouflaquettes à force de moulinets virils. Violent dès la première action Mais non, Gatland a tout simplement fait référence à sa propre expérience, celle de 2009. Tout frais sélectionneur du pays de Galles, qu'il avait mené au Grand Chelem en 2008, il vivait sa première tournée des Lions, en tant qu'adjoint de Ian McGeechan, en charge des avants. En juin 2021, il a mentionné cette initiation, et avoué qu'elle l'avait influencé pour ses choix de cette tournée, l'incitant à composer un pack plus solide qu'à l'époque. C'est que, douze ans après, le pelage des Lions en était encore rougi de douleurs. Le premier test, disputé à Durban, l'avait déjà froissé à rebrousse-poil. La première action ? Un avertissement clair, un coup d'envoi inversé directement sur le capitaine, Brian O'Driscoll, secoué par un petit coup de hanche désinvolte alors qu'il était encore en l'air après avoir dégagé au pied le ballon le plus vite possible. 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Quant à l'un de leurs mauls, il fut acculé sur près de 30 mètres, une reculade en règle qui offrit un essai aux Boks. « Brutalized », avait alors lâché, incrédule, le commentateur de Sky Sports, avant d'esquisser l'épitaphe des Lions ce jour-là : « Les Springboks rossent les Lions, maintenant à genoux ». les Boks voulaient achever la bête blessée Mais tout ceci n'était qu'une aimable accolade, comparé au deuxième test, organisé au Loftus, cathédrale du rugby sud-af'. Victorieux la semaine précédente, les Boks voulaient achever la bête blessée. Les Lions, eux, n'aspiraient qu'à sauver leur crinière. « Je me souviens du discours des entraîneurs avant le match, confie Joe Worsley, l'actuel consultant de Brive (Pro D2), dans le groupe des Lions à l'époque. 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Ils vont couper des têtes ou quoi !" » Le sifflet français ne pouvait effectivement pas tout discerner dans ces deux heures de furie et certainement pas le premier d'une longue série de gestes rares : une fourchette. Et une fourchette au bout de 20 secondes de jeu, s'il vous plaît, plantée par Schalk Burger, qui venait d'avoir l'honneur d'entrer seul sur la pelouse pour célébrer sa cinquantième cap. Après l'écroulement du premier maul, le flanker blondinet a enfoncé ses phalanges dans les orbites innocentes de Luke Fitzgerald. Berdos était de l'autre côté de l'édifice, il n'avait rien pu distinguer de cette agression, signalée par son juge de touche. Le recours à la vidéo n'était alors pas autorisé hors des zones d'en-but et sans ralentis ou angles de caméras, Berdos s'était contenté d'un carton jaune. « Je ne perçois pas le geste, se remémore-t-il. Le collègue juge de touche m'interpelle et dans sa narration je ne perçois pas la gravité du geste. 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Si on met un carton trop tôt dans ce genre de matches, il faudra ensuite tenir cette ligne pendant 80 minutes ! Je ne voulais pas qu'on dise "il a dégainé, et il n'a fait que ça". Alors, j'ai serré les fesses tout le match ! » C'est qu'il n'aura sans doute pas eu la moindre seconde pour relâcher cette tension postérieure. On a revu de tout dans le film de ce match, le bras qu'on laisse traîner quand on monte au contre d'un botteur (JP Pietersen sur Kearney), le coup qu'on rajoute au marqueur d'un essai qui est encore en train d'aplatir (Heaslip sur Habana), la petite gifle l'air de rien (Burger, encore, sur Phillips), l'exploration des parties intimes de l'adversaire, par un Andrew Sheridan aussi solide qu'agacé ce jour-là. Un récital total ! Du sang, une épaule déboîtée, une commotion Dont quelques notes restées célèbres méritent qu'on s'y attarde. En début de deuxième période, les Lions ont perdu leurs deux piliers sur la même action. Gethin Jenkins s'y est donné une fracture au visage dans un choc de têtes avec Bryan Habana, qu'il tentait de plaquer, et a quitté l'arène l'arcade en sang, hagard. Pendant qu'on l'évacuait de la pelouse, une autre partie du staff médical était penchée sur Adam Jones. Le droitier chevelu souffrait de l'épaule, que venait de lui démettre Bakkies Botha sur un déblayage appuyé. Le geste vaudra d'ailleurs deux semaines de suspension au deuxième-ligne, longtemps marqué par une décision qu'il ne comprenait pas. Ses coéquipiers, la semaine suivante, en arboreront autour du bras un élastoplast bricolé et gribouillé d'un « Justice 4 » (son numéro) peut-être un peu disproportionné. Cinq minutes après cette double sortie, l'autre fait de jeu impressionnant : Brian O'Driscoll qui se précipite sur Danie Rossouw pour le plaquer mais provoquer surtout un immense choc de têtes entre eux deux. 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Mais ROG n'avait sans doute plus toute sa tête. Cinq minutes plus tôt, il s'était littéralement fait marcher dessus par Pierre Spies, un numéro 8 impressionnant ce jour-là, qui avait donc renversé l'ouvreur d'une charge sauvage. Pour stopper une hémorragie, l'actuel entraîneur du Stade Rochelais en avait hérité d'un bandeau sur le front. Et sans doute d'une lucidité amoindrie. Car, au lieu de mettre fin aux débats, il tenta alors une chandelle. Au point de chute du ballon, en retard, il ne sauta pas. Et ne put que bousculer le Springbok déjà en l'air pour la conquête de l'ovale. « Quand je siffle cette pénalité, se rappelle Berdos, elle m'agace. Le goût du sifflet dans la bouche n'était pas bon. Sur la gestion de fins de matches comme ça, on essaie de ne pas faire basculer un résultat sur ce genre de choses. On sent qu'O'Gara n'a pas toute sa lucidité. Alors quand je siffle, je me dis, "quel dommage". 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