
Les négociations prennent fin sans accord dévoilé
Donald Trump a parlé d'une réunion « très productive », Vladimir Poutine d'un entretien « constructif », mais aucun des deux n'a livré vendredi en Alaska le moindre détail sur un possible règlement pacifique du conflit en Ukraine.
Aurélia END
Agence France-Presse
Ce qu'il faut savoir Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se sont rencontrés vendredi en Alaska sur la base militaire d'Elmendorf-Richardson pour discuter de la guerre en Ukraine ;
Trump a affirmé qu'il restait « très peu » de points à régler mais a averti qu'« il n'y a pas d'accord jusqu'à ce qu'il y ait un accord » ;
Trump a dit qu'il appellerait les dirigeants de l'OTAN et Zelensky, précisant qu'« en dernier ressort, cela dépend » des Ukrainiens ;
Les positions restent irréconciliables : la Russie exige quatre régions ukrainiennes plus la Crimée, l'arrêt des livraisons d'armes occidentales et le renoncement à l'adhésion à l'OTAN, tandis que l'Ukraine veut un cessez-le-feu inconditionnel et des garanties de sécurité.
Le président américain a assuré qu'il restait « très peu » de points à régler pour trouver une issue à la guerre déclenchée il y a plus de trois ans par l'invasion russe.
« Nous n'y sommes pas, mais nous avons fait des progrès. Il n'y a pas d'accord jusqu'à ce qu'il y ait un accord », a-t-il averti.
Avant la rencontre, le milliardaire de 79 ans s'était fixé pour ambition d'organiser très vite un sommet tripartite avec le chef d'État russe et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, et de décrocher un cessez-le-feu. Il n'a rien évoqué de cela aux côtés de Vladimir Poutine.
Ce dernier, pendant des déclarations à la presse à la tonalité amicale de la part des deux dirigeants, a dit espérer que « l'entente » trouvée en Alaska apportera « la paix » en Ukraine.
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Les deux hommes avaient promis une conférence de presse après quelque trois heures de discussion sur la base militaire d'Elmendorf-Richardson, mais ils se sont seulement serré la main après avoir fini leurs discours et sont partis sans répondre aux journalistes qui, debout, les assaillaient de questions.
Donald Trump a affirmé qu'il appellerait dans la foulée les dirigeants de pays de l'OTAN, ainsi que Volodymyr Zelensky, disant à propos des Ukrainiens : « En dernier ressort, cela dépend d'eux ».
Il a aussi estimé qu'il pourrait revoir « très bientôt » le président russe, ce à quoi Vladimir Poutine a réagi en lançant, en anglais, « la prochaine fois à Moscou », sur un ton léger.
« J'imagine que cela pourrait arriver », a rétorqué le président américain, amusé.
Les deux dirigeants ont parlé devant un fond bleu portant l'inscription « Pursuing Peace » (« Œuvrer pour la paix »).
Trump applaudit brièvement Poutine
Ce sommet aux enjeux considérables s'était ouvert sur un accueil chaleureux et soigneusement chorégraphié pour Vladimir Poutine, qui signe un spectaculaire retour sur la scène internationale, alors que le conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale continue en Ukraine.
Donald Trump a même brièvement applaudi pendant que son homologue russe s'avançait vers lui sur le tarmac.
PHOTO GAVRIIL GRIGOROV, FOURNIE PAR REUTERS
Vladimir Poutine et Donald Trump
Ont suivi des poignées de mains, des sourires et des amabilités, dans une mise en scène exposant toute la puissance militaire américaine, avec des avions de combat de pointe rangés auprès du tapis rouge et survolant les deux hommes.
Chose rare, Vladimir Poutine est ensuite monté dans la voiture blindée de Donald Trump où ils ont eu un court tête-à-tête.
Il était initialement prévu que leur première réunion de travail reste sur ce modèle, mais le format a été élargi pour inclure côté américain le secrétaire d'État Marco Rubio ainsi que Steve Witkoff, émissaire spécial auprès de la Russie, et côté russe, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov accompagné de Iouri Ouchakov, conseiller diplomatique.
De quoi changer la dynamique psychologique de cette rencontre, dont l'Ukraine et les Européens redoutaient par-dessus tout qu'elle ne permette à Vladimir Poutine de manipuler son homologue américain.
« Continuent à tuer »
Premier concerné mais grand absent de ce rendez-vous, Volodymyr Zelensky avait déclaré « compter » sur Donald Trump pour mettre un terme au conflit.
PHOTO RALF HIRSCHBERGER, AGENCE FRANCE-PRESSE
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky
Les soldats russes « continuent à tuer le jour des négociations », avait-t-il déploré, tandis que l'armée ukrainienne a annoncé vendredi avoir repris six villages dont des unités russes s'étaient emparées ces derniers jours, lors d'une avancée particulièrement rapide.
Le président ukrainien et les dirigeants européens devront donc attendre que l'imprévisible président américain, comme il s'est engagé, les informe de la teneur de son entrevue.
Vladimir Poutine « a aujourd'hui l'occasion d'accepter un cessez-le-feu » en Ukraine, avait souligné le chancelier allemand Friedrich Merz.
« Donnant-donnant »
Avant la rencontre en Alaska, les les positions des deux belligérants restaient irréconciliables.
La Russie réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à toute adhésion à l'OTAN.
PHOTO DREW ANGERER, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des employés installent la scène avant le sommet américano-russe sur l'Ukraine avec le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine à la base conjointe Elmendorf-Richardson à Anchorage, en Alaska, le 15 août 2025.
C'est inacceptable pour Kyiv, qui veut un cessez-le-feu inconditionnel et immédiat, ainsi que des garanties de sécurité futures.
Donald Trump, qui depuis l'invasion russe de l'Ukraine renvoie dos à dos les deux belligérants, parle depuis un certain temps « donnant-donnant » en matière territoriale.
Si le président russe et le président américain ont une obsession commune, celle de ne jamais apparaître en position de faiblesse, leurs approches des rapports de force internationaux sont bien différentes.
ILLUSTRATION GUILLERMO RIVAS PACHECO, AGENCE FRANCE-PRESSE
Une carte de l'Ukraine indiquant les territoires revendiqués par la Russie dans le pays (Donetsk, Louhansk, Zaporijjia et Kherson) et en Crimée (annexée en 2014), ainsi que l'avancée des troupes russes, selon les données de l'Institute for the Study of War and AEI's Critical Threats Project au 12 août 2025
Pour Donald Trump, ancien promoteur immobilier devenu célèbre grâce à une émission de téléréalité, tout est affaire de négociation rapide, de marchandage rondement mené, pour arriver à un « deal » forcément avantageux pour lui.
Là où Vladimir Poutine, ancien du KGB formé à la guerre psychologique, raisonne à long terme, évoquant le destin historique d'une « grande Russie » qu'il voudrait reconstituer.

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